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#8 / Can't you see how bright you shine ?

Lucy Wolfe
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Lucy Wolfe


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Date d'inscription : 01/05/2019
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★ Can't you see how bright you shine? ☆
LUCK 8.0

outfit ✲ La jeune Wolfe est une lâche, une couarde de la pire espèce et elle préfère toujours la voie de la facilité à celle qui présente un risque inhérent, comme si, ne rien ressentir, n’éprouver ni joie, ni peine, était préférable à la douleur cuisante d’un cœur brisé, à l’agonie palpable d’un rejet… Surtout lorsqu’un certain pianiste était inclus à l’équation. C’est donc ainsi que, depuis leur déménagement à NYC et leur cohabitation plus que pacifique, leur amitié recouvrée, reficelée, tremblante, mais réelle, elle avait préféré refouler ses questions et ses espoirs, nier cette envie viscérale de l’avoir pour elle seule, de rendre plus tangible et plus officielle ce bordel entre eux. Parce qu’avoir Jack comme ça, avec elle chaque putain de jour, et même si elle devait le partager ou restreindre son adoration, c’était préférable à une seule seconde sans lui. Elle l’avait réalisé, comme une claque, un droit au plein ventre, quand il avait fait son overdose : elle pouvait se sevrer de n’importe quelle substance, abandonner une dépendance si elle y mettait assez de volonté…. Mais quand il était question du coréen, elle n’avait ni l’intention, ni l’espoir naïf, de pouvoir un jour s’en priver. Elle en avait besoin comme de son oxygène, et elle avait parfois l’impression que cet amour-là, il était pathologique, incurable, et ça faisait son affaire… parce que Jack, il n’avait jamais été le centre de son monde, il était son univers et d’en avoir pris conscience lui retournait les tripes, lui tordait l’estomac, et la paralysait d’effroi à l’idée qu’elle puisse tout bousiller si elle se montrait trop gourmande. Et puis… s’il était encore aveugle à la façon adoratrice, amoureuse, dont elle le regardait dès que l’occasion le présentait, comme si ses iris pouvaient suivre des traits qu’elle rêverait de caresser sans s’y oser… alors il était assez con pour passer sa vie dans le déni.

C’est qu’elle avait du mal à le comprendre par moment, il était à la fois tellement demandant d’attentions et de tendresse… et tellement secret à la fois. Comme pour cette graduation – un accomplissement assez impressionnant – qu’il avait vaguement mentionné comme si ce n’était rien de plus fabuleux que la température extérieure. Lucy, elle avait même dû se renseigner auprès de son école à lui, pour valider que ce ‘’petit rien’’ qu’il avait vaguement effleuré, était bien réel, et obtenir les informations sur l’emplacement et le temps. Ça l’énervait, en vrai, qu’il n’ait pas pensé à l’inviter, ou qu’il accepte de vivre une expérience aussi gratifiante par lui-même. Il s’imaginait quoi hein? Qu’il ne méritait pas qu’on l’applaudisse pour sa réussite? Que personne ne voudrait venir le féliciter… qu’il ne méritait pas qu’elle lui offre tout son temps et tout son support? Hors de question! Des plans pour que Sun Hae vienne la hanter pour lui faire payer d’être une amie aussi merdique. Par moment, l’irlandaise, elle avait une envie contradictoire d’étrangler son jeune ami, et de lui dire combien il comptait à ses yeux. Ça la rendait furieuse, bouillante de rage, quand il agissait comme s’il n’avait aucune valeur alors que pour elle… il était pratiquement le seul gros lot auquel elle aspirait dans sa vie. Alors qu’il le veuille ou non, il aurait une peste brune à sa graduation ! Fait qu’elle avait pourtant gardé secret, passant la majeure partie des dernières semaines à lui faire un complet sur mesure, chemise et nœud papillon à l’appuis, il en aurait besoin, pour percer comme pianiste, pour se démarquer…. Et puis, elle mentirait si elle ne confessait pas que de le voir le porter risquait de lui fournir du matériel à fantasme pour un bon moment… Oh well, ils y gagnaient tous les deux!

Son paquet soigneusement emballé, elle laissa le diplômé quitter leur appartement avant elle avant de perdre au moins trois ans d’existence à cause du trac. Elle avait beau savoir exactement quoi porter pour attirer l’attention, quand il était question de Jack, elle avait toujours cette impression d’être invisible. Elle aurait pu s’y pointer toute nue qu’il aurait quand même eu besoin d’une lettre notarié pour comprendre (et encore!) qu’elle le désirait. Affublée d’une robe fleurie toute simple – la cérémonie étant extérieure, en dehors de la ville, et le soleil haut dans le ciel, elle préférait ne pas se déshydrater en crevant de chaud – elle attrapa ses clés et, une fois la housse contenant son cadeau soigneusement accrochée dans sa vieille bagnole rouillée, elle se mit en route pour la remise de diplôme de son colocataire. La trajet se déroula sans anicroches, enfin, à l’exception de cette façon nerveuse qu’elle avait de mordiller sa lèvre inférieure, et la panique croissante qui s’emparait d’elle et compressait ses poumons à l’idée qu’il puisse lui en vouloir. Elle finit par arriver sur place et, juste pour la gueule choquée du préposé à qui elle tendit ses clés, ça valait le détour. Faut dire que sa vieille voiture jurait entre les bagnoles de riches… qu’importe, hors de celle-ci, elle se fondait parfaitement à la masse, assez même, pour que personne ne l’importune quand elle se trouva une place assise pas trop loin de la scène ou, un à un, en ordre alphabétique de prénom, les gradués grimperaient pour recevoir leurs diplômes, prendre une photo, et se faire applaudir par l’assemblée. Lorsqu’enfin, son Won favori fut appelé, un sourire fier, ravis, étira ses traits, on aurait pu croire qu’elle voyait la 8ème merveille du monde. Et quand vint le temps pour les applaudissements polis, au diable, elle approcha ses doigts de sa bouche et, comme elle le faisait chaque fois qu’elle l’apercevait dans un couloir au lycée (une ode à son fessier appréciable, qu’elle aurait dit), Lucy le siffla au grand désaccord de la vieille harpie à sa droite. Pas que ça ait pu changer quoi que ce soit, elle avait le sourire d’une gamine le matin de Noël, quand ses iris croisèrent finalement ceux du bridé.

(c) Miss Pie

Jack Won
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Jack Won


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★ Can't you see how bright you shine? ☆
LUCK 8.0

outfit ✲ L'épaule posée contre l'extincteur, l'étudiant fixait la feuille chiffonnée qu'il tenait fermement, entre deux mains pourtant tremblantes. Ce couloir lui refilait un trac comparable à celui de la salle de spectacle, à UCLA. La cérémonie de remise des diplômes s'ouvrait, traditionnellement, par un discours du major de promo, ensuite, les jeunes adultes défilaient par ordre alphabétique dans un enchaînementde flashes & de sourires pincés. Avec son transfert au Philharmonique de New-York et le déménagement au Bronx, il n'y avait jamais réellement cru. Pire, il ne voulait pas faire ce foutu discours de major. Il n'attachait d'ailleurs aucune importance à ce titre en carton, considérait qu'une place dans un orchestre aussi prestigieux que celui de NYC valait toutes les premières places du Monde. Mais son contrôle continu l'avait trahi, esseulé pour cette tâche qui lui semblait déjà impossible. Il s'exprimait avec ses doigts et des touches d'ivoires, pas avec sa bouche bégayante ou via un stupide brouillon. Les quelques lignes qu'il avait couchées dans l'avion lui semblaient bateaux, voir absolument idiotes. Il envisageait sérieusement de fuir lorsque leur chef d'orchestre appela son nom. Quelques applaudissements légers, des encouragements bruyants de ses amis de promos, et il se retrouvait ébloui par deux projecteurs blancs.
La scène, il la connaissait - ils y avaient donné certains de leurs concerts caritatifs. Le public n'était pas aussi nombreux que pour leurs dernières représentations et pourtant, Jack stressait bien plus derrière le pupitre que lorsqu'il se cachait aux pieds d'un piano. Il se sentait épié par la salle sombre, comme un jongleur ou un acrobate au milieu d'une piste de cirque. Comme un fauve, trop obéissant pour bouger mais qui ne manquait pas de s'agiter sur ses pieds, reportant son poids de l'un à l'autre dans un besoin évident de se préparer à la fuite prochaine. Finalement, il commença à lire les quelques phrases qu'il avait fait valider à tout ses camarades sur leur groupe Facebook. Heureusement, l'anxiété le priva de tout souvenir du temps passé à réciter les quelques lignes sur ce parquet maudit. L'instant passa vite et bientôt, il dû retourner s'asseoir avec les autres musiciens. Enfin.
Dans la pénombre, il crut apercevoir un visage familier à côté de leur professeure d'Histoire de l'Art. Des yeux bien trop bleus pour ne pas le secouer tout le reste de la cérémonie. Impossible, sa colocataire devait aller retrouver ses amis ce soir-là. Et Giulia venait de rentrer de Venise, il ne doutait pas qu'elles auraient beaucoup de choses à se raconter. Peut-être que cette vieille mégère avait une fille ? Le brun soupira, se renfonça correctement dans son siège jusqu'à ce qu'on ne l'appelle à nouveau. Il était l'avant-dernier de la liste interminable des musiciens, la mascarade touchait à sa fin. À son tour d'être applaudi, mais le gamin semblait toujours aussi mal à l'aise. Et puis, un sifflement, comme un fouet claquant sur l'air. Les yeux plissés, la voie nouée dans la gorge, il fut forcé de constater que ça provenait de la rangée de leurs professeurs. Ou de la jeune femme, sur le strapontin, que même sa myopie ne l'empêchait pas de reconnaître. Malaise avorté de peu. À peine eut-il le temps de retourner son sourire à Wolfe - le premier de la soirée, que la dernière élève était appelée avant le discours du Doyen.
À la remise des diplômes succéda une séance photo au complet. Pendant ce temps, on pria les invités de se diriger vers une salle annexe, où plusieurs matelas de petits fours les attendaient. Des verres de Champagne, également, pour un toast qui ne saurait tarder.

Un court quart d'heure plus tard, les frais diplômés de Musicologie faisaient à leur tour leur entrée dans la salle de réception. Sans trop de difficultés, on distinguait deux groupes d'affinités : ceux qui semblaient porter costumes trois pièces et robes de soirée comme une seconde peau d'un côté, et de l'autre, les lambdas et les boursiers. Ces derniers se faisaient moins nombreux, plus bigarrés. S'en détachait une silhouette relativement grande, visiblement pressée de trouver ce qu'elle cherchait avec une étrange forme de nervosité. L'asiatique tomba rapidement sur l'objet de ses pensées malgré la taille désespérément petite de la pièce, et se jeta littéralement dans ses bras. Certains semblèrent remarquer cet élan d'affection - ce qui l'aurait arrêté en temps normal, mais qui ne suffit pas à stopper les quelques bisous qu'il déposa sur le front et la joue de Lucy, ni à retenir ses avant-bras, affectueusement resserrés autour de sa taille. Enthousiaste, il la relâcha et se saisit d'un petit four au hasard. « qu'est-ce que tu fais là ? c'est super chiant ce genre de soirées ! » Won eut une grimace. Il détestait la moutarde, dont l'amuse-bouche était pourtant tartiné. Un instant, il fronça les sourcils et reprit sérieusement « toi, t'as pas intérêt de trinquer- » Il fut rapidement coupé par un couple de jeunes femmes. Ces dernières faisaient partie de ses collègues de promotion préférés, et s'étaient rapidement attachées au garçon. « un vrai golden retriever. » Venant de la violoniste, ça sonnait comme un compliment. La contrebassiste, une blonde de petite taille, roula des yeux avant de lancer un sourire à Wolfe. « Enchantée, je suis Amy. Et voici Dylan » Cette dernière enchaîna, avec une curiosité qui poussa Jack à s'exiler vers les desserts. À côté d'une sucrière et d'une demi-douzaine de yaourts à la fraise laissés là pour les quelques enfants présents, le pianiste trouva toute une panoplie de douceurs qui lui faisaient envie. Gueule à sucre, il opta pour une crème brûlée en premier. « tu es Lucy, je suppose ? On a souvent entendu par- » Miracle, le doyen lui coupa la parole pour, enfin, lever sa flute de Champagne à l'honneur de ses élèves. Pendant qu'il monologuait à nouveau des félicitations impersonnelles, Dylan chuchota à l'intention de Wolfe. « on fait un after chez mes parents ce soir, Jack t'as invitée j'espère ? »

(c) Miss Pie

 

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