Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal


#7 / The Partition (EN COURS)

Lucy Wolfe
Admin

Lucy Wolfe


Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31

     

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.
#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

Lucy avait longtemps jonglé avec l’idée de ne rien dire, de garder l’incident de son stalker secrète, comme si, ne jamais aborder le problème allait le faire disparaitre. Elle était plutôt douée pour ça, après tout, s’imaginer qu’ignorer ses ennuis les feraient se volatiliser était devenu un réflexe acquis. Pourtant, dès qu’elle avait mis les pieds dans le club, elle avait pu sentir son estomac se tordre, et ça n’avait rien à voir avec le dégoût habituel, non … elle était terrorisée, l’angoisse lui retournait les entrailles. Et si cet homme revenait? Que diable voulait-il lui faire? Il payait déjà pour tant… Si elle le croisait dans la pièce, aurait-elle assez de concentration pour ne pas le perdre de vue? Pour avoir une longueur d’avance? … Et si, au contraire, il l’attendait dehors, serait-elle la seule à chercher dans l’ombre la présence menaçante? Pire encore, s’il rabattait son attention sur une de ses collègues, s’il arrivait quoi que ce soit… pourrait-elle se le pardonner? À bout de de nerfs, la jeune danseuse avait finalement opté pour la confrontation, profitant d’une pause préouverture pour mettre en garde les portiers. De tous les employés de ce club minable, ils semblaient être les seuls à se soucier de sa sécurité des filles qui s’exhibaient à l’intérieur… Il suffisait de voir le regard de jugement que lui lança le géant prénommé Rick, en entendant son histoire, et l’air moralisateur qu’il lui tira quand elle confessa avoir attendu tout ce temps pour en parler… Au moins, la main puissante qu’il utilisa pour tapoter son épaule maladroitement, pour la rassurer, eut tôt fait de calmer ses angoisses, à défaut de lui permettre de porter attention à son monologue sur l’importance pour elle de ne pas partir à pied seule comme l’inconsciente qu’elle était… Meh. Ayant promis quelque chose genre prendre un taxi en sortant (ce qu’elle ne ferait pas, elle était déjà trop serrée monétairement vu son code moral de ne pas écarter les cuisses), Lucy regagna la chaleur du bar, juste à temps pour enfiler le reste de son uniforme… un rouge à lèvre écarlate… Fallait bien qu’elle ait sa touche personnelle, faute de pouvoir s’exprimer par des fringues.

Une trentaine de minutes plus tard, elle débutait son chiffre, ondulant sur une scène, exposant sa peau immaculée sous des néons tamisés, effectuant, tout le moins, un véritable workout autour d’un poteau de métal. Giulia avait raison, pas besoin de perdre du temps au gym vu les acrobaties qu’elle effectuait sur scène… c’était un peu comme être dans un cirque, les fringues en moins… Et dieu merci, elle était menue, parce que ses bras n’auraient pas pu soulever un poids moins plume! Mais bordel que ce boulot était difficile sobre, non seulement ses membre hurlaient pour leur dose, les courbatures toujours douloureuses, mais en prime, elle n’était que trop consciente des regards de porcs sur son corps, des chuchotements humiliants dont elle faisait l’objet, des mains qui se posaient sur son corps en échange de quelques billets à chaque putain de danse contact. Pas étonnant que Jack n’ait aucune envie de la toucher, vu comme elle passait ses nuits à être souillée par d’autres. Jack… si d’ordinaire, il aurait été dans la portion souvenirs qu’elle voulait chasser, à défaut d’être submergée par une vague de souffrance, ce soir, et après leur semi-discussion autour de muffins, il était la source d’un rictus tendre sur ses lèvres, et d’une chaleur tout spéciale autour de son battant. Elle avait tellement envie de débarquer chez lui sans prévenir, encore, et de réclamer la place juste au creux de ses bras… de ne plus dormir seule pour une fois. Il n’y avait que le nez contre sa peau de toute façon, qu’elle trouvait le sommeil. Sauf qu’elle ne voulait rien brusquer, ce qu’ils avaient, ce semblant d’harmonie, était des plus précaires… Urg. Voilà, un souvenir qu’elle aurait mieux fait de garder enfermé.

Heureusement pour elle, elle n’eut besoin que de deux trois danses contact, que de sentir le dégoût grimper dans ses entrailles, pour retrouver son air indifférent, pour se perdre dans ce boulot stupide, pour se noyer dans ses regards envieux, flattée, quelque part, de ne pas être invisible pour ses clients… d’être assez bien pour quelqu’un, que sur cette terre dégueulasse, elle ait une quelconque valeur pour une créature…Cabrant le dos contre le poteau, renversant la tête vers l’arrière pour faire cascader ses cheveux sombres, Lucy s’était perdue dans un songe amère, dans un monde parallèle ou elle était plus qu’une pathétique danseuse nue dans un bar crade. Ses iris clairs s’étaient posés sur une silhouette, au fond de la pièce, sous les néons, elle ne parvenait à distinguer aucun traits, mais comme ça, à des mètres de distances, elle pouvait se faire croire qu’il s’agissait du coréen qui avait, des lustres plus tôt, troublé son battant. Si elle pensait assez fort que c’était lui, alors s’exhiber de la sorte devenait acceptable, endurable. Elle n’avait qu’à imaginer que les regards posés sur elle, étaient le sien, tous, qu’il la voyait enfin… C’était une autre sorte de drogue dans laquelle elle se plongeait, faute d’alcool, une chimère qu’elle s’offrait pour s’extirper à ce monde minable dans lequel elle évoluait. Le regard rivé sur le vide, les lèvres étirées en une moue séductrice tellement dérisoire, le visage de son inséparable brulé dans son esprit, elle avait laissé ses mains cascader sur son buste, caresser le tissus bon marché qui la couvrait encore, alors que dans un geste calculé, suave, elle faisait glisser ses dessous sur le sol, avant qu’un savant mouvement de pied en extirpe sa jambe fine. Si elle s’imaginait assez fort faire les mêmes gestes devant un clic clac jaune moutarde, ça devenait acceptable.

Le reste de la nuit se déroula sans anicroches, n’eut été de tous les verres qu’elle refusa, et de l’envie, pourtant croissante, d’y tremper ses lèvres… Non. Un seul faux pas, et elle pourrait rater les signes … elle n’aurait pas une autre overdose sur les bras! Lorsque l’horloge sonna 3 AM, elle poussa un bâillement épuisé en quittant la scène. Si le bar ne fermait pas encore, au moins elle, son chiffre était terminé. Après 2 AM, de toute façon, les seuls clients restants étaient ceux qui demandaient des ‘’attentions spéciales’’ qu’elle n’avait pas le cœur de donner sobre, et qu’elle refusait, la majorité du temps, ivre. Perchée sur des escarpins beaucoup trop chers pour cet environnement – seul vestige de sa relation avec le Philou des plaines – elle se dirigea vers le bar, dans l’espoir d’obtenir quelque chose à boire. Posant ses mains sur le comptoir, fringuée de rien de plus que ses dessous en dentelle noire, elle s’adressa au sympathique barman, un homme dans la trentaine qui aurait pu passer pour un ingénieur vu ses lunettes et son embonpoint, d’un amusé : « À boire, aubergiste! » auquel il roula des yeux en roulant une bouteille d’eau vers elle, exaspéré. « Et voilà ton poison, beauté. T’es certaine que tu veux rien d’autre … comment t’oses nous priver des danses titubantes! » Ce fut son tour de pouffer de rire, en prenant une longue gorgée du liquide inodore. Il était chiant, à tester sa volonté, mais elle savait d’expérience qu’il lui refuserait tout alcool, il l’avait promis. Ses iris clairs se posèrent sur la scène ou une danseuse assez défoncée ondulait maladroitement, le poteau devenu canne pour son état avancé d’alcoolisme… oh, elle avait dû avoir cet air, il n’y a pas si longtemps. « J’crois que Cherry t’en donne double ration-là. De toute façon, mon lit m’appelle, tu bosses demain? » Lucy chassa ses mèches sombres, pris une grande inspiration, en se dandinant d’un pied à l’autre. La vérité, c’est qu’elle repoussait au maximum le moment de quitter le bar, dehors, elle n’était pas en sécurité… dehors, l’homme de l’autre fois pouvait revenir. Elle se mordilla la lèvre nerveusement, priant pour un miracle qui ne viendrait pas.  

feat @"Jack Won"  :amoureux:
Awful
Jack Won
Admin

Jack Won


Messages : 97
Date d'inscription : 29/04/2019
Age : 30
Localisation : Bronx, New-York

     https://nasty-graph.tumblr.com/

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

Qu'on se le dise, Jack avait détesté ce bar dès qu'il y avait posé les pieds. En premier lieu, parce qu'on l'y avait littéralement traîné pour une pitoyable soirée étudiante. En second, parce qu'on l'avait dès que possible abandonné pour aller se taper des danseuses en coulisses - merci les joueurs de cuivres. Ouais, on l'avait laissé seul pour découvrir sa meilleure amie tenter de danser sur scène, pour un tango sensuel avec les trois grammes d'alcool qu'elle devait avoir dans le sang. Et pourtant, malgré le status quo, il était revenu.

Souvent.
Assez pour que le barman ne commence à reconnaître son visage, et ce même sans la couleur rougeâtre de sa cicatrice sur l'arcade. Enfin, son minois n'était plus barré de chaire déchirée et sa peau, certes encore clairement abîmée par endroits, avait définitivement cessé de lui faire mal à chaque fois qu'il enfouissait sa tête dans son oreiller.
Ce ne fut qu'après leurs tentatives maladroites d'excuses qu'il avait cessé de s'asseoir au coin du bar - au tabouret à l'ombre, d'où on ne semblait pas le remarquer depuis la scène - plus ou moins volontairement. La reprise des cours, le O'Haras et le Philharmonique lui prenaient trop de temps pour que l'idée même de venir se faire du mal dans ce taudis ne lui ait traversé l'esprit. Pas jusqu'à ce qu'il débauche, dimanche soir, alors que pour la première fois depuis l'hiver dernier, le soleil ne l'avait pas attendu pour aller très loin dans le ciel se coucher. Il s'efforçait de ne penser à aucune des deux tornades brunes récemment réapparues dans sa vie, ni au fait qu'il commençait à sérieusement geler sur place malgré son bomber bleu marine. Entre la sulfureuse mexicaine, venue se glisser dans son lit d'hôpital dès le lendemain de son admission, et Lucy, le pianiste ne savait absolument plus où donner de la tête. Plus jusqu'à ce qu'il débauche, et qu'une culpabilité brûlante ne l'étouffe soudainement alors qu'il tentait, tant bien que mal, d'allumer sa cigarette avec son briquet presque vide. Le temps de se brûler encore un peu plus le bout des doigts, et ses jambes le traînaient jusqu'au bar de Lucy : déjà, pour prendre des nouvelles de la jeune femme qui n'en avait pas donné depuis leur dernière rencontre et pour, peut-être, s'assurer qu'elle rentrerait chez elle sans égratignure.

Le trajet fut court, comme à chaque fois, assez pour avoir le temps de finir sa cigarette calmement, juste au coin de la rue. Une fois son mégot écrasé du bout de ses doc - pas de poubelle dans ce quartier de merde - Jack rentra dans le bar en lançant un léger sourire poli au videur, qu'il n'avait encore jamais vu - au moins un dans le tas qui ne le jugerait pas. Sa décontraction feinte ne dura qu'un instant, le temps qu'il lui lui fallut pour reconnaître la silhouette accoudée à sa place habituelle. Lui qui n'avait jamais eut de mémoire visuelle, il se souvenait parfaitement de chaque courbe, de chaque plis de sa peau alors que Lucy s'appuyait sur le comptoir dans un contrapposto involontaire et bien trop élégant pour un taudis pareil. Il se souvenait des boucles brunes, aussi. De toutes les fois où il jouait avec, lorsqu'elle venait s'asseoir sur ses genoux, avant de les écarter pour enfouir sa tête dans le cou ivoire qui était juste à la hauteur idéale pour son visage poupon d'adolescent.
C'était ce que son estomac lui hurlait, que de foncer la prendre dans ses bras. Jack le sentait, dans ses mains qu'il avait rapprochées de son ventre pour mieux torturer ses doigts, que son premier instinct aurait été de la serrer contre lui. Que le seul rempart entre lui et sa connerie, c'était le regard curieux que le barman lui lançait.
Non, il ne pouvait juste pas toucher Lucy. Il n'avait ni les moyens, ni le goût du risque pour tenter le contact de trop avec la danseuse qu'il avait déjà bien assez abîmée.

Alors, le pianiste avait continué de marcher. Un pied après l'autre, automate inconscient. Certainement comme un canard, pas le moins naturel du monde, mais assez vite pour se retrouver au bar avant d'être mentalement prêt. Il fut accueilli par un gloussement du barman, ainsi que son regard brillant et taquin. « Urgh, un revenant. » Il devait vraiment avoir une sale tête pour mériter un tel accueil. Les coins de ses lèvres se retroussèrent cependant assez vite, accompagnés de son sourcil droit, arqué à la limite de l'arrogance. « Plus que ça, le roi des citrouilles. » Il fallait préciser que, depuis son overdose, il avait à peu près la même gueule que Jack Skellington. Plus par force d'habitude que par véritable envie, il évitait habilement le regard de Lucy tout en prenant place sur le dernier tabouret vide, pourtant juste à côté d'elle. La playlist digne d'une fête d'anniversaire d'adolescents, vibrant dans des enceintes vieillissantes le rendait nerveux, probablement plus que de raison. Impossible de s'asseoir correctement non plus. Heureusement que le barman était là pour l'empêcher de réfléchir trop longtemps, notamment au contenu du verre de la jeune femme, qu'il avait entraperçu avant de s'asseoir. « Comme d'habitude ? » Le coréen hocha la tête. L'idée qu'elle boive de l'eau ne lui avait même pas traversé l'esprit, il ne se sentait donc absolument pas coupable de commander son habituel verre de rhum. « m-mmh. » qu'il acquiesça, sans se poser plus de questions. Alors que l'homme s'agitait derrière le comptoir, Jack tenta finalement un regard vers Lucy qui, miracle, ne semblait pas encore prête à l'étriper. Elle semblait presque.. heureuse de le voir ? Non, pas possible. Le brun ne put retenir un sourire alors qu'il tentait enfin un « salut- » timide, à peine audible et aussitôt coupé par le bruit du verre plein posé sur le comptoir. « T'es pas venu pour regarder Cherry, non ? » Jack fronça les sourcils, échangeant une œillade entendue avec le trentenaire. En temps normal, il regardait plus les glaçons dans son verre que les filles sur scène. Sauf Lucy - mais c'était juste pour s'assurer qu'elle allait bien. Et ça, le barman le savait. Tout le monde le savait, ou presque. « je viens jamais regarder Cherry.. » qu'il gromella pour toute réponse, un regard bref lancé à cette dernière avant de retomber dans son verre. Le liquide ambré appelait son nom, venait lécher subtilement les glaçons en révélant toutes ses nuances de couleurs. Des bruns chauds, de l'orange doré, son goût de Mexique. Lentement, Jack faisait rouler les minuscules blocs de glace, parfaite distraction alors qu'il reprenait la parole, à l'intention de Lucy cette fois. « je voulais te proposer de te raccompagner- » C'était presque palpable, à quel point le pianiste n'était pas serein. Bientôt, il se mit à bagayer, à se noyer dans un flot de mots inutiles. « j-je te promets pas qu'on va pas mourir sur le chemin mais, ugh. » Soupir rauque, pause. Il reprit d'une petite voix, tout en cherchant de quoi payer le barman dans la poche de son pantalon. « pas envie que tu rentres toute seule » conclut-il, en déposant une partie conséquente de ses pourboires sur le comptoir avec un regard vers les quelques bouts de planches qui servaient de scène. Ouais, il avait passé assez de temps avec les danseurs d'UCLA pour voir que Cherry faisait n'importe quoi, et que ça lui gâche complètement sa tentative de performance. Mais c'était toujours mieux que de devoir supporter de regarder les yeux cristallins de sa meilleure amie. Que de devoir supporter le noeud à l'estomac ou sa culpabilité grandissante.
feat @"Lucy Wolfe" :stach: :coeur:
Awful
Lucy Wolfe
Admin

Lucy Wolfe


Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31

     

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.
#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

Dans un réflexe purement nerveux, la jeune danseuse faisait tourner la bouteille d’eau dont elle venait de boire la moitié, entre ses doigts fins, comme si elle espérait attirer son attention ailleurs que sur les bouteilles colorées qui juchaient l’arrière du bar. Un jeu minable qui la maintenait à flot pourtant, soir après soir, alors qu’elle cumulait les jours de réussite à son tout nouveau statut de AA. Dieu merci, le barman l’assistait, parce qu’à voir les regards des porcs juchant l’endroit se poser sur elle, la dévisager avec une indécence palpable, elle enviait la titubante Cherry! Bordel qu’elle avait envie de s’y noyer, de laisser ses lèvres se tremper dans son poison de prédilection et le contenu alcoolisé griller le peu de neurones qu’elle avait encore, et qui, ce soir comme tous les autres, tordaient son estomac d’effroi et de dégoût. Mais elle tenait bon, aussi longtemps que possible, parce que plus encore que l’agonie qu’elle s’imposait et qu’elle était certaine de mériter, il y avait la culpabilité poignante d’avoir été incapable d’aider son coréen fétiche, qui lui broyait les entrailles. Si elle avait été un peu plus présente, mentalement, Jack n’aurait jamais eu le loisir de se défoncer à ce point sans qu’elle ne remarque les changements… si elle n’avait pas été une loque aussi inutile, alors peut-être, elle pourrait contempler leur relation pour autre chose que cette phobie chronique de le perdre à tout jamais. Parce que ça, elle en était certaine, pour en avoir eu un avant-goût à l’hôpital, s’il crevait, alors aussi bien l’enterrer avec lui, elle n’aurait certainement plus la force d’exister après ça… Mordillant nerveusement sa lèvre inférieure, les iris rivés sur scène, repoussant au maximum l’heure de braver les rues désertes la séparant de son appartement. « Plus que ça, le roi des citrouilles. » Lucy n’avait pas remarqué la silhouette familière s’approcher, d’ailleurs, ce n’est qu’au son d’une voix qui, depuis des années, à elle seule, lui arrachait un frémissement d’anticipation et une drôle de sensation enveloppante, rassurante, qu’elle ne daigna relever les yeux. Ses iris clairs s’étaient encrés sur son visage poupon, alors que ses lèvres écarlates s’étiraient en un sourire digne d’une gamine au matin de Noël : franc, doux.

Merde, elle avait eu tellement peur, de ne jamais le revoir, de l’avoir perdu, alors plus que leur brève réconciliation, leur amitié titubante, elle n’avait pas osé demander plus, réclamer… Elle pouvait affronter ses problèmes seule, non? Elle n’avait aucun droit de lui demander de veiller sur elle, de l’attendre à la sortie du boulot… Aucune, et pourtant, contre toute attente, il était là, comme s’il avait entendu son cri silencieux, comme si, quelque part, son angoisse s’était déployée dans le ciel de LA pour afficher une version plus coréenne du BATSIGN, qui l’avait amené jusqu’à elle. Et, bien qu’immobile, elle ne pouvait chasser ce rictus vraiment soulagé, ou cette fossette dans sa joue, trahissant un véritable sourire. « salut- » … Elle s’était retenue jusque-là, quand même, mais cette bouille presque timide, cette salutation hésitante, et ces yeux couleur café avaient suffis à faire fondre un à un des remparts de son self-control, et à faire de son battant un véritable marshmallow. Elle ne pouvait rien lui refuser, quand il tirait cette gueule-là, c’était comme dire non à un chaton, impensable! Oubliant un instant le barman ou le lieu dans lequel ils se trouvaient, elle avait passé ses bras fins autour de son cou, sans lâcher sa bouteille d’eau, et l’avait attiré contre elle, plaquant un baiser contre chacune de ses joues. « Jack ! » … Réalisant sa bêtise, elle décida de l’assumer, posant sa joue contre sa tête, ses bras toujours autour du pianiste, puisque lui assis sur un tabouret, et elle juché sur des talons vertigineux, elle le dépassait. Elle devrait le lâcher, probablement…mais à chaque fois elle redoutait que de lui rendre sa liberté ne lui donne la motivation de la fuir. Non, elle voulait qu’il reste là, lui et son odeur de tabac, ce mur par bien imposant entre elle et le reste du monde, cet allier dans cet enfer. Elle demeura silencieuse, ne reprenant conscience qu’aux mots du barman. « Cherry? » sa voix était un brin moins calme. « je viens jamais regarder Cherry. » Elle avait pincé les lèvres, ses sourcils se fronçant, boudeuse, alors qu’elle regardait la carcasse sur scène qui, faute de rythme, était vachement suggestive dans ses mouvements, ses iris se reposèrent sur le barman, alors que son étreinte se faisait plus possessive sur SON Jack, son petit corps pas bien imposant pressé contre lui pour marquer son territoire.

« J’espère bien. Et toi, l’encourage pas Johnny! Il n’a pas besoin de venir baver devant notre cerise vedette. C’est mon mec. » … C’était sorti tout seul. Un mélange d’énervement qu’il puisse venir se rincer l’œil sur ces pauvres filles – genre, quitte à payer pour une danse, il pourrait au moins l’encourager non? Ça serait moins gênant, elle pourrait faire le paquet si Jack devenait un client, avec lui au moins, elle pourrait rentabiliser les extras qu’elle refusait de pratiquer sur les autres porcs offrant leurs billets… Ses joues avaient prises une teinte rosée alors qu’elle évitait son regard par tous les moyens, espérant qu’il n’ait rien remarqué, ses méninges tricotant une excuse à toute vitesse pour masquer cette vague de possessivité qu’elle n’avait aucun droit de lui imposer… S’il avait eu la moindre intention d’être plus qu’un corps entre ses draps, il n’aurait pas décidé de l’éviter après une révélation un peu trop sentimentale sur une plage mexicaine… Mais merde, c’était comme une boite de pandore, ses putains de sentiments, maintenant qu’elle avait été assez conne pour les assumer, les verbaliser, elle était incapable de les refouler ou de les oublier. Son pauvre battant se débattait comme un fauve dans sa cage thoracique, brimé dans son besoin viscéral de l’avoir pour elle seule. Dieu merci, il avait rompu le silence le premier. « je voulais te proposer de te raccompagner- » elle avait eu ce nouveau sourire, son attention la touchant en plein cœur, si c’était une joute d’escrime, il aurait porté le coup fatal, cet abruti! « Pour de vrai? » Ses bras s’étaient détaches de son cou, alors qu’elle reposait sa bouteille d’eau sur le comptoir, évitant son regard, encore timide de sa bêtise. « j-je te promets pas qu'on va pas mourir sur le chemin mais, ugh... pas envie que tu rentres toute seule. » … sauf que bon, il avait parlé, et elle n’avait pas pu s’empêcher de pouffer de rire, imaginant mal quel genre de combat de de ruelle ils pourraient gagner ensemble… Bah, il y a pire, Jack au moins, ne la laisserait jamais derrière… cette maudite certitude, elle n’arrivait pas à la chasser.

« Tu sais… j’crois qu’on a bien plus de chance de mourir chacun de notre côté. Bon, on y va? Je suis crevée, tu me laisses me changer? » Sans lui demander son avis, elle avait glissé ses doigts entre les siens, s’emparant de sa main pour le tirer loin du bar, non sans adresser un signe de main au barman : « Bon, on part. Bye Johnny. » qui ne semblait que moyennement choqué de leur relation. Lucy, le monde entier n’est pas aussi aveugle que vous deux… Urg. Tirant son ami vers la scène, elle la contourna pour se glisser derrière un rideau sombre, dans une toute petite pièce juchée de vêtements et de souliers divers, de coiffeuses et d’accessoires et, au fond, de minuscules casiers. Attirant Jack à l’intérieur, elle avait recommencé son Wolfe classique soit, un monologue de débilités pour noyer la discussion sérieuse qu’ils n’auraient pas sur leur fausse relation. « Allez viens, c’est pas glamour mais j’te montre mon ‘’bureau’’ si tu veux, j’vais mourir de froid si je sors comme ça. » Peut-être que s’ils n’en parlaient jamais, Jack finirait par s’y faire, par assumer qu’il n’y avait aucune voie de sortie et qu’il était aussi bien d’endosser son rôle de petit ami? S’ils avaient été assez doués pour éviter un engagement en n’en parlant pas, ne pouvaient-ils pas éviter une rupture? Et surtout, franchement ce soir, pouvait-elle conserver son amour-propre et ne surtout pas avoir à avouer que oui, merde, elle avait vachement aimé qu’il le soit pour de vrai. Maudit poison sentimental, ne pouvait-elle pas faire taire ce fichu battant! Urg! Se déplaçant vers sa case, elle entra la combinaison sur son cadenas, d’un geste mécanique, ne portant pas vraiment attention à son public alors qu’elle détachait ses escarpins et les retirait en soupirant, s’attaquant ensuite à son soutif vulgaire dont la minable dentelle bon marché lui torturait la peau. Balançant le tout dans son sac de port, elle en extirpa des dessous beaucoup moins affriolants, en poursuivant son anecdote qui n’intéressait probablement personne. « Bordel tu sais que ma collègue a amené sa gosse l’autre soir? Un truc genre journée carrière… la belle affaire vrai---------- » T-Shirt en main, vêtue de rien d’autre qu’un string qui ne laissait que peu de peau à être imaginée, elle avait posé ses iris sur le coréen, qui semblait déterminé à fixer son téléphone comme si le moindre regard vers elle lui aurait brûlé la rétine.

Vraiment, un beau coup à son amour propre. Croisant les bras, elle l’interpella d’un : « Jack? Tu m’écoutes? » bien inconsciente de sa propre nudité. Lucy n’avait jamais été très pudique, et encore moins avec lui. Jack devait avoir vu sa peau si souvent qu’il serait au courant avant elle, si une tache de naissance prenait de l’ampleur et devra être vue par un médecin… alors à quoi bon faire sa prude? « À quoi tu joues? T’as pas obligé de regarder ailleurs merde, c’est pas comme si c’était une nouveauté. » Elle avait fait un pas vers lui, se hissant sur la pointe des pieds pour voir son téléphone et ce qu’il y trafiquait… Pokémon? Vraiment? Elle avait gonflé les joues, comme une gamine mécontente. « P*tain un rattata ! T’es en train de me dire que mes seins ne valent même pas un pokémon rare? » … Priorité Wolfe. Priorité.

feat @"Jack Won" :amoureux:
Awful
Jack Won
Admin

Jack Won


Messages : 97
Date d'inscription : 29/04/2019
Age : 30
Localisation : Bronx, New-York

     https://nasty-graph.tumblr.com/

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

De tous les nombreux jeux d'esprit que son nom inspirait, Jack n'en avait jamais trouvé de plus juste que la comparaison avec le roi des citrouilles - et vu la tête du barman, elle plaisait tout autant à ce dernier. Les fines rayures grises, sur sa chemise de travail, auraient même pu rappeler le costume de Skellington sur le brun ne les cachait pas avidement sous son bomber, encore gelé par l'air extérieur. Ou par ce symptôme trop inconnu d'un manque de sommeil prolongé. Trop concentré à éviter le regard de la danseuse, il ne put apprécier son sourire, la lueur presque innocente dans le regard qu'elle avait longuement posé sur lui.
Le silence de la jeune femme le contentait. Sur son chemin, avec le bruit des bars et restaurants avoisinants comme seule distraction, Jack n'avait réussit à s'empêcher d'imaginer les pires scénarii possibles : que Lucy ne le vire promptement, entre deux couinements de colère, ou qu'elle ne soit complètement ivre comme lorsqu'elle daignait rentrer chez eux. Chez moi, qu'il se corrigea, d'une voix discrète à l'arrière de son crâne. Il eut un petit soupir, regardait distraitement la bouteille de rhum et ses reflets tranchants. Oui, le silence le rassurait, le réconfortait presque. Le simple fait que Lucy puisse se tenir à côté de lui sans tenter de l'étrangler relevait, à ses yeux, du miracle. Il avait tout fait pour mériter de se faire engueuler, de se prendre toutes les pics qu'elle pourrait lui lancer ou pire, ses reproches. Jamais il n'aurait supporté d'entendre à nouveau la danseuse s'inquiéter pour lui. Alors, il lui avait fallut du courage pour lui adresser ces deux syllabes maladroites, qui se rapprochaient au final bien plus d'une plainte que d'un élan guerrier - et pourtant, le musicien était plutôt fier de lui. Sur les quinze, peut-être vingt fois qu'il avait visité le lieu, ce n'était que la deuxième fois où il arrivait à engager une discussion - et seulement la première où elle ne fit pas volte-face dès qu'elle l'eut reconnu. Ça lui semblait judicieux, que de s'annoncer avec autant de retenue. Après tout, il s'invitait ici alors qu'elle luiavait clairement fait comprendre son malaise que de le voir. Oui, c'était la meilleure option que de faire profil bas, de rester discret.

Mauvaise idée. Très, très mauvaise idée qu'il avait regrettée dès que Lucy l'avait attiré contre elle, puis embrassé sur chaque joue en y laissant un peu de rouge à lèvre presque aussi cramoisi que la peau du garçon. Pourtant, plus elle restait blottie contre lui, plus le teint de Jack virait au blanc. Pour la discrétion, ou l'anonymat, il pourrait repasser. Pas moyen de se retourner vers le reste de la salle - elle le serrait bien trop pour ça - pour sentir les regards curieux des quelques autres clients se poser sur eux. Sur Brown Sugar et "Jack". Sur lui, sur sa main gauche accrochée au bout de tabouret entre ses jambes, sur sa main droite fermement agrippée à son verre. Comme un chat, pris entre deux feux de croisement, il restait immobile, chaque muscle trop contracté pour être à l'aise. Bientôt, après quelques secondes infiniment longues, le barman lui tendit une perche vraisemblablement bien attentionnée mais qui au final, ne l'aida pas beaucoup. « Cherry? » Aussitôt, Jack niait en bloc. Bien sûr, la première fois, il avait été curieux, les avait toutes regardées. Aucune ne lui plaisait, ne l'intéressait. Surtout pas celles sous substances qui s'acharnaient à rater absolument tout les temps de leurs chanson, ce qui rendait le pianiste - un brin perfectionniste - absolument dingue. Un coup d'oeil furtif vers la scène, et le garçon descendait d'une traite une bonne partie de son verre. Il en avait rarement autant eut besoin.
« J’espère bien. Et toi, l’encourage pas Johnny! Il n’a pas besoin de venir baver devant notre cerise vedette. C’est mon mec. » Les phalanges de Jack se resserèrent sur son verre pendant que ses yeux s'écarquillaient. Merde. Pour la première fois de la soirée, il tourna la tête vers Lucy, les yeux ronds. « Pardon ? Depuis quand ? » qu'il questionna, un trémolo de panique dans la voix. Le regard de la danseuse qui suivit suffit à lui faire comprendre de se taire. Silencieux, il décida de finir son verre et, comme s'ils s'étaient comppris sans verbaliser, le barman lui versa un second verre de rhum. Bordel, Johnny aurait pu le laisser avec la bouteille entière et la certitude que plus jamais, il ne proposerait de raccompagner qui que ce soit, que le brun n'aurait pas eut l'air plus morose, ou plus perdu. Parce que le bruit ambiant du bar commençait à l'opresser presqu'autant qu'il lui vrillait les tympans, Jack avait reprit la parole en gromellant. À sa grande surprise, il réussit même à arracher involontairement un rire à l'irlandaise. Avait-elle vraiment passé l'éponge sur ... sur à peu près tout ? Du bout des lèvres, il sirotait son second verre. Peut-être trop tard, il réalisait que ce ne serait pas forcément bienvenue, que de boire devant une alcoolique anonyme. Que la bague, suf la bouteille à moitié vide, n'indiquait pas "Vodka" ou n'importe quel autre spiritueux. Non, c'était une bouteille d'eau. On ne peut plus plate. Exactement ce qu'il aurait du commander, s'il avait eut un minimum de compassion, que l'étudiant se sermonnait intérieurement.

« ...-crevée, tu me laisses me changer? » Trop profondément dans ses pensées, le regard fixe sur les glaçons à moitié fondus, Jack n'avait absolument pas entendu - ou pas écouté, ce que Lucy pouvait bien raconter. Si elle n'avait pas glissé sa main dans la sienne, il n'aurait probablement même pas pensé à la suivre. Dommage, elle ne lui laissait pas d'autre choix que de sortir de sa rêverie. « uh ? Oui ? » Il finit son verre, dans le doute. L'envie de bouger sa main un peu plus confortablement, de toucher la peau de la danseuse du bout des doigts le tiraillait, mais sachant qu'il n'en faudrait pas beaucoup plus pour la faire fuir, il se contenta de suivre. Ou de se laisser traîner par la petit brune, au choix. « Bon, on part. Bye Johnny. » Jack échangea un regard avec ce dernier, dont il conclut être le plus paumé des trois. Sans un mot, trop occupé à chercher une distraction acceptable le temps qu'il patiente, il suivait. Jusqu'aux loges, puis aux casiers. Autant les unes que les autres, toute ces pièces trop sombres le révulsaient. Chaque coin regorgeait de détails qu'il aurait préféré ne pas voir, d'informations qu'il préférait ignorer. Comme cette boîte de médocs, sur l'une des coiffeuses. Ou ces photos de gamins, collées au scotch. Un frisson le parcourut à peu près à l'instant où son amie revenait à l'attaque. Jack eut un sourire absent : il avait téléchargé un émulateur sur son téléphone la veille. Et une ROM de Rouge Feu, quoi faire en attendant Lucy lui paraissait maintenant absolument évident. « Allez viens, c’est pas glamour mais j’te montre mon ‘’bureau’’ si tu veux, j’vais mourir de froid si je sors comme ça. » Une moue se dessina sur le visage du pianiste, qui cachait difficilement sa réticence à retourner dans cette petite pièce. « je peux attendre dehors au pire non ? » Et de nouveau, elle le recalait en le traînant derrière elle. Il serra quelques peu sa main, tentative maladroite d'exprimer son mécontentement, aveux silencieux de sa totale incapacité à lui dire non.
Le visage fermé, Jack n'avait pas soufflé mot. S'adossant au mur, directement à côté de la porte, il avait sorti son téléphone pour pouvoir avancer un peu sa partie. Il connaissait assez la danseuse pour savoir qu'elle mettrait un certain temps à se changer, surtout si elle semblait aussi déterminée à lui raconter sa soirée de travail comme s'ils étaient deux collègues, habitués à se croiser à la machine à café. « Bordel tu sais que ma collègue a amené sa gosse l’autre soir? Un truc genre journée carrière… la belle affaire vrai- » L'idée saugrenue l'amusait, clairement. Mais entre son personnage qui tournait en rond dans les hautes herbes et les coups d'oeils discrets qu'il lançait à son amie, uniquement lorsqu'elle avait le dos tourné, il ne savait plus vraiment où donner de la tête. Probablement sur le rattata qui venait de l'attaquer, et qui était presque du même que son équipe. Exactement ce qu'il lui fallait. « Jack? Tu m’écoutes? » L'intéressé releva le nez, son regard brièvement perdu ne tarda pas à se concentrer sur les eux de Lucy. Uniquement les yeux. « oui oui » qu'il bredouilla, avant de se concentrer à nouveau sur la capture. Ou du moins, d'essayer de se concentrer. « À quoi tu joues? T’as pas obligé de regarder ailleurs merde, c’est pas comme si c’était une nouveauté. » Cette fois-ci, le brun n'avait pas relevé les yeux, trop occupé à lancer sa première pokéball. « non mais- » Inefficace. Autant la ball que ses protestations : en voyant le visage de la jeune femme se refléter dans son écran, il s'attendait au pire. « P*tain un rattata ! T’es en train de me dire que mes seins ne valent même pas un pokémon rare? » Jack ne put retenir un petit rire, léger, en voyant les joues de Lucy se gonfler, ou cette dernière se vexer de si peu. « J'ai besoin d'un rattata pour l'arène de Pierre. Salamèche et Pikachu ils vont pas aller loin... » L'asiatique avait soupiré alors, qu'enfin, le foutu rongeur daigner rester dans sa pokéball. Il était temps, non ? D'aborder ces quelques sujets sérieux, qui lui pesaient dans la poitrine, d'essayer de remettre ce qu'ils avaient, peu imprte de que ça pouvait bien être, sur le droit chemin. Et surtout, de stopper net l'idée qu'il puisse apprécier de la regarder bosser ici. « C'est tes "clients" qui te regardent ici non ? » Ses yeux ne se décollaient pas de l'écran. Elle savait parfaitement comment le déconcentrer même en étant complètement couverte. Alors dans cette tenue ? Non, Jack ne tenait pas à tenter le diable. À la place, il enchaîna d'une toute petite voix. « je suis pas ton client. Ni ce que t'as dit tout à l'heure. Tu devrais pas mentir à tes collègues Lucy... »
feat @"Lucy Wolfe" :niark:
Awful
Lucy Wolfe
Admin

Lucy Wolfe


Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31

     

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.
#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

Johnny se paierait sa tête demain, à n’en point douter, il suffisait de voir comment, en un seul bégaiement, le coréen avait réussi à extirper d’une danseuse réputée pour sa gueule d’enterrement et son désintérêt total pour la clientèle – l’inaccessible – un sourire si candide qu’il en était franc. Elle se serait flagellé, mais qu’y pouvait-elle, si elle cachait si bien ses tourments envers le monde entier, si elle masquait sa vulnérabilité de peur qu’on en abuse, Jack avait cette connotation de sécurité, de confiance, au point ou même des années plus tard, elle devenait un véritable marshmallow en le voyant. Sans accorder d’avantage d’attention au barman, ou à la carcasse désarticulée de la danseuse défoncée qui accumulait les faux pas et les mouvements emprunts d’un manque d’élégance presque insultant, la jeune irlandaise avait attrapé la main du pianiste et l’avait trainé vers les loges, ses iris clairs rivés droit devant elle. S’il était là, si elle sentait ses phalanges jointes aux siennes, dans toutes leurs nervosité, elle se sentait invincible, elle s’en fichait bien, des regards ludiques qu’on jetait sur elle, des commentaires salaces qu’il marmonnait à son intention, elle était cramponnée à sa bouée, encrée quelque part, et elle ne redoutait rien. Il était venu l’attendre … et ce petit geste, plus que tout le reste, lui faisait frémir le battant, lui donnait espoir que tout ne soit pas que chimères entre eux, que les vestiges irrécupérable. L’attirant vers les loges, elle s’était immobilisée en ouvrant la porte, juste assez pour entendre sa protestation. « je peux attendre dehors au pire non ? » cette fois, elle lui avait jeté un regard par-dessus son épaule nue, haussant un sourcil, ne comprenant pas trop son hésitation. Il n’aimait ni les foules, ni le bruit, ça devait déjà être un calvaire pour lui, que d’avoir mis les pieds dans ce bar, pourquoi refusait-il l’échappatoire qu’elle lui offrait? Sans trop lui donner le choix, elle avait tiré sur sa main, autoritaire, dans une tentative d’humour. « Sois pas bête, des plans pour qu’une des filles viennent se frotter sur toi et t’extirpe 50$. Tu veux vraiment sortir d’ici fauché? … Allez, viens. » peut-être qu’au fond, c’était une jalousie mal placée … mais elle se refusait à le laisser à la portée des autres filles,

En papotant comme s’ils n’y avaient plus qu’eux au monde, elle avait extirpé une lingette de son sac à main, libérant son visage du masque de femme fatale qu’elle portait, se débarrassant enfin du criard rouge sur ses lèvres, et d’une bonne couche de mascara, laissant à son regard azuré un look un peu plus rock and roll dans ce noir brouillé. Enfin ça, s’était avant de réaliser qu’il ne l’écoutait pas vraiment, pas du tout même, assez pour qu’elle vienne fouiner par-dessus son épaule et voir ce qu’il faisait de si important. « J'ai besoin d'un rattata pour l'arène de Pierre. Salamèche et Pikachu ils vont pas aller loin… » Salamèche? Vraiment? Oubliant le lieu, ou sa propre nudité, elle avait rétorqué, fine connaisseuse du jeu et surtout, grande défendresse des pokémon eau : « Salamèche? Vraiment! Mais pourquoi t’as pas pris Squirtle! » Une guerre qui devait remonter à leurs 16 ans, au moins, ils ne s’étaient jamais entendu sur leur pokémon de départ. Ah les vieilles querelles. Pendant un instant, elle avait même sourit, poussant un petit rire, avant qu’il n’ouvre la bouche. Dans ce qui, pour la danseuse, sonna comme une insulte, comme un rejet catégorique. « C'est tes "clients" qui te regardent ici non ? » … Calme Lucy, calme. Désireuse de ne pas s’emporter, elle avait tenté l’humour, pathétiquement, dans un : « … On est en dehors de heures de boulot. Et t’as jamais eu à me payer pour regarder … ou pour toucher ou que ce soit d’ailleurs…je serais riche sinon. » Son ton était encore moqueur, amusé, alors qu’elle roulait les yeux d’un geste théâtrale, déterminée à ne pas s’engueuler avec lui de sitôt, pas quand il avait fait un effort surhumain pour venir l’attendre, pas quand il avait sacrifié du sommeil pour s’assurer qu’elle rentrait bien chez elle. Ce soir, elle voulait bien passer l’éponger et ne garder comme émotion, que la douce lueur qui lui réchauffait le battant, depuis qu’elle l’avait aperçu au bar. Pas d’auto-sabotage ce-soir! Enfin, ça s’était sans compter le talent naturel du bridé à la mettre hors d’elle… Alors qu’elle s’apprêtait à retourner s’habiller, il avait ouvert la bouche, et chaque syllabe lui fit l’effet d’un coup de poignard.

« je suis pas ton client. Ni ce que t'as dit tout à l'heure. Tu devrais pas mentir à tes collègues Lucy... » … Une nouvelle claque. Non, il n’était pas son mec, il ne l’avait jamais été…. Et probablement, vu la gueule ahurie qu’elle traduisait en dégoût, qu’il ne le serait jamais. Cette simple constatation, cette confirmation, lui fit l’effet d’un coup de poignard et la priva de toute faculté verbo-motrice…. Cette fois, les iris océaniques figés sur le visage poupon du jeune coréen s’étaient immobilisées, deux énormes gouffres glacés desquels le choc d’abord omniprésent, violent, se transformait en une douleur palpable presque physique alors que s’embrouillait ses pupilles. Puis, elle avait baissé un instant le regard, ses longs cils suffisant à dissimuler l’humidité qui menaçait de poindre au coin de ses yeux, alors qu’elle n’osait plus soutenir son regard chocolaté, par crainte qu’il ne puisse réaliser l’ampleur de la blessure qu’il venait de lui infliger. Ses petits poings s’étaient serrés alors qu’elle pinçait les lèvres, retenant une respiration qu’elle redoutait d’entendre poindre comme un râle d’agonie, luttant de toutes ses forces pour encaisser la décharge électrique qui venait de la parcourir de la tête aux pieds. Il aurait pu la pousser brutalement, lui cracher son mépris en plein visage qu’elle n’aurait pas souffert autant que devant le refus catégorique qu’il lui imposait, en la rejetant avec une innocente honnêteté. C’était la troisième fois, depuis leurs retrouvailles, qu’il la rejetait de la sorte, et chaque fois, la certitude de n’avoir plus la moindre importance à ses yeux, lui retournait les entrailles.

Plutôt que de répondre, elle avait pris une grande inspiration, et avait tourné les talons, regagnant son casier pour en extirper un T-Shirt volé à son escorte du soin, et une paire de jeans ajustés qu’elle enfila sans un mot, ses mouvements saccadés, violents, comme un oiseau blessé tentant bien que mal d’atterrir. D’avantage par égo que par nécessité, elle s’était justifiée d’une voix trop rauque de ne laisser fuser si la colère ni la peine dans son ton, juste le calme plat : « Pour info. Je … j’ai juste dis ça pour pas qu’on pense que j’pars avec des inconnus maintenant et que je couche ou que je fais dans la prostitution maintenant ! Pas besoin d’avoir l’air aussi dégouté par l’idée ! » Claquant son casier, elle avait enfilé le blazer style armé qui ne la quittait pas depuis ses 25 ans et en avait refermé les pans sur sa silhouette frêle, pinçant les lèvres dans un : « Tu viens? Tu veux que je marche 3 mètres derrières pour pas te faire honte? » attrapant à nouveau son bras, avec moins de délicatesse cette fois, mais sans non plus de violenter, elle l’avait attiré vers l’arrière des loges, vers la porte qui menait à la ruelle, et permettait d’éviter aux filles d’avoir à traverser le bar en partant. Le froid hivernal lui fit l’effet d’une gifle, et ses yeux se brouillèrent de larmes, un peu trop, pour la simple température glacée. Merde, ses joues avaient beau être brûlées par l’air ambiant, ça ferait toujours moins mal que son battant qui se tordait comme s’il eut été meurtris d’un millier d’aiguille.

… Comme à chaque fois que quelque chose lui déplaisait, elle gardait un silence buté, étouffant, n’entendant que cette petite voix qui la narguait, qui lui répétait en boucle, comme un disque rayé, qu’il ne serait jamais sien… Ça faisait un mal de chien. Ça, et cette réalisation silencieuse qu’en son âme et conscience, putain, elle aurait vraiment voulu qu’il soit son mec, qu’il lui appartienne, il lui manquait à chaque putain de seconde, même quand il se tenait à ses côtés, terré dans dieu sait quelle crainte. Bordel, elle désirait chaque fibre de son être, chaque cellule au point où ça lui faisait l’effet d’une plaie à vif, d’une carence si forte que la douleur était généralisée… Elle le voulait, lui, sa belle gueule, sa tête de mule et tous ses travers, l’héroïne compris, n’importe quoi pourvus qu’il ne l’abandonne plus jamais… Alors le rejet, son rejet, était un mal qu’elle ne pouvait pas tasser de sitôt. La rapidité avec laquelle il avait rectifié le tir, refusé toute insinuation d’être associé à elle, jumelé à cette maudite nuit au Mexique et à la fuite qu’il avait pris, comme honteux d’avoir osé faiblir, souillé que ça soit avec elle, l’avait ramené à ce sentiment d’abandon absolu… une loque trop minable pour que même lui, lui qui avait un jour promis d’être toujours-là, ne voulait plus d’elle. Et pendant une seconde, elle eut envie de crever sur place, tant la douleur était intense. Lucy avait fait un pas, puis un autre, la main qui s’accrochait au bras du pianiste tremblant un peu plus à chaque instant, tout comme ses épaules, secoués de sanglots qu’elle avait quand même réussi à retenir pendant plusieurs centaine de mètres, les ayant conduits à quatre coins de rue du bar, à six de chez elle, avant de finalement s’effondrer mentalement, et de se figer.

« … Est-ce que tu as honte de moi? » la question était sincère, et les larmes avaient roulés lentement sur ses joues rosées par le froid. Un instant, elle revoyait très clairement, distinctement, la silhouette de Philip et cette manie qu’il avait de toujours remettre ses fringues et se barrer, prétexter une urgence pour justifier sa femme … et partir comme si le moindre contact prolongé avec elle risquait de le souiller. Était-elle si répulsive? Plus viscéral, plus poignant, était le souvenir de ce lit vide à Mexico, des draps froids et déserts qu’elle avait trouvé plutôt que le corps endormi de Jack… et cette horrible réalisation qu’après toutes ses années, il avait enfin décidé de faire comme les autres, de partir avant les lueurs de l’aube, de passer sous silence tout rapprochement, tout contact, comme s’il eut été honteux d’avoir cédé. Poignant, étouffant le sentiment d’abandon, la panique devant sa propre solitude l’avait pris aux tripes alors qu’elle relâchait sa grippe sur son bras, trop crevée pour se mettre en colère, trop sentimentalement vidée pour hurler. Non, sa voix était un murmure, comme une poupée cassée, fragile, alors qu’elle lui posait, très franchement, très calmement, la question qui hantait ses songes depuis le matin maudit. Elle avait pris une grande inspiration, réunissant tout son courage, s’armant pour le coup à venir. « … T’as dit que tu m’en voulais encore... je le mérite… mais à quel moment t’as arrêté d’avoir un minimum de respect pour moi? À quel moment t’as pensé que c’était correct de … de. .. pourquoi tu m’as fait ça? » ses petits doigts glacés s’était cramponnés à son blazer à lui, à chacun de pans qu’il n’avait pas fermé, alors qu’elle couinait, avec un besoin maladif de savoir. « … j’suis pas un coup d’un soir, j’suis au moins ton amie bordel ! Pourquoi tu t’es barré après m’avoir baisée comme si j’étais juste une pute et que t’en avais rien à battre ? » cette fois, elle avait hoqueté en fondant en larmes. Comment avait-il osé la larguer là, la fuir, n'avait-il pas en mémoire toutes leurs nuits nichés l'un contre l'autre, le sommeil profond qu'elle ne s'accordait qu'avec lui, leur univers exclusif, que de passer la nuit? Ça avait toujours eu une importance capitale à ses yeux, ça rendait leurs actions spéciales... Mais visiblement pas cette fois, après sept ans, elle trouvait la force de lui livrer son coeur, de demander plus, d'être franche... et il prenait la fuite en lui arrachant tout espoir de réciprocité...Ça, ce maudit coup du spring break, ça avait ravivé toutes ses insécurités, ça avait balayé toutes les promesses qu’ils avaient pu se faire, ça l’avait, littéralement, réduite en cendre. Et tant pis pour sa fierté, elle avait besoin de savoir.

feat @"Jack Won" :amoureux:
Awful
Jack Won
Admin

Jack Won


Messages : 97
Date d'inscription : 29/04/2019
Age : 30
Localisation : Bronx, New-York

     https://nasty-graph.tumblr.com/

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

« Sois pas bête, des plans pour qu’une des filles viennent se frotter sur toi et t’extirpe 50$. Tu veux vraiment sortir d’ici fauché? … Allez, viens. » Le pianiste aurait bien répondu qu'il l'était déjà, fauché. Mais non, il se laissait traîner, se contentant de se demander intérieurement où il avait bien pu être "bête". Qu'est-ce que ça pouvait bien vouloir dire, déjà ? Est-ce que l'arrière pensée était la même que lorsque son père le traitait d'imbécile ? Jack avait froncé les sourcils, sans répondre. Il sentait l'alcool faire effet, avec toutes les questions stupides qu'il lançait dans son esprit. Et stupide, c'était exactement comment il se sentait, à se laisser assaillir de doutes.
Le brun n'arrivait pas à se concentrer. Que ce soit sur son émulateur, sur le monologue de Lucy, ou sur le simple fait de tenir à peu près droit. Le pianiste détestait, depuis aussi loin qu'il s'en souvienne, la sensation de sobriété. Mais de toutes les substances, celle dont il supportait le moins l'effet, c'était l'alcool. Certes, le goût se faisait plaisant, mais pas assez pour cette impression de ne plus se maîtriser, d'être simple spectateur de ses actions et ressentis. De n'être qu'à moitié parti. Jack détestait faire les choses à moitié. Sa relation au Lycée avec la danseuse l'avait fait souffrir, crescendo. En particulier lorsqu'elle, pour une raison ou pour une autre, le laissait seul avec ses sentiments un peu trop longtemps. Les week-ends où elle accompagnait ses parents et sa soeur, par exemple. Il passait tout ces samedis-là à se demander pourquoi elle lui manquait autant, tout ces dimanches à se persuader que c'était tout à fait normal. Qu'il réfléchissait beaucoup trop et que - même s'il ne croyait un traître de ses mots de ce charlatan - son psy avait raison en lui expliquant que son train de pensée était un moyen simple de s'auto-flageller. Que cette douleur constante constante le rassurait, d'un certaine façon, d'être encore capable de ressentir quelque chose.

Des sentiments, il en avait eut des divers pour l'irlandaise. Mais cette tendresse, alors qu'elle évoquait leurs querelles d'enfants sur le meilleur starter possible, elle ne l'avait jamais quitté. « Salamèche? Vraiment! Mais pourquoi t’as pas pris Carapuce! » De petites ridules se dessinèrent aux coins de ses yeux, plus sûrement que le sourire léger qu'il abordait. Carapuce aurait été un choix logique, stratégique. Pourtant, Won n'avait jamais aimé la simplicité. Suffisait de voir ses choix d'amants.
Toute trace de sourire s'effaça des deux côtés, alors que le garçon tentait de la raisonner. Il était on ne peut plus heureux d'avoir réussi à esquiver les ennuis depuis son entrée dans le bar, l'obstination de Lucy à tout foutre en l'air le dépassait. Et si quelqu'un le voyait ici sans payer ? Est-ce que ce faux statut de copain le protégerait longtemps ? « … On est en dehors de heures de boulot. Et t’as jamais eu à me payer pour regarder … ou pour toucher ou que ce soit d’ailleurs…je serais riche sinon. » Jack se contenta de se renfrogner quelques peu, de se renfermer toujours un peu plus. Ce dialogue de sourds commençaità sérieusement l'agacer. Son regard de nouveau concentré sur son écran, il ne remarqua pas l'air visiblement moqueur de Lucy. Tant mieux, sa confiance en lui était déjà bien assez pauvre comme ça. Avant d'être son garde du corps, ou une énième entité masculine dans ce claque de merde, il restait son ami. Et ça, la danseuse semblait l'oublier, au milieu de toutes les stratégies qu'elle projetait sur lui. Jack, il n'avait plus d'autres amis comme Lucy. Et s'il devait se contenter de ça, de se priver d'absolument tout le reste pour la garder relativement prêt de lui, ce serait suffisant. Merde, il n'exigeait même pas d'être son meilleur pote, pourquoi s'acharnait-elle autant à lui compliquer la tâche ?
Il avait semblé nécessaire au pianiste de mettre les choses au point. De stopper net la jeune femme avant qu'elle ne resserre de trop son emprise sur lui. Bien sûr qu'il aurait aimé être moins maladroit, plus éloquent. Bien sûr, qu'il avait compris avoir merdé en voyant le visage de la brune se décomposer. Mais de là à comprendre ce qui n'allait pas ? Ouais, peut-être qu'elle avait raison : Jack était stupide. Et il ne savait absolument pas comment y remédier.

Ce qu'il n'était pas encore sentimentalement assez mort pour ne pas voir, c'était l'agitation de Lucy. Ses gestes secs, la façon dont elle évitait son regard. Il venait de sauvegarder sa partie et de ranger son téléphone juste pour la regarder se rhabiller, comme elle le lui avait demandé. Lui avait-elle réclamé ça juste pour le plaisir de l'ignorer ? Le musicien s'y perdait de plus en plus. « Pour info. Je … j’ai juste dis ça pour pas qu’on pense que j’pars avec des inconnus maintenant et que je couche ou que je fais dans la prostitution maintenant ! Pas besoin d’avoir l’air aussi dégouté par l’idée ! » Définitivement, il aurait bien aimé un mode d'emploi. Décidant d'ignorer volontairement la dernière partie de sa réplique, il répondit tout aussi calmement, peut-être juste un peu plus sèchement. « y a quoi de mal à coucher ? » Cette pique involontaire lui était restée en travers de la gorge. Certes, Lucy n'avait aucune idée de ce que son ami avait du faire pour survivre, dehors. Elle était loin, bien au chaud dans son appart New-Yorkais lorsque que le garçon avait pour la première fois croisé le chemin de Mara. Mais cette condescendance, ce jugement hâtif qu'elle avait eut sur la plupart de ses collègues qui n'avaient d'autre choix que de coucher, ça avait fait bouillir le sang dans les veines de Jack. Il fixait la veste du regard, le visage fermé, son esprit était ailleurs. « Tu viens? Tu veux que je marche 3 mètres derrières pour pas te faire honte? » Le brun ne put retenir un soupir rauque, à la limite du grognement, lorsqu'elle se saisit de son bras. « Continue comme ça et tu va rentrer toute seule. » Il savait bien que, s'il avait le malheur de rompre ce contact qui le gênait drôlement, il pourrait faire une croix sur leur tentative de bonne entente. Pour autant, il n'arrivait pas à se détendre, à relâcher ses muscles. Le manque le fatiguait, mais il refusait de l'utiliser comme excuse à son humeur exécrable. Que si ses bras restaient aussi raides, même avec les mains enfoncées dans les poches de son bomber, c'était autant de par le stress que parce qu'il luttait encore pour prolonger un peu plus son record de sobriété.
Il la suivait, dans un silence au moins aussi têtu que le sien. Il avait assez bu pour ne pas faire attention au chemin qu'ils prenaient, pas assez pour ne pas s'efforcer à garder cette distance respectable entre eux. À garder ce silence oppressant, qui lui laissait l'opportunité de réfléchir. Encore, toujours trop. Après cinq minutes de marche, peut-être un peu plus, il avait senti le bras de la danseuse trembler. Pour la première fois depuis qu'il avait enfilé son bonnet en sortant du bar, il baissa le regard volontairement vers la main de Lucy. Elle traînait, et il n'eut d'autre choix que de se figer à son tour avec un soupir. Il n'avait aucune idée d'où elle habitait, et se retrouvait dépendant de son bon vouloir bien malgré lui. Merde, le corgi lui en voudrait d'avoir passé autant de temps dehors, lorsqu'il rentrerait chez lui.

« … Est-ce que tu as honte de moi? » Et merde. « .. pardon ? » Ne pouvait-elle pas attendre qu'ils soient au chaud avant de lui poser des questions existentielles ? Des questions dont elle avait déjà la reponse, on ne peut plus évidente. « pourquoi est-ce que j'aurais honte de toi Lu- oh non. » Elle pleurait. C'était de sa faute. Jamais il n'avait vue Wolfe pleurer sans que ce ne soit de sa faute. Une mauvaise adrénaline l'agita, alors qu'il cherchait le paquet de mouchoirs dans la poche de son manteau. Quand il le trouva, enfin, il en retira un pour essuyer les joues de la brune, après s'être décalé pour lui faire face. Mauvaise idée, s'il pouvait ignorer la teinte grisâtre que le mascara donnait au mouchoir, il ne pouvait que constater le calme dont elle faisait preuve. Que le seul changement dans sa respiration, ce fut l'inspiration qui glaça Jack sur place, encore plusque l'air ambiant. « … T’as dit que tu m’en voulais encore... je le mérite… mais à quel moment t’as arrêté d’avoir un minimum de respect pour moi? À quel moment t’as pensé que c’était correct de … de. .. pourquoi tu m’as fait ça? » L'air d'incompréhension sur le visage rond du jeune homme devait avoir encouragée Lucy à continuer. Jack lui, ne comprenait plus rien à rien. « … j’suis pas un coup d’un soir, j’suis au moins ton amie bordel ! Pourquoi tu t’es barré après m’avoir baisée comme si j’étais juste une pute et que t’en avais rien à battre ? » Awh, ça. qu'il finit, miraculeusement, par comprendre. C'était étrange, cette sensation qui l'avait traversé. Ce n'était pas la première fois de sa vie qu'il se sentait coupable. Mais là ? Il y avait plus de nuances, un arrière goût particulièrement acide à cette nouvelle forme de culpabilité. « on l'a vraiment fait alors ? » Jack releva brièvement les yeux vers elle. Son regard avait toujours été expressif, presque perçant. Là, il était juste fuyant et perdu. « j-je.. » de nouveau, il baissa les yeux avec une moue d'enfant coupable, pris dans le vif de sa bêtise. « j'en ai aucun souvenir Lucy, je sais même pas ce qu'on a fait avant... »
Oui, il avait honte. Honte de s'être mis dans cet état, ou d'avoir attendu le blackout total avant de retomber dans leurs anciens travers par pur égoïsme. De n'avoir, malgré les années de séparation, jamais réussit à passer complètement à autre chose. Mais de Lucy ? Il ne l'envisageait même pas. Comme pour la convaincre de sa bonne volonté, Jack avait posé ses mains sur les siennes, puis reprit la parole avec douceur. « j'étais.. torché à ce point. Mais j'aurais jamais dû partir. Excuse moi. » il savait d'avance que ça ne suffirait pas, mais plutôt que d'insister et la blesser encore plus, il s'affairait à essuyer ses joues. Il ne manquerait plus qu'elle tombe malade pour achever le noeud douloureux dans l'estomac de Jack.
feat @"Lucy Wolfe" :fouet:
Awful
Lucy Wolfe
Admin

Lucy Wolfe


Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31

     

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.
#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

La jeune danseuse avait assez d’expérience en décodage de Won pour comprendre, au ton irrité de sa voix, à la façon sec qu’il marmonnait sa réponse, qu’elle l’avait piquée, bien malgré elle, ses lèvres se pincèrent en une moue énervée, sans qu’elle ne daigne se retourner pour l’observer, des plans pour qu’elle prenne les nerfs après avoir si difficilement réussi à contrainte ses émotions trop vives pour être exprimées. « y a quoi de mal à coucher ? » Si elle avait eu toutes les pièces de puzzle, sans doute qu’elle aurait reformulé sa rétorque précédente, voir même, qu’elle n’aurait même jamais fait la moindre allusion à cette pratique, sauf que bon, comme beaucoup trop d’éléments des quatre dernières années, l’inconnu avait guidé son faux pas. Une inspiration plus tard, et alors qu’elle enfilait ses bottes style armée – plus pratique que des escarpins pour rentrer chez elle, elle soupira, exaspérée par l’énervement qu’elle lisait dans ses manies : « Bordel Jack... ya rien de mal à coucher. C’est juste un service que j’offres pas et j’ai pas envie d’essuyer des demandes de clients insistants pendant mes chiffres de travail. » Le regard rivé sur le casier qu’elle venait de brusquement clore, elle chassa au plus profond de son esprit les souvenirs de NYC, de ce bar miteux ou elle avait bossé, encore pire qu’ici, et de ses soirées ou, au bord du désespoir, prise entre un avis d’éviction et le besoin cuisant de se trouver de quoi manger sans avoir à retourner dans le demeure dysfonctionnelle de son beau-père, elle avait foutu son éthique aux poubelles et les avait monnayer, ses extras. Elle n’avait peut-être pas vendu la totale, mais c’était tout comme, elle avait perdu tout droit de juger celles qui le faisaient… Elle se souvenait encore du dégoût cuisant qui l’avait envahis, de cette sensation de culpabilité, qui se dissipait de soirs en soirs, au point ou probablement, qu’elle aurait fini par franchir définitivement cette ligne invisible que lui dictait sa fierté… C’était une malédiction et un bon coup de hasard, au fond, qu’elle soit tombée sur cet abruti de Philip, il avait au minimum eu le mérite de la sortir de cet enfer…

Elle soupira, chassant cet élan de nostalgie de ses songes, refusant en bloc d’avoir la moindre pensée reconnaissante envers ce connard de médecin… et pleinement consciente, que quelque part, une parcelle d’elle en était incapable… Parce qu’elle n’avait été, au fond, qu’une sangsue à son crochet, une loque humaine beaucoup trop vide pour ressentir la moindre émotion … elle méritait sans doute les mensonges, et la solitude oppressante qu’avaient été ses années à NYC, comme un paiement pour avoir largué Jack derrière, pour l’avoir égaré alors qu’elle savait très bien, même adolescent, qu’il aurait eu besoin d’elle… Et si cette mutilation sentimentale était la seule chose qui la rattachait à lui, alors soit, elle s’en contenterait … c’était toujours mieux que le gouffre béant dans son battant. Ce fut une fois encore, la voix de son ami, qui la tira de son fil de pensées sombres. « Continue comme ça et tu vas rentrer toute seule. », cette fois, la torpeur lui tordit les tripes. Hors de question. Elle attrapa son sac, ignora la rétorque boudeuse de son ami et l’attira vers la porte, vers le noir pesant du soir et les rues glacées. Peut-être qu’elle y arriverait, cette fois, à ne pas tout foutre en l’air, à conserver une certaine forme de calme, à en bouteiller ses émotions pour sauver ce qu’il restait de leur amitié… Peut-être qu’elle pourrait se contenter…Ses doigts demeuraient crispés à sa manche, comme si, par un quelconque miracle, elle pourrait peut-être rompre la distance invisible entre eux, le mur de non-dit, si elle s’accrochait assez fort… Ou plutôt, peut-être qu’elle redoutait de le voir se dissiper, se volatiliser comme un mirage, si elle osait lâcher prise. Même un Jack hargneux, grognon, et pleinement défoncé, elle accepterait chaque bribe…

C’était probablement pour cette raison que son rejet faisait aussi mal, après tout, elle s’était accrochée à leur relation pendant des années, incapable de passer à autre chose, inutile sentimentalement, comme si ses putains de ventricules avaient tout bonnement cessé de fonctionner au moment même où sa mère jetait l’ensemble de leurs possessions à l’arrière de leur voiture minable et déplaçait leur vie dans un autre état… Lucy avait toujours eu l’impression, même pour sa famille, et surtout pour son père, d’être un fardeau, une créature immonde qu’ils toléraient uniquement par obligation… elle n’avait aucun point commun avec personne, elle se complaisait dans une solitude étouffante, si bien que de tomber sur le coréen, après des années d’isolation, relevait du miracle. Une à une, il avait fait fondre ses barrières, il s’était tissé un chemin jusqu’à son battant et depuis, elle était incapable de l’en extirper… Il avait toujours été spécial, elle ne pouvait le nier, au point ou de tous les mecs avec qui elle avait pu coucher, il était le seul qu'elle ait voulu garder jalousement, le seul à faire vibrer son âme toute entière... son humain juste à elle ? (Ou son chat?).

Lucy avait toujours été émotive, probablement trop pour son propre bien, elle avait beau tout faire pour rationaliser ses pensées, éviter que ses songes ne prennent un chemin sinueux flirtant avec la paranoïa, elle était incapable de contrôler cette manie destructrice. Alors contre tout bon sens, au détriment de l’alerte qui lui hurlait qu’elle courait à la perte, elle s’était immobilisée, s’était munie d’une détermination malsaine, et lui avait adressé de but en blanc, sa question. S’il la détestait, si vraiment, il s’était lassé d’elle, il aurait pu lui dire… non ?

Elle avait couiné malgré elle sa demande, le ton secoué de sanglots. « .. pardon ? … pourquoi est-ce que j'aurais honte de toi Lu- oh non » le voir paniquer, ça avait toujours eu le don de faire grimper en elle un élan de tendresse presque pathétique, elle avait envie de le serrer contre elle, de le rassurer, de lui promettre que tout irait bien, et de passer l’éponger sur tout, absolument tout… Sauf ce lit vide, ultime affront. Lorsqu’ils avaient commencé à s’accorder ce travers, à coucher ensemble, des années plus tôt, elle avait insisté pour qu’il passe la nuit, pour qu’il reste avec elle, pour qu’il ne devienne pas un de ses corps auxquels elle s’abandonnait sans la moindre émotion, qu’un objet pour lui faire oublier sa vie merdique. Qu’ils soient uniques, jusque dans leur conneries… et bien qu’elle se refuserait à l’admettre, son côté fleur bleu avait toujours eu un faible pour ses instants volés ou rien ne comptait que le bruit de sa respiration et son odeur de narcotine. Ses mains s’étaient serrées à son blouson, exigeant une explication, frémissant au contact des mains du pianiste. « on l'a vraiment fait alors ? » ses yeux embués s’étaient relevés vers lui, le sanglot demeurant coincé dans sa gorge, l’incompréhension plaquée sur ses traits poupons, alors qu’elle haussait un sourcil en pleine confusion. Cette fois, ce fut son tour d’être prise de court, pour la peine, elle se mit même à cligner des yeux, comme pour chasser l’incongru du moment de battement de cils. « … comment ça ‘’vraiment fait’’ ? ». Ses iris clairs s’étaient rivés sur son minois, il allait vraiment prendre la fuite comme ça? Heureusement pour elle, il décida d’ajouter un brin d’explication, juste un peu, avant qu’elle ne prenne les nerfs comme elle le faisait si bien. « j'en ai aucun souvenir Lucy, je sais même pas ce qu'on a fait avant... » cette fois, son air se fit un peu plus indécis, comme si elle se demandait si elle devait le croire. « … rien ? »

Si elle creusait un peu ses méninges, ça faisait du sens, il était dans un tel état… Elle savait bien, qu’elle aurait dû le repousser, et bien franchement, elle avait essayé, avant qu’il ne lui arrache toute motivation de le faire avec ses putains de caresses. Juste d’y penser, elle rougissait à vue d’œil, ayant quant à elle, une image très claire de cette nuit-là, et des choses scandaleuses qu’ils avaient partagés, il suffisait de voir son visage s’assombrir de cramoisie pour comprendre que oui, ils l’avaient vraiment fait, et que ce qu’ils avaient fait avant… était tout aussi anti-chrétien ! Pourtant, plus que ce porno maison qu’elle se repassait en tête – on blâme les moins d’abstinence depuis ce jours-là – il y avait la trahison du lit vide qui la hantait. Elle aurait certainement tourné les talons, s’il n’avait pas présenté, au minimum, des excuses. « j'étais.. torché à ce point. Mais j'aurais jamais dû partir. Excuse moi. » plutôt que de se fâcher, elle avait passé ses bras autour de lui, de son torse, et avait enfoui sa tête contre son épaule en le serrant contre elle, ses sanglots redoublants d’ardeurs. Contre son épaule, elle avait marmonné un : « Non. T’aurais pas dû. » si triste, alors qu’elle le serrait désespérément. Elle n’avait pas besoin d’épiloguer, il devait bien savoir, qu’elle avait une peur panique de l’abandon, que d’être ignorée, laisser pour compte, ça la terrorisait… elle lui avait au minimum avoué ça, des années plus tôt. « Me fait plus jamais ça. » nichée contre lui, sa respiration s’était presque calmée, ça faisait du bien, d’être franche. Et le hic avec l’honnêteté, c’est que toutes ses angoisses trop longtemps tues, elles voulaient être entendues. « J-je… j’pensais que tu me détestais … q-que j’te plaisais plus j-j’me suis dit q-que j’avais fait un truc de travers et … q-que… que c’était vraiment un mauvais coup pour toi…plusieurs mauvais coup… on l’a quand même fait plus d’une fois… » dieu merci, il ne la verrait pas rougir à nouveau…

Et après… tu m’évitais et… et... et après, t’as fait ton overdose et j’ai pensé que t’allais y rester et … » Et qu’il allait crever dans ce lit d’hôpital, pour une addiction qu’il lui avait bien caché. Qu’il lui avait caché… Oh mon dieu. Ses iris clairs s’étaient écarquillés, ses doigts s’étaient crispés sur le dos du pianiste alors que les mots franchissaient avec difficulté la barrière de ses lèvres, n’annonçant leur présence que par la fumée blanchâtre de l’air glacée du soir. La pauvre Wolfe venait d’avoir une illumination qui la percuta avec une brutalité désarmante, elle pouvait sentir la culpabilité l’envahir, s’insinuer dans son corps comme un poison, ne laissant que cette pesanteur au creux de ses reins, cette nausée palpable d’avoir enfin compris l’étendu de sa bêtise… Au point de coincer les derniers sons. La violence avec laquelle ses neurones s’étaient enfin connectées, traçant un portait beaucoup plus clair de la situation – ça aidait sans doute, qu’elle n’ait pas des grammes d’alcools dans l’organisme – lui avait fait perdre pied. Ses doigts s’étaient crispés contre le dos du pianiste, dans un effort minable de ne pas s’effondrer, dans un besoin cuisant de s’assurer qu’il était encore là, qu’il n’irait nulle part. La petite tête brune s’était enfin relevée, s’extirpant du cou ou elle s’était nichée un instant plus tôt, alors qu’elle soupirait, posant son front brûlant contre celui du garçon, son délicat petit nez taquinant le sien avec douceur, l’étreignant un peu plus contre elle alors qu’elle murmurait, la question à laquelle elle avait déjà la réponse. « …. Tu m’évitais pour l’héro’ hein? … Bordel… Jack… » La nuit était étrangement calme, au point ou la jeune femme doutait qu’il soit inconscient des battements frénétique de sa pompe à sang, la simple idée de le perdre, de ne plus jamais sentir l’odeur narcotique de sa peau, de ne plus jamais endurer son ton grognon, ou son sarcasme à deux balles, la terrifiait. Elle se refusait à imaginer un monde sans lui, en fait, la simple idée qu’on le lui arrache une fois de plus lui donnait envie de baisser les bras et de creuser sa propre tombe.

Sa gorge était rauque d’émotion, au point ou la moindre inspiration était comme une griffure, une brûlure jusque dans ses poumons, elle s’était nichée d’avantage contre le bridée, ignorant si les tremblements étaient dû à cette température pourrie ou à l’ampleur de la réalisation qui venait de la foudroyer. Ils étaient brisés, tordus, au moins autant l’un que l’autre, et probablement même, qu’elle devrait être l’adulte du duo, prendre les devants, elle était, somme toute, la plus fonctionnelle… Dans n’importe quelle autre circonstance, elle aurait probablement pris la fuite, faite d’elle-même une biche apeurée qui abandonne au premier faux pas… Mais pas maintenant, pas avec Jack, jamais avec Jack. L’idée de le larguer là, tout seul, avec ses emmerdes, lui semblait improbable, ça ne lui avait même pas traversé l’esprit. S’il avait des soucis, elle voulait être la première en ligne pour l’aide, pour partager ce poids suffoquant sur ses épaules frêles. Le front toujours posé sur le sien, elle avait laissé ses minuscules mains grimper le long des bras du coréen, se poser sur ses joues pouponnes et les emprisonner avec adoration. S’il avait besoin, elle serait là, elle serait forte pour deux… « … Faut qu’on arrête ... la drogue……… l’alcool. J’essaie tu sais… j’ai rien bu depuis… genre, trois semaines?… j’vais t’aider… j’vais venir camper sur ton balcon s’il le faut mais … j’vais prendre soin de toi… ok? » Et parce qu’une Wolfe a un nombre maximal de sérieux encaissable avant d’avoir atteint le maximum de ses capacité émotionnelle, elle risqua un petit sourire, tentant d’alléger l’atmosphère, son front toujours contre le sien. « … So… t’as eu le meilleur sexe de ta vie tu sais… performance record, le public dans cette chambre de Mexico dirait même… mémorable! Un vrai triathlon... Ah… si tu savais ce que tu rates à pas t’en souvenir! » elle avait pouffé de rire, ayant toujours adoré l’embêter, son ton ronronnant. Elle n’avait même pas réalisé, que ses doigts s’étaient égarés à caresser son dos dans cette étreinte impromptue.

feat @"Jack Won" :amoureux:
Awful
Jack Won
Admin

Jack Won


Messages : 97
Date d'inscription : 29/04/2019
Age : 30
Localisation : Bronx, New-York

     https://nasty-graph.tumblr.com/

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

« Bordel Jack... ya rien de mal à coucher. C’est juste un service que j’offres pas et j’ai pas envie d’essuyer des demandes de clients insistants pendant mes chiffres de travail. » L'intéressé avait soupiré, prompt à réciter une nouvelle fois une évidence qu'il se plaisait à rappeler à la danseuse à chaque fois qu'elle lui en laissait l'opportunité. « t'aurais pas ce problème si tu bossais ailleurs. » Leur semblant de joute verbale se prolongea un peu plus, avec la pique de Lucy puis la menace de Jack - que jamais il n'aurait eut le courage de mettre à exécution, mais qui semblait tout de même fonctionner. Ensuite, le brun s'était laissé traîner, en silence. Trop têtu pour reprendre en premier la parole, il se retrouvait coincé entre leur mutisme entêtant et cette forme de fierté qui le retenait de faire le premier pas. Il n'avait fait que ça, depuis le retour de Lucy. Et ce, jusqu'au Mexique. Si l'effort de bonne entente ne lui semblait plus aussi unilatéral qu'avant, le garçon ne pouvait pas détendre sa mâchoire serrée.

Et pourtant, elle s'était complètement détachée, sa mâchoire, lorsqu'il avait compris que son amie était bel et bien en train de pleurer pendant qu'il tentait bêtement de répondre, puis d'essuyer ses larmes. Comme si elles pouvaient suffire à lui faire attraper un rhume, comme si ce n'était pas juste une excuse pour ne pas la regarder dans les yeux. Mais Lucy pleurait trop vite pour lui, n'aidant absolument pas la panique qui lui faisait trembler le bout des doigts. Jack était gelé, lui qui avait toujours été frileux avait constaté sa résistance au froid se réduire au néant depuis qu'il tentait vainement d'arrêter l'héroïne. Sa seule envie était de rentrer au chaud, peu importe où, quitte à abréger cetts discussion quelques peu. Le pianiste décida alors d'être franc, et la réaction de Lucy ne l'étonna pas plus que de raison. Vraiment, il n'avait aucun souvenir. Entre l'alcool, ce qu'il avait fumé, et le noir total qui suivait, on aurait pu glisser un cachet non identifié dans son verre que Jack aurait été incapable de s'en rapeller. Et c'était exactement pour ça qu'au lycée, l'irlandaise ne le laissait jamais seul en soirée. « ... rien ? » D'un signe de tête, il acheva sa culpabilité. « juste le moment où tu m'as trouvé, le réveil et quand j'ai été malade après.. sinon, rien. » Puis, il enchaîna, cette fois-ci en la regardant progressivement rougir. Non, il ne poserait aucune question sur ce qui lui passait par la tête. Il se doutait qu'elle s'en souvenait bien mieux que lui. Mais avait-il besoin des détails sur sa performance alors qu'il flirtait avec le coma éthylique ? Rien que pour sauver son égo, non merci.

Alors, Jack s'était excusé, à défaut de pouvoir se rattraper. Ce à quoi il ne s'attendait absolument pas, ce fut ce câlin impromptu, preuve que sa formulation maladroite avait suffit. « Non. T’aurais pas dû. » Il fallut un certain temps au musicien pour pleinement saisir qu'elle se tenait vraiment, pour de vrai, tout juste contre lui. Qu'elle le faisait sobre, sans intérêts et malgré tout les secrets qu'ils gardaient encore l'un de l'autre. Il lui fallut encore plus de temps pour comprendre qu'elle pleurait toujours, certainement encore plus. Que si elle le serrait aussi fort, c'était évidemment pour l'étouffer. Elle ne pouvait que le détester à ce point, Jack en était persuadé. « Me fait plus jamais ça. » Alors, le brun tenta une main aussi réconfortante que possible dans son dos, ainsi qu'une réponse aussitôt avortée. « non, m- » non mais toi aussi, t'es partie. Deux fois, même. New York ne comptait plus cependant, pas autant qu'après le Mexique, pour le garçon qui écoutait aussi attentivement que ses deux verres le lui permettaient, la plainte de Lucy. « J-je… j’pensais que tu me détestais … q-que j’te plaisais plus j-j’me suis dit q-que j’avais fait un truc de travers et … q-que… que c’était vraiment un mauvais coup pour toi…plusieurs mauvais coup… on l’a quand même fait plus d’une fois… » Jack ne put s'empêcher de rouler des yeux. Il suffisait de le regarder, présentement, pour comprendre que ça ne faisait aucun sens. Il chassa aussitôt cette dernière remarque de sa mémoire et continua d'écouter. « Et après… tu m’évitais et… et... et après, t’as fait ton overdose et j’ai pensé que t’allais y rester et … » En sentant les mains de la jeune femme se crisper entre ses homoplates, le brun avait entamé de petits cercles irréguliers avec la sienne. Il craignait qu'elle ne panique, aussi, il l'encouragea à continuer d'une voix douce. « ... et ? » Il fallait toujours lutter, avec Wolfe, pour lui arracher le fond de sa pensée.

Plutôt qu'une crise d'anxiété, que de se fissurer dans l'étreinte relâchée de son brun préféré, Lucy s'était redressée avec une dignité qui sciait ce dernier sur place. Il ne s'attendait ni à revoir son visage de si près, ni à résister aussi bien à la chaleur contre son front ou à ces cordes invisibles qui le tiraient un peu plus vers elle. Qu'elle lise en lui comme un livre ouvert exactement à la bonne page cependant ? Ça, ça ne l'étonnait plus. « …. Tu m’évitais pour l’héro’ hein? … Bordel… Jack… » L'accusé eut un petit sourire, coupable et un brin amusé. « m-mmh. » qu'il gromella finalement pour reconnaître sa faute, sans pour autant s'excuser ce coup-ci. Ça partait d'une bonne intention, Lucy le connaissait assez pour s'en douter, et ils étaient aussi fautifs l'un que l'autre. Plus, la seule envie du coréen, c'était maintenant de rentrer dormir - il commençait à vraiment geler. « … Faut qu’on arrête ... la drogue……… l’alcool. J’essaie tu sais… j’ai rien bu depuis… genre, trois semaines?… j’vais t’aider… j’vais venir camper sur ton balcon s’il le faut mais … j’vais prendre soin de toi… ok? » Les paumes de la petite brune contre ses joues le réchauffaient, mais l'empêchaient également d'éviter son regard entre l'azur et le vermillon. Jack n'avait jamais été doué pour regarder les gens dans les yeux, Lucy ne faisait pas exception. « ok, mais seulement si tu me laisses t'aider aussi. Et que t'arrête de bosser là-b- » Il se stoppa net après que Lucy lui ait lancé un regard exaspéré. Elle enchaîna avec un sourire qui ne fit qu'inquiéter le garçon, à juste titre. « … So… t’as eu le meilleur sexe de ta vie tu sais… performance record, le public dans cette chambre de Mexico dirait même… mémorable! Un vrai triathlon... Ah… si tu savais ce que tu rates à pas t’en souvenir! » Jack roula de nouveau et sans discrétion aucune, des yeux. Peut-être qu'un jour, elle respecterait son choix de rester dans le flou ? De ne pas tenter de se rappeler de cette connerie - ou de toutes celles qui avaient précédé, comme pour s'en protéger. Tout en continuant soigneusement d'éviter son regard, Jack posa les mains sur les hanches de Lucy pour la pousser vers le bas : elle avait passé bien assez de temps sur la pointe des pieds pour l'égo déjà fragile du garçon. « tss. Tricheuse. » C'était attendrissant, certes. Le déni, de plus en plus évident. Jack déposa alors un bref baiser sur son front, juste pour le plaisir de lui rappeler qu'il la toisait maintenant de dix bons centimètres au moins - et que le bébé Won du lycée était loin derrière eux. Et que sans talons, il était le plus grand. Qu'il était grand, tout simplement. Il posait à peine sa joue contre le sommet du crâne de Lucy lorsque le froid qui transperçait son bonnet ne finisse par lui couler le long de la nuque, puis que des gouttes ne viennent lui lécher toute la peau qu'il n'avait pas eut l'audace de couvrir. Alors, le pianiste n'avait pas retenu son soupir agacé, et s'était empressé de retirer son bonnet encore à peu près sec pour l'enfoncer sur la tête de la danseuse, bien moins couverte que lui. Quelque part, il se sentait soulagé. Que la pluie arrive pour balayer les derniers feux de forêts de la région, qu'elle ait choisi le moment opportun pour le rappeler à l'ordre. La dernière fois, il lui en avait fallut moins que ça pour décider de tout foutre en l'air.

Ce n'était pas leur premier trajet sous la pluie. Un bras autour de sa taille, Jack entraînait l'irlandaise dans sa course alors qu'elle le guidait à la voix en gardant étonnamment bien le rythme. À croire que lui, qui échappait toujours si aisément aux foulées des petites jambes de Lucy, adolescent, avait perdu de sa splendeur et de sa vitesse. De son souffle, surtout. En quelques minutes d'efforts, sa respiration se faisait déjà courte, et son estomac tout retourné. À l'intersection, quelques mètres devant eux, il aperçut un abribus et décida d'ignorer complètement son GPS improvisé pour s'y arrêter quelques instants, au moins le temps le temps que son coeur et son estomac ne retrouvent leurs places respectives.
Protégé par le plexiglas qui ronronnait vigoureusement sous le bruit de la pluie, le pianiste avait prit le temps d'écarter ses cheveux trempés de ses yeux, de les "coiffer" d'une main vers l'arrière, pour mieux détailler la rue devant eux. Oui, il passait par ici, avec le bus qui le traînait en cours tout les matins. Il se trouvait seulement deux ou trois arrêts après le sien. L'itinéraire qu'elle avait suivi le soir où elle fuyait son stalker paraissait alors un peu plus clair au garçon, qui s'empressa de vérifier qu'il ne se trompait pas de bus. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres avant de disparaître aussitôt : il avait vu juste, mais de là à ce que Lucy accepte de retourner chez lui, rien ne lui semblait moins sûr. D'une petite voix, il s'adressa à cette dernière. « Dis, Lucy. C'est encore loin chez toi ? Mon appart doit être à 10 minutes, ce serait plus simple non ? » Soudain, son sourire était revenu, sans retenue, mais avec une malice toute particulière. « et puis, j'ai un nouveau colocataire à te présenter. » Après tout, depuis que Calamar-way lui avait refilé son corgi le soir de son bad trip, Jack n'avait pas vraiment eut l'occasion de présenter le chien - son chien, même s'il ne le réalisait pas pleinement - à qui que ce soit.
feat @"Lucy Wolfe" :solitude:
Awful
Lucy Wolfe
Admin

Lucy Wolfe


Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31

     

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.
#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

Lucy était professionnelle chevronnée en déni, elle avait ce don inégalé pour déconnecter son esprit des moments trop intenses, pour épargner à ses songes, des expériences trop douloureuses, pour s’absenter momentanément de chaque expérience qui pourrait scarifier son être à jamais. Ça lui venait naturellement, un instant, elle avait pleine conscience du son environnement, et l’aurait, elle avait cette impression de flotter, de n’être qu’un spectateur silencieux de sa propre vie, de ne ressentir qu’’un bref pincement alors qu’elle aurait dû être en agonie… C’était inné, un mécanisme de protection qui datait probablement de son enfance. Lorsqu’elle était gamine et que son père déambulait dans les couloirs de leur appartement miteux, en grommelant et en titubant, lorsque ses pas lourds, hésitants et imprécis le conduisait jusqu’à la porte de sa chambre en permanence entre-ouverte, il lui suffisait d’apercevoir son ombre menaçante dans l’entrebâillement de la porte, d’entendre ses pas s’approcher, pour que sa respiration se coince, que son sang ne se glace, et qu’elle ne soit qu’une marionnette sous les coups et les insultes qu’il lui infligeait pour le simple plaisir d’avoir un sac de boxe autre que sa femme, sans doute elle-même allongée quelque part, rouée de coups pires encore. Dans ces moment-là, Lucy luttait que toutes ses forces pour ne surtout pas revenir à elle, pour demeurer dans cette torpeur … c’était un endroit sécuritaire, vide, froid, mais moins redoutable que la brutalité du monde réel… Alors elle préférait se sentir morte, que de donner libre court à l’angoisse et à l’agonie d’une nouvelle panique.

C’était un peu le jeu malsain qu’elle avait joué avec Jack. Pendant des années, elle s’était vautrée dans son déni, dans le refus catégorique de mettre un nom sur leur relation singulière, de peur que ça ne devienne réel, que l’intensité de ses émotions, et le risque omniprésent de les voir mener à une catastrophe, ne l’achève définitivement… Sauf que voilà, malgré toutes ses tentatives d’y échapper, malgré cette alarme qui hurlait dans son esprit embrumé qu’il ne fallait surtout pas céder, surtout pas reconnaitre la raison pour laquelle se gorge se nouait et son poitrail se serrait à sa simple vue, elle avait ouvert cette fichue boite de pandore, mis un mot sur ce sentiment, et elle était désormais incapable de s’en défaire…. De l’ignorer. C’était fort probablement pour cette raison que, le corps tremblant, secoué de sanglots qu’elle pressait contre le sien, les mains désespérées qui s’accrochaient à son dos, n’aurait troqué ce mal être pour rien au monde … parce qu’il était là, contre elle. Et d’avoir réussi à mettre en mots ses sentiments, de les lui avoir dit, avec une désarmante franchise dont elle ignorait pouvoir faire preuve, pour mieux se faire abandonner dans une chambre de motel, l’avait tant blessé. Comme s’il poignardait le cœur à vif qu’elle avait bien voulu lui confier… la brûlure était encore bien vive, l’horrible sentiment d’être irrévocablement abandonnée lui tordait les tripes, et la forçait bien malgré elle, se s’assurer qu’il ne la lâcherait pas, à ne pas lui accorder cette liberté. Elle avait hoquetée contre son cou, alors qu’il confirmait ne pas se souvenir… « … juste le moment où tu m'as trouvé, le réveil et quand j'ai été malade après.. sinon, rien. » Ni de cette nuit, ni de sa confidence… allez savoir pourquoi, cette dernière bribe d’information ne suffisait pourtant pas à chasser son trouble, sa gêne. Et si … et s’il avait entendu, s’il avait encore en mémoire cette confession piteuse… l’aurait-il repoussé? Avait-elle même le droit, de l'aimer à ce point? « … Ok… c’est pas grave… c’est pas comme si on avait eu une discussion philosophique… » Ou qu’elle avait avouée être amoureuse de lui … Et puis merde, si elle savait un truc, c’est que ça ne serait jamais réciproque.

Elle s’était convaincu que non, qui donc voudrait d’une loque comme elle… Elle était d’une inutilité chronique. Devant sa maladie, sa dépendance, elle n’avait rien décelé, elle qui pouvait si bien déchiffrer ses mimiques, ses besoins, s’était retrouvée aveuglée par sa propre bêtise, inconsciente du poison qui circulait dans les veines de son inséparable. La réalisation était d’une amère douleur, la culpabilité la prenait aux tripes et lui faisait perdre pied. Si elle avait été plus attentive, si elle avait été plus lucide, plus sobre, si elle avait pardonné plus vite, aurait-elle pu l’empêcher de finir dans cette chambre d’hôpital? Sa pauvre pompe à sang battait à tout rompre, ses yeux s’étaient encore embués, alors qu’elle se hissait sur la pointe des pieds, plaquant son front au sien, inspirant profondément, dans une tentative minable de reprendre son calme, de lui offrir le dernier vestige de force qu’il lui restait. Merde, elle voulait bien crever si ça pouvait l’aider… Pour une fois, il lui arracha un sourire, attendri, franc … en ne refusant pas son aide. « ok, mais seulement si tu me laisses t'aider aussi. Et que t'arrête de bosser là-b- » Elle avait couiné, ses sanglots reprenant avec ardeur, alors qu’elle hochait la tête, une fois, deux, son étreinte s’étant faire plus proche. « ... on se perds plus ok? Plus jamais… » Elle n’aurait pas la force de se relever, si on le lui arrachait une autre fois. Elle avait tellement besoin de lui, mais il eut été égoïste de l’admettre….

Lorsque les mains du garçon s’étaient posées sur ses hanches, la jeune danseuse s’était crispée, incertaine de cette soudaine attaque, avant de se détendre instantanément, véritable caramel au moindre contact. Elle était demeurée immobile un bref instant, avant de se rapprocher de lui, juste assez pour coller son corps frigorifié contre le sien, pour rompre le peu de distance qui restait encore entre leurs corps glacés. Elle aurait eu envie qu’il la serre si fort que l’empreinte de ses doigts serait permanence sur sa peau, mais elle n’osa rien en dire, préférant détendre l’atmosphère d’une blague plus légère, perdante dans sa propre partie, alors qu’il dérobait le dernier millimètre de sa peau qui ne le réclamait pas d’un baiser sur son front. « tss. Tricheuse. » Elle plissa le nez, soupirant un : « Géant. » tout en affection. L’instant d’après, la pluie les avait probablement empêcher de faire une bêtise, ou d’en dire trop, elle s’était retrouvée à pointer une direction incertaine, cramponnée à lui, alors que les pluies de la fin du monde semblaient s’abattre sur eux. Pressant le pas, elle était déterminée à regarder son domicile, jusqu’à ce que le pianiste encore en rétablissement, ne les dirige vers un abri bus désert.

« [color=#33cc33Dis, Lucy. C'est encore loin chez toi ? Mon appart doit être à 10 minutes, ce serait plus simple non ? [/color] » Incrédule, elle avait risqué un regard vers son camarade, incertaine de mériter cet honneur, incapable de croire qu’après toutes les plaies émotionnelles qu’ils s’étaient infligés, tant l’un que l’autre, elle avait encore droit à cette faveur, qu’il lui ouvrait une fois de plus sa porte, sans rien demander… La simple attention avait fait loupé un battement à son battant, avant de l’affoler de plus belle. Elle n’osa d’abord pas ouvrir la bouche, enfin… pas encore, mais lorsqu’il continua, comme si de rien n’était, elle s’accorda cette faiblesse… Cet espoir, que la salvation existait peut-être bien pour les deux cons qu’ils étaient. « et puis, j'ai un nouveau colocataire à te présenter. » En vrai, elle s’en fichait bien de son colocataire, ça aurait pu être le pape qu’elle n’aurait pas sourcillé, une fraction de seconde, elle s’était quand même demandé ou diable pouvait-il héberger un être humain, son appartement n’avait qu’une chambre… non? Elle avait pourtant fais un pas vers lui, lentement. « … Hmmm. Ok. Ce n’est pas comme si je n’avais pas des fringues de rechange chez toi… T’as renouvelé notre garde-robe? » Ses lèvres s’étaient pressées en une moue moqueuse, amusée, alors qu’elle lui tirait cette œillade complice, bien consciente que le jeune bridé râlait sans arrêt des vols qualifiés qu’elle se permettait sans arrêt dans ses tiroirs. Franchement, ça serait probablement plus simple s’ils faisaient fringues communes, au minimum, ils feraient des économies! Et puis, ça lui éviterait le grognement de son ami, chaque fois qu’elle s’appropriait un nouveau T-Shirt. Enfin protégée de la pluie, dans cet abris-bus désert, la brunette s’était activée à tordre sa crinière sombre pour en dégager l’excédent d’eau de pluie et tenter de retrouver un semblant de sécheresse… Peine perdue. « Tu crois qu’on devrait attendre que la pluie se calme un peu? » Puis, soufflant sur ses doigts encore glacés par le froid sibérien de cette nuit-là, elle avait entrepris de relever son minois vers le pianiste, une fois de plus foudroyée par cette gueule qui, des années plus tard, lui retournait encore l’estomac comme une envolée de papillon. Avec les gouttelettes qui ponctuaient son minois, avec ses mèches ébène renvoyées vers l’arrière, sans compter cette étincelle douce dans ses iris chocolatés, éclat qui lui avait tellement manqué …. Y avait-il créature plus parfaite? Pas étonnant qu’elle n’ait pas passé à autre chose.

« Bordel, t’es tout trempé, viens-là… » D’un pas lent, elle s’était approchée de lui, s’accordant le droit de replacer une mèche sombre avec ses semblables, avant de laisser ses doigts errer sur la joue droite du pianiste, ses iris clairs maladroitement rivés sur ses lèvres. Elle avait un souvenir distinct d’avoir observé cette bouche avec un air aussi envieux, des années plus tôt, de s’être demandé si les bonbons acidulés qu’il avait mangé lui auraient donné cette saveur … comment pouvait-elle, des années plus tard, les observer avec la même pointe d’anxiété au ventre, avec la même étincelle dans le poitrail. « Tu vas t’enrhumer… » Son pouce s’était rêveusement autorisé à torturer son menton d’une doucereuse caresse, son indexe narguant le haut de sa mâchoire alors que bien inconsciente, elle s’était rapprochée du jeune homme, les doigts de sa main libre s’accrochant à la manche de son blazer. Lucy pouvait sentir son organe vital s’emballer, cogner si fort dans son poitrail qu’elle l’aurait cru en pleine tentative de fuite, sa respiration s’était coincée dans sa gorge, ses iris clairs incapable de délaisser ses lèvres offertes. Elle n’avait jamais eu la volonté de contrôler cette pulsion-là…

« Jack… » le dernier son s’était évanouis dans a pénombre, alors qu’elle l’emprisonnait d’un baiser d’une tendresse inouïe posé sur les lèvres de son vis-à-vis, redoutant à chaque seconde qu’il ne se dissipe, qu’il ne disparaisse ne lui laissant comme compagnie que l’air acide de la nuit et le fredonnement moqueur de son cœur brisé. Elle l’avait embrassé chastement, laissait brièvement ses lèvres rosées et encore humides de la pluie narguer les siennes, leur susurrer une promesse d’une infime affection, presque une vénération qu’elle ne put que ponctuer de ses phalanges qui, lassées de sa joues, s’étaient permises de se glisser sur sa nuque, de s’enfouir dans ses cheveux de jais. Son souffle s’était coincé dans sa gorge, son cœur battant à tout rompre, alors qu’elle osait relevée ses iris clairs vers lui, en parfaite reproduction de leur adolescence. « Désolée… j-j-je … j-j’en avais envie… » ses doigts perdus dans les mèches sombres du pianiste l’avaient torturés d’une nouvelle caresse, pressant sa nuque comme elle avait depuis longtemps assimilé qu’il appréciait, à croire que ses cellules avaient enregistrés les préférences du seul être qui ait de l’importance pour elle… Lucy s’était pressées d’avantage contre lui, l’emprisonnant contre une des parois de l’abri bus, elle pouvait sentir sa pompe à sang s’emporter, lui faire perdre la tête alors qu’elle s’immolait à espérer qu’il ne l’enlace. Timide, elle était demeurée immobile un moment, ses lèvres encore si près des siennes que leurs souffles dans l’air glacés se jumelaient. Elle avait pris une grande inspiration, avant de s’excuser à nouveau… sa voix étrangement rauque cette fois, son souffle plus difficile. « J’en ai encore envie… je veux dire… de t’embrasser toi. » Et personne d'autre... son dernier baiser remontait quand même à Mexico! Cette fois, elle s’était nichée contre lui, ses lèvres s’emparant des siennes au moins aussi doucement, hésitantes, jusqu’à ce qu’elle ne comprenne à son non-verbal, qu’il lui accordait cette faiblesse, du moins pour le moment. Dès qu’elle eut cette confirmation, cet échange chaste fut remplacé par une passion brute, avide, par ses lèvres qui provoquaient ouvertement les siennes en approfondissant l’échange, sa délicate main quittant un instant le blazer du musicien pour s’emparer de son poignet à lui, et le guider jusqu’au bas de ses reins, en instruction claire de rompre la moindre distance entre eux.

feat @"Jack Won" :amoureux:
Awful
Jack Won
Admin

Jack Won


Messages : 97
Date d'inscription : 29/04/2019
Age : 30
Localisation : Bronx, New-York

     https://nasty-graph.tumblr.com/

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

« … Ok… c’est pas grave… c’est pas comme si on avait eu une discussion philosophique… » Les lèvres du pianiste s'étaient fendues d'une petite moue, à mi-chemin entre l'amusement et la grimace faussement vexée. Il connaissait trop Lucy pour ne pas sentir que quelque chose la tracassait, et pas besoin non plus de décodeur pour comprendre qu'elle ne lui disait pas tout. Son visage se fit alors de nouveau complètement neutre. Le front de la brune contre le sien n'y changea pas grand chose : ils pouvaient tenter de faire comme avant, de retrouver leur bonne entente, que Jack ne pouvait s'empêcher d'en trouver l'arrière goût artificiel. Comme ce contact bref, superficiel, il n'y croyait pas. « ... on se perds plus ok? Plus jamais… » Est-ce que c'était vraiment ça, qui la tracassait ? Il n'avait jamais été doué pour tenir ses promesses, ils le savaient tous les deux, pourtant il tenta de la rassurer. « plus jamais. » Peut-être que c'eut été plus simple si, l'un comme l'autre, arrêtaient de fuir dès la première difficulté sur leur chemin mais ça, le garçon se retint de le préciser.

Enfin, Jack s'était affairé à rétablir une distance saine entre leurs personnes, avant de misérablement céder un battement de cils plus tard en lui dérobant un baiser sur le front. « Géant. » qu'elle eut le temps de souffler, avant que la pluie ne les interrompe puis ne les pousse à fuir en quête de l'abri le plus proche. Au pas de course, qui plus est, et si le brun semblait aller bien mieux, son corps s'empressait de le rappeler à l'ordre. Jack gromella dans sa langue natale quelque chose comme pluie de merde, nuages de merde entre deux respirations sifflantes. Il espérait que Lucy ne l'entendrait pas, le souvenir de lui avoir apprit les jurons coréens avant n'importe quel autre mot étant encore assez distinct dans sa mémoire. Bientôt, le pianiste aperçu un arrêt de bus familier, au loin, et réussi à y traîner la danseuse sans trop de protestations de sa part.
Toujours en train de reprendre son souffle, il avait lancé une proposition presque à la légère, intimement persuadé de se faire recaler aussitôt. Avec une étrange timidité, un tremblement dans la voix qui aurait presque pu faire croire qu'il avait - sciemment ou pas - envie qu'elle passe la nuit chez lui, Jack annonça avoir un nouveau colocataire. « Hmmm. Ok. Ce n’est pas comme si je n’avais pas des fringues de rechange chez toi… T’as renouvelé notre garde-robe? » Il ne s'attendait absolument pas à ce qu'elle accepte aussi facilement et ne put retenir le sourire enfantin qui traversa brièvement son visage, à peu près le même que celui du premier soir où sa mère l'avait autorisé à dormir chez les Wolfe. Cette grimace s'effaça de son visage dès que Lucy menaça de lui voler encore d'autres vêtements, bien que les ridules aux coins de ses yeux n'aient pas bougé. « notre garde-robe ? .... j'ai le droit de piquer tes fringues aussi du coup ? » Sérieusement, sa pile de swaets et de tshirt avait du diminuer de moitié depuis que Lucy était revenue dans sa vie.
Le brun l'avait regardée essorer ses cheveux un bref instant, avant de se concentrer de nouveau sur le plan des bus, puis de chercher les horaires de celui qu'il prenait pour faire la navette entre son appartement et le campus. À une demi-heure près, ils auraient pu attraper le dernier. Soudain, Jack se sentit assez coupable pour déglutir : s'il ne s'était pas arrêté pour boire, ils n'auraient jamais fini trempés. Et puis, si Lucy était sobre, ne devait-il pas se retenir de boire tant qu'elle serait dans les parages ? « Tu crois qu’on devrait attendre que la pluie se calme un peu? » Le garçon releva les yeux vers elle, rangea la main qu'il avait posée contre le plan sous verre de l'abribus dans sa poche. Ses iris chocolat se posèrent alors sur le bitume, derrière la jeune femme, où la pluie continuait de s'abattre sans discontinuer. « urgh.. ouais, probablement » Jack n'était que rarement mélancolique, mais cette averse, le bruit de l'eau contre le verre et les buildings, tâches aussi lumineuses que vertigineuses perdues dans la perspective atmosphérique, lui rappelaient amèrement Séoul. Peut-être parce qu'il y avait passé beaucoup moins de temps, ou parce que ses parents ne l'y emmenaient jamais qu'en été, Jack préférait la capitale coréenne à Los Angeles. Et de loin. Dans ses poches, ses doigts s'étaient agités nerveusement : il n'y avait pas mis les pieds depuis ses dix-huit ans, peu avant le diagnostic de sa mère.

« Bordel, t’es tout trempé, viens-là… » Jack se redressa, subitement tiré hors de ses pensées alors qu'il sentait une petite main s'affairer contre ses cheveux, puis glisser contre sa joue. Il avait aussitôt écarquillé les yeux sans pour autant réussir à bouger, ou ne serait-ce que réagir. Ce qu'il arrivait, lorsque l'un de deux commençait à laisser ses mains vagabonder où bon leur semblaient, était une évidence que le musicien ne semblait plus désireux d'arrêter. Sans envie de lutter, ou sans nuages pour les interrompre, Jack ne put s'empêcher de laisser sa respiration ralentir au rythme des caresses. « Tu vas t’enrhumer… » Lucy, sur lui, avait toujours eut un effet thérapeutique. Comme maintenant, elle le calmait lorsque son coeur s'emballait ou que son estomac se nouait assez d'angoisse pour le paralyser. Elle tenait aussi parfois le rôle de shoot de vitamine D, quand le reste de sa vie tournait au gris, couleur béton. Pas surprenant qu'il ait cherché à combler ce manque par n'importe lequel des paradis artificiels que son dealer lui conseillait. « tu sais que j'ai vu pire que ça » Leur bain de minuit dans la piscine du lycée, pendant l'une des soirées de fin d'année 0, par exemple. Ou encore, toutes les nuits où ils décidaient de faire le mur pour aller se retrouver sur les plages de Venice. Jack poussa un léger soupir d'aise pendant qu'elle choyait sa mâchoire, ferma même les yeux un instant jusqu'à ce qu'il ne sente les doigts de Lucy se refermer sur sa manche. Alors, son regard fit quelques allers-retours entre la main blême et le visage de la danseuse. Elle le fixait, distraitement et dans un silence absolu. Jack lui, devinait assez précisément ce qu'elle voulait mais le doute, l'incompréhension le figeait sur place.
« Jack… » Ce dernier avait sourit. Il n'aimait ce nom uniquement lorsque Lucy le lui murmurait. S'il n'avait pas réduit ce dernier écart de lui-même - de peur qu'elle ne s'envole pour de bon, le garçon n'avait étonnamment pas fuit. Et il en était le premier médusé.

De la douceur, Jack n'en avait jamais demandée. Aussi, lorsque Lucy s'attarda à caresser l'arrière de son cou, il se retrouva absolument perdu. Son cerveau assimila, dans le désordre, la caresse, l'embrassade trop vite arrachée et enfin, le rapprochement. Lorsqu'il entrouvit les yeux en recherche de réponses à toutes les questions muettes qu'il se posait, il croisa le regard tout aussi perdu de Lucy. « Désolée… j-j-je … j-j’en avais envie… » Un air de déjà vu, puis un souvenir une nouvelle fois assez précis pour lui arracher un sourire. Un coup d'oeil à gauche, puis à droite pour s'assurer qu'ils étaient bien seuls, et le pianiste poussait un nouveau soupir de confort, à la limite du ronronnement alors qu'elle se blotissait un peu plus contre lui. Le verre sur son dos ne lui paraissait plus aussi froid quand l'irlandaise se hissait de nouveau à sa hauteur, probablement sur la pointe des pieds, pour le narguer d'une voix rauque. « J’en ai encore envie… je veux dire… de t’embrasser toi. » Son sourire en coin ne le quittait plus et s'il laissa à nouveau à Lucy l'honneur de l'initiative, il ne tarda pas à répondre. Ses baisers étaient tous à double tranchant, d'humeurs aussi imprévisibles que celles de Jack.
Un souffle échangé plus tard, la douceur ne leur suffisait plus. Le désir était là, indéniable. Il réchauffait les deux gamins des pieds à la tête : il était brut. Presque cru. Trop longtemps éloignés, Lucy et Jack cherchaient dans ce baiser désordonné un énième moyen de se retrouver. Un lien que le temps n'ait pas altéré, un sujet d'entente qui leur éviterait les engueulades incessantes qui duraient depuis presque un an. Merde, Lucy était revenue depuis un an, déjà ? Comme si elle eut été consciente de l'égarement de son pianiste, cette dernière se saisit de sa main pour la poser au creux de son dos, trempé. Jack s'écarta alors un instant pour reprendre son souffle, et s'amuser de la précédente réplique de son amie. « moi ? » Jack savait pertinemment à quel point c'était égoïste, de réclamer encore un peu plus d'affection que ce qu'elle lui accordait déjà. Qu'il ne faisait que réclamer une confirmation falsifiée de la réciprocité de ses sentiments. S'il ne se souvenait absolument pas de son dernier coup de fil (totalement défoncé) à Rosie, la blonde s'était fait un plaisir de lui rappeler dès que possible, une fois qu'il fut sorti de l'hôpital. Force était d'avouer qu'elle avait raison et qu'une fois la paume de la main contre ses reins, le pianiste se retrouvait complètement désarmé face à la danseuse. Il ne savait plus feindre son indifférence caractéristique, ni même comment maîtriser ses réactions instinctives ou les refouler au plus profond de son crâne. Alors, lui laissant à peine le temps de répondre - ou à ses pensées de s'égarer encore plus - il s'empara à son tour des lèvres de Lucy, dans un baiser tout aussi fiévreux. Sa main toujours humide se faufila sous son haut pour mieux se poser sur sa taille, la caresser du bout des doigts. Au son de la pluie se mélangeait celui de leurs souffles, que Jack semblait incapable de reprendre totalement. Pour peu, il regretterait presque toute la fumée imposée à ses pauvres poumons.

Le concept de temps lui semblait particulièrement abstrait dans les bras de la petite brune, mais Jack avait finit par se détacher un peu plus longuement l'embrassade pour lever le nez vers le toit de l'abribus. Si les gouttes continuaient de tomber, et continueraient certainement toute la nuit, elles semblaient s'être adoucies. Avec un petit soupir, le musicien se décida à rompre définitivement l'instant. S'il laissait Lucy décider, ils passeraient sans aucun doute la nuit entière au même foutu arrêt de bus. « Lucy, on va choper une pneumonie si on reste là. » qu'il tenta d'accompagner d'un caresse le long de sa colonne vertébrale. « je te ferai un chocolat chaud en rentrant ok ? faut vraiment qu'on y aille, j'ai cours demain matin.. » Ou sans aucun doute, le matin même. Aussi, il attrapa son téléphone, tout aussi trempé, dans sa poche de bomber. Il était 2h largement passées, et le pianiste avait répétitions générales pour l'orchestre d'ucla dans moins de 7 heures. Merde. Jack tenta alors un grand sourire, de ceux qu'il utilisait autrefois pour l'attendrir. « s'il te plaît ? ♡ »
feat @"Lucy Wolfe" :ananas:
Awful
Lucy Wolfe
Admin

Lucy Wolfe


Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31

     

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.
#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

Dieu merci, le coréen n’avait jamais porté plainte aux force de l’ordre pour la taxation de tissus auquel il était soumis et ce, pratiquement depuis leur première rencontre. Elle espérait qu’il ait pardonné cet écart depuis mais, elle avait longtemps brandit comme un trophée, une veste noire qu’elle lui avait dérobé dans les heures suivant leurs présentations… Heureusement pour elle, sa kleptomanie semblait contrôlée, ciblée sur un seul individu. Mais c’est qu’il avait la taille parfaite aussi! Un peu plus grand qu’elle, plus large d’épaule, mais pas non plus taille colosse … Ses fringues lui donnaient aisément ce look ‘’boyfriend’’ sans qu’elle n’ait à faire d’effort… et peut-être qu’inconsciemment, elle tentait de lui faire passer un message, pour qu’il ait le rôle associé au style vestimentaire qu’elle endossait? Hum … à tout le moins, ça avait eu le mérite de faire comprendre aux créatures (avec goût) qui le regardaient un peu trop qu’il avait déjà été marqué au fer rouge par une petite furie brune. Un sourire étirant ses lèvres délicates, elle fronça les sourcils, feignant un air outré avant de pouffer de rire, assez satisfaite de voir que, même maintenant, ils parvenaient à se chamailler sur ces vols qualifiés. « notre garde-robe?… j’ai le droit de piquer tes fringues aussi du coup? » … Ses doigts tortillaient des mèches sombres, alors qu’elle faisait mine de réfléchir… un air joueur au minois alors que ses prunelles pétillaient d’amusement. « Hmmm. Oui, pourquoi pas, la majorité, j’te lai ai emprunté sur du long terme… mais pas de dentelle! Primo, parce qu’ai pas assez de fric pour me payer un psy’ si jamais je vois ça… et puis, t’es trop grand tu vas m’agrandir mes trucs! » À ces mots, elle s’était approchée de lui, dans une tentative aussi minable qu’évidente, de rompre un peu de distance entre eux.

Comment il parvenait à éveiller ce besoin irréfutable en elle, de proximité, elle n’aurait su le dire, mais comme un automate, elle suivait ses sens, et s’autorisait une caresse des plus tendres sur sa nuque, retournée jusqu’à l’âme à l’entente de son ronronnement. Merde, ce type, c’était un chat, de son tempérament imprévisible à la façon dont il bougeait la tête… et telle une vieille femme célibataire dans la quarantaine, elle était carrément gaga de son félin genre humain, et avec raison! « tu sais que j’ai vu pire que ça » … elle ne dit rien, demeurant songeuse un long moment, avant de couiner faiblement un : « Je sais. » … Elle avait des images de pluies, de soirées partagées sur les plages, d’instants volés d’autant plus spéciaux qu’ils auraient tous les deux été crucifiés sur place si leurs paternels les avaient surpris… Mais quelque part, une petite partie d’elle redoutait d’ouvrir cette boite de pandore, par crainte que l’association qu’il faisait avec les gouttelettes bruyantes qui s’abattaient sur eux, était liée à sa vie dans la rue… Depuis qu’il avait abordé le sujet, elle crevait de curiosité, de culpabilité, sans jamais oser lui demander, trop lâche pour subir le poids de son abandon. Préférant opter pour une rétorque légère, pour ne pas le faire fuir, elle avait balancé, en bonne infirmière (NOT) qu’elle était : « Mais t’avais une meilleure santé. Là, je suis pas mal certaine que t’es au repos forcé... » Il avait quand même fait une overdose il n’y a pas si longtemps! Peut-être était-ce l’air froid de la nuit, ou le souffle sibérien qui engourdissait son battant, mais la jeune Wolfe ne put retenir longtemps cette envie de le sentir plus près… de le posséder tout entier, à commencer par ses fichues lèvres qui lui avaient manquées plus que de raison … elle aurait aimé s’en approprié chaque millimètre, et leurs goûts, comme un poison, lui donnaient envie de hurler de joie… ou de fondre en larmes… Après tout, elle n’aurait pu dire, vraiment, combien de temps cet instant féérique lui serait offert… Et si tout n’était que fumée? Chimère…

Lorsqu’elle avait quitté la ville, avec rien de plus que les fringues qu’elle avait sur le dos – y compris un T-Shirt de AC/DC dérobé quelques heures plus tôt et encore empreint de l’odeur addictive de son inséparable, la jeune Wolfe avait été contrainte de se soumettre au jour maternel. Dans le brouhaha du déménagement précipité, la recherche de logement et, franchement, la tentative pitoyable de retrouver un semblant de sang-froid après avoir vu son géniteur rouer de coups sa jeune sœur, notre brunette avait tout simplement déconnecté. Elle s’était égarée, dans les méandres de son esprit torturé, perdue entre un état de choc et, quelque part, un déni catégorique de la situation. On venait, en une fraction de seconde, de l’arracher à tout ce qu’elle connaissait, de lui amputer les ailes en même temps que cette bande de marginaux qu’elle considérait comme une famille… Elle passait d’une vie à peu près rangée, de bêtises planifiées, à un minuscule appartement sans téléphone, sans connexion internet, et avec à sa charge sa cadette encore scandalisée de la suite d’évènements. Pendant ces longues semaines, elle s’était coupée du monde, son focus entièrement dédié à sa jeune sœur – et encore, elle n’était qu’un zombi, à peine consciente de son environnement, comme si elle refusait en bloc de faire face à la réalité… Elle était douée pour ça, prendre la fuite comme une biche égarée. Son tempérament capricieux muté en soumission alors que leur mère gérait les derniers détails de son divorce … en payant en nature un avocat qu’elle finirait par épouser … et lorsqu’elle revient enfin à elle, lorsque la gamine qu’elle était pris conscience du temps écoulé… il était trop tard. Son premier coup de fils chez les Won, des mois plus tard, ne serait qu’une première pierre dans cette longue lignée d’échec, confirmation indélébile qu’elle l’avait laissé lui filer entre les doigts, que, et ce depuis le début, Jack avait toujours été une chimère trop parfaite pour qu’elle puisse s’en saisir…

Elle l’avait su au fond, que leur amitié s’était évaporée à ce moment-là et, où qu’il soit, elle n’avait pas le droit de l’importuner avec ses emmerdes… Que ça soit ce foyer ‘’parfait’’ avec son père de remplacement ou elle se sentait de trop à chaque putain de seconde … ou même lorsqu’elle se retrouva à la rue, contrainte d’accepter le premier job minable de danseuse pour payer sa part d’un loyer qu’elle avait bien réussi à obtenir… Cette petite voix hurlait en elle, moqueuse, qu’elle avait laissé filé le seul truc bien qui lui soit jamais arrivé, que quel que soit le moment où il croiserait à nouveau sa route, il n’y aurait plus que des vestiges et des regrets… Elle n’avait aucun droit d’imposer la loque qu’elle était devenue à son ami, à lui faire voir l’horreur qu’elle avait fini par devenir… il avait tellement de talent, un avenir tout tracé… elle ne serait pas le boulet à son pied, la créature tordue, inapte, qu’il se sentirait obligé de sauver… Si elle-même, ne parvenait pas à s’aimer… comment aurait-elle pu le lui demander? Alors avec le temps, elle avait voulu cesser d’y penser, omettre jusqu’à son existence parce que la moindre fibre de souvenirs lui arrachait une douleur infernale. Son nom, des années plus tard, faisait toujours vibrer son maudit battant d’une mélodie unique, comme une partition qu’il aurait réservé que pour lui… C’était lâche de sa part, mais elle n’avait pas envie de constater qu’elle avait raison, que leur complicité était morte… c’était plus simple de ne pas y penser… par protection… La belle connerie. Elle l’avait su dès que Philip avait parlé de LA, que ça deviendrait une obsession si elle y retournait, qu’elle userait de tous ses talents de stalker pour le repérer, pour le retrouver… merde, elle avait des souvenirs vivides d’avoir soupiré le prénom du pianiste, à plus d’une occasion, quand il était loin d’être le géant blond dans ses draps… C’était comme si de voir tous ses endroits familiers, un à un, teintés de rires partagés, de secret, l’empêchait de faire un pas en avant… Il était la drogue, l’addiction, vers laquelle Lucy n’avait aucune honte de replonger, si ce paradis-là était artificiel, alors merde, qu’il soit sa morphine jusqu’à la tuer lentement!

« moi ? » la petite brune avait le souffle court, rauque à force de s’être égarée trop longtemps dans un baiser passionné, désespéré. La privation d’air lui donnait le vertige, lui faisait perdre pied et seuls ses doigts bien serrés sur la veste de son vis-à-vis la maintenait debout. Les couleurs des néons au loin, filtré par les vitres embrumées de l’abris-bus n’étant plus qu’une vague chaise de points qui dansaient devant ses yeux … On aurait pu s’imaginer que sa fichue enveloppe charnelle dysfonctionnelle, ces lambeaux de chairs qui ne lui répondaient que trop peu, avaient décidés de se noyer dans l’ultime tentation, de s’égarer trop longtemps contre les lèvres du pianiste, de s’y cramponner comme une bouée et d’y échouer, parce que tout compte fait, c’était un bel endroit pour crever. Le besoin de le sentir près d’elle était si viscéral qu’il étouffait tous les autres, y compris celui pourtant primale … de survivre. Dans la pénombre de cette nuit pluvieuse, ses iris océaniques s’étaient un instant égarés sur des traits qu’elle connaissait par cœur et ne pouvait pourtant pas cesser d’analyser avec émerveillement, deux perles claires dans un visage blême, deux gouffres remplis de question, de crainte, alors que ses quelques neurones tentaient de traduire la question du pianiste… Lui… n’était-ce pas une évidence, que c’était lui qu’elle avait envie de sentir contre elle ? Ses doigts s’était d’avantage cramponnés, comme pour le priver de toute porte de sortie, alors qu’elle pesait ses mots. « ... » Le truc avec Jack, c’est qu’elle avait toujours cette panique grandissante que la moindre once de vérité, de vulnérabilité, le fasse d’évaporer. Pourtant, s’eut été stupide et lâche de ne pas lui répondre alors, rougissant malgré elle, elle avait marmonné un : « Tu sais… je m’enfuis toujours … de tout, de tout le monde, dès que ça devient difficile. » une grande inspiration plus tard, et déterminée à ne pas être claire, elle avait conclus d’un : « Mais t’es le seul vers qui je reviens... même quand c’est compliqué, même quand je sais, qu’on va avoir fichument mal le jour où on va discuter sérieusement et régler nos emmerdes pour de vrai… le seul qui vaut la peine, pour moi. » Son maximum sentimental étant atteint, elle avait préféré sombrer à nouveau dans un baiser, au risque d’être assez conne pour lui répéter, la force de ses sentiments.

Ce nouvel également, eut cependant la fin escomptée : il fallait respirer, l’un d’eux devait se faire raisonnable. Jack endossa ce rôle, toujours callé contre le vitre, avant de tenter de marchander, ce qui l’amusa au plus haut point. « Lucy, on va choper une pneumonie si on reste là … je te ferai un chocolat chaud en rentrant ok? Fau vraiment qu’on y aille, j’ai cours demain matin. s’il te plait ? » Elle pris un air boudeur, avant de l’attraper par la main en hochant la tête, gagnée par cette bouille suppliante. Elle aurait fait n’importe quoi pour cette gueule d’ange, y compris des choses qui scandaliseraient n’importe quel bon chrétien! « Deal. Ton appart est pas loin non? On a qu’à courir… On prendra une douche en arrivant histoire de pas crever des poumons. » Ses doigts fermement entremêlés à ceux du pianiste, elle pris les devants et entrepris de les conduire au pas de course – sans lui donner la chance de protester – jusqu’à cet appartement qu’elle reconnaitrait parmi milles. Lorsqu’elle daigna le libérer, ils étaient devant sa porte, et elle se permettait de fouiller dans ses poches à lui, pour lui subtiliser les clés et ouvrir la porte, pendant qu’il devait peiner à respirer. Trop pressée pour faire attention, elle pénétra dans l’appartement, trempée jusqu’aux os, en l’attirant à sa suite. Merde, elle était une véritable créature marine rendu-là. Secouant la tête en tentant – aussi peu pudique soit-elle, de faire passer par-dessus ses épaules le pull humide qui lui collait à la peau, elle ne remarqua pas les petits pas maladroits venir vers eux, courir vers le bridé. Elle n’eut conscience qu’une bête poilue s’était approchée que lorsque le jappement du ‘’colocataire’’ la fit sursauter. « Ah! Woaaaah … Q-quoi? » Tétanisée, elle regardait le corgi se hisser sur ses courtes pattes arrières et tenter avec celle avant (enfin, ce qu’il en avait vu leur tailles…) de gratter sur les cuisses de Jack pour avoir de l’attention. Tequilla, dans toute sa splendeur, drama queen animale, à couiner comme si on l’assassinait, parce que son papa avait mis trop de temps à lui donner des papouilles. « … Jack… J’crois que j’ai laissé entrer un chien par erreur. » Après tout, la dernière fois qu’elle avait ici… il n’avait pas d’animal … non?

feat @"Jack Won" :amoureux:
Awful
Jack Won
Admin

Jack Won


Messages : 97
Date d'inscription : 29/04/2019
Age : 30
Localisation : Bronx, New-York

     https://nasty-graph.tumblr.com/

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

« Hmmm. Oui, pourquoi pas, la majorité, j’te lai ai emprunté sur du long terme… mais pas de dentelle! Primo, parce qu’ai pas assez de fric pour me payer un psy’ si jamais je vois ça… et puis, t’es trop grand tu vas m’agrandir mes trucs! » Le brun roula des yeux, doutant fortement qu'elle ait gardé ses fringues de lycée quand Phillip était encore là pour assumer la facture d'une nouvelle garde-robe. Ou qu'elle porte encore des tshirts de seconde main alors que le chirurgien n'hésitait pas à lui offrir des marques dont Won n'avait jamais entendu parler. Ce dernier décida de se distraire du rapprochement de plus en plus étouffant par une réponse à la pique qu'elle venait de lui lancer. « Certaines personnes paieraient pour me voir en dentelle, tu sais ? » Peut-être pas autant que la danseuse, certes, mais le garçon ne put s'en empêcher. Aussitôt, elle enchaîna, pensant probablement changer de sujet, et pourtant. Pour Jack, chacune des réponses qu'il articulait semblait logiquement liée aux précédentes. Ces événements, dont elle ignorait absolument tout, il les avait acceptés et digérés depuis longtemps. Jusqu'à ce que Mara ne revienne dans sa vie, il n'en avait même jamais eut honte. Plusieurs fois, le musicien avait songé à tout raconter à sa colocataire quand elle ne rentrait pas trop tard. À chaque fois, la distance entre eux le dissuadait, presque autant que son taux d'alcoolémie constant. L'idée de se confier avait complètement disparu après le Mexique, bien cachée sous une épaisse couche de remords. « Je sais. » Qu'est-ce qui le retenait, maintenant ? N'avaient-ils pas vécu exactement les mêmes galères ? Ils ramaient, encore aujourd'hui, pour ne pas se laisser avaler par la cité des anges. « Mais t’avais une meilleure santé. Là, je suis pas mal certaine que t’es au repos forcé... » Pouvait-il vraiment se permettre cet aveu de faiblesse alors qu'elle le considérait comme si fragile ? « Lucy, stop. C'était en avril, ça va mieux maintenant » qu'il tentait de la convaincre, sachant pertinemment que sa respiration sifflante le contredisait presque autant qu'elle l'insupportait.

Les mains de Lucy avaient toujours eut un effet thérapeutique sur le pianiste. Il ne pouvait s'empêcher de se concentrer sur les pérégrinations du ses doigts sur ses vêtements, sa peau, qu'importe. Son esprit s’y focalisait juste assez pour pouvoir ignorer les signaux externes, pour mettre de côté toute pensée qui ne soit pas liée à l'instant. Jack pouvait tenter de résister, de ne pas céder à l'aimant qu'était Wolfe mais elle finissait toujours par gagner le rapport de force et ce, avec une délicatesse déconcertante. L'étudiant avait accepté cette fatalité depuis longtemps - c'était l'une des seules choses qui l'aidaient à ne pas se sentir entièrement coupable de leur situation actuelle. Si tant est qu'il y ait eut, un instant, une once de culpabilité de l'un ou de l'autre pendant leur échange fiévreux.
Ses mains, il les avait senties bouger jusqu'à ce qu’elle ne recule, juste assez pour reprendre son souffle. Même immobiles, elles poussaient ses terminaisons nerveuses au bord de la combustion. Sa tête était embrouillée, le souvenir de l'échange arraché en même temps que le contact qu'il savait, maintenant, nécessaire. Il tenta alors de l'interpeller, alors qu'il suivait du regard ses iris tressaillantes, bleus sous les reflets des néons, perdus quelque part qu'il n'aurait jamais su deviner. Le gamin crevait d'envie de lui fondre dessus à nouveau, sans se soucier de l'étiquette de bienséance à adopter sous les abris bus, encore moins des caméras de surveillance dont n'importe quelle rue de Los Angeles était saturée. Égoïste, Jack voulait juste se sentir bien. Rien ne l'avait préparé à encaisser ce que l'irlandaise avait à dire. « Tu sais… je m’enfuis toujours … de tout, de tout le monde, dès que ça devient difficile. » Petit sourire taquin, et Won s'empressa de rétorquer « J'ai cru comprendre, oui » Allusion plus ou moins délicate à sa fuite, différée de celle de Jack mais qui avait été bien plus explosive. « Mais t’es le seul vers qui je reviens... même quand c’est compliqué, même quand je sais, qu’on va avoir fichument mal le jour où on va discuter sérieusement et régler nos emmerdes pour de vrai… le seul qui vaut la peine, pour moi. » Le sourire se volatisa en un clin d'oeil, ses traits se contractèrent d'un mélange de remords et d'inquiétude. Il s'apprêtait même à répondre, à exiger qu'elle ne lui confirme un peu plus cette idée qu'elle venait de faire germer à l'arrière de son crâne. La barrière de la langue natale aidant, Jack n'arrivait pas à concevoir qu'il avait bel et bien compris la paraphrase tout aussi maladroite de Lucy. Qu'il n'était peut-être plus le seul, à espérer un plus ? Les mots se mélangeaient sur sa langue, ses mains s'étaient croisées dans le dos de la brune mais rien ne sortait. Sans jamais retrouver ses repères dans le processus, le musicien se laissa submerger par ce nouveau baiser. Il reconnaissait ces lèvres, le ton de ce souffle langoureux qui semblait le narguer. Il savait parfaitement quand glisser sa main vers le cou de la jeune femme - et faisait absolument exprès de la laisser languir juste le temps qu'il fallait - ou encore, quand il devait mordiller cette lèvre inférieure pour lui arracher le soupir le plus sonore possible. Jack s'en amusait toujours autant et lorsqu'il ne replongea pas, ce fut avec un certain étonnement qu'il constata que Lucy ne bougeait pas non plus.
Ce fut la confirmation dont il avait besoin, ce fut suffisant pour lui faire comprendre que peut-être, peut-être, elle espérait autant que lui que leur relation prenne un peu plus de sens. Bien sûr, il ne risquerait rien sans de solides certitudes, mais les brimades constantes de leur entourage commençaient à faire écho pour le garçon. Une fois qu'il eut convaincu Wolfe d'aller se réfugier au chaud, il se terra dans un silence qui lui était tout propre : trop occupé à chercher quand et comment leurs amis du lycée avaient pu deviner ce qu'il avait mit plus de quatre ans à comprendre, il semblait coupé de tout bruit extérieur. De toutes façons, elle connaissait assez le chemin pour qu'il la suive les yeux fermés s'il le fallait.

Le trajet fut court, bien que la forme du musicien en ait au passage prit un sérieux coup. Son souffle court, qu'une douleur lancinante en dessous du coeur rendait irrégulier, lui donnait l'impression de surchauffer. Sans la pluie pour l'aider à rafraîchir son organisme, le grand brun n'aurait certainement eut d'autre choix que de réclamer une pause dans la course pourtant soutenable de la jeune femme. Ce qui l'acheva, cependant, ce fut l'ascenseur encore et toujours en panne, puis l'obligation de monter jusqu'au dernier étage par les escaliers. Sept étages, à se laisser traîner par Lucy en la ralentissant au passage considérablement. Pour autant, il ne se retrouva pas plus tranquille devant sa porte. La petite brune s'était empressée glisser les mains dans ses poches, vraisemblablement à la recherche des clés qu'il avait pourtant de coincées dans le poing. Avec un soupir, suivi comme il fallait s'y attendre d'une quinte de toux, il céda et la regarda tenter de déshabiller dès qu'elle eut franchi le seuil de la porte - mais seulement du coin de l'oeil. Il ne dépassa cependant pas l'entrée, se contenta juste de s’agenouiller pour laisser Tequila lui sauter dans les bras. Jack le sortait toujours un peu après son service, pour le fatiguer au maximum et s'assurer de passer une bonne nuit avant de reprendre les cours. C'était aussi un moment idéal, pour une pause cigarette dont il avait vraiment besoin, présentement. « Ah! Woaaaah … Q-quoi? » En presque un mois, le pianiste et le corgi s'étaient déjà trouvé une routine presque parfaite, à tel point que le garçon avait oublié que Lucy ne l'avait jamais vu, ou qu'il avait pu habiter dans cet appartement sans présence canine. Elle enchaîna, malgré l'air étonné de son hôte et les couinements du chien, déçu qu'on ait arrêté de le caresser. « … Jack… J’crois que j’ai laissé entrer un chien par erreur. » L'intéressé eut un grand sourire, semblable à celui d'un enfant particulièrement fier de lui. « non, non. c'est lui le colocataire » Jack se laissa alors glisser assis sur la moquette juste devant son entrée. Il parlait doucement, pour ne pas réveiller les voisins mais aussi pour ne pas érailler sa voix plus qu'elle ne l'était déjà. Distraitement, il caressait le corgi déjà pelotonné contre lui. « j'ai croisé ton Philip, il y a quelques temps. il s'est retrouvé avec Tequila parce que quelqu'un est mort ou je sais pas quoi » Le regard chocolat du garçon, jusqu'alors concentré sur l'animal, se releva vers Lucy en essayant d'ignorer sa nudité partielle. « il me l'a confié sans que je lui demande.. il est mignon, non ? »

Lucy et Jack restèrent un instant ainsi, à s'amuser de la démarche assurée de Tequila, pas le moins inquiété du monde par la petitesse de ses pattes. À argumenter de qui était son préféré - le minuscule rouquin semblait s'être bien vite attaché à la brune, assez pour que le garçon ne sache pas deviner qui aurait l'honneur de pouvoir dormir en sa compagnie. Il n'en fallait pas plus aux deux jeunes gens pour se distraire des quelques balbutiements de vérité qu'ils avaient mutuellement réussi à s'arracher. Ces quelques minutes de légèreté passèrent comme des secondes et bientôt, voyant Lucy grelotter, Jack soupira. « faut que je le sorte avant de lui donner à manger, tu as le temps d'aller te doucher si tu veux » Et sur ces mots, il tourna les talons, le chien dans les bras et avec un besoin de réfléchir que seule la nicotine pourrait assouvir.
Assis sur l'escalier de l'entrée de l'immeuble, à l'abris de la pluie mais en plein courant d'air, le brun avait dû lutter avec les éléments pour allumer sa cigarette roulée. Tequila lui, avait tenté d'affronter l'averse avant de se décourager dès que l'avalanche d'eau avait effleuré son pelage. Blotti contre son adoptant de remplacement, il tendait l'oreille aux occasionnels bruits de circulation pendant qu'il le caressait, distraitement, entre les oreilles.

Jack se retrouvait une nouvelle fois absolument perdu. C'était une chose, que de confier à Rosie qu'il crushait particulièrement fort sur son amie de lycée, c'en était une autre que de chercher à donner un sentiment semblable aux mots qu'elle venait de prononcer. Ils étaient clairs, beaucoup trop clairs pour que le gosse qui avait toujours enterrés ses sentiments sous des tonnes de gravier ne les comprenne. Pour qu'il ne veuille les comprendre. Jack se massa, lentement, l'arrête du nez, puis se frotta les yeux du revers de sa main encore trempée. À l'instant où il accepterait qu'il pourrait, peut-être, y avoir un jour une quelconque forme de réciprocité des sentiments qu'il avait pour Wolfe, il se tirait une balle dans le pied. Au lycée aussi, il n'avait su se cacher éternellement cet attachement singulier mais à l'époque, il était bien plus résistant. Bien plus fort, bien que tout aussi vulnérable à ce potentiel rejet. L'idée de recommencer le terrifiait, et ce n'était pas que Lucy puisse le rejeter qui le paralysait. C'était la possibilité qu'elle ne profite de cette nouvelle faiblesse pour lui fuir entre les doigts, une fois encore.
Mais ces mots, cet aveu presque coupable qu'il avait à peine entendu sous le bruit la pluie battante, ils avaient suffit à foutre en l'air toutes ses certitudes. Nouveau soupir, taché de fumée blanche. Sa cigarette était presque finie, et Jack ne se trouvait pas bien plus avancé quand à la façon de gérer la situation. Une dernière fois avant de se lever, il tira un peu plus sur le tabac, et décida d'y aller à l'instinct. Après tout, à chaque fois qu'il avait tenté de raisonner avec Wolfe, ça s'était mal passé. Autant arrêter de se casser la tête pour un résultat inévitable.

Après une nouvelle lutte un peu moins laborieuse contre les escaliers - que Tequila n'arrivait pas à monter à cause de ses pattes, Jack poussa la porte de son appartement sans savoir à quoi s'attendre. Ce fut un silence lourd qui l'accueillit : pas de bruit de douche, les portes de la salle de bain et de la chambre entrouvertes. Curieux, le calme n'étant pas vraiment l'attribut de Lucy. Nouveau soupir, le garçon déposa le corgi, verrouilla la porte d'entrée et s'attela à remplir la gamelle du soir. Après s'être assuré que le chien attendait patiemment l'ordre avant de se jeter sur son repas, le pianiste se lava rapidement les mains et jeta un coup d'oeil vers le petit salon, juste en face. Rien ne semblait avoir changé de place, le bordel était toujours là. Pas d'explication logique au silence radio, donc. « Lucy ? »
Intuition désastreuse, son regard se posa sur le comptoir de la cuisine, là où ses médicaments traînaient depuis sa sortie de l'hôpital sans qu'il n'y ait jamais touché. Rien. Même pas la notice chiffonnée. Une panique le gagna alors rapidement alors qu'il se lançait à la recherche de sa méthadone & de son paxil dans les quelques tiroirs et placards de sa cuisine, s'étonnant même au passage d'avoir retenu leurs noms. Le coeur en cacophonie arythmique dans la poitrine, Jack se dirigea vers la chambre dans une brève lueur de lucidité, il ne l'avait pas laissée allumée avant de partir. Il toqua à la porte sans oser la pousser, peut-être qu'elle était juste en train de se changer ? « Lucy ? ... t'es là ? »
feat @"Lucy Wolfe" :fouet:
Awful
Lucy Wolfe
Admin

Lucy Wolfe


Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31

     

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.
#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

Si elle avait imaginé bien des scénarios pour cette soirée de retrouvailles impromptues, la rencontre d’une boule de poil n’était pas au programme, d’autant plus que lorsqu’elle avait élu domicile sur le clic-clac, des mois plus tôt, l’appartement était vide de toute présence animale… ou alors, elle était vachement plus défoncée qu’elle n’avait souvenir! « non, non. c'est lui le colocataire… j'ai croisé ton Philip, il y a quelques temps. il s'est retrouvé avec Tequila parce que quelqu'un est mort ou je sais pas quoi… » Conservant une distance prudente entre le dénommé Tequila, elle écoutait d’une oreille attentive l’histoire abracadabrante que lui offrait son logeur, ses lèvres se pinçant immédiatement à la mention de son ex petit ami … et surtout, du pronom employé par son vis-à-vis. Elle aurait pu être touchée par la bribe de jalousie, mais plutôt que de s’en contenter, elle avait plissé son délicat petit nez avec dégoût, corrigeant immédiatement la bévue de son ami. « Ce connard de Philip ne m’appartiens pas. » … il ne lui avait même jamais appartenu. Une femme autre qu’elle se serait peut-être désolée de la chose, s’en serait énervée, pas Lucy. Force était d’admettre que si le médecin lui avait toujours filé entre les doigts, s’était très certainement parce qu’elle n’avait jamais eu la moindre once de motivation à le retenir. Après tout, ses chaires, jusqu’à chaque lambeau de son battant, était brûlés à vif par un autre nom … un propriétaire d’adolescence qu’elle ne semblait ni désireuse, ni capable d’oublier. Ramenée à elle par la question du musicien, elle avait hoché la tête, encore un peu absente. « il me l'a confié sans que je lui demande... il est mignon, non? » Cette fois, elle avait observé le museau humide qui se pressait contre Jack, les petits yeux du cabot, et avait tenté de retrouver dans ses souvenirs brouillés qui aurait pu crever et laisser un chien à Philip, sachant combien ce dernier était d’une incompétence rare avec les êtres vivants… Elle eut besoin de quelques secondes, certes, mais lorsque ses neurones entrèrent en contact, c’est un sourire amusé qui étira ses lèvres : Heaven. La mort de son ancienne belle-sœur n’était pas une réjouissance, certainement pas… mais que ce chiot se retrouve dans les bras de Jack ce soir, c’était un sacré coup du hasard… Après tout, ce clébard avait d’abord et avant tout été une source de réconfort quand sa propriétaire initiale tentait de devenir clean. Lucy ne pouvait qu’espérer que son effet placébo aiderait le musicien à faire de même. « faut que je le sorte avant de lui donner à manger, tu as le temps d'aller te doucher si tu veux. »

C’était presque ironique, combien le cabot semblait s’être entiché du pianiste, cette pauvre boule de poil était tout à son aise dans les bras de son père d’adoption … elle eut presque envie de prendre une photo du moment et de l’envoyer à son ex, ça l’aurait énervé, elle n’en doutait pas, de constater que même son animal préférait la compagnie du musicien à la sienne… Une idée puérile, qu’elle paya rapidement par un tremblement, réalisant soudainement dans sa quasi-nudité qu’elle était frigorifiée. Et son inséparable qui parlait de sortir le chien! Elle n’avait pas la moindre envie de remettre les pieds dehors, à part ses joues furieusement brûlantes – trahissant ses pensées plutôt déplacées – elle n’était qu’un glaçon humain. Alors oui, forcément, son offrande d’une douche chaude fut acceptée par un hochement de tête énergique. Ses iris océaniques étaient passés de ses pieds trempés sur le parquet lesquels dégoulinaient encore de l’eau qui avait assailli sa tignasse sombre, jusqu’au visage du pianiste avant qu’elle ne se décide à faire quelque pas vers la chambre de Jack – pour piquer des fringues et déposer son portable sur le lit, avant de finir sa course à la salle de bain sans un mot de plus. Attrapant la première serviette à sa disposition, elle ouvrit l’eau à une température infernale, se débarrassa de ce qui lui restait de tissus, et s’engouffra sous la cascade dans un soupire satisfait et même, un semi-ronronnement, ses membres regagnant graduellement leurs usages du même coup qu’une température normale, il n’y avait que son esprit pour la conserver dans une sorte de torpeur embrouillée… Dans cet abris-bus… avait-elle rêvé ou est-ce que Jack l’avait observé avec une drôle de lueur dans le regard? Son battant s’était emporté, bercé une fois de plus par l’illusion, par la probabilité infime que quelque part, le pianiste aussi, voulait peut-être que leur relation prenne une forme plus saine … plus définie… qu’il fasse de cet amas d’attraction autre chose qu’une partie de jambe en l’air sans lendemain. À tâtons, elle s’empara du shampoing le plus proche qu’elle fit mousser dans sa tignasse épaisse, un sourire béat aux lèvres en constatant qu’elle venait de s’envelopper de l’odeur de Jack…

Elle avait besoin de réfléchir, besoin de reprendre le contrôle sur cette pompe à sang déficiente qui tambourinait violement dans son poitrail comme une bête de cirques ne souhaitant que se défaire de sa prison. Il fallait croire que l’eau qui l’avait submergée ce soir-là n’avait rien de bénie, puisqu’elle pouvait ressentir dans la moindre de ses chaires le péché qui l’avait mené ici. Si elle fermait les yeux assez longtemps, elle pouvait sans peine distinguer clairement le chemin qu’avaient pris ses doigts fins sur ses hanches, le goût addictif de ses lèvres sur les siennes. Merde, il n’y avait que lui pour lui faire perdre la tête à ce point, pour la soumettre à un désir incontrôlable de le posséder, lui qui lui fuyait toujours entre les doigts, comme une chimère, un mirage dont elle ne pouvait se défaire. Peut-être était-ce le froid qui jouait avec son esprit, ou l’odeur familière dans laquelle elle s’était enveloppée, toujours est-il qu’en sortant de la douche, enroulée dans une serviette, elle avait gagné un semblant de volonté … une détermination à être franche… Qu’avait-elle à perdre? Attrapant un long T-Shirt d’apparence propre accroché derrière la porte de la minuscule salle de bain, commettant un nouvel vol de fringues, elle s’était rendue semi-décente dans cette robe improvisée.

Puis, elle passa la tête par la porte de la salle de bain, pour confirmer que l’appartement était toujours vide, et se dirigea vers la cuisine, avec la ferme intention de mettre de l’eau à bouillir pour le chocolat chaud qu’il lui avait promis… Grave erreur. Son regard fut d’abord attiré par quelques bouteilles d’apparence médicale qui trainaient-là, et, la curiosité plus grande que le reste, elle entreprit de lire les notices. Sa pompe à sang s’était mise à cogner fort dans son poitrail, ses lèvres sèches par l’angoisse qui lui retournait le ventre à chaque nouveau flacon. Ses doigts délicats s’étaient saisis de chacun d’eux, alors qu’elle lisait attentivement leurs noms qui n’éveillaient que de l’inquiétude dans son cerveau d’artiste… et constatait à son grand désarrois qu’au nombre de pilules restantes, sans renouvellement, il n’avait jamais dû y toucher. Une panique grandissante la pris aux tripes, au moins aussi rapidement que la nausée, alors qu’elle reposait le dernier flacon à son emplacement initial, la tête bourdonnante d’idées sombres. Elle devait savoir… Alors, contre l’avis de tous les spécialistes de la médecine, elle s’était déplacée vers la chambre du musicien, sans un mot, et avait entrepris d’utiliser son cellulaire pour que son complice ‘’google’’ lui parle un peu de ces prescriptions aux noms imprononçables…. Rien pour calmer son battant, alors que la liste d’effets secondaires ou de risques de surdose brûlait encore sa rétine. Assise sur le lit, les pieds ballotant dans le vide, elle avait entrepris de fixer le sol d’un air absent, la gorge nouée par des larmes qu’elle n’avait pas senti grimper et qu’elle peinait à retenir. Un véritable crash de système, incapable de faire un son, de bouger d’un millimètre, elle était restée plantée là, dans le silence, dans le noir, à débattre avec ses idées macabres… Forcément, son esprit la ramenait à ce qu’elle connaissait, à ce qu’elle redoutait… Et aussi douée fut-elle pour fuir, aussi acharnée eut-elle été à éviter de poser la question, celle-ci lui revenait en puissance dix à présent : cette overdose … était-elle volontaire? Pour chasser ce démon – échec lamentable, elle avait allumé la lampe sur la table de nuit à côté d’elle.

Sur le coup, elle n’avait pas voulu l’envisager, elle redoutait bien trop qu’il ne lui donnait une réponse favorable pour poser la question, mais ce soir... Son battant se tordait douloureusement, sa vision s’embrouillait, alors qu’elle avait une idée très claire de ce qu’il pourrait faire avec ces flacons… En finir. N’avait-elle pas entendu parler de ces patients qui accumulaient leurs médications dans l’espoir d’en prendre une dose assez massive pour planer … ou pire, pour crever? La simple idée d’associer le nom du pianiste à ce mot… suicidaire, lui déchirait le cœur. Elle en venait à sombrer dans cette spirale d’association, redoutant au moins aussi fort qu’elle refusait de l’admettre…. Que peut-être…. Peut-être que l’héroïne, c’était sa manière à lui de se punir, de se mutiler… et de s’infliger l’ultime exécution qu’il était persuadé de mériter… Si elle eut été plus calme, elle aurait peut-être réalisé, la projection qu’elle faisait. Mais ce soir-là, enveloppée dans l’odeur de son shampoing, assise sur son lit, elle était tellement assommée, qu’elle ne releva ses iris clairs vers Jack, que lorsqu’il se planta devant elle en murmurant son nom d’un ton un octave plus paniqué. Peut-être que ça aurait dû la rassurer… mais qu’il ait l’air nerveux ne fit que confirmer ses doutes infondés… Le regard absent qui croisa le sien avait tout d’une gamine en proie à un mauvais rêve … « J-jack. » Stoïque, elle l’avait dévisagé, la gorge trop serrée par l’émotion pour couiner quoi que ce soit pendant de longues secondes. Puis, enfin, ses mains s’agrippèrent à son poignet avec désespoir. Elle avait besoin de le sentir, de s’assurer qu’il était encore-là, de le retenir pour qu’il ne se dissipe pas… plus jamais. Sa voix était un tout petit couinement, signe qu’elle faisait de très gros efforts pour prononcer ces-mots. « Est-ce que…. Est-ce que tu gardes tes cachets…. Pour…. Pour …. » les mots ne voulaient pas coopérer, elle avait pris une grande inspiration. « Ton overdose. Est-ce que tu voulais crever? » Cette fois, les iris clairs qui s’étaient accrochés aux siens étaient d’une lucidité sans équivoque, avant que des larmes ne viennent les brouiller et qu’elle ne se cramponne à sa manche avec le désespoir d’une condamnée. Le bug mental passé, elle se mit à parler, vite, comme si le temps comptait. « Fais pas ça. Fais plus jamais ça! Ça va aller, tu vas voir, on va remonter la pente, tu vas te sentir mieux… il est pas trop tard! Je te laisserai pas seul, plus jamais…. On va faire ça ensemble Jack. Tous les deux. Putain tu peux pas faire ça, pas quand j’ai enfin réalisé que j’veux faire ma vie avec toi! » … Pas quand chaque fibre de son être hurlaient combien elle l’aimait.

feat @"Jack Won" :amoureux:
Awful
Jack Won
Admin

Jack Won


Messages : 97
Date d'inscription : 29/04/2019
Age : 30
Localisation : Bronx, New-York

     https://nasty-graph.tumblr.com/

the partition

Take all of me. I just wanna be the girl you like, girl you like, the kinda girl you like is right here with me. Driver roll up the partition fast, over there, I swear I saw them cameras flash. Handprints and footprints on my glass. Handprints and good grips all on my ass.#7 / The Partition (EN COURS) 1f3b6

Talonné par le corgi, Jack avait passé avec une appréhension palpable la tête au travers de l'encadrement de la porte. Ce fut compliqué, d'entamer le mouvement vers la silhouette avachie de son invitée - presqu'autant que de devoir fermer la porte au nez de Tequila. Comme redouté, son regard se posa aussitôt sur le plastique ambré des boîtes de médicaments, l'une échouée au milieu des plis de draps, l'autre encore dans la paume de Lucy. En se rapprochant, il subtilisa sans grande discrétion la boîte abandonnée pour la glisser dans la poche de son bomber encore trempé. La brune n'avait réagit que lorsqu'il s'était agenouillé en face d'elle, ses mains encore fraîches du vent Angelin retirant lentement la seconde boîte, ainsi que son téléphone des siennes sans rencontrer plus de résistance que des yeux fixes sur sa personne.
Si Jack avait toujours refusé de prendre les médicaments qu'on lui refilait, ce n'était pas que par simple méfiance, encore moins à cause de quelconques convictions - le garçon aurait eut un mal fou à se justifier, en vérité. C'était viscéral, instinctif. À tel point que même son corps semblaient vouloir rejeter les pilules maudites, les nuits où la douleur se faisait assez puissante pour que Won ne tente d'en avaler une. Plusieurs mois après sa sortie de l'hôpital, il n'en avait toujours pas digéré une seule.

En silence, Jack ouvrit la minuscule table de chevet à côté de la tête de lit et y déposa, avec un calme feint, les boîtes avant de la refermer d'un geste trop vif, trop nerveux pour ne pas trahir son angoisse. Ils n'avaient jamais reparlé de son séjour à l'hôpital - et merde, c'était la dernière chose dont le pianiste avait envie. Pas ce soir, pas après leur semblant de bonne entente. Ils n'avaient jamais marché à la confrontation, au lycée. Jack devinait sans aucun mal qu'il n'en supporterait pas une seconde en l'espace d'à peine quelques heures. « J-jack. » L'intéressé releva les yeux un instant, avant de les rabaisser vers ses mains qui se faufilaient subtilement autour de celles de Lucy. Il restait muet, son choix délibéré ne pouvait pas se justifier plus que par la nausée que lui imposait la vue du moindre cachet, méthadone ou même simple doliprane. Bien sûr, il aurait été le premier à engueuler n'importe lequel de ses amis refusant de prendre son traitement médical - mais aucun d'entre eux n'avait son vécu, en mode spectateur, du milieu hospitalier. Ou du moins, c'était la justification derrière laquelle le jeune homme préférait se cacher. Assez vraie pour que Lucy ne le questionne pas, assez brutale pour qu'elle l'accepte sans lutter.
Elle était déjà partie, quand Mme Won avait été admise en urgence à l'hôpital et d'une certaine manière, Jack s'était senti heureux qu'elle n'ait pas à supporter son agonie en plus de tout le reste. Il savait qu'elle comprendrait que son estomac se retournait à la vue du moindre médicament, son esprit encore trop blessé pour ne pas faire de lien malsain entre n'importe quel objet lié au monde de la santé et la douleur de ces heures passées enfermé dans de ridicules pièces blanches. Dans les petites chambres blanches, où l'on circulait difficilement entre les lits et les innombrables machines aux bips, bips plus ou moins réguliers. Lucy n'avait pas été là et s'il lui en avait voulu, un temps, ce n'était plus le cas.
Jack se sentait prêt à entendre tout ce qu'elle aurait à lui dire. Il savait qu'il trouverait les mots justes, il se sentait confiant. Plus d'esquives, plus de fuite.

« Est-ce que…. Est-ce que tu gardes tes cachets…. Pour…. Pour …. » Ses iris noir café, lentes, soudainement craintives, trouvèrent du visage de la danseuse. Alors qu'une pression se resserait sur son poignet, la dernière trace de couleur de volatilisait de sa peau.
Il savait ce qui arrivait, mais il n'était pas prêt pour autant.

« Ton overdose. Est-ce que tu voulais crever? » Un long instant, ils s'étaient dévisagés. Jack, dans un silence absolu, la voix comme engloutie par le gouffre qui s'était ouvert sous ses pieds. Lucy, jusqu'à ce qu'un flot de larmes ne vienne brouiller sa vue. Le brun se retrouva on ne peut plus sonné : jamais, depuis qu'il avait arrêté l'héroïne la première fois, n'avait-il envisagé d'overdose volontaire. L'idée ne lui avait jamais traversé l'esprit depuis ces quelques nuits sur son lit d'hôpital. Et voilà que Wolfe la lui agitait sous le nez, d'une façon que le garçon terrifié, se sentant étrangement coupable, ne pouvait s'empêcher de prendre comme une reproche.
Il lui fallut un temps conséquent pour assimiler cette information, ainsi que le remord qu'elle le pense capable de ça. Naturellement, il avait abandonné son bras à Lucy, trop occupé à la détailler pour ne pas la laisser en faire ce qu'elle voulait. Il soupira brièvement, le goût de cigarette encore flottant tout autour de lui. « Lucy.. » qu'il tenta d'appeler, sans succès : sortie de sa torpeur, la brune s'était lancée dans un monologue sans queue ni tête que Jack décida de ne pas subir en entier. Il se releva, se détachant d'elle au passage pour attraper sa couverture, chiffonnée au coin du lit, et l'enrouler autour de Wolfe. « Fais pas ça. Fais plus jamais ça! Ça va aller, tu vas voir, on va remonter la pente, tu vas te sentir mieux… il est pas trop tard! Je te laisserai pas seul, plus jamais…. On va faire ça ensemble Jack. Tous les deux. Putain tu peux pas faire ça, pas quand j’ai enfin réalisé que j’veux faire ma vie avec toi! » Nouveau soupir alors qu'il s'asseyait enfin juste à côté d'elle, la paume droite posée ouverte sur sa cuisse, dans une demande silencieuse à ce qu'elle ne s'en saisisse. « Lucy. Stop, » qu'il avait répété, plus doucement, avant un silence nécessaire pour trouver les mots justes, ceux qui suffiraient à la danseuse, à l'apaiser sans cacher la face immergée d'un iceberg que Jack ignorait soigneusement depuis aussi longtemps qu'il pouvait s'en souvenir.
« Je n'y ai pas pensé une seule fois depuis que tu es revenue. » tout en délicatesse, il caressait de son pouce le dos de la main de Lucy. Les mots lui venaient, disparaissaient aussitôt. Chacun était articulé lentement, de peur que la traduction des sentiments qui lui semblaient si clairs mentalement et en coréen, ne perde de son sens une fois traduit en anglais. « je veux plus jamais mettre les pieds dans un hôpital. Ça m- ça fait peur, non ? » Il ne doutait pas qu'elle comprendrait sans qu'il n'ait besoin de rentrer dans les détails. De voir sa mère, puis Rosie et Lucy entre de trop nombreux murs blancs étouffants avait achevé sa nosocoméphobie. « et, je veux pas arrêter pour commencer autre chose. Lucy... » Lui aussi, n'avait put s'empêcher de lire les notices dans un élan de curiosité de morbide. Ni de regarder ces effroyables documentaires sur la hausse de consommation d'opioïdes aux États-Unis, sur leurs ravages sur les populations. « c'est des opiacés, c'est échanger une dépendance pour une autre, ce serait st-tupide- » Il se stoppa net en sentant un bégaiement angoissé lui chatouiller la langue. Il n'avait rien de plus à dire qu'elle ne puisse pas deviner, de toute façon. Ils n'avaient, aux yeux de Won, ni l'un ni l'autre envie de "crever". Il ne reniait toute autre possibilité. Ils avaient résisté au lycée. À tout ce qu'il y avait eut après, aussi. Le plus dur était derrière eux et pour la première fois depuis qu'elle avait réapparu dans sa vie, Jack semblait en saisir pleinement le sens. « On va arrêter, ok ? » qu'il reprit, après un silence un rien trop long. Il se perdait toujours aussi facilement dans ses réflexions que lorsqu'il était encore adolescent. Jack tentait de rester neutre, bien qu'un léger sourire optimiste ne teinte de toute évidence sa voix. « ensemble, et sans médicaments. »
Enfin, le garçon passa un bras autour de ce qu'il devinait être la taille de Lucy sous l'épaisseur des draps pour la serrer un peu plus contre lui, au moins le temps qu'elle ne retrouve une respiration normale. Bientôt, elle semblait s'apaiser et le musicien redoutait qu'elle ne s'endorme sur son épaule. Aussi, il se décala pour rapprocher son oreiller de la jeune femme. « je vais me doucher, si t'as besoin je dormirai sur le canapé. » Il ne laissa pas de place à ses protestations et se leva presqu'aussitôt. Après avoir récupéré son pyjama sur le bureau, Jack se retrouva de nouveau devant Lucy, le visage enfoui dans ses cheveux et les lèvres brièvement posées sur son front. En un clin d'oeil, il disparaissait derrière la porte de la salle de bain, celle de la chambre laissée volontairement entrouverte.

Une petite dizaine de minutes plus tard, le pianiste ressortait, les cheveux encore humides et les yeux rouges. Ils avaient commencé à le piquer dès qu'il avait ouvert sa bouteille de shampoing, bien qu'il soit à peu près sûr de ne pas s'en être mis dans les yeux. Sans un bruit, il réveilla le corgi endormi sur le canapé pour lui donner sa portion de croquettes du soir. Aussitôt, le canidé sembla oublier qu'une inconnue lui avait volé sa plqce dans le lit. Par pure curiosité - ainsi qu'un besoin viscéral de s'assurer que tout allait bien - Won se dirigea vers la chambre, passa sa tête dans l'encadrement de la porte. Lucy semblait endormie.
Sans même chercher à lutter, il laissa ses jambes le porter jusqu'au bord du lit. Elle demeurait toujours immobile, assomée par le sommeil, ce qui était tout à fait compréhensible après une telle discussion. Lentement, sans faire de bruit autre que le bruissement des différents tissus, il se faufila sur le matelas, assez loin pour ne pas la réveiller mais le visage légèrement blotti entre les homoplates de Wolfe. Le geste était presque timide, avec le parfait prétexte de ne pas vouloir la réveiller et bientôt, sans aucune difficulté, Jack s'endormait à son tour.
feat @"Lucy Wolfe" :TT:
Awful
Contenu sponsorisé




     
 

Aller en hautAller en bas