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#A3 / where did you sleep last night

Jack Won
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Jack Won


Messages : 97
Date d'inscription : 29/04/2019
Age : 30
Localisation : Bronx, New-York

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Jack ne sent même pas le papier à rouler contre sa langue, ni l'odeur du tabac tout près de son nez. Il est anesthésié de toute sensation, après avoir fini son essai. Anesthésié, sentimentalement parlant, depuis Décembre. Retrouver Lucy avait été une montagne Russe : flottant sur un nuage de sérotonine à l'idée d'enfin la retrouver, la réalité l'avait vite ramené sur le sol terrestre. Wolfe avait eut une vie, entre temps. Sans lui. Elle avait obtenu son diplôme, trouvé un mec avec qui elle s'était installée - bien que l'issue de cette relation ait été aussi hectique, Jack vivait mal toutes ces nouvelles. Lui aussi, avait été en couple. Une fois, seulement, une aventure qu'avec du recul, il n'avait jamais réellement prise au sérieux. Pas assez pour emménager dans une ville à l'autre bout des USA, en tout cas. Il aimait beaucoup Rosie, mais force était d'avouer qu'il avait toujours eut l'irlandaise en tête, et que Lucy n'aurait jamais voulu s'exiler à l'autre bout des États-Unis avec lui.
Ce n'était pas son amie qu'il avait retrouvée, par hasard pendant sa pause, c'était son épave. Lucy avait un historique avec la boisson, l'alcoolisme qu'il lui avait deviné en un peu d'un mois de colocation ne le surprenait pas vraiment. Déjà au lycée, elle buvait plus que la plupart des adolescents de leur groupe d'amis, malgré qu'elle soit l'un des plus petits gabarits. Un aveu de faiblesse qui lui tordait le cœur, lui nouait les boyaux. Jack n'avait pas été là pour l'aider, ni au lycée, ni depuis qu'elle était partie, et encore moins depuis qu'elle était revenue. Wolfe sortait toujours. Souvent. Beaucoup trop, au goût du pianiste, qui ne se sentait pourtant pas la légitimité de lui faire la morale. Alors il ne disait rien, lorsqu'elle sortait, probablement pour oublier ce Phillip.
Jack pousse un soupir, le simple nom de ce type réveille en lui une violence primale, l'envie de le faire payer. Il attrape sa veste, glisse les mains dans ses poches pour vérifier que son briquet s'y trouve bien - y découvre qu'il y a oublié un peu de monnaie et son feu, dont le flocage s'effrite, puis se dirige vers la porte d'entrée.
Deux heures du matin, un dimanche, plutôt acceptable pour finir un devoir prévu pour le mardi suivant. Won est prévoyant, il sait qu'il ne pourra pas travailler dessus les jours qui arrivent, avec ses services au bar. C'est une bonne chose de faite, bien qu'il soit déjà certain que le restant de son weekend serait compliqué.

Il s'apprête à ouvrir la porte d'entrée lorsque Wolfe l'y bat, plus rapide, plus pressée de rentrer qu'il ne l'est d'aller fumer. En parlant du loup, pense Jack alors qu'il reconnaît immédiatement la silhouette titubant dans l'encadrement. Lucy est revenue tôt, ce coup-ci.
Dans un geste qui ne le surprend plus, elle s'élance contre lui, les bras serrés autour de sa taille. Le front contre l'une de ses clavicules, le visage contre son sweat, elle grommelle quelque chose qu'il ne comprends pas. Le brun doit se retenir de lui rendre son étreinte, sa posture encore raide de l'attaque surprise.
Jack soupire, elle sent comme un mélange d'alcool douteux, comme les soirées étudiantes que le brun esquive toujours in extremis. J'dois finir un essai, ça passe toujours. Il pose alors sa cigarette sur la table de la kitchenette, son appartement-placard si petit qu'il a à peine à tendre le bras. Ensuite, il se détache de la jeune femme pour fermer la porte, puis passer un bras autour de la taille de Wolfe et la guider vers l'évier. En un mois de cohabitation, il a eut le temps de prendre quelques réflexes : les soirées qu'elle fait seule finissent toujours de la même façon. « viens par là, s'il te plaît » qu'il lui demande tout doucement, pour qu'elle coopère. Une fois qu'elle est debout à côté, le teint livide, Won la lâche pour se glisser derrière elle, puis attacher ses longues mèches avec un élastique qu'il garde au poignet depuis deux ou trois semaines. L'un de ceux de sa colocataire improvisée, qui n'a toujours pas remarqué son absence. Il est rodé, maintenant. Il sait qu'elle ne rentre que lorsqu'elle est trop malade pour qu'un autre ne la ramène chez lui. Jack ne digère pas d'être le plan B, peut-être même C et très certainement N - mais il n'a pas le cœur à y penser, ce soir. Il n'a pas le droit de lui en vouloir, elle fait simplement sa vie. Il a fait la sienne aussi, et elle ne l'a jamais jugé.

Et ça ne rate pas : Jack lui tenait déjà les cheveux d'une main, l'autre sur sa taille pour l'aider à rester debout. Il grimace, c'était déjà lui qui s'occupait de Wolfe au lycée, en fin de soirée, mais c'était probablement le souvenir qui lui manquait le moins. Non, les nausées de son amie ne le rendaient en rien mélancolique, juste triste. C'était crève cœur, de sentir ses tremblements sous la main qui la maintenait à peu près debout. Une douleur coupable, une envie de se crever les yeux et de courir loin, très loin pour ne plus avoir à assister à tout ça.

Jack vient à peine de poser son dos contre le plan de travail de la cuisine lorsque la jeune femme relève la tête, plus fraîche et lucide que jamais. « c'était la saint Valentin ! » Le musicien hausse un sourcil, lui aussi avait oublié. Elle semble avoir fini de se vider l'estomac, bien qu'elle titube toujours autant. C'est peut-être parce qu'il la connaît, ou la connaissait, aussi bien que élucubrations lui semblent particulièrement logique pour quelqu'un avec un tel taux d'alcoolémie. « C'est pour ça qu'il y avait personne » Ou très peu de célibataires, du moins. « tu t'es bien amusée quand même ? » qu'il essaye de lui demander pour la garder réveillée quelques instants, au cas où ses hauts-le-coeur la reprendraient. Elle ne répond que par un mouvement d'épaules, peu convaincue, et finit par jouer avec le tissu son haut. Peu bavarde, Wolfe ne semblait pourtant pas déterminée à aller se coucher. « allez, viens, je vais t'aider à te débarbouiller. » Elle comprend cette proposition comme une invitation à se blottir, à nouveau, contre la taille de Jack, qui n'a alors d'autres choix que de la porter du bout des bras jusqu'à la salle de bain.

Lucy ne le lâche que lorsqu'elle reconnaît la salle de bain, une moue collée au visage dès qu'elle comprends qu'il sera impossible de négocier. Jack est déjà à genoux à côté de la baignoire - assez petite pour qu'ils l'utilisent principalement comme une douche, quand elle titube vers l'évier pour récupérer ses lingettes démaquillantes. Ce soir, compte tenu de l'état de l'irlandaise, il préfère ne pas prendre de risque et lui faire couler un bon bain chaud. Avec un peu de chance, ça l'aiderait à s'endormir ou à désaouler, et Jack serait tranquille pour la nuit. Il la regarde retirer son maquillage, approximativement, en alternant ses appuis d'un pied à l'autre. Lucy était celle qui tenait le mieux l'alcool au lycée, pourtant. Sa patience épuisée pour ce soir, il se lève pour l'aider, pour ne pas perdre plus de temps. Lorsque, enfin, elle ne ressemble plus à un panda, Jack se racle la gorge, lui indique d'un signe de tête la baignoire. C'est leur routine, maintenant, il reste avec elle par peur qu'elle ne s'endorme la tête sous l'eau ou qu'elle ne chute. Le dos contre le bord en faïence, le rideau de douche tiré, il ne voit rien d'autre que son écran de téléphone où déroule son Feed Instagram et occasionnellement, la main de Lucy qui lui réclame de l'aide. Il ne cède pas, jugeant qu'il en fait déjà bien assez. Won n'a pas non plus envie d'abuser de son état pour se rincer l'œil, il se souvient trop bien pour être curieux, de toute façon. Tout en restant toujours aussi patient, il repousse les doigts qui s'agrippent au tissu de son sweat. « allez, dépêche-toi, j'ai un service demain aprem. » Il se retient de toute tendresse, sachant pertinnement qu'ils n'en finiraient jamais sinon.
[ a lyric or a name ]
cactus
 

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