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brrr brrr cervo en mode vibreur

Jack Won
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Jack Won


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I love you

Trigger & content warning : mort (non graphique, personnages secondaires) dépression (pensées intrusives, automutilation légère (grattements), anxiété (crises d'angoisse décrites, dissociation, stress post-traumatique, la totale), violences policières (description non graphiques) mutants (morts-vivants, plus d'infos dans les annexes) & cadre dystopique (post apo, groupes de survivants & régimes dictatoriaux)
> Les TW sont complétés au fur & à mesure 🥺

- Juillet 2036
Le regard planté au sol, Won trouve un peu de réalité dans le mythe de la vie qui comme un film défile devant les yeux, pendant ces quelques secondes de stress intense. D'incertitude sur le temps qu'il lui restait. Plutôt que fixer le sol en attendant que les militaires fassent leur œuvre, il tentait de se remémorer ses meilleurs souvenirs. Tout ce qui valait le coup. Les premières rencontres avec les quelques amis qui ne semblaient pas suspects aux autorités, sa mère et les repas qu'elle préparait, lorsqu'elle pouvait mettre la main sur des ingrédients frais. Des mains, oui. Les siennes se serrent, déjà engourdies par les liens qui les maintiennent contre son dos. Celles de sa mère, dans ses cheveux à la moindre occasion. Une tendresse qu'il détestait, plus jeune, mais qu'il avait appris à aimer sur le tard. Les mains de son père, de tous les supérieurs militaires que Jack avait eut pendant son service. Avec un frisson, il secoue la tête. De toute sa mémoire et aux portes de la mort, c'était toujours le souvenir des mains de Lucy qui revenait sans cesse, de l'électricité lorsqu'il les touchait. Immobile, dans le noir, il ne les sent même plus, ses propres mains. Il ne sait pas ce qui l'attend, ni même si quelque chose l'attend, et c'est toujours la même mélodie. S'il a un regret, un seul, c'est bien Lucy. Pas de n'avoir jamais pu verbaliser ce qu'il ressentait pour elle, mais de disparaître de sa vie dans le secret et le mensonge. Peut-être que c'était le but de sa mission suicide dès le départ, après tout ? Disparaître ? À genoux quelque part dans un bâtiment militaire inconnu et ultra sécurisé, il ne pensait qu'à ça, à sa disparition. Et devant l'immédiateté probable des conséquences de ses choix, il se demandait ce que ça pouvait bien vouloir dire, de disparaître. « Foutez moi ça dehors, » une voix d'homme résonne comme un fouet au loin, et avant qu'il ne puisse assimiler l'information, une main le redresse pour l'inviter à se mettre en marche. L'un des militaires qui surveillent son groupe lui aboie dessus à son tour. « C'est ton jour de chance, gamin. » Merde, qu'il peste intérieurement, j'ai 18 ans c'est pas un âge de gamin. Jack ne sait pas où il va, tandis qu'on le jette dans un véhicule armé déjà bien rempli. Il voit brièvement d'autres troyens, certains lui sont inconnus, avant qu'on ne recouvre sa tête d'un tissu opaque, dans lequel il craint plusieurs fois de suffoquer. Drôle de façon de trépasser, de s'étouffer sur le chemin de son exécution.

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- Août 2036
Isaac Bauman l'inspirait. Ou plutôt, l'avait inspiré : à l'instant où le groupe avait été mis dehors, Won avait compris la détresse dans le regard de leur leader. Lui aussi, était perdu, incrédule d'être encore en vie. Il n'avait rien de la figure paternelle classique, mais endossait parfaitement, de loin, le rôle de modèle dont le gamin manquait désespérément. À peine sorti de l'adolescence, fraîchement embrigadé dans un service militaire qui ne lui convenait pas du tout, l'idée de renverser le régime autoritaire du District 11 était séduisante. Enivrante, presque, même s'il ne faisait qu'apporter des soins aux autres troyens, livrer des ressources et messages. Pour la première fois de sa vie, il se sentait utile. Du bon côté de l'Histoire. Et, étrangement, vivant. Entouré de mutants, jeté en dehors du district dans l'espoir de voir les troyens lentement dépérir, mais vivant.
L'horizon qui s'étendait à perte de vue, le mur dans son dos et les visages plus ou moins familiers comme conviction d'avoir pris la meilleure décision possible. Il y a quelques instants de silence, où chacun se jauge - ce n'est pas encore clair si la taupe est dans leur groupe ou non. Jack profite de la confusion pour jeter un coup d'œil global, puis à l'entrée du district. Nulle part il ne voit son père, alors que les familles entières des autres troyens se bousculent et s'entassent. Pas de Lucy non plus, qu'il a toujours préféré garder aussi loin que possible de leur noyau de résistants. Wolfe avait très vite compris la nature des activités de son meilleur ami, lors de ses journées de permission. Trop vite, elle lui avait proposé son aide, tant et si bien qu'il lui avait imposé une distance de sécurité. Non, c'était bien mieux ainsi. Lucy ne pouvait pas rentrer dans la liste des sacrifices qu'il faisait.
Putains de précautions, c'était elles qui l'avaient privé d'adieux en bonne et dûe forme. Non. Jack serre la mâchoire et s'autorise à regarder le sol, abandonné à la nature depuis des années. Pas besoin d'être égoïste de la sorte. Le gamin de persuadait d'avoir fait le meilleur choix possible, en disparaissant. Elle l'oubliera plus facilement ainsi.

La Générale Taylor n'avait pas fait de différence, lorsqu'il avait fallu réunir tous les troyens. Jack n'était pas le plus jeune, loin de là. Peut-être que ce détail avait pesé dans sa décision finale de bannir les rebelles plutôt que de les exécuter, peut-être qu'elle ne croyait tout simplement pas à leur survie en dehors de ses murs. Peut-être qu'elle était simplement dans un bon jour. Peu importait la raison lorsque, au final, le jeune continuait de respirer. Peu importe si c'était loin de tous les visages qu'il considérait comme familiers. Un cuisinier militaire, un collègue de service militaire à peine plus vieux que lui, lui passe une main dans le dos. Won est incapable de dire quand est-ce qu'il l'a rejoint. « Allons voir s'il y a des blessés » qu'il réussit à déchiffrer avant de se mettre en marche et de le suivre.
Dans la confusion, Jack avait réussi à conserver son uniforme militaire, ainsi qu'un petit canif savamment caché dans sa botte dès que les premiers signes de tension s'étaient fait sentir. Ce menu détail surprend la plupart des exilés, et il les rassure en boucle avant de s'assurer que tout le monde est entier. « Je suis Troyen aussi, vous inquiétez pas. » Soupir. « Êtes vous blessés ? » La plupart du temps, c'est non. Le reste, les plaies évoquent de la torture ou un voyage tumultueux. L'estomac de Jack se noue.
La plupart des habitants sur leur trajet de la honte se barricadaient chez eux comme à leur habitude, ne se doutant probablement pas de la tentative de coup qui venait d'être avortée. Elle ne serait qu'une rumeur de couloirs, jusqu'à ce que le peuple ne doive constater l'absence d'une partie conséquente de sa population. Des jeux politiques que Won était ravi de pouvoir éviter. Est-ce que Lucy remarquera ? Non, putain. Silence. Silence total lorsque le jeune homme finit de nouer une manche de chemise comme garrot de secours autour d'un bras qui saigne abondamment. Tous les survivants se sont tus.
Bauman ne va pas tarder à parler.

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Octobre 2036,
Les mois qu'ils passent à errer sont les plus longs de sa vie. Un premier échec au ranch Ortega, qui refuse de les accueillir, suivi de plus en plus d'échecs lorsqu'ils se retrouvent sans plan B, et il se sent proche de l'abandon à plusieurs reprises. De l'envie de partir seul la nuit, loin des camps, et d'attendre qu'un mutant ne le cueille. Ce serait le moins embêtant pour les autres, sans aucun doute. Si, bien sûr que si, avec beaucoup de doutes. Jack grogne, il s'est pris un coup de vieux colossal : avec son statut d'adulte arrivait une quantité insoluble de doutes, de questions sans réponse. De responsabilités. Lorsqu'il devait surveiller les gamins pendant que des groupes d'adultes allaient chercher de la nourriture, tous leurs parents comptaient sur lui. Et pour un gamin comme lui, ça faisait beaucoup d'un coup. Il ne supportait pas la pression.
Assis à côté d'un feu de camp, il a mal au cœur, ça le serre et ça le retourne dans tous les sens, mais la médecin la plus expérimentée de leur groupe ne trouve rien d'anormal. « C'est du stress, Jack. » Non, c'est pire. C'est la vue de la prison, au loin. La possibilité de se faire, une nouvelle fois, rejeter par une des seules autres sociétés humaines à portée de main. Un sentiment inévitable auquel venait s'ajouter la peur de devoir se battre, alors qu'il était parfaitement incompétent au combat. « Des éclaireurs partiront demain matin dès l'aube, tu auras juste à attendre. Ce n'est pas à toi de stresser. » elle lui sourit, et se lève. « Allez, va dormir. »

Les enfants et les adolescents sont tenus à l'écart, à l'entrée du parking de la prison. Jack les surveille, les petits l'apprécient et l'écoutent parce qu'il ne fait pas son âge, à leurs yeux. Parce qu'il n'a pas de mal à se mettre à leur place. Quelques mamans sont également là, pour surveiller leurs nourrissons et surveiller d'autres groupes d'enfants. Ils attendent depuis un moment, et les plus jeunes commencent à s'ennuyer. Jack aussi, un petit peu. Le temps passe, il s'est assis sur un capot de voiture abandonnée et les regarde jouer. Le terrain plat et clôt devait leur rappeler une cour d'école, le semblant de civilisation les rassurer. Fort heureusement, l'un des survivants de la prison était venu fermer l'entrée du parking, un grand grillage qui portait encore les stigmates de multiples vagues de mutants. Avec un peu de chance, le tas de ferraille serait capable de retenir les quelques gamins qui couraient dans tous les sens.
La météo d'octobre ne pardonne pas, à Louisville, et deux petites moins couvertes sont venues se blottir contre lui. À l'exception de quelques rires et de discussions distantes, tout est calme. Presque serein. Le regard vers les têtes blondes à ses côtés, il défait les fermetures de sa veste pour envelopper les petites filles avec. Elles se sont endormies, fatiguées par le trajet, et Won sent le sommeil venir aussi. Il n'a pas fermé l'œil de la nuit, il pouvait bien se permettre une petite sieste... La voix de Bauman le fait sursauter. « Faites entrer les enfants, et allez chercher les autres. On vous expliquera lorsque tout le monde sera à l'abris. »

L'une des femmes qui l'accompagnait plus tôt a prit la tête du groupe d'enfants, dont Jack ferme la marche. Elle leur a demandé de se ranger deux par deux et de se tenir par la main pour ne pas se perdre. Les autres groupes de troyens les suivaient de près, et des groupes de militaires les précédaient. Vu le nombre impair des plus petits, le brun avait offert sa paume à l'une des fillettes qui dormait contre lui quelques minutes auparavant, et pour qui le réveil s'était montré un peu difficile. Après de longues minutes de marche à travers des couloirs interminables, leur groupe avait pénétré dans une aile du bâtiment qui devait, à l'époque, servir aux gardiens. C'est à cet instant que des visages inconnus apparaissent, les dévisagent. C'est surréaliste, l'air en est presque électrique. Zoe, à sa droite, le remarque aussitôt. « Jack ? » qu'elle l'interpelle de sa plus petite voix. « Oui ? » sa camarade de route s'arrête et tend les bras. « je suis fatiguée ! » Won sent le caprice arriver et, en toute honnêteté, la comprend totalement. Le malaise est palpable, et les réfugiés de la prison des Trois Rivières sont particulièrement intimidants. Qu'il s'agisse d'anciens détenus ou non, Jack ne se serait jamais frotté à ces types en temps normal. « Viens par-là, » Aussi, avant qu'elle ne prenne peur, le jeune homme l'attrape sous les bras pour la soulever et la serre contre lui. Pour la rassurer un peu, pour se rassurer un peu. « Ça va bien se passer, t'inquiète pas. » En trottinant, il rattrape les autres. Le silence continue de leur peser jusqu'à ce qu'ils arrivent à ce qui ressemble à un réfectoire, mais bien plus grand que ce qu'il avait pu connaître au District. Lorsque la salle est finalement remplie, Isaac Bauman et un homme - qu'il devine être le chef des Trois Rivières - se faufilent jusqu'à une table, qu'ils enjambent pour se faire écouter. Toujours dans ses bras, la petite Zoe dort profondément. L'anxiété de Jack ne la perturbe pas le moins du monde.

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