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#A2 / Swim (EN COURS)

Jack Won
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Jack Won


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SWIM (luck)



The tide has currently been thrashing around me again and again now, And I've been drowning for a minute your body keeps pulling me in, girl


Jack n'avait jamais été emballé par les innombrables bals et soirées de Granada. L'adolescent souhaitait juste réussir son avant-dernière année, prendre de l'avance pour la prochaine, et finir le lycée sans se faire de nouveau remarquer. Il ne s'en tenait même plus au courant, des soirées, à vrai dire. Seules celles des Misfits l'intéressaient, quand ses parents l'autorisaient à y aller. Chaque jour grandissait dans son estomac un ressentiment toujours plus important envers la population sans visage, la masse uniforme des élèves du lycée et, un soupir agacé plus tard, l'année lui était déjà passée sous le nez. Il en avait profité, certes, malgré ses sales notes en maths. Mais le garçon n'avait pu qu'entendre son coeur se jeter par la fenêtre, se lancer sous les pneus crissants de la première voiture venue dans l'espoir qu'on l'achève, lorsque Lucy lui avait proposé de l'accompagner au bal de sa promo.
Ce qu'il avait tenté d'ignorer toute l'année, au point de se plonger dans un déni total, se retrouvait magnifiquement résumé dans cette proposition. Jack savait, au plus profond de lui, qu'elle ne l'invitait que par dépit - ou par pitié, peut-être. Sa poitrine se serrait douloureusement rien que d'y penser, son crâne le lançait d'autant plus depuis qu'il avait accepté au troisième essai de Lucy.

Dès que le petit "oui" eut été arraché d'entre ses lèvres, le pianiste alors blond platine avait su que c'était la pire idée que son aînée n'ait jamais eue. Pourtant, il avait joué le jeu de la préparation en tentant de mettre de côté son mauvais pressentiment. Même s'il grognait, à chaque fois qu'elle le traînait dans une nouvelle boutique hors de leurs moyens pour des séances d'essayages interminables, Jack finissait toujours avec un sourire un peu plus grand à chaque nouvelle robe qu'elle passait.
Et pourtant, bien que le blond ait été déterminé à y mettre toute sa bonne volonté, la soirée tant attendue avait été un fiasco. Il trouvait sa tenue ridicule, trop habitué aux sweatshirts pour saisir l'élégance de son costume, et son nœud papillon - en plus d'être trop serré - l'agaçait autant que faire se peut. Il avait du aller chercher Lucy chez ses parents, y croiser son père dans un état d'ébriété avancé (à croire que les patriarches Wolfe et Won avaient les mêmes valeurs éducatives), pour enfin se retrouver complètement con devant l'irlandaise. Jack avait toujours su que l'attachement qu'il éprouvait envers elle était teinté de sentiments, dont il ignorait la nature. Ce soir-là, ce fut de toute évidence de la honte. D'être l'accompagnement de secours, absolument ridicule en comparaison avec la jeune femme. Ouais, Wolfe était une femme et lui, ne se sentait que comme un gamin avec un crush sur sa babysitteur.

Le trajet jusqu'au lycée fut calme, ponctué par les quelques compliments de SunHae, la mère de Jack et chauffeuse improvisée. Seule présence masculine, recroquevillé dans son siège, le garçon s'enlisait dans une panique qu'il savait futile, mais qui ne relâchait pas la pression qu'elle avait sur son cou, comme une main squelettique trop faible pour l'étouffer bien que déterminée à essayer. De descendre de la voiture fut une épreuve, il suffoquait déjà avant d'entendre la musique recrachée par les speakers. Il ne fallut pas plus de dix minutes à Jack pour se sentir comme encerclé, épié.
Finalement, le garçon avait fuit dès que Wolfe eut le dos tourné. Il avait toujours eut un don, pour disparaître sans un bruit. Dès qu'il se sentit seul, sa respiration s’accéléra, à tel point que sa vision se brouilla et qu'il laissa son instinct le guider jusqu'aux toilettes du gymnase, toujours affreusement désertes.

Lucy, cependant, ne tarda étonnamment pas à le rejoindre. Ils avaient l'habitude de fumer ici, l'hiver. Les fenêtres coincées en position ouverte leur évitaient toujours de se faire attraper. Bientôt, elle poussa la porte du toilette où il se "cachait", pour le retrouver avec une respiration à peu près stable, et des doigts activés à rouler la dernière dose qu'il lui restait. Le gamin pesta aussitôt, bien qu'avec une difficulté certaine. « t'y crois toi, que je suis le seul con avec un noeud puh-papillon ? » Tout les autres garçons avaient soit des cravates, soit rien du tout. Il reprit immédiatement, une défaite dans la voix mais le bégaiement déjà loin, comme si sa présence était un remède suffisant. « il est même pas bien fait en plus » Ses doigts s'étaient arrêtés, leur tâche achevée. Jack laissa alors ses yeux divaguer le long de la robe de Lucy. « Toi, par contre, t'es, ugh.. t'es parfaite. Désolé, j'y arrive pas, tu sais que je sais pas sociabiliser » Ses iris chocolat se baissèrent à nouveau, alors qu'il commençait à chercher son briquet. Il s'immobilisa, de nouveau, et lui lança un regard implorant. « câlin, s'il te plaît » Jack se releva alors pour lui laisser un meilleur accès. Après un long, mais léger silence, le garçon décida d'exprimer, certes maladroitement, sa pensée. « tu vas pas m-.. nous. Tu vas pas nous laisser tomber après le lycée, hein ? » Ses bras se resserrèrent un peu plus sur sa taille. « comment je suis censé m'occuper si t'es pas là ? » qu'il soupira, sans tenter de cacher sa peine.
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Lucy Wolfe
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Lucy Wolfe


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SWIM (luck)



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À en juger par les statistiques peu glorieuses des filles de sa promotion, il devenait évident que les élèves de dernières années n’avaient que faire de leur réussite scolaire, de l’obtention d’une quelconque bourse d’étude, ou du reste de leur existence (contrairement à la jeune Wolfe qui misait sa liberté, et son évasion du joug paternel sur de telles choses, son géniteur ne cessant de croire en violence dernièrement…)  … après tout, depuis la rentrée, les greluches de ses classes n’avaient que trois mots à la bouche : bal de promo. Si Lucy le nierait haut et fort, clamant à qui voulait l’entendre que ce genre de soirée la rebutait, une toute petite partie d’elle était envieuse de ces idiotes, de leur excitation lorsqu’on les invitait, de leur obsession pour obtenir une robe parfaite juste… de leur joie toute simple. En même temps, la jalousie était une de ses vieilles complices, il lui suffisait de voir un couple ouvertement enlacée, un duo d’adolescent se prendre la main dans les couloirs, pour sentir ses tripes se tordre, son battant se compresser, à l’idée qu’elle n’aurait jamais droit à ces choses-là… à l’idée encore plus clair, de celui avec qui elle voudrait les partager. Aussi profondément fut-elle encrée dans son déni, cramponnée à sa négation comme une ultime bouée, la jeune Wolfe ne parvenait pas à faire entièrement disparaitre cette envie minable que la relation floue et physique qu’elle entretenait avec son inséparable soit justement, plus qu’une bonne entente horizontale. N’aurait-ce pas été rassurant, pour une fraction de seconde, d’avoir la certitude qu’elle lui suffisait? De se faire croire qu’il partageait son attachement, que lui non plus, n’avait aucune envie d’aller voir ailleurs? De l’avoir pour elle toute seule? C’était malsain, elle en était consciente, mais elle ne pouvait s’empêcher d’espérer, à chaque putain de seconde, qu’il franchisse ce pas et mette un nom sur leur relation … Qu’ils puisse être deux cons enlacés… deux abrutis, tant qu’ils étaient ensemble… Mais elle était trop lâche, trop terrorisée à l’idée de tout perdre si elle le brusquait.

Malheureusement pour elle, l’obtention d’un cavalier pour le grand jour semblait relever de l’impossible. Elle avait eu beau lancer les moins subtiles sous-entendus à son coréen favori, le trainer essayer des costards et juger ses options de robes, râler qu’elle devrait y aller toute seule, le jeune Won semblait déterminé à esquiver la question et à rebuter toutes ses tentatives pour se faire inviter… Merde, était-ce si compliqué à comprendre, qu’elle n’attendait pas une demande du premier con venu – elle avait d’ailleurs rembarré une dizaine à ce jour – elle voulait qu’on l’invite, oui, mais plus spécifiquement, elle voulait que lui, l’invite. La portion fleur bleu de sa personne – bien planquée sous ses épaisseurs de sarcasme, crevait d’envie qu’il se propose de lui-même, qu’il lui donne une raison de sautiller hystériquement de joie, d’être une adolescente normale et sans tracas, ne serait-ce qu’une fraction de seconde… Mais c’était trop demandé, il devenait évidement, plus les mois passaient, que son ami ne lui retournait jamais cette affection étrange, qu’il était des plus satisfait de leur entente et qu’encore une fois, elle était la seule conne qui espérait plus. Mais merde, allait-elle vraiment devoir lui demander de l’accompagner pendant l’acte, histoire de le prendre par surprise, ou est-ce qu’il finirait par sa résigner et lui accorder cette petite joie? Non parce qu’à ce stade, il était impensable qu’elle se pointe seule à cette soirée, elle le trainerait de force au besoin, mais il lui accorderait ce caprice! À quelques semaines du grand jour, et tentant le tout pour le tout, l’irlandaise avait finalement décidé d’abuser de ses charmes, pour le contraindre à accepter … un effort surhumain qui nous menait à ce soir-là.

Drapée dans une robe très ajustée d’un noir corbeau – on ne la prendrait pas à ressembler à un peppermint – juchée sur des escarpins argentés, notre brunette ne cessait de regarder son reflet dans le miroir da sa chambre, sous les soupires exaspérés de sa jeune sœur. « Tu es certaine que c’est assez chic? Et s’il détestait ma robe ? Le décolleté est plongeant Em’ … Et s’il avait changé d’avis et ne venait plus avec moi …   » À chacune de ses questions, Emma râlait, profondément exaspérée, c’était possible d’être aussi aveugle? Non parce que franchement, ça se voyait de la lune que ces deux abrutis étaient raides dingues l’un de l’autre... Sa cadette l’avait coupé d’un malicieux : « Tu t’entends? On jugerait que t’es une de ses filles qui va perdre sa virginité le soir du bal …. Oh, oups. J’oubliais, tu t’envoi déjà ton cavalier. » Rougissant furieusement en laissant retomber son épaisse crinière de jais, l’ainée avait protestée d’un : « EMMA ! » avant d’être distraite par la porte d’entrée, annonçant l’arrivée de son bridé et sa libération des sous-entendus moqueurs de sa jeune sœur. Heureusement pour son état nerveux, elle n’aurait aucun escalier à descendre pour se rendre à lui, elle était si anxieuse qu’elle doutait de pouvoir mettre un pied devant l’autre.  Enfin ça, c’était avant de le voir dans son complet, avec le nœud papillon qui finirait de l’achever, son pauvre cœur en pleine symphonie… Il était tout simplement… parfait. Une fois de plus, ça l’avait percuté ô combien les autres visages étaient flous et dénués d’intérêts en comparaison… Elle ne se lassait pas de l’admirer, de deviner les moindres rictus de ses traits… Lucy avait toujours trouvé Jack attirant, tout spécialement ce visage poupon et les rares sourires qu’elle lui extirpait, mais ce soir-là, bordel, c’était un nouveau niveau de charme. Elle doutait de pouvoir contenir ses hormones jusqu’à la salle de réception. Tout sourire, elle s’était cramponnée à son bras avant de le suivre au bout du monde, il n’y avait personne d’autre avec qui elle aurait voulu aller à ce fichu bal.

Consciente de la timidité de son inséparable, elle avait tenté de ne pas le perdre de vue – tâche herculéenne – jusqu’à ce qu’elle soit incapable de refuser à Mary une visite groupée aux salles de bain (classique féminin, c’est une activité qu’on fait en horde). Si elle ne s’était absentée qu’une seconde, ce fut suffisant pour que son cavalier ait pris la poudre d’escampette. À son retour dans la bruyante salle de bal, elle ne repérait nulle part cette bouille angélique et, pendant une fraction de seconde, elle se permit même d’angoisser, de paniquer à l’idée qu’il l’ait larguée là… Après tout, il n’était venu que par dépit, il n’avait jamais eu l’intention de l’inviter, elle en était consciente … il avait fait son effort. Fuck. Le battant en agonie, la brunette s’était décidée quitter la pièce, en direction des toilettes du gymnase, coin généralement désert, en quête d’un peu d’air pour éviter de fondre en larmes. Ce qu’elle ne s’attendit pas à retrouver là, c’était Jack. Dès qu’il croisa son regard, ses iris clairs s’illuminèrent et un sourire vint étirer ses lèvres, le soulagement la percutant comme un tsunami.  « t'y crois toi, que je suis le seul con avec un noeud puh-papillon ? il est même pas bien fait en plus … Toi, par contre, t'es, ugh.. t'es parfaite. Désolé, j'y arrive pas, tu sais que je sais pas sociabiliser … » Roulant les yeux, la jeune irlandaise s’était approchée de coréen, saisissant le fichu nœud papillon entre ses doigts, pour mieux le replacer, un sourire amuse aux lèvres, alors qu’elle l’observait comme s’il était un œuvre d’art. « Hmmm, laisses-moi faire. Le nœud papillon est original, et distingué. Moi, j’aime ça. T’es peut-être le seul à en porte un, mais t’es aussi le seul mec bien habillé … et puis… je te trouve vachement beau … ». Penchant la tête pour mieux l’observer, alors que ses mains se posaient sur son torse, elle avait ajouté, amusée. « … Ça tombe bien non? Comme t’es mon cavalier. » … Après tant de supplications.

À sa requête, la demoiselle avait laissé ses bras se nouer autour de la taille du garçon, son minois de poser sur son épaule avec un sourire conquis, l’étreinte plus désespérée alors qu’il évoquait  l’année à venir. « tu vas pas m-.. nous. Tu vas pas nous laisser tomber après le lycée, hein ? comment je suis censé m'occuper si t'es pas là ?. » La simple idée d’être coincée dans une nouvelle école, sans son inséparable lui tordait l’estomac d’angoisse. Elle avait pourtant préféré ne pas trop y accorder d’intérêt, cette fichue application pour NYC trainait encore dans sa chambre, sans qu’elle ait osé lui en parler… elle crevait d’envie d’étudier le design… et de fuir son paternel. Relevant ses iris clairs vers lui, elle avait plutôt opté pour l’humour. « Chut. Je vais quand même venir trainer avec toi à l’école, pendant mes périodes libres…  Et puis, ça va te rendre populaire… tu serais le ‘’cool kid’’ qui sors avec une étudiante.   » Un petit rire nerveux lui avait échappé, ses pommettes rougissant furieusement. « J-J’veux dire… c’est probablement… ce que dirons les .. rumeurs? Eh?   » Comme toujours, elle avait été trop trouillarde pour lui donner le temps de la rejeter. Le serrant plus fort, elle avait couiné, pour changer de sujet. « On devrait faire un truc memorable ce soir. Histoire de marquer le coup… Mais je sais pas quoi… ‘fin, j’ai plus de V Card à te donner, merde t’imagines, survivre au lycée chastement, la poise! » … Et revoilà qu’elle prenait les blagues pourrites d’Emma. Merde.
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Jack Won
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Les yeux bruns de l'adolescent se posèrent naturellement sur le visage de Lucy, glissèrent vers ses lèvres alors qu'elle prenait la parole. « Hmmm, laisses-moi faire. Le nœud papillon est original, et distingué. Moi, j’aime ça. T’es peut-être le seul à en porter un, mais t’es aussi le seul mec bien habillé … et puis… je te trouve vachement beau … » Il blamait toujours les hormones, lorsque son esprit s'enfonçait dans cette torpeur toute particulière. La voix de Lucy lui faisait cet effet, son visage aussi. S'il la fixait ou l'écoutait trop longtemps, son imagination bifurquait au point qu'il n'entende même plus ce qu'elle racontait. Il s'imaginait déjà la bouche, animée par des mots qu'il n'entendait plus, se poser contre la sienne. Laisser des traces de rouge dans son cou, peut-être. Trop, elle le ramena sur la surface terrestre avec une question qui lui rappela autant son statut de cavalier - auquel il ne croyait toujours pas - que l'angoisse que cette soirée soulevait. « … Ça tombe bien non? Comme t’es mon cavalier. » Il avait instantanément rougit, plus profondément que jamais, peut-être même jusqu'aux oreilles. Le compliment lui arracha même un grand sourire, qu'il ne réussit pas à gommer de son visage. Ne trouvant pas son briquet, il glissa le joint dans sa poche de veste avant de répondre. « oui, ton cavalier »

S'en suivit une réclamation nécessaire d'affection, de la chaleur de la présence qui lui avait manqué depuis sa fuite inopinée. Jack n'était pas particulièrement demandant, s'adaptait aux envies de sorties de ses amis et de Wolfe sans problème. Ce soir pourtant, il en était tout autrement et les deux gamins savaient exactement pourquoi : le stress. L'anticipation amère d'une séparation forcée, canalisée dans l'image d'une soirée frivole, sans alcool et avec quelques chaperons de professeurs dispersés un peu plus partout. Le blond serra un peu plus Lucy contre lui, enchaîna avec ses plus grands doutes. « Chut. Je vais quand même venir trainer avec toi à l’école, pendant mes périodes libres…  Et puis, ça va te rendre populaire… tu serais le ‘’cool kid’’ qui sors avec une étudiante. » Le coeur de Won rata un battement, questionnant un quart de seconde son choix de mots, avant qu'elle ne reprenne. Avec un rire, pire qu'une douche froide. « J-J’veux dire… c’est probablement… ce que dirons les .. rumeurs? Eh? » Il entama de lui caresser le dos, lentement. Avant qu'elle ne se blottisse encore plus contre lui, Jack attrapa le joint qu'il glissa entre ses lèvres.  « oui, oui. Les rumeurs. » qu'il confirma, cachant médiocrement son acidité. Il la lâcha de la main gauche pour chercher, de nouveau, son briquet - qu'il trouva finalement dans sa poche arrière. Alors, il se recula un peu le temps de l'allumer, puis attira de nouveau la brune contre lui, de sa main gauche au creux de son dos, le pouce entamant une légère caresse ininterrompue. « On devrait faire un truc memorable ce soir. Histoire de marquer le coup… Mais je sais pas quoi… ‘fin, j’ai plus de V Card à te donner, merde t’imagines, survivre au lycée chastement, la poisse! » Jack éclata d'un rire doux, franc. « certaines personnes ne sont pas des catins, on dirait. » De nouveau, il se recula un instant pour tendre sa main plein vers elle. « tu veux ? » qu'il proposa, innocemment, avant de se mettre à réfléchir. « mmh.. » Soudain, une idée géniale lui apparut. Le musicien, qui n'avait jamais été très doué dans l'eau et encore moins sportif, s'en étonnait lui-même. « Un petit bain de minuit ? » Le sourire qui s'afficha ensuite sur son visage était de ceux qui annonçaient une connerie imminente.

Le pianiste lui laissa le soin de finir ce qu'il restait du mégot, se détacha de sa cavalière mais non sans s'emparer de sa main, y emmêla ses doigts fermement avant de prendre le chemin de la piscine. Au pas de course, tout de même. C'eut été idiot que de se faire prendre par un surveillant ainsi, surtout lorsque que sa mère travaillait dans l'établissement. En un clin d'oeil, ils étaient arrivés aux vestiaires féminins de la piscine, Jack évitant soigneusement ceux des garçons depuis un certain incident avec le quarterback coqueluche de Granada Hills. Merde, Jack s'en voudrait toute sa vie, d'avoir gâché sa première fois avec ce type.
Sans un bruit, le jeune garçon ferma la porte derrière eux, puis se retourna avec un grand sourire vers Lucy. Toujours aussi silencieux, mais d'autant plus espiègle, il se dirigea vers l'autre porte, l'entrouvrit pour s'assurer qu'il n'y avait personne dans la piscine ou aux alentours : le lieu était parfaitement désert. Après l'avoir refermée, il se rapprocha de Wolfe, un reflet joueur dans le regard. « à trois, le dernier à l'eau a perdu. Ça te va ? » Ils n'avaient pas vraiment besoin de gages ou de récompenses pour jouer. À vrai dire, il n'y avait qu'avec Lucy que Jack était bon perdant, il aurait accepté l'un ou l'autre sans problème tant que ça venait d'elle. Bientôt, il commençait un compte à rebours et au "trois", commença à retirer ses chaussures, chaussettes. Il venait de déposer sa veste sur un porte-manteau et de détacher son (faux) noeud papillon lorsqu'il jeta un coup d'oeil à Lucy, qui luttait férocement contre la fermeture éclair de sa robe. Avec un petit rire, il se glissa dans son dos, l'enlaça avant de déposer un baiser dans son cou - bien moins accessible lorsqu'elle ne portait plus de talons.  « besoin d'aide ? » Il savait qu'à l'instant où il l'aiderait, il lui accorderait cette victoire. C'était rapide de retirer sa robe, bien plus que de déboutonner sa propre chemise, alors il la fit languir quelques instants. Bien évidemment, il couvrait la peau de son cou jusqu'à la naissance de sa mâchoire de baisers comme des papillons, ne se décidant à dézipper la fermeture éclair que lorsqu'il la sentait s'agiter un peu trop à son goût.

Ce fut bref, suffisant. Trop, en vérité. Ce n'était pas la première fois qu'il en voyait, mais il espérait toujours que ce serait la dernière. Son estomac s'était retourné, noué, arraché en une fraction de seconde. Ces quelques marques bleues, dans le dos de Lucy, c'était son père. Il en avait eu aussi. Leurs patriarches respectifs n'étaient rien de plus que deux alcooliques, après tout. Il l'aimait de toute sa chair, il le savait. Et pourtant, il restait impuissant. Du haut de ses dix-sept ans, il ne piuvait rien faire pour aider sa meilleure amie, la personne qu'il aimait le plus.
Un bruissement d'eau le ramena brutalement à la réalité. Avec un soupir, les mains tremblantes, il ramassa les affaires de Lucy, les empila à côté des siennes, en dessous d'un banc. Aussi vite qu'il put, il envoya un texto à sa mère, qui était sensée venir les chercher quand le bal toucherait à sa fin. Les deux gamins avaient une petite demi-heure devant eux, aussi, une fois envoyé, Jack se déshabilla à son rythme avant d'aller son tour plonger dans la piscine. Une fois la tête hors de l'eau, il lança un regard à Lucy. Son visage, d'abord. Puis, ce qu'il pouvait apercevoir à travers les remous de l'eau, absolument gelée, de la piscine.  « alors, qu'est-ce que tu as gagné ? »
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