:: Roleplays :: Los Angeles :: 2017-2018
#3 / You are the mistake I'd do over and over again
#3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 11:41
Admin
Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
… Ou le pire. S’il lui permettait d’oublier un instant, de faire abstraction de sa vie de merde, la solitude n’en était que plus cuisante. Les voix de sa conscience tourmentée la narguaient, sans arrêt, comme pour lui rappeler que ce qu’elle poursuivait sans l’avouer, ce vers quoi chaque fibre de son être tendait, elle ne l’aurait jamais. Il ne voulait pas d’elle et cette réalité, elle n’osait pas la chasser, le souvenir était encore bien cuisant… cette façon qu’il avait eu de s’emporter, de la repousser, sa pompe à sang en était encore à vif. Alors le reste du temps, elle se tournait vers la bouteille, pour chasser ce démon, pour rendre flou cette vérité, pour se convaincre, un instant, un seul, qu’il serait encore là quand elle rentrerait. Ou pour être assez torchée pour croire que le connard qu’elle se ramasserait ce soir-là, c’était Jack. Bon… elle était la première à admettre ne pas être guérie, n’être qu’une loque… mais elle essayait, elle essayait vraiment, parce qu’il méritait mieux que l’amas de verre qu’elle était, fragile, cassée, avec des pièces en moins. Elle avait tant à se faire pardonner… Et ce chemin de croix l’avait mené à accepter de l’accompagner pour le Spring Break, pas qu’elle ait spécialement envie de socialiser ou même de quitter la petite bulle de confort qu’était son appartement, seulement, ça avait semblé important pour Jack, assez pour qu’il lui propose, elle avait donc pris sur elle, avait collé un sourire un peu forcé son minois et avait dit oui. Ils n’avaient, après tout, jamais fait ça … et l’idée de passer des vacances en sa compagnie n’était pas déplaisante… Enfin, c’est ce qu’elle croyait.
Les pieds dans le sable, à plusieurs dizaines de mètres de la fête bruyante et alcoolisée qui se déroulait sur la plage, Lucy fut forcée de constater que son instinct avait tout à fait raison : Venir, c’était une décision de merde. Une bière chaude d’avoir été trop négligée en main, elle soupira bruyamment, toute seule sur cette plage, trop sobre pour en apprécier le charme. Elle était pourtant arrivée bien entourée à cette fête, et c’était juré de ne pas boire une goutte, histoire de ne pas faire mauvaise impression devant les amis de Jack, histoire de garder quelques bribes de sa dignité… mais ça s’était sans compter les fêtards tout autour, les verres, un après l’autre, qui la narguaient avec envie si bien qu’elle avait attrapé une bière pour qu’on cesse de l’importuner – un vieux truc de fille prude. Et s’il n’y avait que ça… ça avait été étrangement rapide, quelques minutes tout au plus, avant que la plage se transforme en défilé Victoria Secrets et que toute les girafes blondes de la place ne viennent parler à SON Jack, comme s’il était soudainement promus juge du concours improvisé de Miss USA… en accéléré, directement la compétition de Bikini. Elle détestait la rage qui grimpait en elle, elle méprisait cette jalousie amère qui la prenait et qu’elle savait bien injustifiée… mais ça ne chassait pas la désagréable sensation, ni la certitude qu’il ne la regarderait plus jamais après cet accès VIP au buffet des peroxydée. Ok. Elle était vraiment jalouse. Surtout qu’il buvait, le Jack, et qu’elle voyait ce comportement comme une nouvelle défiance.
Alors elle s’était éloignée, avait inventé une migraine, et était allée profiter de la solitude de la plage, le laissant à ses boissons et à sa collection de Barbies. Sérieusement, elle devrait se faire soigner, elle avait été présentée, pourquoi elle réagissait ainsi? Le déni étant fort, elle refusa d’y accorder de l’importance. Il était environ 2 AM lorsque l’absence du bridé commença à l’inquiéter. S’était-il égaré entre ces nymphes ? Avait-il été buté par une des succubes qu’il semblait tant apprécier? Aucun texto, rien, elle soupira, se jurant qu’il n’aurait que dix minutes de recherches, après quoi, elle assumerait que Malibu Barbie l’avait ramené jusqu’à sa chambre. Heureusement pour elle, en revenant vers la fête qui battait toujours son plein, elle n’eut pas besoin de chercher longtemps pour le trouver…. Torché comme jamais. Super. Pinçant les lèvres, elle soupira, forçant un peu de douceur dans sa voix. « Jack? » , elle s’était permis une main sur son bras, satisfaite de le trouver là, rassurée qu’il n’ait pas été kidnappé, c’était, après tout, son Jack. « Ça va ? Tu veux un peu d’eau…. Il est tard, je te raccompagne? » Un Jack ivre, une Lucy exaspérée…… super, ils avaient rajeunis de 6 ans!
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 11:45
Non, il n'était absolument pas venu pour ça, pas pour boire. Dans l'avion, pendant que ses deux comparses de voyage dormaient, il s'était même dessiné un petit plan des journées à venir, organisé à l'heure près comme un emploi du temps de collégien. Au programme : une visite du musée d'histoire naturelle locale, ainsi qu'un spectacle de danse pour découvrir la musique mexicaine. Le pianiste avait toujours rêvé de voyager, les cultures étrangères le passionnaient, lui qui cherchait toujours à découvrir de nouvelles choses. Dans la file d'attente à la sortie du bus aérien, son impatience était devenue tangible, presque insupportable pour Vitoria et Lucy. Bien sûr, l'Asie et l'Europe le faisaient rêver éveillé. Mais l'Amérique du Sud aussi, et c'était probablement le seul dépaysement qu'il aurait les moyens de s'offrir avant un moment. Ça avait été dur, d'économiser pour lui ainsi que pour aider Lucy à payer sa chambre. Un instant, l'idée avait traversé son esprit de n'en prendre qu'une, de faire des tours de garde pour le lit. Ou encore d'y dresser, juste au milieu, un no man's land imaginaire qu'ils seraient évidemment tout les deux parfaitement enclins à respecter.
Sauf qu'un plan qui se déroule sans accros, ça n'arrive jamais. Surtout pas à Jack, probablement le pianiste le plus malchanceux qu'UCLA ait jamais connu. Premièrement, certains passagers de l'avion étaient déjà torchés avant le décollage, et se montraient bruyants au possible. Deuxièmement, une fois au sol, c'était une foule bien trop dense pour le petit brun qui les avait accueillis. Déjà, il sentait son agoraphobie se réveiller. Seul point positif, leurs chambres étaient voisines, peu de chance donc de perdre totalement l'une ou l'autre de ses amies et de se retrouver seul.
Ces dernières ne lui laissèrent pas une seconde de repos avant de l'embarquer pour la soirée d'arrivée, juste au pied de l'hôtel sur le bord de plage bétonné. Le reste de la soirée lui, était un amalgame de souvenirs encore brouillons, promptement mélangés, exactement comme l'énième cocktail qu'il venait de commander. Ce qui se passait sous ses yeux semblait lointain, abstrait, comme Lucy qui s'était enfuie prétextant une migraine ou Vito qui avait tout bonnement disparu. Ou peut-être que c'était lui qui s'était perdu. Allez savoir. D'abord particulièrement inquiet, il avait vite abandonné ses recherches. S'il voulait continuer de s'amuser jusqu'à dessaouler, le musicien était maintenant seul. Moins fun. Affreusement seul. Dans sa poitrine, ça grinçait comme une guitare électrique et soudainement, il semblait parfaitement comprendre les solos plaintifs et symphoniques de Pink Floyd. Les pensées mélancoliques furent bien vite balayées par les vapeurs d'alcool, et les fumées des saloperies que ses nouveaux potes improvisés du bar voulaient bien lui refiler. Le goût, Jack le reconnaissait parfaitement et s'il avait refusé tout ce qu'on avait proposé de lui vendre jusqu'ici, dans son état actuel, il ne pouvait absolument plus résister à son pêché mignon.
- - - - - - - - -
« Jack ? »
Accoudé au bar, les yeux qui se fermaient tout seuls, le principal concerné prit un certain temps avant de tiquer au son de nom.
« Lucy ! »
Immédiatement, il s'était relevé, comme s'il venait d'être douché d'un bonheur communicatif. La main de la jeune femme se vit aussitôt délogée : le brun s'était jeté dans ses bras avec autant de maladresse que d'enthousiasme. Ce fut d'une voix rauque et ronronnante qu'il reprit avant de lui laisser le temps de réagir.
« Tu m'as manqué Lucy.. Ça fait genre, 32 ans que je te cherche. Au moins. »
Jack la serrait contre lui avec une force mal maîtrisée. L'alcool le rendait particulièrement honnête, et ses démonstrations d'affection s'en ressentaient.
« Ça va ? Tu veux un peu d’eau…. Il est tard, je te raccompagne? »
Il pouffa de rire dès qu'elle eut le malheur de lui parler d'eau. L'intention y était, même s'il était un peu tard pour tenter de noyer l'alcool dans de la cristalline.
« Me raccompagner où ? » Quelques clignements d'yeux & le visage déconfit de son amie plus tard, et le garçon comprenait enfin. Un sourire niais se dessina aussitôt sur son visage, avant qu'il ne devienne couleur pivoine. Son esprit était lent, certes, mais il ne manquait pas de partir dans tout les sens. « Chez toi ?! mais mais- » La proposition lui paraissait particulièrement indécente, et sa mâchoire s'était entrouverte dans une grimace choquée. « Mes parents vont jamais vouloir. Je suis pas une fille de mauvaise vie, je peux pas découcher comme ça sans prévenir et j-... Awh. Je sais. » Les yeux grands écarquillés par son éclair de génie, il se détacha de Lucy pour mieux détailler son visage. Ce qui ne servit strictement à rien, trop torché pour pouvoir identifier les expressions basiques d'un être humain. Enthousiaste, mais vraisemblablement inquiet, il lui proposa le plan le plus fou de leurs vies, peinant à se maintenir sur ses deux pieds. « Tu vas me kidnapper, comme dans la Belle et la Bête. Et je vais ranger ta bibliothèque gratuitement en discutant avec des tabourets ! » Ce fut la connerie de trop pour Lucy, qui l'entraina à sa suite avant qu'il ne développe davantage. Incapable de comprendre qu'elle le guiderait à sa chambre, Jack avait tout de même été assez sensible à l'agacement de la brune pour se taire totalement. Le cœur brisé de comprendre que ses mots l'agaçaient, il se contentait de la suivre comme un caneton orphelin. En moins bruyant.
Il ne savait pas trop à quel moment il lui avait prit la main, comme un enfant. À quel moment il s'était accroché à elle comme le boulet d'un prisonnier, ou encore à quel endroit de la jetée il avait brisé le silence relatif du chemin vers l'hôtel et posé une question bien trop innocente pour ne pas faire de mal.
« Pourquoi t'as pas bu ? Tu bois tout le temps d'habitude »
Tout en marchant, il regardait ses pieds. Son cerveau les percevait comme parfaitement alignés, sa démarche était même digne d'un équilibriste alors qu'il ne jugeait pas cette intrusion dans la vie de privée de Lucy comme une attaque personnelle. Devant son silence, et toujours aussi léger, il avait enchaîné.
« Je peux dormir avec toi ce soir ? y a le croquemitaine dans ma chambre, je te jure, il est vraiment affreux je peux pas dormir seul »
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 11:45
Admin
Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Retournant vers cette fête dont elle ne faisait pas partie, Lucy ne tarda pas à tomber nez à nez avec son colocataire. D’abord énervée de son état lamentable – il ne fallait pas plus de deux secondes à son sens de l’odorat pour constater qu’il avait dû s’envoyer une quantité surprenante d’alcool, elle ne put garder son air de gardienne sévère plus d’une nanoseconde lorsqu’il prononça son nom avec un enthousiasme qu’elle ne croyait pas mériter. Ses lèvres pincées s’étaient étirées en un sourire, alors qu’il se jetait à son cou et qu’instinctivement, elle lui rendait son étreinte. « Lucy! Tu m'as manqué Lucy.. Ça fait genre, 32 ans que je te cherche. Au moins. » C’était mal, d’espérer qu’il prononce son prénom comme ça encore et encore? Pathétique, de sentir ses entrailles se tordre à la simple façon qu’il avait de l’interpeller comme si elle avait la moindre valeur? Probablement, mais elle avait un tel besoin de se sentir désirée, une obsession malsaine de savoir qu’il voyait encore quelque chose en elle, qu’il ne la repousserait pas encore, pas totalement… pas comme cette fichue soirée où elle avait laissé son cœur et son amour propre se faire fracasser. La petite brune soupira en roulant des yeux, un sourire tendre aux lèvres alors qu’elle lui attrapait la main pour le guider loin de cette foule, loin des tentations de l’alcool et plus près des tentations plus nocives…elle. Intérieurement, elle justifiait ses actions par une réelle affection, et un besoin de le savoir endormi dans sa chambre et non pas déchu sur le sable comme tant de carcasses bourrées ce soir-là. « Me raccompagner où ? » Le sarcasme était tentant, mais elle doutait qu’il n’en saisisse l’essence ce soir, elle usa donc d’une voix caressante, douce, comme on parlerait à un enfant. « Vers un lit, et au moins trois tylenols vus le mal de bloc que t’auras demain… » elle se gara bien de spécifier qu’elle l’amènerait dans un lit ou il n’aurait pas accès à une blonde trop canon. Sa jalousie, elle la gardait pour elle. Tirant sur sa main, elle s’arrêta lorsqu’il recommença un délire vocal.
« Chez toi ?! mais mais- Mes parents vont jamais vouloir. Je suis pas une fille de mauvaise vie, je peux pas découcher comme ça sans prévenir et j-... Awh. Je sais. » Lucy haussa un sourcil en le dévisageant, très sérieuse. Combien de fois avait-elle squatté chez lui, sans prévenir – les Wolfe s’en fichaient de toute façon – et en s’adonnant à des activités classées top 5 dans le palmarès des filles de mauvaise vie. Elle était un peu exaspérée, crevée, et énervée de devoir argumenter avec lui quand il ne faisait aucune logique… et qu’elle était trop sobre pour trouver ça drôle. « Allez viens Jack le prude, on va aller dormir comme des gens sages. » Lucy l’avait attirée vers le chemin, s’arrêtant à nouveau lorsqu’il ouvrit la bouche. « Tu vas me kidnapper, comme dans la Belle et la Bête. Et je vais ranger ta bibliothèque gratuitement en discutant avec des tabourets ! » Elle avait quand même pouffé de rire, incapable de lui en vouloir quand il était dans un tel état. Amusée, elle le tira un peu en protestant d’un : « … De Jabba, je suis devenir la bête c’est ça? Sympa! Allez viens, dodo. » Elle avait d’ailleurs déjà entamé la marche lente et pénible vers leurs chambres voisines, espérant ne pas avoir à l’assommer pour le mettre au lit
C’est avec une surprise déconcertante qu’elle réalisa qu’elle avait réussi à les conduire – en silence et assez rapidement vu son état de déchéance – vers leurs chambres. Elle allait presque célébrer ce tour du sort lorsque son protégé d’un soir osa rompre la quiétude du silence par une question d’une douloureuse innocence. Son corps entier se crispa, sa pompe à sang en proie à une cadence infernale, alors que chaque putin de mot s’enfonçait en elle comme une lame de poignard, comme un coup. « Pourquoi t'as pas bu ? Tu bois tout le temps d'habitude. » ses doigts s’étaient crispés sur ceux du bridé, elle avait relevé un regard cuisant de honte vers lui. Il lui en voulait donc… qu’il l’épargne sobre était noble, mais ça ne faisait que plus de mal maintenant, alors qu’une fois de plus il avait pesé exactement ou ça faisait mal. Détournant le regard comme en espérant voiler la culpabilité qu’il avait fait grimper en elle comme un poison, elle avait murmuré, d’un ton étrangement agressif, un : « … Je... je voulais pas te faire honte…… devant ton harem de blondes. » Merde. Pourquoi elle avait dit ça? Pourquoi ça le dérangeait tant. Elle soupira, il était bourré, il oublierait vite. D’ailleurs, la seconde d’après, il était à nouveau plongé dans un délire totalement digne de son état de défoncé. « Je peux dormir avec toi ce soir ? y a le croquemitaine dans ma chambre, je te jure, il est vraiment affreux je peux pas dormir seul. » elle ne peut s’empêcher de rouler des yeux en ouvrant la porte de sa chambre. « … C’est ton meilleur pickup line? » Avait-il vraiment besoin de demander? Y avait-il une seconde ou elle ne le voulait pas avec elle? Lucy haussa les épaules. « T’as de la chance que j’ai un truc pour les bridés, mais ronfles pas hein! »
Elle se dirait qu’elle avait accepté pour veiller sur lui, que c’était noble, que ça n’avait rien à voir avec ce besoin cuisant de savoir qu’il avait envie d’être près d’elle. Elle chasserait cette idée stupide de le laisser entrer, cette certitude que ça les mènerait vers un désastre en se faisant croire qu’elle avait son intérêt à cœur. Ce n’était pas faux, non, mais elle avait surtout cette malsaine addiction, ce besoin omniprésent de se rassurer, de constater qu’il lui appartenait encore, après tout ce temps. Elle avait refermé la porte derrière eux, le guidant vers le lit double de sa chambre minuscule – faute de moyens. « Je vais me changer, allonges-toi. » son cœur se débattait, comme un signal d’alarme, comme une cuisante mise en garde contre la mauvaise idée qu’était cette soirée. Lucy l’avait observé un instant avant d’attraper dans son sac de quoi troquer son bikini et son short contre son pyjama improvisé : un T-Shirt piqué à Jack avant le départ. Refermant la porte derrière elle, elle ne mit pas longtemps à se changer, déposant ses mains de chaque côté de l’évier, la respiration courte. Allait-elle survivre à l’envie omniprésente de se nicher dans ses bras? C’était une tentation fourbe, maintenant qu’il était assez ivre pour ne pas la rejeter. Elle soupira. Quand diable était-elle tombée aussi bas?!
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 11:46
Un câlin et des entrailles tordues à cause de la séparation plus tard, la petite brune lui avait répondu avec une tendresse qui lui donnait des papillons dans le ventre.
« Vers un lit, et au moins trois tylenols vus le mal de bloc que t’auras demain… »
« T-tylelenelol ? mais je suis complètement sobre. »
Pas besoin d'être bourré pour buter autant sur un nom de médicament, mais si son bégaiement s'était amélioré avec le temps, l'alcool semblait foutre en l'air tout le travail effectué par Jack sur son élocution. Seulement, si lorsqu'il était sobre ses syllabes écorchées le mettaient particulièrement mal à l'aise, ce soir-là, le pianiste ne les remarquait même plus. Comme ce léger accent qu'il ne tentait plus de dissimuler, il était persuadé d'être on ne peut plus clair, on ne peut plus logique. Et son esprit se retrouvait libéré, assez pour sourire sans sentir la fatigue de ses zygomatiques.
« Allez viens Jack le prude, on va aller dormir comme des gens sages. »
D'un oui de la tête bien trop emballé par une proposition qu'il s'empresserait par la suite de démentir d'un « Mais j'ai pas sommeil.. », Jack avait finit par céder, se contentant de serrer la main de Lucy dans la sienne.
« … De Jabba, je suis devenue la bête c’est ça? Sympa! Allez viens, dodo. »
« Ouais, et moi c'est Chewie ! » qu'il s'exclama, les bras levés au ciel en signe de victoire, avant de se lancer dans une imitation approximative de la créature de l'espace. Comme un enfant turbulent, arriver à le faire dormir s'annonçait déjà être un défi d'envergure.
Un peu trop curieux, il s'était arrêté un peu après Lucy, le temps de laisser son cerveau analyser la situation. La seule chose qu'il comprenait, c'était la tristesse de son amie, que c'était de sa faute et qu'il ne savait pas comment y remédier.
« … Je... je voulais pas te faire honte…… devant ton harem de blondes. »
« Pourquoi tu me ferais honte ? »
Question posée alors qu'il savait parfaitement ne pas être en état de comprendre une éventuelle réponse. Le malaise que ressentait Lucy était assez palpable pour que Jack puisse comprendre qu'il ferait mieux de changer de sujet, même avec toutes les bouteilles qu'il avait descendues. Alors, il tenta d'alléger l'atmosphère avec un grand sourire et sautillant jusqu'à la rattraper alors qu'elle reprenait leur petit bout de chemin. Marcher à côté d'elle était bien plus agréable que de se faire traîner comme un boulet, mais elle ne lâcha pas sa main pour autant.
« tu veux pas venir dedans le harem toi aussi ? Tu me lirais tout plein d'histoires avant de dormir, avec des tapis volants et tout. »
Le reste du trajet se fit en silence. Chaque pas s'avérait plus difficile que le précédent mais le brun faisait de son mieux pour suivre la cadence qui lui était imposée.
« … C’est ton meilleur pickup line? T’as de la chance que j’ai un truc pour les bridés, mais ronfles pas hein! » Jack haussa un sourcil dans une moue vexée.
« J'ai pas besoin de ça pour séduire. Et j'ai jamais ronflé ! »
Il avait croisé les bras, boudeur.
« Je vais me changer, allonges-toi. »
« 'kay. »
L'idée de se renfermer sur lui-même lui était aussitôt passée : il avait obéit sans se débattre.
Dommage qu'il n'ait pas tenu plus d'une minute, et qu'il se soit cru libéré de l'injonction dès qu'il en eut marre d'attendre. Toujours plein d'énergie, Jack s'était empressé de la rejoindre, sans tilter qu'éventuellement, elle pourrait lui en vouloir de claquer ainsi la porte de son intimité.
« T'as fini ? Faut que je me démaquille avant de- »
Stoppé dans sa plainte par le reflet de Lucy dans le miroir, le brun avait écarquillé les yeux en reconnaissant le motif du tshirt qu'elle portait. Mais de là à comprendre que c'était le sien, ou de remarquer qu'elle n'avait quasiment que ça sur le dos ? Non, il ne fallait pas trop en demander au garçon, pas dans son état.
« Naaaaan ! Depuis quand tu aimes Pink Floyd ? C'est lequel ton album préféré ? »
Il avait attendu qu'elle se tourne vers lui pour mieux détailler le tshirt. Le célèbre triangle sur fond noir délavé aspirait son attention comme un puit sans fond. Son groupe préféré, et en plus, elle le portait bien.
« Faudrait que tu viennes à mon appart. J'ai une affiche de The Wall au dessus du canapé. Elle me fait peur à chaque fois que je rentre ... »
Ravi de pouvoir discuter de musique avec quelqu'un - son piano et ses compos lui manquant terriblement - le coréen s'était agrippé au t-shirt du bout des doigts, s'amusant à le faire glisser sur sa peau étrangement peu sensible à l'aspect rapeux du coton. « et puis, si tu viens on sera que tout les deux. On pourra se faire des câlins et réveiller les voisins du dessous, comme avant » maintenant qu'elle lui faisait face, Jack lui avait lancé un grand sourire bien plus innocent que les souvenirs qu'il venait d'évoquer. Pourtant, cet éclair de bonheur ne dura pas, son regard s'était aussitôt assombri. « Mais tu vas t'en aller après. Tu t'en vas toujours. » il avait baissé les yeux vers ses mains, tandis que son enthousiasme semblait s'évaporer. Alors, il abandonna le pan de tissu, ne laissant à ses doigts qu'un pouce endolori à martyriser. Trop saoul pour ressentir une douleur aussi quelconque, Jack avait stoppé net ce tic nerveux pour reprendre la parole tout en explorant la pièce du regard. Particulièrement timide, tout lui semblait plus intéressant que de confronter les yeux océans de son amie. Le silence angoissant dura un peu trop à son goût, et se doutant qu'il lui avait à nouveau fait du mal, il avait baissé la tête pour mieux regarder ses pieds.
« tu.. tu veux pas rester ? Juste une fois. Et après je t'embêterai plus. » Au rythme de sa phrase, le brun s'était rapproché dans une ultime tentative de la distraire, de la faire craquer. Ses mains vinrent se poser sur ses hanches, maladroites, comme craignant de se brûler malgré le tissu. Trop vite, ils s'étaient retrouvés assez proches pour qu'un murmure à l'oreille de Lucy - que le coréen avait coincée entre l'évier et lui, ne suffise. « juste une fois » qu'il avait répété, ses doigts désormais bien plus pressants et son souffle coulant, de plus en plus dangereux. Il savait pertinemment que dans l'ombre projetée par son corps, la jeune femme se décomposerait. Elle n'avait pas la joie d'être aussi saoule que lui, après tout.
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 11:47
Admin
Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Alors qu’elle trainait le musicien par la main avec une force insoupçonnée pour une silhouette frêle comme la sienne, Lucy ne pouvait s’empêcher d’être amusée par le retour de Karma. Elle qui revenait torchée soir après soir depuis des mois, ne pouvait que trouver cocasse que l’univers lui ait imposé ce retour de balancier en l’incarnation défoncée de son camarade. Elle n’avait pas eu besoin de forcer son odorat bien longtemps pour déceler, outre son odeur de clope usuelle, celle de sa copine plus végétale, élément qui l’aurait laissé de glace s’il ne lui avait pas confié, lors de leurs retrouvailles, sa fierté d’avoir rompu définitivement avec l’herbe… une belle leçon de morale qu’elle lui ferait au matin. Pour l’heure, elle s’était acharnée à le guider vers leurs lits, refusant de s’arrêter, paumé comme il était, il utiliserait toute hésitation pour proposer un plan débile et lui rendre la tâche plus ardue. Elle le connaissait, son Jack. Ce qu’elle n’avait toutefois pas anticipé, c’était ses questions tellement candides qu’elles lui firent l’effet d’un coup de poignard. Ses soucis d’alcool, son abus de substances, Lucy senti une vague de culpabilité, de honte, s’emparer d’elle et lui retourner les entrailles. Ses dents s’étaient enfoncées dans sa lèvre inférieure, nerveusement, comme pour se punir d’avoir péché, il disait vrai, elle ne le savait que trop bien. Plutôt que de lui laisser cette victoire, toutefois, elle avait usé de sa technique d’esquive plus qu’éprouvée, en marmonnant une bribe franche, en espérant que ça achèterait la paix… Bonne blague. S’eut été trop demandé. « Pourquoi tu me ferais honte ? » ses doigts s’étaient crispés…
Une bonne demi-dizaine de raisons lui venaient, avait-il ne serait-ce que posé les yeux sur elle dernièrement? Elle avait un semblant de boulot, une vie en ruine, et ça, c’était sans compter sa famille totalement radié de la carte. Elle était brisée, tordue, et elle redoutait avec une panique oppressante le jour où il en aurait marre d’essayer de la sauver. L’affront d’un abus d’alcool était un crime qu’elle ne voulait pas ajouter à son dossier, ne pas être un poids encore plus lourd qu’elle ne l’était déjà, ça serait déjà un bon début… et peut-être que ça l’empêcherait de collectionner les blondes? Lucy avait haussé un sourcil, resserrant son emprise sur sa main, en parfait refus de sa nouvelle proposition. « tu veux pas venir dedans le harem toi aussi ? Tu me lirais tout plein d'histoires avant de dormir, avec des tapis volants et tout. » ses iris bleutés s’étaient rivés sur lui, menaçants. « Non. » non à joindre son groupe, et encore plus non à ce qu’il en ait un, un harem. Elle avait recommencé à mordiller sa lèvre inférieure, comme pour se punir de cette jalousie contre laquelle elle ne pouvait rien. « J’te lirai tes histoires seulement si t’as pas de harem. » la simple idée la rendait malade, elle aurait voulu graver son nom dans ses chaires, ne laisser personne lui enlever, s’y cramponner. Sans le réaliser, elle l’avait attiré jusqu’à sa chambre, comme désespérée de lui donner l’option de l’abandonner. Il y penserait bien lui-même… Déverrouillant la porte, elle avait tenté de désamorcer une situation de crise par l’humour, roulant des yeux devant son étrange assurance – ah, le houblon! « J'ai pas besoin de ça pour séduire. Et j'ai jamais ronflé ! », elle s’écarta pour le laisser entrer dans un ultime : « Sois sage. »
L’abandonnant sur le lit, elle s’était esquivée vers la salle de bain, appréciant l’eau glacée sur son visage brûlant et écarlate. Les pensées de bousculaient dans son crâne, à quoi elle jouait là? L’amener ici, ivre mort, c’était la pire des idées! Depuis leur soirée de fête, sa cervelle lui repasser en boucle le rejet dont il l’avait affublé, cette sensation misérable d’être répudiée, repoussée, elle n’arrivait pas à laver cette humiliation de son âme. Lucy avait soupirée, drapée dans un T-Shirt, seule dans le silence apaisante de la minuscule pièce. C’était une idée de merde, vraiment, mais la partie égoïste d’elle-même crevait d’envie de sauter sur ses propositions, de le laisser sa la jouer affectueux, un peu, ne serait-ce que pour faire semblant, se convaincre l’espace d’un soir, qu’il ne la détestait pas totalement. Elle se dégoutait ne serait-ce que de l’envisager. La nausée de la culpabilité tordant ses tripes, elle ne l’avait pas entendu approcher, et s’est un sursaut clair qui la prit en l’entendant ouvrir la porte. « T'as fini ? Faut que je me démaquille avant de- Naaaaan ! Depuis quand tu aimes Pink Floyd ? C'est lequel ton album préféré ? »
Normalement, elle aurait ris de son histoire de maquillage, elle se serait payé sa tête ou aurait au minimum argumenté que le chandail qu’elle portait, elle lui avait chipé…. Sauf que ce fourbe avait saisis le tissus entre ses doigts, stoppant net toute forme de communication, son souffle même coupé par la proximité alors que ses joues prenaient une jolie teinte cramoisie alors qu’elle bredouillait un nerveux et pathétique : « A-a-animals. » encore heureux qu’elle l’ait écouté toutes ses fois où il lui cassait les oreilles avec ses choix musicaux. Lucy n’avait ni groupe ni chanson favorite, d’amblée, elle laissait les mélodies et les paroles la porter, la chavirer, sans jamais avoir besoin de savoir qui était l’artiste, ses préférences étant ainsi des plus éclectiques. Déglutissant péniblement, elle avait osé darder ses iris bleutés sur lui, un petit sourire amusé lui échappant en l’entendant déblatérer des conneries. « Faudrait que tu viennes à mon appart. J'ai une affiche de The Wall au-dessus du canapé. Elle me fait peur à chaque fois que je rentre ... » il avait bougé, il s’était rapproché, et son cœur avait recommencé sa cadence frénétique, ses battements tellement brutaux qu’ils en étaient douloureux, comme si elle tentait de toutes ses forces de lui échapper, tout en espérant sans se l’avouer, qu’il poser ses fichues mains ailleurs que sur ce t-shirt, qu’il la fasse sentir désirée, ne serait-ce qu’une seconde. « et puis, si tu viens on sera que tout les deux. On pourra se faire des câlins et réveiller les voisins du dessous, comme avant » … Lisait-il en elle? « … Tu dis ça comme si j’suis super bruyante… J’sais faire dans la discrétion tu sais… » Tenter de désamorcer un danger par l’humour ? Bah…. Ok, elle était en mode panique là! Et ce fourbe de bridé y allait de proposition qui raisonnaient directement avec sa liste de souhait. C’est tout ce qu’elle désirait, sa pompe à sang avait loupé un battement. Instinctivement, ses doigts s’étaient permis de s’agiter, prêts à se poser sur lui, à faiblir… mais il avait à nouveau tout bousillé, fichu rollercoaster émotif, elle en avait même du mal à s’exprimer. « Mais tu vas t'en aller après. Tu t'en vas toujours. tu… tu veux pas rester ? Juste une fois. Et après je t'embêterai plus. »
Une fois? Et pourquoi pas une dizaine de fois… Bordel pourquoi fallait-il qu’elle ait une conscience pour lui rappeler qu’il était défoncé, qu’il ne dirait certainement pas ça sobre… Elle ne pouvait quand même pas profiter de lui ainsi, pas quand il avait été sans équivoque sur son rejet des semaines plus tôt…. « J-jack … » Une lutte interne la prenait, elle jetait des regards paniqués à la porte, cherchant une issue à cette situation qui ne cessait d’escalader en mauvaise idée, seconde après secondes. Ses iris clairs s’étaient embués, elle avait pris une inspiration, une seule, ouvrant la bouche pour lui assurer qu’elle ne partirait plus, ou pour s’excuser autant de fois qu’il le faudrait, de l’avoir laissé derrière, de lui avoir fait vivre une telle angoisse que même défoncé, même incapable de se souvenir de son propre nom, il se souvenait de sa trahison. Lucy avait fait un pas vers l’arrière, pour lui échapper, pour ne pas faiblir, parce que ces mains qu’il avait posées sur ses hanches lui avaient coupées le souffle, avait arraché à son corps frêle le plus brutal des frissons, un couinement surpris lui échappant. « F-fais pas ça…. T’es soul…. T-tu sais pas ce que tu fais…. » sa voix n’était qu’un soupire suppliant, son pauvre cœur s’emportait sous ses doigts qui se faisaient plus pressant sur sa taille, elle tenta une fois de plus de reculer, coincée. « Tu vas m’en vouloir après…. » et pourtant, ses mains étaient demeurées immobile de chaque côté d’elle, trop droite pour dire oui, trop faible pour le repousser.
Son souffle la narguait, alors qu’une alarme sonnait dans son esprit, elle savait bien que c’était une connerie, qu’elle devrait tourner les talons, pourtant, cette voix basse avait cette capacité trop innée de l’allumer un étrange incendie en elle. « juste une fois », elle avait frissonné, suppliant à nouveau : « … on devrait pas... » Peut-être était-ce l’urgence dans sa voix, ou son incapacité chronique à résister à la moindre matière addictive, Jack inclus dans cette catégorie, toujours est-il que Lucy avait laissé ses doigts timidement, se poser sur son bras, incertaine si elle voulait le repousser ou le retenir. C’était malsain, d’avoir un tel besoin de se sentir désirée, de s’abaisser à profiter de son état. Elle avait pourtant resserrée son emprise sur lui, soupirant résignée. « … me tente pas, tu sais que j’en crève d’envie... » elle avait toujours été franche là-dessus, un peu trop, et probablement qu’au fond là, maintenant, elle ne voulait qu’une raison de faiblir. Une seule raison d’abandonner ce qui lui restait de scrupule, de blâmer le premier pas sur lui…
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 11:48
« Mais- »
« J’te lirai tes histoires seulement si t’as pas de harem. »
« C'est pas juste du tout. »
La petite brune ne le laissa pas protester beaucoup plus, et le silence retomba plus douloureux que jamais. De temps en temps brisé par les questions indiscrètes de Jack, il ne rendit le voyage que plus rapide, moins compliqué. Avant qu'il ne le sache, il était assis sur le lit de l'hôtel, avec pour seule consigne de "rester sage". Il ne lui avait pas fallut plus de deux minutes pour désobéir et envahir l'intimité de sa colocataire improvisée.
« A-a-animals. »
Il acquiesça d'un signe de tête. En vérité, elle aurait pu lui sortir n'importe lequel des albums des flamants roses qu'il aurait été aussi heureux. De pouvoir partager ses goûts musicaux assez typés avec son amie lui apparaissait comme une aubaine, comme une opportunité de discuter pendant des heures malgré sa timidité dévorante. Pourtant, plutôt que de débattre des différentes ères de son groupe préféré, le coréen s'était rapproché. Comme un prédateur, il se savait dangereux, impitoyable. Cependant, sa démarche n'avait rien de féline, ou de discrète - malgré d'intenses efforts de sa part. Non, au contraire, il était on ne peut plus maladroit et se cogna même la main contre l'évier avant de la poser sur la hanche de la jeune femme.
« … Tu dis ça comme si j’suis super bruyante… J’sais faire dans la discrétion tu sais…. »
« T'auras pas besoin d'être discrète aujourd'hui. »
Le sourire qu'il lui lança à cet instant précis fut furtif, mais l'asiatique savait parfaitement qu'elle avait comprit. Qu'elle savait ce qu'il réclamait, avec plus ou moins de délicatesse. Évidemment que si elle le repoussait, il ne ferait rien, mais il était largement trop saoul pour entendre une quelconque voix de la raison. La seule chose qui avait réussit à le sortir de ce nuage d'émotions et de sensations avait été la peur de la perdre.
Revenue au grand galop comme un chevalier prêt à le découper en deux, le garçon avait été parcouru par un frisson. Cette peur viscérale ne l'avait pas abandonné, malgré tout l'alcool ingéré. D'une main tremblante, il s'était frotté le visage, les yeux. Il était une vraie girouette, tournait la tête et peignait ses sentiments au gré du vent.
« J-jack … » La voix de Lucy le sortit de ses songes, et il ne lui en fallut pas bien plus pour recouvrer sa bonne humeur. Ce devait être la weed qui le rendait aussi joyeux. S'il avait été juste bourré, il serait probablement déjà en boule sous la couette à dormir comme un loir.
« Lucyyyy » qu'il se moqua aussitôt, qu'il chantonna à l'oreille de l'intéressée. C'était cruel, de rire ainsi de sa détresse, de toucher exactement là où il pouvait être certain qu'elle craquerait. Les doigts jouant avec le tissu du tshirt, toujours au niveau de ses hanches, n'osaient pourtant pas aller plus loin. Seul son corps, en particulier son buste se rapprochait d'elle, comme aimanté. La différence de taille était flagrante, désormais, et son regard baissé vers elle était aussi attendri qu'embrumé.
« F-fais pas ça…. T’es soul…. T-tu sais pas ce que tu fais…. »
« Si. si, je sais. Je sais, je sais je sais- »
Sa réponse chantante, victorieuse ainsi que sa bonne humeur étaient diamétralement opposées à l'inquiétude de la britannique qui rebondissait inlassablement sur la carapace du brun. Tout lui semblait abstrait, lointain. Pouvait-il seulement être sûr qu'elle était bel et bien là ? Qu'il n'était déjà pas en train de dormir, seul, chez lui à LA ? Oui. Ce ne devait être qu'un rêve, il n'y aurait aucune conséquence. Absolument aucune conséquence.
« Tu vas m’en vouloir après…. »
Jack secoua la tête dans un "non" trop énergique, qui n'eut d'effet que de l'abrutir un peu plus. Son sourire, lui, ne faiblissait pas alors qu'il saisissait avec une maladroite délicatesse les poignets de Lucy. Lentement, il était venu les passer autour de son cou, les laisser se poser sur le tissu blanc, miraculeusement encore propre de sa chemise blanche. Ses propres mains, elles, retournèrent se poser sur sa taille, cette fois-ci pour la serrer encore un peu plus contre lui. Les protestations de Lucy se firent immédiatement entendre, arrachant un soupir las au petit brun.
« … on devrait pas... »
« Pourquoi ? »
Si sa question était particulièrement innocente, un Jack sobre n'aurait eut aucun mal à y répondre, Lucy non plus et il le savait très bien. Alors, plutôt que de lui laisser le temps de lui donner des arguments tout à fait recevables, l'asiatique s'était empressé de rapprocher dangereusement son visage du sien, un sourire faussement candide aux lèvres.
« … me tente pas, tu sais que j’en crève d’envie... »
« Lucy, t'es chiante. Tais-toi, s'il te plaît. »
Avant de sentir le regard agacé de Lucy se poser sur lui, ou qu'un de ses soupirs las ne lui chatouille les oreilles, le coréen avait baissé ses yeux café vers la bouche rosée, pincée, qu'il réclamait maintenant comme sa propriété. Sans attendre d'autorisation plus claire que n'importe quel vacillement ou d'élan qu'elle aurait pu avoir, Jack avait réduit au néant cet écart douloureux en un battement de cils. Instantanément, il sut qu'il avait merdé. En ne lui laissant pas vraiment le choix ou le temps de le repousser, en risquant de foutre en l'air le reste du voyage, ainsi que tout ce qui viendrait après. Son corps contre le sien, ce qui partait comme un baiser innocent, la chair de la naissance de son dos à laquelle il se raccrochait comme une bouée de sauvetage, son estomac qui sautait à l'élastique. Tout, mais surtout le frisson le long de ses avant-bras lorsque, enfin, il posait ses lèvres juste contre celles de la brune. Comme une bouée, il ne comptait la lâcher que lorsqu'il se sentirait sain et sauf, ou qu'il aurait atteint le rivage.
À l'embrasser silencieusement, maladroitement dans l'intimité de la salle de bain de l'hôtel le moins cher de Cabo San Lucas, le coréen coulait sous les émotions contradictoires. Une voix, à l'arrière de son crâne et étouffée par l'alcool, lui hurlait de regagner sa chambre sans se retourner. Son corps, lui, se débattait pour mieux se détacher de ses neurones et laisser les hormones prendre le dessus.
Et c'est exactement ce qui avait fini par arriver. Lui qui s'amusait de l'incapacité de Lucy à lui résister, était tombé dans son propre piège. Comme un amateur. Le goût, la douceur suffocante. Il étouffait sous le self-control. Alors, totalement inconscient de ce qu'il allait remettre en jeu, son emprise sur ses hanches se ressera. En un clin d'oeil, il l'avait soulevée et posée, assise sur le rebord de l'évier, pour mieux se faufiler entre ses cuisses pendant qu'une main conquérante remontait le long de la peau nue de son dos. Aussi maladroits l'un que l'autre, excusés par l'alcool ou par une position pour le moins inconfortable, ils s'accrochaient, restaient debouts sans vaciller grâce à un équilibre accidentel. Alors qu'il sentait les jambes de Lucy se resserrer autour de lui et sa respiration se raccourcir, Jack avait préféré interrompre leurs embrassades. Il avait un aveux de taille à faire, et recula son visage à quelques centimètres de celui de Lucy. Il laissa planer le suspense quelques instants, et quand il trouva enfin le courage de parler, sa voix sonnait particulièrement coupable.
« j'ai oublié de prendre ma pilule.. »
Quelques secondes de silence, et il pouffa de rire comme un enfant qui saisissait enfin l'ampleur de sa bêtise. Le sourire aux lèvres, il s'était de nouveau approché, cette fois-ci pour embrasser le creux du cou de Lucy. Chaque centimètre carré de peau dénudée, il se l'appropriait, dans l'espoir qu'un jour, peut-être, elle serait sienne en entier.
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 11:49
Admin
Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Mais l’heure n’était pas aux rigolades, pétrifiée, le souffle littéralement coupé par la proximité de son colocataire, elle prenait sur elle de ne pas se jeter sur lui, de ne pas céder à cette envie grandissante de lui retirer cette putin de chemise trop blanche et trop lisse pour le temps passé au bord de l’eau. Le mieux qu’elle pouvait faire, aux vues des circonstances, c’était de couiner des mises en garde sans grande conviction, de le supplier de retrouver ses esprits avant de les perdre tous les deux. À commencer par cette façon qu’il avait eu de guider ses mains autour de son cou, d’encourager ses doigts fins et tremblants à s’accrocher à ses épaules comme à une bouée, dans une ultime tentative de survivre au frémissement que ses mains sur sa taille lui arrachaient. Instinctivement, son dos s’était creusé, rompant bien malgré elle le peu de distance qu’il restait entre eux. Ce n’était qu’un câlin… il avait toujours été tactile, Jack, elle ne devrait plus se surprendre… si? Le problème, avec les accolades, c’est qu’elle en voulait toujours plus, et ça ne datait pas d’hier… Ses bras s’étaient serrés, pour l’immobiliser, pour le posséder, comme si elle redoutait qu’en une fraction de seconde, il ne change d’avis, il ne lui échappe, elle avait trop longtemps cohabité avec le vide de sa présence, il était hors de question qu’elle le perde à nouveau. Elle préférait de lui enfouir au plus profond d’elle ses envies, si ça pouvait lui assurer qu’il ne s’esquive plus jamais… Elle n’avait pas envie de revenir à cette époque où il n’était qu’un songe omniprésent, une chimère qu’elle cherchait partout.
… Mais d’un autre côté… Lucy n’était pas spécialement têtue comme personne, de la volonté, elle en avait à peine, il suffisait de voir ses échecs récurrents contre la bouteille… Alors devant Jack… Ce ton chantant qu’il avait eu pour se foutre de sa gueule, sa conscience le copiait désormais en la narguant, en lui susurrant ce qu’elle savait déjà … que ça ne serait pas la première fois, que ça n’aurait pas grand conséquence, qu’il ne s’en souviendrait presque pas…qu’il serait probablement reconnaissant… Pourtant, la crainte viscérale de le blesser, de lui infliger le coup fatal, de le perdre, était trop réelle pour qu’elle ne s’accorde cette faiblesse. Non, elle ne ferait pas le premier pas, elle ne l’encourageait pas, elle ne serait pas celle qu’il blâmerait pour cette aparté! D’autant plus que la blessure encore récente de son rejet la torturait toujours, comme une brûlure, le picotement douloureux ne la quittait jamais. Alors elle s’était contentée de le dévisager de ses perles océaniques, en marmonnant une fois de plus ce qu’ils savaient déjà : c’était une idée de merde! Le problème des pourparlers avec un homme ivre, c’est qu’il n’en fait qu’à sa tête, pas étonnant que les pirates n’aient pas été les maîtres de la diplomatie! D’ailleurs, plutôt que de se reculer, de lui donner raison, il avait fallu qu’il soit têtu, ou bête, au choix, et qu’il lui demande une question dont il avait au moins dix fois la réponse : « Pourquoi? » … Pourquoi? Lucy pouvait faire une liste interminable de raisons, de défaites, mais pas une ne lui venait aux lèvres alors qu’elle le dévisageait. « Parce que… »
C’est vrai ça, pourquoi? Ils étaient majeurs, vaccinés, des cavaliers chevronnés dans cette bêtise charnelle… alors pourquoi hein? Sa première pensée fut pour leur amitié recouvrée, c’était tellement facile de blâmer la précarité de leur entente plutôt que de creuser le réel problème… Son attachement trop grand, les constantes remises en question de leur adolescence, ce besoin malsain et incontrôlable de le posséder en exclusivité, de n’en partager aucune parcelle… et la sensation addictive de ses mains, les siennes, avec cette sorte de vénération dont il ponctuait ses gestes… Encore ce-soir, il n’avait pas eu besoin de grand contact pour la priver de son souffle. Bêtement, ses doigts s’étaient mis à torturer sa nuque à lui, alors qu’elle conservait une distance prudente, tentant sans grand succès de stopper une chute déjà bien entamée. « Lucy, t’es chiante. Tais-toi s’il te plait. » cette fois, elle aurait voulu s’énerver, le remettre à sa place, mais la bouche qu’elle avait ouverte pour râler fut instantanément privée de toute volonté lorsque ses lèvres rencontrèrent les siennes. Pour son procès, elle dira n’avoir été qu’une victime dans cette connerie, ne pas l’avoir repoussé par panique et, franchement, dans sa mauvaise foi, elle pourrait même clamer que lui rendre son baiser, c’était un accident. Les faits étaient pourtant les suivants : elle s’était contenté quoi, dix secondes, d’un baiser maladroit, presque chaste, avant que ses doigts ne se serrent sur le nuque du bridé et qu’elle l’attirer contre elle en un soupire, approfondissant l’échange.
… Qu’on la pardonne, il venait de les lui ouvrir, les portes du paradis. Son esprit tourmenté s’était tut au simple contact de ses lèvres, et comme si elle était au bord de l’asphyxie, elle en redemandant plus, narguant sa langue de la sienne, comme pour lui faire payer son précédent affront. Lentement, sa main s’était permis un tourisme sur son épaule, sur son bras, avant de se poser sur son torse et de s’agripper à sa chemise, alors qu’il la soulevait, ses jambes fines se nouant autour de sa taille, sa peau brûlante sous la main qui s’en prenait à son dos. Pour l’encourager – ou protester, elle étouffa un soupire appréciateur contre ses lèvres, attaquant les boutons de cette maudite chemise. Il l’avait depuis déjà trop longtemps…. Plus que n’importe quelle bouteille, il était addictif, une béquille dont elle ne voulait pas se passer… Ça avait toujours été comme ça… il était …. Spécial. Lorsqu’ils avaient cédés la première fois, des années plus tôt, il y avait déjà longtemps qu’elle avait perdu son droit à la robe blanche de pureté, elle avait plusieurs connards à son tableau de chasse, plusieurs expériences for peu glorieuses à son palmarès…. Et pourtant, avec lui c’était… différent. Les autres, elle se foutait de leur tête, de leur envies, elle se contenait de tuer un peu de temps et de prendre la fuite aussi vite que possible, comme si elle redoutait d’attraper de l’attachement… Jack… Elle aurait pu décrire le moindre de ses gestes, décrypter ses mouvements, ses frémissements, et des années plus tard, c’est son visage qu’elle cherchait partout, ses iris chocolatés qu’elle imaginait chez d’autres… Ça n’avait pas changé. Il n’avait eu besoin que d’un baisé bourré pour qu’elle voit ses réticences s’évaporer.
Sans lui demander la permission, elle s’était afférée à défaire sa chemise, ne s’immobilisant qu’une seconde lorsqu’il rompu l’échange, la laissant haletante, le visage écarlate, pour lui parler de médicaments? « J’ai oublié de prendre ma pilule… » Pétrifiée, réalisant enfin l’étendue de sa bêtise, Lucy avait haussé un sourcil, totalement dans les vapes, et incapable de faire du sens. Il avait des médicaments? Est-ce que ça risquait de le tuer? Elle tenta quand même d’être l’adulte responsable en demandant. « … C’est grave? T-tu veux qu’on ait les cherch-------aaaaah. Euh… Chercher ? » Maudites lèvres sur sa peau! Elle essayait d’être responsable, mais ses mises en garde sonnaient d’avantage comme un soupire brûlant? Merde! La petite brune laissés ses mains immobiles posées sur le torse de son captif, ses jambes toujours nouées autour de sa taille, en proie à un gros dilemme moral. « Jack… » … Lucy, t’aurais plus de chances si ta voix sonnait moins comme un gémissement scandaleux… Hey! On aimerait bien vous y voir, ne pas le supplier de continuer demandait toute sa détermination! « P*tin Jack… Attends. » Lentement, elle avait attrapé son minois entre ses mains, le repoussant un peu pour le fixer de ses perles bleues, ses doigts caressant distraitement son visage, alors qu’elle chassait un instant son masque d’indifférence pour demander, comme une gamine effrayée, pour oser verbaliser la crainte qui ne la quittait jamais. « J’le sais que t’es un bon coup … mais je… enfin … Tu voudras encore de moi… après? » … parce qu’elle tenait à lui, un peu, beaucoup… peut-être même parce que cette question sans réponse, la raison pour laquelle ils ne devraient pas faire ça… ce « pourquoi » demandé plus tôt…. Elle avait beau le refouler, le nier, au fond d’elle-même, le « parce que » était on ne peut plus clair. Lucy était incurablement amoureuse de Jack.
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 11:50
Ce profond sentiment de rancune qu'il éludait tant bien que mal, cette impression de ne plus pouvoir lui faire confiance qui partait de son estomac pour remonter jusqu'à ses neurones, étaient-ils légitimes ? Aucunement. Mais l'asiatique était trop saoul pour s'en soucier, pour prendre le temps d'y réfléchir.
Tout les sujets sérieux s'étaient envolés lorsqu'il avait agrippé l'arrière de ses cuisses. Sauf peut-être celui de la contraception, qui lui était tombé dessus comme une illumination, qu'il avait choisi d'illustrer via son personnage préféré du monde de Nemo.
« … C’est grave? T-tu veux qu’on ait les cherch-------aaaaah. Euh… Chercher ? »
« Nan, ça ira. » Le visage toujours caché dans le cou de Lucy, le mouvement ascendant vers la naissance de sa mâchoire et ses légers baisers n'étaient interrompus que par ses mots. Jusqu'ici, la discussion restait normale. Ce fut, jusqu'à ce qu'il décide de développer. « Je suis un hippocampe, faut que je me protège. »
Le train de pensée de l'étudiant était on ne peut plus logique, dans sa tête du moins. Il savait pertinemment qu'il avait un peu bu, qu'il n'était pas au top de sa forme. Pourtant, chaque mot qu'il prononçait, chaque phrase était assurée, probablement plus que lorsqu'il était sobre. Et l'exaspération de son amie lui tordait le palpitant autant que lorsque ses mots étaient encore assez hésitants, son bégaiement assez prononcé pour qu'on ne l'écoute jamais jusqu'à la fin de ses phrases. Alors il restait, les yeux fermés contre son cou, à l'abri d'un visage dont les expressions lui faisaient du mal, presque autant que le néon de la salle de bain qui rebondissait directement sur ses pupilles. N'avait-elle pas, elle aussi, regardé le Monde de Nemo dans l'avion ? Allait-il vraiment devoir lui faire le pitch complet sur la reproduction des chevaux des mers ?
« C'est les mâles qui ont les petits, et quand ils accouchent ça fait genre... » Comédien né, Jack avait laissé un court instant de silence avant de renchaîner, aussi dramatique qu'il le pouvait. « plouf ! 3 000 bébés à nourrir ! » Mieux que n'importe quel docu de l'AeroMexico, assez bien pour que le jeune homme ne puisse se retenir de rire. Ce dernier s'était bien vite volatilisé, laissant place à une voix beaucoup plus calme et sérieuse. « J'ai pas envie de perdre mes abdos juste pour des bébés hippocampes. Alors je prends une pilule contraceptive. Parce que les hippocampes, c'est des catins. Et moi aussi. » Discrètement, il posa une main sur son ventre, trouvant à sa grande surprise sa chemise détachée. Un quart de seconde, il essaya de retrouver l'instant où il avait entreprit de l'enlever, mais abandonna rapidement. Il ferait mieux de chercher ses abdos, du bout des doigts. Le garçon semblait y croire, et probablement qu'en les triturant un peu plus longtemps, ils finiraient par apparaître aux yeux de tous - surtout de Lucy.
« Même que les pieuvres ça a que sept tentacules, le huiti- ... 미안해. »
Vrai silence, ce coup-ci. Enfin, il se rendait compte qu'il parlait peut-être un peu trop. Juste un peu, et il avait aussitôt murmuré une excuse dans sa langue natale à l'oreille de la brune. Pour quelqu'un qui économisait toujours ses mots, d'autant plus en coréen, l'alcool avait souvent eut pour effet de lui délier la langue et de lui faire confondre des mots qui avaient vu le jour à des milliers de kilomètres l'un de l'autre.
« Jack... »
Pour toute réponse, ce dernier avait poussé un long soupir, presque aussi rauque que frustré. Avec une main qui se glissait silencieusement sous le t-shirt Pink Floyd, il aurait adoré pouvoir s'arrêter de lui-même. Ne pas subir ainsi cet élan tactile, ce besoin de la sentir encore un peu plus proche.
« Putain Jack... Attends. »
Une moue déçue se dessina sur son visage dès qu'il ne ressentit plus la chaleur d'une peau encore trop blanche à son goût. Ses yeux se baladèrent un peu partout dans la pièce, évitant inconsciemment de croiser ceux de Lucy.
« J’le sais que t’es un bon coup … mais je… enfin … Tu voudras encore de moi… après?. »
Le principal intéressé releva le regard vers les deux iris qui le fixaient. Presque transparents, mais pas assez pour quelqu'un d'aussi torché que lui. Si le coréen sentait que quelque chose n'allait pas, il lui était impossible de savoir quoi. La gravité de ses mots lui échappait totalement, tant et si bien, qu'il cru à une blague.
Jack ne put alors retenir un fou rire, redoublant d'intensité lorsqu'il posa de nouveau les yeux sur le visage fermé, autant que les fenêtres d'une prison, de la brune. Son éclat de rire dura, peut-être un peu trop longtemps, puisque le regard de Lucy avait changé, indéchiffrable. Un instant, il regretta un par un tout les verres qu'il s'était enfilés et qui l'empêchaient de saisir l'essence même du problème qu'elle tentait de soulever. Non, à la place, il s'était vexé. Profondément, comme un enfant qui se serait fait gronder pour une bêtise qui n'était pas la sienne.
« T'es sérieuse ? »
L'air qui revenait dans ses poumons après ces instants de respiration chaotique le tiraillait, comme un poids qui appuyait sur son diaphragme. Il aurait mieux fait de se taire, il le savait. Ce dont il était également sûr, c'était que chaque écart de conduite, chaque petite pique qu'il lançait - volontairement ou pas - à Ms. Wolfe serait renvoyé sans aucune pitié. De nouveau, il s'était emparé de ses poignets pour les passer autour de son cou. Sa voix se fit plus ferme, mais il n'arrivait tout simplement pas à être complètement sérieux.
« Accroche-toi. »
Sans trop de difficultés, Lucy étant fort heureusement un petit gabarit, le pianiste l'avait soulevée pour la porter. Aussi loin qu'il pourrait la porter, il l'aurait portée. Certainement jusqu'à ce que ses bras tombent. Mais ce soir, c'était direction sa chambre. Trop fier pour se l'avouer, il préférait briser ce silence déjà bien court.
« C'est toi qui est partie dès que tu as pu. En plus, t'es jamais revenue. »
- 18+:
- Dans sa bêtise de fin de soirée, Jack oubliait la sobriété de son amie. De son euphorie alcoolisée, il ne resterait que des mots, comme des poignards. Lui, ne cherchait qu'à exprimer un mal-être certain. Pourquoi sonnait-il si accusateur ? Sans attendre de réponse, et comme pour couper court à toute discussion fâcheuse, il avait balancé Lucy sur son lit avec une assurance étonnante.
A son tour, il s'était étalé sur le matelas avec un soupir d'aise. Quelques secondes de répits et il se hissait au dessus de la petite brune, un sourire carnassier aux lèvres.
« C'est vrai ? » Encore fixé sur ce précédent compliment passé inaperçue, qu'il n'était pas certain d'avoir bien compris, Jack y voyait une parfaite distraction. De sa main droite, il avait entamé de relever ce foutu t-shirt bien trop grand pour elle, juste assez pour la déstabiliser un peu plus. « que je suis un bon coup ? »
L'accumulation du voyage en avion, de la soirée et de nombreuses molécules toxiques avait eut raison de ses terminaisons nerveuses, de son équilibre. Si ce n'était pour la chaleur de la peau de nue Lucy contre la sienne comme dernière liaison avec la réalité sensible, il se serait probablement écroulé sous la couette pour ne se réveiller qu'une dizaine d'heures plus tard. Seule la sensibilité de ses mains lui servait de confirmation, d'assurance de ne pas être en train de se décomposer au bord de la plage, en plein coma éthylique.
Il n'avait pas attendu de réponse pour se permettre une nouvelle excursion dans son cou. Mélangeant cette fois-ci aux baisers de légers soupirs satisfaits, il ne tarda pas à descendre plus bas, vers un point de non-retour. Vers le bout de poitrine qu'il avait osé dévoiler, qu'il embrassait comme s'il le découvrait, jusqu'au bas de son ventre. Un regard furtif lancé vers Lucy, en quête d'approbation alors que ses doigts, trop curieux pour leur propre bien, caressaient l'intérieur de l'une de ses cuisses. Parfois, il jouait avec le tissu de son sous-vêtement, en titillait les coutures, ne réalisant toujours pas qu'il s'agissait du dernier rempart entre lui, Lucy, et sa connerie monumentale.
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 11:57
Admin
Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
À l’époque, elle était tellement certaine d’être indestructible, inatteignable, qu’elle avait oublié de se méfier de Jack, qu’elle n’avait pas su reconnaitre le danger imminent qu’il représentait, encore à ce jour, la simple sensation de ses lèvres contre les siennes, de ses mains sur sa peau suffisaient à lui couper le souffle et à troubler son battant plus que de raison, la cacophonie de ses battements archaïques lui interdisant toute possibilité de réflexion. Avec lui, c’était différent, ça l’avait toujours été, plutôt que de se sentir disparaitre, de se déconnecter de ses sens l’espace d’une étreinte, elle se sentait cruellement présente, définitivement consciente, la moindre sensation décuplée au point de rendre addictif un simple soupire contre sa peau. Incertains, ses doigts s’étaient agrippés à sa nuque, avant de se perdre un instant dans ses cheveux de jais, comme pour l’emprisonner d’avantage contre elle alors que sa respiration devenait laborieuse et qu’elle pouvait sentir ses neurones déconnecter ne serait-ce qu’en sentait ses mains se presser sur ses cuisses, elle aurait vendu son âme pour qu’il serre plus fort, au point de lui faire mal, au point de s’accrocher si brutalement qu’il ne pourrait plus jamais la lâcher.
La portion songée de sa cervelle, ou du moins ce qu’il en restait, savait très bien qu’elle devrait le repousser, lui gueuler dessus, tout sauf briser un peu plus leur semblant d’entente, n’était-ce pas la chose saine à faire, lui avouer en agissements, qu’il valait plus que ça à ces yeux, plus qu’une baise torride guidée par un poison alcoolisé ? Le trémolo hésitant dans sa voix, la tentative minable de le retenir, de l’arrêter, de mettre fin à ce cirque qui les briseraient un peu plus tous les deux, au moins, elle savait que c’était mal, que c’était con… Le souci, c’est que son enveloppe charnelle semblait déterminée à utiliser son véto contre son jugement ici. Espérant un instant faire diversion en parlant de ses médicaments, de trouver une excuse de le ramener à sa chambre et de l’y laisser, Lucy ne s’était définitivement pas préparée à ça. « Nan, ça ira. » Le souffle coincé, le cœur frénétiquement irréguliers, elle s’était figée en le sentant enfouir son minois dans son cou, la torturer de baisers aussi léger que des papillons…. Et lui faire un cours 101 sur la reproduction des espèces marines. « Je suis un hippocampe, faut que je me protège. » Lucy avait haussé un sourcil, un rire surpris lui échappant, soulevant son buste de façon frénétique alors qu’elle pouffait un peu plus, totalement prise de cours par Jack Cousteau ici présent. C’était à se demander pourquoi il n’était plus puceau, si c’était ça son approche! « C'est les mâles qui ont les petits, et quand ils accouchent ça fait genre... plouf ! 3 000 bébés à nourrir ! J'ai pas envie de perdre mes abdos juste pour des bébés hippocampes. Alors je prends une pilule contraceptive. Parce que les hippocampes, c'est des catins. Et moi aussi. »
« Une catin? » Une simple bêtise, une simple moquerie, qui pourtant avait retourné son estomac d’une drôle de jalousie. Elle ne voulait pas savoir qui il s’était envoyé, en fait, elle préférait l’ignorer, parce que ça ferait trop mal en vrai, de l’apprendre officiellement qu’il se tapait l’état en entier alors que bêtement, sans raison logique, elle lui était fidèle. C’est un secret qu’elle emporterait dans la tombe, que depuis leur toute première écartée, sans jamais avoir été ensemble une seconde… elle lui avait tout naturellement accordé une exclusivité inavouée. Lucy allait le questionner à nouveau, mais ses iris clairs s’étaient figés sur sa peau dévoilée, elle devait se faire violence pour ne pas y poser ses doigts. Ses lèvres s’étaient pincées alors qu’elle le dévisageait, un instant déconcentrée par les abdos imaginaires qu’il cherchait. « Même que les pieuvres ça a que sept tentacules, le huiti- ... 미안해. » … Il était vraiment pas croyable. Pouffant de rire un instant, elle avait un minimum retrouvé sa matière grise. Enfin… assez pour le repousser un peu, prendre son courage à deux mains et………… de faire totalement ridiculiser.
Il s’était mis à rire, pourquoi diable s’était-il mis à rire? Les mains qui emprisonnaient son minois s’étaient faites moins certaines, ses doigts tremblaient alors elle l’avait libéré, le coup de poignard bien senti dans sa pompe à sang douloureusement tordu sous l’impact. Ses iris bleutés s’étaient voilés sans qu’elle ose le regarder, et elle avait pincé les lèvres, retenant malgré elle un sanglot. Le rage, la rancune, et l’humiliation certaine lui avaient fait l’effet d’une douche froide, elle ne bougeait plus, elle ne respirait plus, et si elle avait pu disparaitre de cette maudite salle de bain, lui échapper, elle l’aurait fait. Maladroitement, comme une vraie conne, elle lui avait tendu son cœur meurtris, une seconde, et voilà qu’il le piétinait à pieds joints sans même s’en rendre compte. « T'es sérieuse ? » cette fois, elle l’avait fusillé du regard, l’envie d’arracher son maudit sourire d’ivrogne de plus en plus grande. « Tais-toi. » comme une poupée de chiffon, elle l’avait laissé la soulever, la porter, la douleur cuisante dans son poitrail ne faisant que s’accentuer alors qu’elle enfouissait son minois contre son épaule, resserrant son étreinte. « Accroche-toi. » C’était si improbable, que peut-être, elle ne voulait pas tout foutre en l’air entre eux?
Il y avait que de choses qu’elle aurait aimé dire, tant d’excuses qu’elle lui devait pourtant, encore une fois, elle se prit une nouvelle attaque, une nouvelle accusation, au moment même où son dos heurtait le matelas. « C'est toi qui est partie dès que tu as pu. En plus, t'es jamais revenue. » les lèvres fines de la petite brune s’étaient pressées en une ligne sévère, la colère bouillonnant en elle de seconde en seconde. Sa voix n’était qu’un souffle, alors qu’elle lui renvoyait la balle dans une puérile tentative de ne pas être la seule blessée. C’était con, il était défoncé, il ne se souviendrait de rien à l’aurore… « Si. Je suis revenue. Quatre mois plus tard, je suis revenue. » Un week-end, après s’être établie à NYC, elle s’était tapé le trajet sur le pouce, avait passé des heures à endurer les remarques salaces du camionneur qui l’avait embarqué, s’était coltiné des remontrances maternelles énormes au retour… mais elle y était retournée, pour lui, pour le revoir, pour lui expliquer….et elle s’était buté à son père inutile et sa volatilisation de la surface de la terre. Lucy avait secoué la tête, soupirant en tentant un ton plus doux, mais toujours accusateur, la douleur encore trop fraiche. « Et t’y étais plus. T’es parti sans laisser d’adresse, sans me le dire. Tu m’as laissé toute seule. » Toute seule. Il l’avait laissé avec ce vide cuisant, cette pompe à sang atrophiée et ce besoin incompréhensible de l’avoir à ses côtés.
- 18+:
- … Alors la bêtise qu’ils étaient sur le point de faire devrait s’arrêter, elle devrait trouver la force de le repousser, de lui expliquer, elle tenait trop à lui pour tout bousiller. Malheureusement pour elle, Lucy l’avait toujours trouvé irrésistible, aussi brisée que fut sa pompe à sang à cet instant précis, la simple vision de sa silhouette au-dessus d’elle, de cette façon qu’il avait de l’observer de cet air de prédateur, de lui faire croire un simple instant…que quelqu’un voulait d’elle, que lui, voulait d’elle, suffit à dissiper une fraction de seconde la douleur cuisante de ses remarques précédentes. Qu’importe si c’était juste ce soir… qu’importe si c’était une seule fois, elle en avait besoin, de ce néant, de cette béatitude qu’elle ne retrouvait que dans ses bras, parce que pour une fois, une seule, c’était réellement les mains de Jack qui parcouraient sa peau, elle n’avait pas besoin de fermer les yeux et d’imaginer… il était là, la sensation était bien réelle, la trainée de frissons qu’il lui arrachait aussi. Son pauvre cœur avait redoublé sa cadence alors que ses joues prenaient une teinte écarlate en sentant son T-Shirt dérobé être soulevé, sa respiration s’était coincée et elle était tiraillée entre sa raison et ce besoin omniprésent de l’attirer contre elle. « C'est vrai ? … que je suis un bon coup ? » Elle s’était figée, pétrifiée, pensait-il n’être que cela pour elle? « … Jack… »
Lucy avait d’abord gardé un silence buté, il y avait tant de chose qu’elle aurait aimé lui dire, lui hurler, mais comme toujours, elle était un échec en communication et une néophyte en sentiments…. Et puis, comment diable devait-elle penser de manière raisonnable alors qu’il réduisant en cendre les derniers vestiges de sa volonté ! Le fourbe! Elle voulait être honorable et voilà qu’il la réduisant à des besoins immédiats avec ses lèvres sur la peau brûlante de sa gorge qui lui arrachèrent un soupire appréciateur... S’il s’était contenté de cela, elle aurait pu recouvrer ses esprits, hélas, il se prenait pour un capitaine de navire en quête du nouveau monde, ses baisers ayant décidés de narguer le prix de consolation qui lui servait de buste. Cabrant son dos bien malgré elle en retenant un nouveau soupire, elle fut une fois de plus tentée de s’abandonner au moment. De céder à ses mains qu’elle avait imaginées encore et encore, tracer sa peau. Cette fois, c’était bien réel, c’était lui… et elle aurait tout donné pour qu’il ne s’arrête pas.
Bonne joueuse, et par un automatisme percutant, ses doigts s’étaient permis une excursion sur ses bras, lentement, avec une certaine vénération, comme si elle tenait de mémoriser la moindre parcelle de peau, de s’imprégner de lui, de ce corps qui lui avait terriblement manqué, de cette enveloppe qu’elle connaissait par cœur. Son explication s’était permise une ascension jusqu’à ses épaules pour se saisir de cette maudite chemise avant de refaire le chemin inverse dans une tentative experte de lui retirer. Lentement, ses doigts avaient repris leur exploration sur sa peau, comme si elle devait en marquer chaque millimètre, se pressant avec envie sur ses épaules alors qu’il prenait son ventre blême d’assaut. Elle aurait pu perdre entièrement la tête, à sentir ses mains maladroites narguer le peu de tissus qu’il lui restait comme armure contre sa bêtise, à endurer l’incendie qu’il traçait sur sa peau immaculée de ses baisers… mais il avait croisé son regard et la panique s’était emparée d’elle. Qu’elle connerie était-elle sur le point de commettre? Ses doigts s’étaient immobilisés sur sa nuque et elle l’avait attiré contre elle, sa main droite emprisonnant son minois alors qu’elle le fixait, cruellement sérieuse. « Attends. Écoutes moi deux secondes. » maintenant qu’elle avait exigé son attention, ça lui semblait être une tâche colossale. Sa main gauche s’était permise de résumer ses caresses sur son dos, comme si elle espérait l’apaiser des conneries qui franchiraient ses lèvres. Ses iris bleutés rivés aux siens, elle tenta, en espérant que son esprit brumeux saisirait… « Je ne veux pas que tu sois que mon plan cul … » elle n’avait jamais vraiment voulu ça, pas une seconde, si elle était franche avec elle-même. Lucy avait soupiré, franchement pas douée pour ça, ses iris s’étaient perdus sur son torse, tout sauf son visage alors qu’elle soupirait, d’une voix tordue. « … j’tiens tellement à toi Jack… j’veux pas tout foutre en l’air je…. » et puis au diable, il aurait tout oublié demain. Dans une tentative désespérée de s’éviter un rejet cuisant, sa main avait lentement glissé de sa joue à son torse en une longue et urgente caresse, avant de se presser sur sa cuisse. Elle s’était redressée un instant, ses lèvres si près des siennes alors qu’elle soufflait d’une voix étouffée, presque honteuse de sa propre faiblesse, ou de la seule bribe de langue étrangère qu’elle avait appris, des années plus tôt, avant que tout parte en éclats… avant qu’elle n’ait jamais la chance de la prononcer. « 사랑해 »
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 11:57
- 18+:
- « Une catin? »
« Oui, une catin. Ça veut dire que j'aime trop les gens. » Son grand sourire était bien trop innocent, vu les circonstances dans lesquelles ils se trouvaient. Son rire aussi, fut innocent. S'il pouvait lire la peine qu'il avait faite à Lucy sans difficulté sur ses traits affaissés, il ne saisissait pas ce qu'il avait fait de travers. Que, peut-être que oui, elle avait été complètement sérieuse. C'est ce que « Tais-toi. » acide qu'elle avait lancé laissait à penser. Pourtant, s'il pensait se faire envoyer royalement chier en la prenant dans ses bras, il n'en fut rien. Le temps qu'il l'avait portée, ses mains avaient été douces, rassurantes. Évidemment qu'il cherchait à se faire pardonner, c'était ce qu'il voulait depuis quatre ans.
« Si. Je suis revenue. Quatre mois plus tard, je suis revenue. » Le coréen s'immobilisa, sans chercher à assimiler cette information, à comprendre ce qu'elle signifiait réellement. Non, la seule chose qu'il voyait, c'était l'engueulade qui menaçait d'arriver entre les deux jeunes adultes, tout deux trop fatigués pour discuter calmement. Il l'esquiva sans diplomatie.
« Lucy, putain. » Il lui avait dit, pourtant. Qu'il avait été mis à la porte de chez lui par son père, sans aucun remords de ce dernier.
« Et t’y étais plus. T’es parti sans laisser d’adresse, sans me le dire. Tu m’as laissé toute seule. »
« Comment veux-tu que je te laisse une adresse alors que j'étais à la rue ? » Avait-elle la moindre idée de ce qu'il arrivait, aux jeunes hommes comme lui, dans les rues nocturnes de Los Angeles ? De ce que ces vieux types lui demandaient de faire, contre quelques billets ? N'en ayant jamais parlé à qui que ce soit, qu'elle soit au courant eut été un miracle. Dans tous les cas trop saoul pour lui en tenir rigueur, il avait détaillé ses yeux bleus quelques instants. Puis, comme un oiseau de chasse, il avait fendu le peu distance qu'il restait entre eux. Rapide, redoutable, il ne lui avait laissé d'autre choix que de se taire. L'embrasser était, de tout ce qu'elle pouvait faire avec ses lèvres pincées, l'erreur la plus indolore. La torture la plus élégante, la plus délicate. Le laisser se tromper, faire cette erreur à deux, ça avait un goût sucré, amer. Exactement le même que le mojito qu'il avait descendu avant qu'elle ne le rejoigne, le poison de sa dernière clope en plus. Cette embrassade était bordélique, pressée, comme son bassin qui trouvait de lui-même sa place entre ses cuisses immaculées. Le mouvement lent de son corps contre celui de Lucy, leurs peaux nues et leurs poitrines aimantées déstabilisaient complètement le jeune homme alors qu'ils se jaugeaient, luttaient pour faire de ce baiser le début de quelque chose de nouveau. Une relation cachée, une nuit fantasmée depuis des mois, peu importe. Quelque chose d'autre que cette étape charnière insupportable, étouffante.
La sensation d'étroitesse de son jean était probablement aussi douloureuse que les tentatives ratées de Lucy de lui résister. Il n'était qu'un homme, après tout, et un bien triste spécimen. L'un des plus faibles de sa meute. Il avait suffit que leurs langues se touchent, d'une caresse dans ses cheveux un brin trop longs, pour que son corps ne réagisse, encouragé par l'alcool. Ses mains sur les hanches de la petite bune s'étaient imposées, laissant derrière elles de douces marques rougeâtres, se faufilaient à l'arrière de ses cuisses pour l'encourager à passer l'une de ses jambes autour de sa taille. En rompant le baiser, non pas sans un grognement rauque et frustré, il s'était même permit de remonter jusqu'à la fesse concernée. Il jouait. Avec le rythme de ses baisers qui teintaient de rouge le cou de Lucy, avec le tempo des mouvements subtils, mais parfaitement équivoque de leurs bassins. Il se jouait d'elle, s'amusait de la musicalité de ses soupirs. Alors, aussi furtif qu'il pouvait l'être avec ses grammes d'alcool dans le sang, Jack était venu déboutonner son jean - ne serait-ce que pour son propre confort.
« ... Jack... »
Il n'avait répondu que par un soupir ronronnant, légèrement surpris par son initiative de le débarrasser de sa chemise. Les caresses de ses mains expertes n'en troublèrent qu'un peu plus le brun, dont les soupirs satisfaits venaient se réfugier dans le creux de son cou encore malmené par les lèvres de l'asiatique. Dangereusement, son visage se rapprochait de ses dessous, assez pour qu'elle ne l'arrête en urgence, le faisant au passage sursauter. Sans protester, il se rapprocha, exactement comme Lucy le lui demandait. Il tenta de se laisser tomber dans ses bras, mais son visage fermement tenu, il n'était plus vraiment libre de ses mouvements.
« Attends. Écoutes moi deux secondes. » Il hocha la tête, prêt à l'écouter aussi longtemps qu'il arriverait à se concentrer sur sa voix. Ses yeux bleus, il les aimait tant ... et son esprit brumeux divagua, jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole.
« Je ne veux pas que tu sois que mon plan cul ... j’tiens tellement à toi Jack… j’veux pas tout foutre en l’air je…. »
Il clignotait des yeux, comme pour ne pas perdre sa concentration. L'aveux n'avait pas encore rencontré ses neurones, et sa réaction se faisait attendre. Jusqu'à ce qu'elle ne balance ces quelques syllabes qui résonnèrent dans son ventre.
« 사랑해 »
D'une étrange lucidité dans le regard, Jack l'avait fixée. Il était sous le choc. Souriant, mais sous le choc. Le silence suivant fut lourd, autant que la claque qu'il venait de se prendre. Les yeux écarquillés, il le brisa innocemment, sa voix se faisait suppliante. Avait-il vraiment bien compris ?
« Dis-le encore une fois. » qu'il avait réclamé, ne comprenant pas la difficulté que cette phrase avait été pour Lucy. Jamais il n'avait su que l'accent qu'elle avait en tentant de parler coréen lui était vital. Ou qu'elle lui avait manqué à ce point.
Il avait alors attendu qu'elle s'exécute, un sourire béat gradissant à chacune de ses syllabes. Le visage de la brune maintenant coincé entre ses deux deux paumes, le buste posé sur celui de Lucy, il se retrouvait pourtant en position de faiblesse. D'un index délicat, il caressa sa lèvre inférieure encore en mouvement.
« Dis-le moi tout les jours, Lucy. S'il te plaît. » Avant de lui laisser le temps de se répéter une troisième fois, il l'avait encore embrassée. Cette fois-ci, ce fut avec un drôle de sentiment qui appuyait sur sa cage thoracique pendant qu la main de la jeune femme sur son jean lui arrachait un soupir satisfait. Enfin, elle cédait. Et lui aussi, mais à autre chose. Ses sentiments, cette fougue de leur adolescence faisaient leur retour progressif dans son esprit, ses gestes. Jack ne tentait plus de dissimuler son attachement à Lucy, encore moins la main qui, à travers le tissu de son sous-vêtement, entamait une caresse interdite de l'intimité de la britannique. Il était aussi amoureux qu'elle, l'alcool l'empêchait de le nier. Elle était addictive, il était trop tard.
Nul doute qu'il aurait eut une réaction diamétralement opposée, s'il eut été sobre. Nul doute, qu'une fois bourré dans ses bras, il s'était persuadé de pouvoir rester dans cette chambre d'hôtel pour le reste de sa vie. Que jamais, il ne désaoulerait, et que Lucy voudrait toujours de lui.
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 12:02
Admin
Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
- 18+:
- Dans sa courte et misérable vie, la jeune Wolfe avait, à plusieurs reprises, eu à tolérer l’effet paralysant d’une panique incontrôlable, combien de soirs avait-elle passée, recroquevillée dans sa chambre, les mains sur les oreilles dans un espoir de faire taire les hurlements de son père et les pleurs de sa mère dont l’intensité décroissait à chaque coup encaissés. Ces soirs-là, elle avait flirté de près avec la peur, et aussi terrorisée fut-elle, elle s’était consolée en se jurant que jamais plus, elle n’endurerait pareille angoisse, plus jamais, cet effrois ne lui tordrait les tripes de cette façon, au point de lui faire oublier comment respirer… Pourtant, pas une seule de ces nuits d’insomnie ne rivalisait avec la sensation glaciale qui coulait dans ses veines alors que ses lèvres laissaient échapper un aveux qu’elle aurait mieux fait d’enterrer à jamais. Ils étaient trop brisés tous les deux, trop tordus pour qu’il y ait la moindre possibilité d’Happy Ending ou même, de relation saine, elle le savait pourtant, que replonger dans leur malsaine et ambiguë relation d’adolescence était la pire idée du monde… N’avaient-ils pas eu la chance, des centaines de fois, d’être plus que cet amas de chaire brisé, cette histoire sans lendemain, ses menteurs déterminés à refouler le moindre sentiment…. Jack en avait pourtant eu, des relations stables, et inlassablement, irrémédiablement, toujours avec d’autres. C’était pourtant clair non… elle ne serait jamais plus que ce coup facile à ces yeux…. Et pourtant, pour une fois, juste une fois, une fraction de seconde tout au plus, elle ne pouvait que céder à ce besoin, ce fantasme omniprésent… de croire qu’il voulait d’elle. Même si c’était un mensonge.
Ça lui avait échappé, dans un coréen incertain, d’une voix étouffée, chancelante, des syllabes gravées sur sa pompe à sang aussi certainement que le prénom du bridé devant elle, ses iris bleutés rivés sur les siens, alors qu’elle était submergée par une nouvelle vague de panique devant le silence cuisant. Délicatement, comme si elle redoutait de le briser au moindre mouvement, sa main scrupuleusement posée sur sa joue s’était fait plus délicate, frémissante, comme si elle redoutait qu’il ne s’évapore maintenant qu’elle avait mis son cœur à nu. Le rythme infernal de son battant en était presque douloureux, martelant ses tympans d’une symphonie pour laquelle elle n’était pas préparée, son attention irrémédiablement portée sur le visage de son vis-à-vis. Venait-il de sourire? Ses propres lèvres s’étaient étirées, timidement, alors que son souffle lui était une fois de plus dérobé devant sa demande. « Dis-le encore une fois. », cette fois, ses yeux s’étaient fait brillants, son sourire joueur, alors qu’elle narguait cet indexe posé sur ses lèvres en soufflant, comme un secret, comme une confession, un nouveau : « 사랑해 ». Elle aurait pu lui dire dix, quinze, cent fois, et ça n’aurait pas suffi à exprimer l’adoration qu’elle avait pour le bridé. « Dis-le moi tout les jours, Lucy. S'il te plaît. » Elle était pourtant déterminée à céder à sa requête d’ivrogne, autant de fois qu’il le faudrait, jusqu’à ce qu’il la fasse taire d’un nouveau baiser.
Lorsque son esprit torturé se repasserait cette soirée en boucle, dans les moindres détails, Lucy trouverait au moins mille et une raisons pour lesquelles elle aurait mieux fait de le repousser, de mettre un frein définitif à cette bêtise, d’anéantir toute micro-chances de bousiller leur amitié encore chancelante de trop d’excuses avortées. Malheureusement pour toute cette bonne volonté, dans le feu du moment, la seule chose sur laquelle sont esprit embué de désir était capable de se concentrer, c’était Jack et ô combien le vice dans lequel elle avait sombré était délicieux. Il était pire qu’une drogue, addictif, dangereux, le goût de ses lèvres, la sensation de sa peau contre la sienne, son odeur, ces maudits yeux bridés qui la faisaient totalement craquer… c’était comme retrouver sans s’y être préparée, ce qu’elle avait passé des années à rechercher désespérément dans d’autres bras… comme respirer à nouveau, après tout ce temps. Il n’y avait que ses mains à lui, qu’elle appréciait réellement sentir parcourir sa peau sans se sentir souillé, il n’y avait que ses lèvres qui pouvaient lui offrir l’absolution et faire taire ses démons.
Il y avait une certaine urgence dans ses gestes, un besoin grandissant de se l’approprier, de redécouvrir sa peau, d’en marquer chaque millimètres, de le faire sien, de céder à cette jalousie possessive qui ne l’avait jamais quitté, elle n’avait jamais eu envie de partager Jack, sans oser de l’avouer, l’intensité de ses sentiments suffisait à la pétrifier. De sa main droite, elle s’était accrochée à sa nuque, l’attirant d’avantage contre elle en soupirant contre ses lèvres, le simple contact de son torse contre sa peau suffisant à faire double la cadence de sa pompe à sang, sans parler de cette nouvelle caresse plus intime, de cette provocation contre le tissus fin de son sous-vêtement qui lui arracha un gémissement on ne peut plus clair, alors qu’elle suppliait, d’une voix cassée par le désir. « T’arrêtes pas. T’arrêtes plus jamais Jack. » Délicatement, ses phalanges se mirent à suivre la courbe de son dos en une longue et pressante caresse, avant de se glisser sous le tissus, effrontément, pour mieux se poser sur sa fesse et s’y presser, le forçant à rapprocher son bassin du sien alors qu’elle écartait un peu plus les cuisses pour l’attirer tout contre elle. Il n’était jamais assez près, elle aurait pu le dévorer pour ne plus jamais le laisser filer, imaginer le perdre, à cet instant précis, était une telle agonie qu’elle préféra noyer cette idée en s’abandonnant à la luxure. Pas trop difficile, mes direz-vous, quand elle retrouvait enfin la personne qu’elle avait imaginé pendant des années, trop idiote pour croire possible des retrouvailles charnelles. Il n’était pas dit qu’elle serait la seule ne position de faiblesse. Ça semblait tellement naturel, tellement facile … son corps ne semblait pas avoir oublié comment s’approprier celui de du coréen et elle se délectait des moindres réactions, son cœur battait à tout rompre.
La petite brune se résigna à se décaler un instant, histoire de respirer, juste un peu, avant que ses lèvres ne s’offre une exploration touristique le long de sa mâchoire qu’elle ponctua de baisers brûlants dans une descente aux enfers. Si elle devait s’immoler de cette faiblesse, soit. Sa main gauche, quant à elle, narguait toujours sa cuisse de caresses soutenues, lui refusant pourtant tout contact direct avec l’intrus dans son pantalon, appréciant un peu trop l’embêter, le faire languir. Contre sa gorge, elle soupira, entre deux baisers, un : « T’es mignon quand tu grognes. Fais le encore… » Demande, bien évidement récompensée d’une main faufilée dans son pantalon et sans une seule once de gêne, pressée sur sa virilité alors qu’elle abandonnait toute possibilité de faire marche arrière. Elle avait ce besoin malsain de se sentir désirée, désirée par lui, de s’assurer qu’il avait autant envie de céder qu’elle, de lui appartenir, un soir, une nuit, juste assez pour oublier qu’il y en avait eu d’autre, qu’elle avait merdé il y a quatre ans… juste assez pour retrouver le seul endroit où elle s’était un jour senti heureuse : dans ses bras. La force de ce besoin, la redoutable brutalité des sentiments qui l’envahissait lui faisait peur, un peu trop même, si bien qu’elle préféra plonger tête première, s’emparer pour une énième fois de ses lèvres, en espérant y étouffer des gémissements, et torturer un peu plus sa victime d’une nouvelle caresse scandaleusement intime, elle voulait tout lui arracher, ses secrets, ses frissons, ses soupirs, possessive, elle en exigeait la garde, parce que plus jamais elle ne comptait le perdre après ce soir. On lui avait enfin ramené la partie manquante de sa pompe à sang.
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 12:04
- 18+:
- « 사랑해 »
Jack n'avait même pas eut besoin de le lui retourner pour que le visage de la petite brune s'illumine et que ses yeux ne pétillent. Dans son ventre, le coréen sentait son estomac se nouer, se dénouer, recommencer inlassablement cette manoeuvre aussi douloureuse que nécessaire. La sensation était puissante, à peine supportable, et pourtant. Plus il regardait Lucy, plus son esprit embrumé commençait à comprendre. Comprendre pour de vrai, accepter ce qu'il avait nié pendant des années, et depuis qu'elle était réapparue, comme par miracle. Quelques instants, l'alcool dans son sang s'évaporait, il prenait conscience de sa chance, de la beauté de la personne en dessous de lui qui lui avait tant manqué. Ce qu'il savait, s'en persuadait d'un instinct inexplicable, c'est qu'il ne devait pas lui répéter bêtement, trop vite. Ce serait inutilement douloureux, pour eux deux. Il voulait le garder pour un moment où ils s'en souviendraient parfaitement, l'un comme l'autre. Alors qu'il suppliait Lucy de continuer de lui murmurer ces quelques syllabes si douces dans une requête inconsciente de ne plus jamais le laisser dans le silence, il s'était emparé de ses lèvres. Logique implacable, aveux ultime du besoin physique de s'approprier la britannique. Ce n'était pas de ce "je t'aime" coréen dont il avait besoin, mais de Lucy. Juste de Lucy. Que ses sentiments soient réciproques, au final il s'en fichait. Il avait fait sans ça tout le long du lycée. Non, la seule chose dont il ne pouvait se passer, c'était de sa présence. Elle pouvait le détester, l'engueuler comme ce fameux soir sur leur canapé, tant qu'elle serait là, Jack serait heureux.
« T’arrêtes pas. T’arrêtes plus jamais Jack. »
Un sourire en coin trancha le visage de ce dernier. Ses yeux, pourtant retombés dans le vague, étaient rieurs. Presque provocateurs, alors qu'il s'amusait des supplications de la jeune femme. Il ne saisissait pas vraiment pourquoi, et comment elle avait cédé à son toucher si rapidement, essayait de l'attirer à lui comme s'ils pouvaient fusionner. Obéissant, il avait pourtant poursuivi ses caresses, ne se doutant absolument pas que lui aussi, était déjà pris aux pièges de ses sentiments. Comme un collier qui se fermait autour de son cou, il ne commencerait à se débattre que lorsqu'il se sentirait étouffer. Il aurait beau le nier autant qu'il le voudrait, le lendemain matin, mais cette aparté était bien plus qu'une poussée d'hormones, qu'un besoin physique. Rien qu'à la façon dont elle prononçait son nom, ou dont son corps à lui réagissait viscéralement à la voix de Lucy, il aurait du s'en douter. Qu'il suffirait que la jeune femme s'occupe de lui, lui dévoile ses sentiments avec une pudeur innée, pour qu'il retombe dans ses bras. Qu'il était encore cet enfant, toujours entiché de son premier amour. S'il commençait enfin à le comprendre, il mettrait une éternité à se l'avouer, à l'admettre à la principale concernée.
À travers le tissus qui semblait fondre contre sa main, les caresses de ses doigts se firent plus intenses, plus frustrantes. Il avait un mal fou à se concentrer sur ce mouvement charnel pendant qu'elle s'amusait à parcourir sa peau diaphane, que le poids de son propre bassin appuyait contre son poignet. Malgré l'alcool qui lui hurlait de foncer, de profiter du peu de temps qu'ils avaient, il s'obstinait à prendre son temps, à profiter de chaque centimètre de peau qu'elle lui offrait.
« depuis quand t'es aussi impatiente ? » qu'il soupira, tiraillé entre le besoin de satisfaire ses pulsions quasiment animales, et l'envie de faire de ce moment un souvenir mémorable, la meilleure des nuits qu'ils avaient passées ensemble.
« T’es mignon quand tu grognes. Fais le encore... »
Par simple esprit de contradiction, il s'était tu, déterminé à jouer avec ses nerfs, à la fatiguer, à l'user comme elle le méritait. Cette conviction ne dura que quelques secondes, à tout casser ? Exactement le temps qu'il avait fallut à Lucy pour glisser une main sous le tissu de son caleçon, faisant voler en éclat l'image de jeune femme innocente qu'elle s'était forgée tout au long de la soirée sur la plage. Elle aussi, savait exactement comment le toucher, ce qui pouvait le rendre complètement fou, ou comment se l'approprier, faire de Jack sa chose. Le baiser qu'elle lui vola ensuite fut également tout, sauf chaste, alors qu'elle entamait un nouveau mouvement au goût sulfureux. Suffocant sous ses propres soupirs, contre les lèvres de la brune, il lui était impossible de se concentrer sur autant de bêtises en même temps. Alors, il s'échappa de cette fièvre insoutenable, trouvant refuge contre la naissance du buste de Lucy. Le geste de cette dernière arracha plus qu'un grognement à son partenaire : le gémissement plaintif qu'il poussa, le visage enfoui dans les replis du tshirt volé, était tout sauf discret. La présence potentielle d'oreilles trop curieuses - dont celle de leur compagne de voyage déjà bien assez curieuse - n'était pas un problème pour Jack, qui se décida enfin à répondre sans tenter de cacher sa frustration. Ses mots s'écoulaient au rythme des caresses de Lucy, sa voix rauque de fumeur étouffait contre le tissu.
« je suis pas mignon... »
Il n'était pas vexé, mais ce compliment était doux-amer. Il ne voulait pas être mignon, non. Il voulait être ce type pour qui elle garderait toujours une place dans son lit. Son amant préféré et son meilleur ami, tout en même temps. Pas ce gamin un peu con, qu'elle gardait de côté juste parce qu'il était "mignon".
Lentement, il s'était redressé, juste assez pour jauger le visage de Lucy. Il voyait des choses que son cerveau n'assimilait pas, à tel point qu'elle aurait pu se dissoudre sous ses yeux sans qu'il ne s'affole. Comment arrivait-elle à le mettre dans un état pareil après tout ce temps, alors qu'ils se connaissaient par coeur ? Alors qu'il fixait ce qui semblait être une paire d'yeux translucides, le pianiste s'était arrangé pour retirer le dernier sous-vêtement de la jeune femme, un air victorieux collé au visage. Ce fut d'un mouvement chancelant qu'il retira en douceur les mains de la britannique de son pantalon, non sans regrets, et entreprit de descendre plus bas, trop bas, écartant au passage l'une de ses cuisses pour se faire un peu de place. Il y déposa un, puis deux baisers et avant de le comprendre, les caresses de ses doigts étaient remplacées par celles de sa langue alors que l'emprise de sa main sur sa cuisse se faisait plus forte et qu'il naviguait vers le centre de tout son intérêt.
Jack ne savait absolument pas combien de temps il avait passé, la tête contre le creux de ses jambes, à lui voler tout les gémissements qu'elle souhaitait bien lui accorder. Ses doigts se baladaient sur ses jambes, remontaient vers l'intimité de la jeune femme jusqu'à ce qu'il sente les chaires de Lucy l'avaler, se tordre autour d'un de ses doigts, puis de deux. Comme spectateur de son propre manège, les réactions pourtant prévisibles du corps de Lucy l'étonnaient autant qu'elles remettaient en question son self-control. Il savait exactement où toucher, quel rythme adopter pour qu'elle le supplie littéralement d'arrêter ce petit jeu au goût sucré de souvenirs adolescents. Le coréen était pianiste, après tout, et ses mains avaient toujours été de parfaites complices à leurs délits charnels. Cependant, alors que le corps de la brune était parcouru de torsions sensiblement incontrôlables, Jack s'imposait de ne pas craquer. De ne pas lui sauter dessus comme ses pulsions lui criaient, de ne pas gâcher par son propre désir les sensations de sa partenaire.
Il avait toujours été comme ça, le Jack. Incapable de prendre son pied si l'autre partie ne le prenait pas non plus. Il avait ce besoin constant d'être rassuré, qu'on le persuade que oui, on avait vraiment envie de lui. Qu'on ne soupirait pas son nom d'adoption juste pour lui faire plaisir, qu'on aimait - à défaut de l'aimer lui, ses tentatives d'être un amant convenable. Son regard remonta vers le visage de Lucy, inquisiteur. Il n'attendait qu'un signe encourageant, ou quelques mots équivoques, pour passer aux choses sérieuses. Le rythme de sa main, de ses caresses s'était alors sensiblement accéléré, arrachant volontairement à la jeune femme la lucidité qu'il lui restait.
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 12:09
Admin
Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
- 18+:
- Lucy n’avait jamais été du genre sentimental, ou même moindrement émotionnelle, elle avait cette phobie paralysante des sentiments, comme s’il s’agissait d’un monstre effroyable qui pouvait l’anéantir, elle détestait être vulnérable, se retrouver en position de faiblesse, et elle avait toujours évité par tous les moyens – souvent stupides – de confronter ces démons-là. C’est certainement par refus de laisser sa pompe à sang s’emporter un peu trop, qu’elle avait accumulé les histoires sans lendemain, les crétins sans avenir, préférant de loin écarter les cuisses que de subir le poids trop oppressant de sa pompe à sang. Mais à force de fuir un combat perdu d’avance, elle s’était fait prendre à son propre jeu, ce fichu bridé dont elle ne pouvait se passer s’était faufilé derrière chacune de ses barrières, se creusant un tunnel jusqu’à son cœur pourtant si bien gardé, encrant en elle un besoin omniprésent, inassouvi, de l’avoir pour elle seule. Avant de comprendre ce qui l’avait envouté, elle s’était retrouvée à suffoquer de son absence, à supplier comme la loque qu’elle était, pour un peu plus de temps, un peu plus de contact. Il l’avait ensorcelé, sans même le vouloir, lui était devenu plus vital que l’oxygène, au point ou des années plus tard, le manque était des plus viscéral. Certes, il éveillait en elle des pulsions quasi-animale, des envies charnelles qu’elle avait depuis longtemps cessé d’assouvir sobre, mais c’était plus que ça… infiniment plus. Elle n’aurait pas parsemé son corps avec une telle vénération autrement, elle n’aurait pas redécouvert le moindre recoin avec des précautions digne d’une œuvre d’art, et surtout, si ce n’était qu’un plan cul d’un soir un peu trop alcoolisé, elle n’aurait pas senti son battant s’emporter de la sorte à la simple idée de retrouver ses bras. Elle était toujours aussi faible, au fond.
Et ça la pétrifiait, que d’avoir mis des mots sur les sentiments qui la submergeait, elle avait l’impression de se noyer dans ce nouvel aveux, incapable de faire marche arrière, incapable de le reprendre, ce fichu mot qui ne suffisait pas à dresser un portrait réaliste de ses émotions. Elle était amoureuse de Jack, elle l’avait toujours été, et le couinement d’aveux qu’il lui avait arraché, lui avait réclamé, était assurément les premiers mots réellement sincères qu’elle prononçait depuis des années… Elle se fichait bien que cet attachement soit réciproque, tant qu’il lui mentait, qu’il faisait semblant un soir, de la vouloir elle, ça irait. Il n’y avait, après tout, qu’en sa présence qu’elle se sentait vivante, comme si elle pouvait s’octroyer le luxe de retirer son masque d’illusion, de briser cette image de fille forte qui ne bernait personne. « … Depuis quand t’es aussi impatiente? » Devant la question de son tortionnaire, ses lèvres s’étaient étirées en un sourire moqueur mais ponctué d’une tendresse dont il avait l’exclusivité, monopole bien gardée d’une partie de son âme encore capable de douceur, ses doigts s’étaient plus certainement pressés sur sa peau, urgents, comme si elle aurait aimé s’y fondre, s’y accrocher si désespérément qu’il ne pourrait plus jamais s’évaporer sans jamais vraiment disparaitre. Lucy était condamnée à le chercher, il était cette partie d’elle amputée depuis des lunes et qui pourtant, était toujours connecté à une terminaison nerveuse déficiente qui le réclamait. Ses phalanges se perdirent un instant sur son dos, alors que ses lèvres narguait son épaule un instant, son pauvre corps secoué de frissons sous la caresses qu’il semblait user comme torture pour la faire frémir, alors qu’une étrange sincérité fut susurrée à son oreille, une confidence, une malédiction. « Depuis que j’ai aucune envie de tu changes d’idée! » ou qu’il disparaisse, elle doutait de pouvoir s’en remettre si elle le perdait une nouvelle fois.
Un énième soupire avait franchi la barrière de moins en moins étanches de ses lèvres, alors qu’elle parsemait son épaule d’un nouveau baiser brûlant, presque frustrée de sa propre faiblesse. Elle voyait bien qu’il s’amusait à la faire languir, à détruire une à une ses neurones submergée par un désir si puissant qu’il lui en retournait l’estomac. Et pourtant, elle se délectait des soupirs qu’il tentait de dissimuler contre son buste, sa respiration de plus en plus erratique, d’autant plus encouragée à poursuivre ses caresses en sentant son corps réagir : il avait toujours les mêmes faiblesses que lors de leurs années de lycée. Et le même entêtement… visiblement. « Je suis pas mignon... » cette fois, elle pouffa de rire, devant son ton furieux, avant qu’il n’ose la toucher à nouveau et transformer sa moquerie en un gémissement presque gênant. Elle posa ses iris sur lui, mortellement sérieuse, détaillant la peau qu’elle avait de peine et de misère réussi à dénuder. « Ok, Ok. T’es canon, tu préfères? Mais faut pas le dire sinon on va te voler. Et je ne veux pas … te partager. » L’œil pétillant d’amusement, elle ne l’avait pas quitté, profitant de chacune de ses réactions, redécouvrant les moindres manies qui lui avait tant manquées, à quel moment lui était-il devenu aussi vital?
La jeune britannique n’était pas étrangère à l’euphorie que pouvait procurer une quantité importante d’alcool, en fait, elle vivait exclusivement sur cette béatitude feinte depuis des années, son pauvre foie au bord de l’agonie, et pourtant, alors que ses iris azurés croisaient l’envoutant regard chocolaté de son complice de bêtise, elle aurait pu jurer être carrément défoncée. Ou ivre de lui, de cette façon dont le moindre de ses mouvements lui coupait le souffle, de cette vague de chaleur qui naissait au creux de ses reins et l’enflammait tout entière, à commencer par l’écarlate de ses joues et du frémissement de sa lèvre inférieure ou elle enfonça délicatement ses dents comme pour retenir un gémissement plaintif lorsqu’il se libéra de ses mains, s’improvisant chef d’orchestre. La distance était insoutenable, elle avait ce besoin presque malsain, maladif, de s’approprier chaque parcelle de peau, de zébrer sa chaire comme pour y graver ses initiales, de le garder jalousement pour elle seule. Instinctivement, ses doigts se perdirent dans ses cheveux de jais, effleurant sa nuque d’une caresse soutenue, alors que son pauvre corps répondait d’instinct, frémissant sous ses doigts, alors qu’un nouveau soupire beaucoup moins subtil que les précédents lui échappa en sentant cette nouvelle exploration entre ses cuisses.
Ses phalanges s’étaient serrées d’avantage dans ses cheveux, sa respiration haletante, son dos cabré contre le matelas comme pour l’encourager à poursuivre, comme pour céder aux réactions primales de son corps trop peu habitée d’être assailli de la sorte parce quelqu’un qui connaissait visiblement toutes ses faiblesses. Elle n’avait même pas besoin de demander, qu’il s’exécutait, rendant encore plus archaïque la cadence de son battant, et plus enflammé son corps déjà brûlant de désir pour lui. Sa main droite se permis une descende sur ses épaules, ses ongles courts zébrant sa peau alors qu’elle s’y cramponnait, dernier vestige pour ne pas chavirer en entiers aux frissons qui avait pris le contrôle de son corps alors qu’elle ne pouvait que soupirer, dans une supplication pour plus, pour lui. « Ah… J….J-ack. »
Son esprit avait fait place à un néant, un silence apaisant, alors qu’elle réduisait le calme de la pièce à une symphonie de soupires, que firent que s’accentuer alors que, bonnes hôte, elle écartait les cuisses pour accueillir ces phalanges expertes. Le souffle court, le dos cabré contre le matelas, elle l’avait supplié avec urgence de continuer, totalement intoxiquée par la cadence de ses doigts qui la propulsaient dans un monde où elle ne semblait pouvoir s’exprimer qu’avec un ton suppliant. «Encore… » depuis quand était-elle devenue l’esclave de ses pulsions? Lucy avait passé sa vie à se convaincre qu’elle n’avait rien de plus à offrir que son corps, que ça soit elle ou quelqu’un d’autre, aucune différence, mais pour une fois, juste une, elle s’offrit le luxe d’imaginer que ça avait de l’importance que ça soit précisément elle. Que quelqu’un, que Jack, au moins ce soir, la désirait elle, elle et pas n’importe quelle carcasse de chaire prête à le laisser tirer son coup. Ses iris bleutés s’étaient un instant arrachés à la trance dans laquelle il la plongeait, retrouvant momentanément la lucidité dont la privait l’accablant désir qu’il faisait grimper en elle à seulement se trouver aussi près, lui et ses maudites caresses, lui et cette capacité phénoménale qu’il avait, des années plus tard, à se souvenir exactement du chemin à prendre pour lui faire perdre la tête.
Sa voix était rauque, tordue, au moins autant que son corps tremblant, elle s’agrippa à son bras, comme pour le contraindre à ralentir, à la laisser retrouver un brin de lucidité, à cesser ce supplice qui faisait frémir incontrôlablement, bercée par un désir toujours croissant, jamais satisfait, ses lèvres si près des siennes alors qu’elle se résignait à le supplier, s’en était frustrant, ses doigts ne suffisaient plus, elle le voulait en entier. Elle avait besoin de le sentir plus près, partout. « Prends-moi. Maintenant. » elle brossa un instant ses lèvres contre les siennes, sa tête retrouvant rapidement refuge contre son épaule, envoutée par son odeur, par sa peau qu’elle mordilla dans une tentative désespérée de le faire s’exécuter. Ses doigts s’afféraient déjà avec le rebord de son pantalon, tentant maladroitement de lui retirer avec urgence. Elle n’avait jamais eu beaucoup de patience, sa voix tremblait, putin c’était pire qu’un sevrage. Pourtant, timidement, elle avait pris la peine de répéter, une main fermement posée sur son épaule pour le repousser vers le matelas histoire qu’il coopère d’avantage à ce retrait urgent des derniers vestiges de tissus le couvrant, en le fixant droit dans les yeux : « … J’ai envie de toi, Jack. » une confession idiote, minable, mais dans son état second, elle avec la conviction – erronée – qu’il ne la blesserait pas, qu’elle pouvait remettre son cœur brisé, meurtris, entre ses mains sans crainte les représailles. Parce que ça avait de l’importance, que ça soit lui, elle ne voulait de personne d’autre.
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 12:11
- 18+:
- La façon qu'elle avait de le regarder, avec cet étrange reflet de lumière perdu dans le bleu. Il ne pouvait s'en détacher, encore moins détourner les yeux. Oui, quand elle le regardait, il se sentait bien. Il ne voulait pas chercher à comprendre, leurs sentiments lui faisaient peur. Parce qu'ils ne pourraient plus les cacher, qu'ils finiraient inévitablement par déborder sur tout les aspects de leurs vies. Alors, quand elle lui accordait un sourire, dont il ne saisissait pas la moquerie pourtant évidente, il souriait à son tour. Il n'arrêtait pas, ce soir-là et comparé à leur dernière soirée passée ensemble, le changement était radical. Il s'en voulait toujours de l'avoir repoussée. À l'époque, il s'était persuadé qu'elle ne voudrait plus jamais de lui. Sentir ses petites mains s'accrocher à lui le surprenait encore autant que le fait qu'elle ne l'ait pas repoussé quand il l'avait embrassée sur cet évier - ce qui semblait être une fraction de seconde auparavant. Lorsqu'ils étaient adolescents, ce jeu de push & pull les amusait autant l'un que l'autre, qu'avait-elle vécu entre temps pour changer aussi radicalement d'avis ?
« Depuis que j'ai aucune envie que tu changes d'idée! » Jack avait froncé les sourcils. Il n'aimait pas le trémolos angoissé dans sa voix, tenta de la rassurer du mieux qu'il pouvait.
« je changerai pas d'idée, c'est toi que je veux »
Alors, Lucy avait blottit son visage contre le cou du jeune homme, le couvrant au passage de baisers comme des papillons contre sa peau nue. Il aurait pu se contenter de ça, de ces caresses échangées en douceur, d'un étreinte presque innocente malgré leur commune nudité. Saoul, il ne pensait pas à se demander ce qu'elle lui trouvait, ne trouvait pas d'excuses pourfuir ses sensations brute, ne les teintait pas de ces réflexions angoissées qui lui gâchaient toujours tout. Ce ne fut que lorsque la main de la britannique ne vint se poser contre son caleçon, le distrayant en même temps de la désagréable sensation d'être trop à l'étroit, qu'il commença à douter. Brièvement, ça ne dura plus longtemps qu'un de ses mouvements tortueux. Il ne lui fallait pas plus pour accepter de prendre ce risque. C'était avec Lucy qu'il coucherait, il n'imaginait pas de possibles conséquences. De nouveau, il fronça les sourcils en l'entendant rire, mais d'incompréhension. Lui aussi, il voulait rire.
« Ok, Ok. T'es canon, tu préfères? Mais faut pas le dire sinon on va te voler. Et je ne veux pas ... te partager. »
« c'est vrai? » en toute honnêteté, il ne savait pas non plus laquelle des informations de la brune il remettait en question. Probablement les trois d'un coup, bien qu'il doute vraiment de la possibilité de pouvoir "voler" quelqu'un. Quoique, c'était bien ce que ce Philip avait fait. Une moue chaffouin au visage, il ressera un peu l'emprise de sa main sur sa cuisse. Ce ne fut que lorsqu'il croisa le regard enthousiaste de Lucy que sa triste mine se volatilisa. Vraiment, elle avait cet effet sur lui.
Lorsque Jack avait entamé le jeu dangereux des préliminaires, son regard s'était aiguisé. S'il semblait soudainement particulièrement conscient et maître de ses mouvements pour quelqu'un d'aussi défoncé qu'il l'était, c'étaient ses yeux le détail le plus saisissant de tous. Ses iris couleur americano se posaient parfois, furtivement, sur le visage de Lucy à ce qui lui paraissait être des kilomètres entiers, pour délicatement se refermer ensuite. Perçants, ils ne rataient le moindre changement de position, de couleur sur ses joues, l'incurvation de son dos qu'il comprenait comme un encouragement à continuer sur sa lancée. Les ongles qui rougissaient sa peau blanche, ses doigts qui tiraillaient ses cheveux longs arrachèrent à l'asiatique un nouveau soupir rauque, à la limite du grognement.
Avec les marques corporelles, délicieusement décadentes que Lucy déposait sur son corps, il serait impossible de nier l'évidence au réveil. Pourtant, ces griffures, il les cherirait inconsciemment jusqu'à ce qu'elles cicatrisent complètement.
« Ah... J....J-ack. » L'intéressé avait relevé les yeux, et cessé ses manoeuvres devant l'absence psychologique de son amie. L'avait-il cassée ? Où était le biuton pour redémarrer ? Avec un sourire presque innocent, il avait reprit le mouvement de sa main. « j'aime bien quand tu dis mon nom, comme ça. » quelques secondes avaientsuffit avant la prochaine supplication. Jack s'en enivrait encore un peu plus, planait autant qu'elle.
« Prends moi. Maintenant. »
Ok. Peut-être pas tout à fait autant que Lucy, en vérité. Il haussa un sourcil, avec un sourire. Difficile de croire que c'etait lui qui lui faisait cet effet. Sa main si douce, qui l'attirait vers elle sans difficulté malgré son poids, ses lèvres et son souffle qui venait caresser le visage poupon du coréen, l'urgence dans sa voix, ... Tant de facteurs, et il ne savait résister à aucun d'entre eux.
Les mordillements contre sa peau ne l'avaient pas surpris, la tentative infructueuse de retirer son pantalon non plus. Par contre, de se faire repousser, dos au matelas, il ne l'avait pas vu venir. Les yeux écarquillés, un léger rire amusé s'écoulant de ses lèvres, trop décontenancé pour réagir autrement, il coopèra en descendant son pantalon juste ce qu'il fallait pour se sentir comme libéré. Il ne put retenir un soupir d'aise.
« ... J'ai envie de toi, Jack. »
Malgré l'alcool, ce fut évident au regard de Jack qu'il comprenait ce qu'elle tentait d'exprimer. Cette possessivité, le comportement qu'elle avait eut en presence de Victoire & Vitoria, tout lui semblait maintenant étrangement clair. Elle l'aimait ? Pour de vrai ?
Dans la seule démonstration affective claire dont il était capable, Jack avait attirée Lucy au dessus de lui, à cheval au dessus de son bassin pour ensuite se redresser à son tour, réduisant cette distance qui aurait finit par le détruire. L'émotion qui grandissait dans son ventre le mettait mal à l'aise. Elle lui était inconnue, ou plutôt, disparue depuis trop longtemps. Ça n'avait rien de sexuel, il prit même le temps de saisir le visage rongé par l'impatience de la petite brune, et de le relever vers le sien.
« Regarde-moi, Lucy. » qu'il chuchota, avec tout le peu d'autorité qu'il avait.
Un peu de communication non-verbale, enfin. Ils avaient été très bon à ce jeu-là, fut un temps. Mais saurait-elle encore lire dans ses iris sombres l'adoration qu'il lui vouait ? Pendant ces quelques secondes de silence, soldées par un sourire tendre de Jack, ce dernier avait délicatement posé ses mains sur les hanches de Lucy pour la guider jusqu'à ce qu'il sente ses chaires se resserrer autour de lui, lui arrachant un « oh b-bordel.. » incontrôlé. S'il avait tenté de soutenir le regard charbonneux de Lucy, c'était sans espoir : la sensation fut si intense que ses pupilles avaient roulé à l'arrière des ses orbites et que ses paupières s'etaient fermées d'elles-mêmes.
Alors, Jack avait enfoui se tête dans le creux du cou de sa partenaire. Ses mains étaient remontées sous le tshirt noir qu'il ne pensait absolument plus à enlever, autant pour l'attirer à lui que pour sentir sa peau se froisser sous mains. Pianiste, il n'avait pas d'ongles pour la griffer à son tour, bien que l'envie de parsemer ce corps qui le rendait fou ne manque pas. Avec soupir agonisant, il avait entamé de guider le bassin de Lucy sur ce mouvement qu'ils avaient languis pendant tant de temps. Il allait lentement, mais pas pour se jouer d'elle. Non, ce jeu douloureux, cette torture élégante avait volé en éclats dès qu'elle mit fin à ces préliminaires qui semblaient maintenant bien innocentes. Il avait comprit sa faiblesse, qu'elle pouvait faire absolument tout ce qu'elle voulait de lui, et qu'il finirait toujours par en redemander.
Puis, elle avait adopté son propre rythme. Un nouveau juron vint briser le silence relatif de la chambre d'hôtel, et à ce « Putain » plaintif, faible, avait suivi le bruit de sa respiration que Jack ne tentait plus de garder silencieuse. Ses avant-bras s'étaient d'avantage resserrés autour de son buste, pour mieux la ressentir, pour mieux partager les vibrations de son corps.
Il n'y croyait toujours pas. Ni au retour de Lucy dans sa vie, ni à ses aveux. Si c'était ça de faire un coma éthylique sur le bord de la plage de Cabo San Lucas, putain, il se promettait de revenir pour tout les spring break de sa vie de merde.
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 12:12
Admin
Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
- 18+:
- Le minois niché contre le cou du bridé, ses lèvres furtivement posée sur la peau douce de sa gorge, ce recoin nouvellement proclamée terre conquise, enveloppée par sa présence, Lucy arrivait presque à y croire, à son nouveau mensonge, à cette chimère qu’il lui offrait, comme s’il arrivait aisément à extirper de son esprit ravagé les mots précis qu’elle avait besoin d’entendre. « Je changerai pas d'idée, c'est toi que je veux » … Si seulement c’était vrai. Trop sobre pour le croire, trop tordue pour oser espérer, elle s’était contentée d’un soupire conquis alors que ses doigts s’acharnaient à torturer son dos, à le marbrer de zébrures rouges comme pour laisser une trace de son passage, comme pour lui interdire de l’oublier, de l’abandonner… de la remplacer. Lucy avait désespérément besoin de lui, alors elle s’était offert la faiblesse de le serrer plus près, comme si c’était une question de vie ou de mort. Et peut-être que ça l’était, que diable pouvait-il lui trouver, elle avait été tellement convaincu que son rejet serait sans équivoque, depuis ce soir-là, lorsqu’il l’avait repoussé comme une vieille chaussette, comme un jouet désuet dont il s’était lassé. Plus que sa fierté, c’est son battant qu’il avait maladroitement piétiné, en la privant de sa dose de morphine. Et le voilà qui s’improvisait à nouveau tortionnaire, troublait chacun de ses sens de caresses innocentes, narguant son pauvre corps de pulsions presque animales, depuis ce baiser volé dans une minuscule salle de bain d’hôtel. Ses mains s’étaient activées à le lui démontrer, rompant la pureté du moment de caresses scandaleuses, cédant à cette envie de lui reprendre absolument tout ce qu’il aurait pu être tenté d’offrir à un autre.
Sauf que voilà, ses doigts s’étaient faits plus pressants, l’encourageant à succomber à une bêtise grosse comme l’univers, à une mauvaise décision qui détrônait toutes les autres… à une urgence motivée par la crainte quasi-panique qu’il ne veuille plus jamais d’elle … Qu’il la haïsse, autant qu’elle pouvait se mépriser elle-même. Ça n’était pas assez, que cette tendresse, que cette étreinte, elle voulait plus, s’approprier chaque centimètre de peau, s’assurer, ne serait-ce qu’un soir, qu’elle lui plaisait toujours, voir dans ses yeux d’ébène cette flamme de désir qui la dégoutait chez n’importe qui d’autre, mais qui la privait de souffle venant de lui. Bien malgré elle, son enveloppe charnelle réagissait, au point où elle n’opposa aucune résistance autre qu’un gémissement nullement retenu lorsqu’elle senti ses doigts se presser sur sa cuisse, et les préliminaires gagner en intensité. Bordel, comment faisait-il pour être aussi doué? Ses phalanges s’étaient acharnées sur ses épaules, alors que la pensée la plus stupide traversa son esprit KO de trop d’excitation. Faudrait qu’elle pense à lui demander, plus tard, s’il avait de tels talents linguistiques à cause de sa connaissance du coréen. Ça ne pouvait pas être un hasard que le seul bridé qu’elle se soit tapé batte à plat de couture la lignée d’amants qu’elle s’était enfilé! … Ça ou les nombreuses années d’entrainement qu’il avait eu à mémoriser la moindre zone érogène chez son amie, à voir. Après cette question demeurée sans réponse, le néant, elle n’avait plus la force de penser à quoi que ce soit, à rien d’autre que les spasmes qui faisaient trembler son corps et l’abandon total qui la gagnait.
Elle avait toujours haïe qu’on la touche, qu’on lui fasse perdre le contrôle, d’ordinaire, comme si en succombant aux caresses de son partenaire, elle risquait de perdre pied, de se montrer vulnérable. Elle n’avait pas une telle retenue avec Jack, elle n’en avait jamais eu. Preuve étant que sa moquerie, ce sourire espiègle qu’il avait eu en l’entendant céder, confirmer d’un nom gémi son appréciation, ne l’avait pas irrité « J'aime bien quand tu dis mon nom, comme ça » elle lui avait plutôt tiré un sourire amusé, ses doigts tremblants contre sa peau, son pauvre corps soulevé du matelas, confession silencieuse de son appréciation, bordel ce type était un magicien, elle en venait à se demander quel genre de cours de piano il avait pris… ou à être jalouse de l’instrument qu’il avait caressé aussi fréquemment ! « Aaah. J-j’suis ta plus grande fan après tout…. Aaah. » Bon, vendu, elle pourrait se payer sa tête plus tard, là, c’était assez difficile, surtout quand elle ne pensait qu’à une chose, une seule : ce besoin omniprésent de le sentir entièrement, de lui appartenir, ne serait-ce qu’un instant. C’est probablement pour cette raison qu’elle s’était retrouvée à le repousser doucement contre le matelas, à le supplier de cette voix lourde de désir, sans une once de honte de le ressentir, pour une fois, cette envie, de la faire sienne. Au moins, dans son esprit embrumé, dans ces ordres muets qu’elle lui donnait, de la toucher, encore, et encore, elle avait mis l’emphase sur l’important : que ça soit lui, lui et personne d’autre. La main qu’elle posa sur son torse tremblait, d’envie, de crainte, elle avait cette irrépressible phobie qu’il se dissipe à tout instant et le pire, c’est qu’elle n’en avait même pas conscience.
Sans trop comprendre ce qui lui arrivait, le rythme erratique de sa pompe à sang raisonnant dans ses oreilles au moins autant que la brûlante nécessité de rompre la distance cruelle entre eux, Lucy s’était retrouvée grimpée sur le musicien, un soupire franchissant ses lèvres. Pourtant, en sentant ses mains encadrer son minois, elle ne put s’empêcher d’y presser sa joue, addictive tendresse, ses iris rivés aux siens, obéissant comme une poupée de chiffon, soumise à sa volonté. Elle n’avait jamais lui résister, elle cédait à ses moindres caprices, comme toujours. « Regarde-moi, Lucy. ». Le souffle qu’elle allait prendre se coinça dans sa gorge. Il lui suffisait de croiser son regard étrangement lucide, de voir la façon dont il avait de l’observer avec une telle envie qu’elle en suffoquait presque. Lucy avait ce besoin malsain, pressant, d’être désirée, de se sentir à la hauteur, et personne au monde ne lui donnait cette impression, personne d’autre que Jack. Le sourire tendre qu’elle lui retourna suffi à corroborer qu’elle avait au minimum lu quelque chose de bien dans ses prunelles, contre ses lèvres, elle susurra un très tendre : « Mon Jack. » ses doigts commençant un dangereux manège sur ses bras, alors que la pression sur ses hanches la faisait frémir.
… Pas autant que le petit cri étouffé, rapidement converti en gémissement appréciateur, qu’il lui arracha en franchissant la barrière de ses chaires. La sensation était indescriptible, un mélange d’anticipation, de désir, mais plus encore, la profonde satisfaction de savoir que c’était lui, lui et pas un autre. Lucy l’attira contre elle, accueillant son visage contre son cou alors que ses doigts pressaient la peau immaculée de son dos, ses prunelles s’humidifiant de larmes dont elle ignorait la provenance. Jack, son Jack, après tout ce temps, elle avait encore cette impression de retrouver une partie d’elle, de pouvoir s’abandonner complètement à quelqu’un qui ne la laisserait pas s’écraser… Cette certitude était une torture aussi délicieuse qu’effroyable. C’était un bien étrange sentiment, qui lui tordait le battant, raisonnait jusque dans ses tripes, et lui procurait agonie et extase à la foi, et elle ne semblait capable de survivre à ce supplice qu’en s’enivrant d’avantage de lui, qu’en laissant ses mains glisser sur sa peau et la purifier d’années de vices. Un nouveau soupire brûlant avait franchi ses lèvres, alors que ses iris glacés s’accrochaient à son visage comme à une bouée, rien au monde ne lui plaisait plus que ces traits, la façon dont ils avaient de s’étirer, les petits creux aux coins de ses yeux chocolatés lorsqu’elle pressait sa caresse plus osée contre sa peau, pressant sa fesse pour l’encourager à maintenir un rythme qui la faisait trembler. Accro, elle l’était… elle aurait pu passer la nuit à le scruter sans s’en lasser, elle avait tellement rêvé à ses réactions pendant leurs années de réparation, si bien que maintenant qu’il était à sa portée, elle voulaient toutes les revoir, les faire défiler, le moindre grognement, le moindre frémissement, jalousement, elle souhaitait se les approprier au point où il ne resterait de sa vie merdique, que des images de son plus précieux trésor, que le spectre de Jack
Encouragée par les grognements de son complice, la jeune brune se permis de prendre appuis contre son torse, de lui imposer un rythme plus soutenu, à bout de souffle, le visage enfouis dans ses cheveux, perdue dans une étreinte dont elle espérait qu’elle ne finisse jamais. C’était une satisfaction bien éphémère, que de le retrouver, mais elle en savourait chaque mouvement, alors qu’elle inspirait profondément comme si elle souhaitait s’imprégner de son odeur, de lui. S’il pouvait ne jamais la relâcher, si elle pouvait crever dans ses bras là, maintenant, elle n’aurait aucun regret. Le temps n’avait plus d’importance, elle comptait les minutes au rythme de ses gémissements, son attention entière rivée sur lui, sur le moindre changement dans sa posture, dans ses traits, elle voulait faire durer son supplice, qu’il ne l’oublie jamais, qu’il ne puisse plus s’imaginer trouver mieux, ils étaient, après tout, deux pièces du même puzzle. Au diable les voisins, elle se gênerait au matin, du concert privé qu’ils leurs faisaient. Soupirant une énième fois, sa main droite se saisit de son visage, l’attirant contre elle, plaquant son torse tout contre elle, ses iris cherchant les siens alors qu’elle mordait obstinément sa lèvre, perdant sa propre guerre contre l’extase. Il y avait dans son euphorie une étrange honnêteté, comme ce regard, un peu craintif, un peu vulnérable, qu’elle posait sur lui et qui semblait lui hurler, l’étendue des sentiments qu’elle taisait. Un soupire suppliant, un nouveau mouvement du bassin alors qu’elle soufflait, à bout de souffle : « Jack... » ses lèvres prenant possession des siennes. Elle n’eut pas besoin de son avis pour se permettre de narguer sa langue, ni de son approbation pour étouffer un gémissement dans le baiser, le serrant près, si près, alors que son corps frémissait, un soubresaut trahissant la dernière bribe de contrôle qu’il venait de lui arracher. Si c’était lui, si c’était Jack, il pouvait tout lui prendre, elle était déjà perdue.
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 12:13
- 18+:
- « Aaah. J-j’suis ta plus grande fan après tout…. Aaah. »
« t'es la seule, en fait. »
Le jeune musicien ne ressentait plus la tristesse, son propre malaise dans ses mots. Certes, il n'avait jamais rêvé de gloire. Même que le succès l'apeurait, le paralysait. Le trac le rongeait avant de performer, mais rien n'était pire que de se sentir nu face aux applaudissements. Toujours, il remettait en doute les compliments, en particulier les plus sincères. Toujours, il doutait. De tout, de tous. De lui-même surtout, de sa vision du monde erronée, falsifiée par l'abus de diverses substances, par leur manque. Par le manque de Lucy, aussi. Elle n'avait jamais été aussi loin que depuis qu'elle dormait sur son canapé. D'y penser, comme une évidence, alors qu'elle avait été jusqu'ici si distante mais maintenant si proche, lui faisait un mal de chien. Aurait-il fallut, depuis tout ce temps, céder à ses hormones ? Et rien de plus ?
Alors comment pouvait elle être sa plus grande fan ? N'était-elle pas été sympathique avec lui dans l'unique but de se garder un toit sur la tête ? Non. Du peu de certitutes qu'il avait, la sincérité de ce « je t'aime » coréen avait facilement détrôné la plus certaine de ses convictions. Il ne l'oublierait pas, une fois sobre, alors que c'était la seule chose qu'il souhaiterait. Était-il vraiment prêt à tout sacrifier ? Juste pour une extase temporaire ?
Ignorant les remords qui pointaient déjà le bout de leur nez, Jack l'avait rapprochée de lui, toujours un peu plus. Ce besoin de la sentir contre lui, maintenant c'était concret. Tangible, sensible, sa peau contre la sienne résonnait des pulsions irréelles d'un coeur qu'il ne pouvait plus nier maintenant : c'était pour de vrai. Pas un rêve d'ivrogne, pas un fantasme qu'il faisait tout seul dans son lit à 40 ans. Elle était là, le visage dans ses mains. Et elle était belle, à soupirer pour lui, à se languir de sa personne. Ou de ce type, qu'elle lui avait confié imaginer à chaque fois qu'elle se tapait quelqu'un. En silence, il espérait qu'elle parlait de lui, ce soir de janvier.
« Mon Jack. »
« Lucy, chut. »
Peut-être que c'était ce "mon" qui le gênait, peut-être qu'il voulait juste un instant de silence pour mieux profiter de ce qu'il voyait. C'était chose rare que de pouvoir détailler le visage d'une Lucy heureuse, ou du moins avec une telle sincérité. Il se serait arraché les doigts un par un contre la garantie que ce sourire-là ne quitterait plus ses lèvres. Même si elle souriait pour un de ces connards, qui ne voyaient en elle qu'un bout de viande accessible, Jack sourirait aussi. Il lui volerait cette feinte de sourire, cette ironie et ce mensonge constant, pour les revêtir lui-même, qu'elle n'ait plus à les porter. Elle méritait de sourire pour de vrai, maintenant.
S'il avait senti quelque chose lui couler le long des cheveux, son cerveau monopolisé par la sensation des chaires de Lucy autour de lui, de son visage contre son cou, ne pouvait tout simplement pas assimiler cette humidité à des larmes. Avec ses ongles contre son dos, qui lui arrachaient les gémissements qu'il tentait tant bien que mal de contenir, il aurait paniqué, se serait empressé de les sécher maladroitement. Mais la main baladeuse de la jeune femme l'avait trop facilement distrait, alors qu'il fermait fermement les yeux contre la naissance de son épaule. Chaque lumière, chaque mouvement extérieur lui aurait gâché cette sensation, après laquelle il courrait depuis trop longtemps. Étourdi par les vibrations de ses terminaisons nerveuses, il avait relevé la tête. Lentement, ses lèvres parsemèrent de tâches bourgogne, pourpre et violacées sa peau encore bien trop blanche. Il ne manquait qu'un peu de rouge au tableau : ses poings descendirent vers la naissance de ses fesses, où ses doigts se resserrèrent, froissant encore un peu plus le tissu de la peau si douce, aimantée de son amie.
Sans abandonner l'idée de la guider discrètement dans ses mouvements de bassin absolument divins, Jack avait laissé sa colocataire prendre les choses en mains.
Et ça avait duré. Combien de temps, il ne voudrait jamais le savoir - il était torché après tout, et certainement pas le meilleur coup du monde. Non, ça avait duré juste assez, comme s'il calquait, inconsciemment, les désirs et les réactions de Lucy en temps réel. Il se les appropriait, ces bruits guturaux qui lui ronronnaient aux oreilles. Il leur répondait sans s'en rendre compte, les lui renvoyait comme le chant des oiseaux au printemps. Ce regard d'une franchise déconcertante, ses yeux étrangement brillants, la torture était exquise, insupportable. Mais il ne pouvait pas se permettre de la laisser tomber, de se contenter d'un rapport moyen. Cette nuit devait être la plus formidable de toutes les conneries qu'ils avaient faites, qu'il se répétait en silence. Son inconscient lui murmurait, toujours, qu'elle serait la dernière. L'ultime bêtise. Que Lucy le larguerait sans états d'âme, ou encore qu'il finirait une nouvelle fois par tout gâcher.
Alors il avait attendu, patiemment. Cette vibration. Cette secousse qu'il connaissait encore par coeur, et qui arracherait Lucy à toute réalité terrestre. Et ce serait la dernière plainte qu'il lui arracherait, avant de se laisser tomber en arrière, et de la laisser partir dans la salle de bains, non pas sans lui extirper quelques câlins avant.
---------------------------------------
Le jeune homme s'était redressé, gagné par une panique certaine dès qu'elle avait disparu de son champs de vision. Appuyé sur ses bras qui tremblaient plus qu'il ne le sentait, il était pourtant incapable de trop bouger. De se traîner jusqu'au bout du lit pour s'y asseoir, et tenter d'espionner sans succès ce qu'il se passait derrière la porte de la salle de bain, fut une épreuve. De rester concentré, ce fut impossible.
Il se serait presque cru assis sur son canapé si Lucy ne l'avait pas sorti de ses songes, en se dressant face à lui. Son visage s'était lentement illuminé, pendant qu'un immense sourire fendait son visage en deux.
« Tu m'as manqué. »
Ses mains se posèrent sur ses hanches, l'attirant contre lui alors qu'il posait sa tête contre son buste. De tout ce qui lui avait manqué, cette proximité sans ambiguïté lui avait véritablement laissé un manque. Un trou, béant et résonnant, en plein milieu de sa poitrine. Une question innocente, bien trop enthousiaste par rapport à la gravité du problème d'alcool de la petite brune, s'était de nouveau échappée de ses lèvres.
« C'est vrai que t'es sobre ? Y a des fois tu bois beaucoup et on dirait quand même que t'es sobre. » Jack l'avait alors un peu plus serrée dans ses bras. « T-tu penses pas que tu bois un.. peu trop ? »
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 12:15
Admin
Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
- 18+:
- En 25 années d’existence, on lui avait menti plus qu’à son tour, que ça soit ses parents et leur engrenage malsain d’apparences, ces prétendus amis et leurs déceptions cuisantes, ou tous ses mecs qu’elle avait pu s’envoyer et qui, pendant au minimum un soir, avaient feint de voir autre chose qu’un morceau de viande en elle. La confiance qu’elle avait envers la race humaine, on la lui avait fracassé, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus que poussière et qu’en son âme, elle ait cette conviction omnisciente de n’être rien du tout, un monstre, une breloque brisée … et tous ceux qui oseraient lui dire le contraire n’étaient que des menteurs de plus dans son univers. Pourtant, alors que ses doigts s’appropriaient la peau de son colocataire, dans une tentative désespérée de graver le moment dans ses chaires, de lui interdire d’oublier, ou de nier la connerie qu’ils étaient en train de faire, Lucy s’était naïvement abandonnée à ses confession silencieuses. Cette façon qu’il avait de la regarder avec ses iris chocolatés, de lui faire croire, aussi bref fut cette illusion… qu’il voyait autre chose en elle, elle était assez folle pour s’y accrocher, parce que c’était la première bribe de salvation qu’on lui offrait. Et un peu, aussi, parce que ça venait de lui, elle avait ce besoin malsain de lui faire confiance, comme si elle essayait d’ignorer le champ de ruine qu’il pourrait créer s’il se lassait d’elle.
Elle n’avait aucune idée combien de temps avait duré leur écart de conduite : trop peu, elle s’était égarée un instant dans une marée de sensation, dans une perdition plus douce que n’importe quel houblon, dans un choc nerveux des plus brutal, à la simple sensation de ses mains sur sa peau, de cette façon qu’il avait de se l’approprier, de troubler tous sens et de lui faire découvrir des terminaisons nerveuse dont elle ignorait l’existence. C’était encore mieux que dans ses souvenirs, parce que pour une fois, son cœur battait à tout rompre, furieusement, elle se sentait vivante, et c’était une grande avancée après des années de semi-survie, d’inexistence sentimentale, de détachement profond. Lui qui l’avait tant hanté, qui s’était approprié le moindre de ses songes pendant leurs années de séparation, conservant avec lui la moitié de son battant, c’était une délicieuse torture que de le retrouver. Elle n’avait plus à sa leurrer, à se berner d’illusion, les grognements qui troublaient le silence, les soupires, c’était les siens, ceux de Jack, et elle était totalement accro. Elle aurait tout fait pour les entendre en boucle jusqu’à son dernier souffle. Prise de frissons alors qu’elle abandonnait sa dernière bribe de contrôle, renversant la tête vers l’arrière dans un énième gémissement. Le reste était un nuage de confusion, elle semblait totalement déconnectée de la réalité alors qu’elle s’arrachait à ses bras. Avant de comprendre quel réflexe l’y avait poussé, elle s’était retrouvée dans la salle de bain. Paumée dans son univers de plaisir, agissant par automatisme pendant de longue minutes, avant de se retrouvée plantée devant le miroir.
Debout devant l’évier, les mains posée de chaque côté comme pour essayer de ne pas perdre pied, avant de finalement se résigner à asperger son minois d’eau glacé pour s’extirper d’un rêve éveillé, Lucy croisa ses propres perles azurées dans le miroir qui lui renvoyait un bien étrange reflet… des joues écarlates, des lèvres malmenées par ses propres mordillement, dans le feu de l’action, et quelque part, aussi malvenu et suspect soit-il, un véritable sourire qui illuminait ses traits. Son battant ne cessait de s’agiter dans son poitrail, violement, et elle ne parvenait pas à chasser cet air d’abrutie réjouie, alors que sa respiration peinait à reprendre un rythme moins irrégulier. Elle avait couché avec Jack, distraitement, elle posa une main sur son ventre, réprimant mal un nouveau sourire, elle pouvait presque le sentir encore, ancré dans ses chaires, délicieusement sien pour un moment qu’elle avait préféré voir s’éterniser. Sur le coup, et probablement en raison de l’ivresse de l’extase vers laquelle il l’avait propulsé, elle s’était permis une bribe d’optimisme. Peut-être que tout irait bien au réveil… peut-être qu’il arriverait à y croire, à la sincérité de ses sentiments… et qui sait, qu’ils seraient enfin assez courageux pour se donner une chance, une vraie, en dépit de leur mauvaises habitudes d’enfants effrayés. Pour la toute première fois, elle avait envie de le posséder en entier, si c’était lui, si c’était Jack, elle se sentait assez courageuse pour risquer un bris définitif de sa pompe à sang. C’est probablement ce rêve-là, un instant octroyé, qui ferait le plus mal lorsqu’il serait fracassé.
Regagnant la chambre, toujours paumée dans cette bulle d’ivresse, Lucy s’était approchée lentement du bridé qui semblait au bord de l’évanouissement. Une seconde, elle crut percevoir de la douleur sur ses traits, mais avant que son cœur ne puisse s’emporter de cette constatation, il l’avait accueilli d’un large sourire, alors qu’elle se plantait devant lui, ses doigts retrouvant bien vite leur position sur ses hanches, lui arrachant un nouveau frisson. « Tu m'as manqué. » Elle aurait aimé qu’il ne la lâche jamais, qu’il y ait en permanence cette pression sur son corps, comme pour lui assurer qu’elle n’était plus seule, qu’elle ne le serait plus jamais. Elle lui avait rendu son sourire, ses mains se posant délicatement sur ses épaules alors qu’elle l’attirait contre lui, tendrement, le pressant d’avantage contre elle, comme si la moindre distance lui était insupportable. « Toi aussi. On se quitte plus jamais ok? » Elle n’en aurait pas la force, ça au moins, elle le savait. Ses phalanges s’étaient perdues dans ses cheveux de jais, caressant délicatement sa tête alors qu’elle déposait son menton sur le dessus de son crâne, resserrant son étreinte, comme si elle redoutait qu’il se décompose à tout moment. Elle avait un instant fermé les yeux, comme envoutée par cette étreinte, pas cette proximité qui lui avait tant manqué. Contre lui, bercée par sa respiration, nichée entre son corps et des draps qui l’enveloppaient de son odeur, elle se sentait bien, vraiment bien, elle aurait voulu figer le temps. Pourtant, ce n’était pas un luxe qu’on voulait lui accorder, pas quand son amant du soir la bombardait d’accusation à peine dissimulées.
« C'est vrai que t'es sobre ? Y a des fois tu bois beaucoup et on dirait quand même que t'es sobre. » Elle avait poussé un soupir qui ressemblait à un grognement, contre ses cheveux, avant de se raviser alors qu’il la serrait d’avantage. Il n’avait pas tords… et c’était probablement ça, le plus douloureux. Mais elle avait peur de sa réaction, de son jugement, si elle lui avouait l’étendue de sa dépendance. Elle voulait tellement être parfaite à ses yeux, ne pas l’encombrer de ses mauvaises décisions. « T-tu penses pas que tu bois un... peu trop ? » … Elle soupira d’avantage, sentant ses iris s’embrumer de larmes, ses doigts se crisper un instant avant qu’elle ne le serre d’avantage contre elle, honteuse. Sa voix, ou plutôt le couinement qu’elle lui offrit, eu le mérite d’être sincère, vulnérable, elle n’avait plus la force de conserver ce masque là… pas quand il avait raison. Sur toute la ligne. « Si…. C’est juste que… je… » sa voix était morte sur ce début de confession, elle avait pris une grande inspiration, il méritait au moins cette franchise-là. « Ça fait tellement longtemps… je sais plus comment arrêter…. j’essaie … pour de vrai … je veux arrêter… mais … » ses doigts s’étaient pressés sur ses épaules nues, son minois enfoui dans ses cheveux, dans une tentative minable de cacher ses larmes. La honte était le pire de sentiments, et il l’étouffait toute entière. Ses épaules frêles s’étaient secouées de spasmes : elle pleurait, vraiment, totalement, comme s’il venait d’ouvrir une valve qu’elle peinait à refermer. Et aussi fragile soit-elle en cet instant précis, désespérément nichée contre lui, aussi franche qu’elle l’avait été des années plus tôt. Quand elle pouvait encore tout lui dire, elle avait soufflé, une supplication ultime, sa plus grande peur. « Me déteste pas. Me déteste pas… » ne pouvait-il pas la serrer plus fort, à l’étouffer, juste un peu, pour lui donner l’illusion de ne pas avoir à affronter ses démons seule?
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 12:16
Avec un sourire en coin, il était venu s'asseoir sur le rebord du lit. Il était impatient oui, c'est certain. Mais Lucy prenait à son goût bien trop longtemps. Que faisait-elle, de toute façon ? Et peu importe ce qu'elle faisait, il ne lui faudrait pas plus de cinq minutes, non ? D'une voix plaintive, il l'avait appelée d'un « Lucyyyyyyy » un peu gueulard, à des lieux des préoccupations bien trop terrestres de la principale concernée. Non, l'étudiant était paumé. Beaucoup trop pour saisir l'essence même de la joie furtive qu'il avait apporté, bien malgré lui, à son amie. Ce qu'il voulait lui, c'était ses bras pour pouvoir y dormir jusqu'à son réveil. Que ce soit le lendemain, dans 6 mois ou quelques heures, il s'en fichait royalement. Il voulait juste qu'elle revienne, et qu'après leur retour à LA, les choses soient toujours aussi simples.
Sans se plaindre plus - il allait finir par être vraiment chiant - Jack avait doucement fermé les yeux, une seconde. Puis rouvert, jusqu'à ce qu'ils se ferment d'eux mêmes, ne se rouvrant qu'au bruit de sa colocataire qui se rapprochait. Avant qu'il ne le sache, elle était dans ses bras, et à son tour elle le serrait un peu plus dans ses bras. « Toi aussi. On se quitte plus jamais ok? » Lucy le savait, pourtant. Qu'il détestait les promesses, l'engagement en général. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait, mais, et s'il lui arrivait un malheur ? Qu'il finissait mal ? Devait-il vraiment promettre de lui imposer la loque qu'il deviendrait ? Et pourtant. Il s'accorda, juste une fois, le droit d'être égoïste. D'un bruit de gorge, à mi-chemin entre le soupir et le grognement, il avait acquiescé pendant qu'elle lui caressait le cuir chevelu. Comme un chat, il ne lui en fallait pas plus qu'une main affectueuse dans sa tignasse ébène pour faire voler en éclats tout ses voeux d'ermites, d'introverti inapte à la vie en meute. Sa respiration était ronronnante, et Lucy savait. Lucy savait que de son petit gouttière, elle ferait ce qu'elle veut. Que le prédateur pourrait griffer, siffler autant qu'il voudrait, il finirait toujours en boule, dans ses bras à soupirer d'aise. Et qu'il était son chat, le sien. Un chat noir à la malchance contagieuse, certes, mais son chat. Avec un sourire, astucieusement dissimulé contre la poitrine de la jeune femme, il l'avait attirée avec lui sur le lit dans un simulis de prise de catch, tout en restant niché contre elle. Allongés l'un contre l'autre, il ne se donnait pas cinq minutes avant de s'endormir.
Pourtant, il tentait des questions. Innocentes, voir naïves, mais qui semblaient profondément l'intéresser. S'il ne consommait pas aussi régulièrement d'alcool, il aurait aimé être capable d'en contrôler les effets aussi bien qu'elle. Mais ses mots, qu'ils tentaient ce coup-ci de maîtriser, avaient fait un dégât monstrueux dans le regard bleu océan de la jeune femme. Elle avait soupiré, et son regard s'était humidifié. Et puis, Jack l'avait perdue de vue. Elle s'était recroquevillée contre lui, là où il ne voyait plus son visage. Les larmes qui vinrent humidifier l'épaule de sa chemise lui coupèrent la respiration. Il ne savait absolument pas quoi faire, trop choqué. Putain, c'était lui qui la faisait pleurer comme ça ? Son coeur se serra dans une panique incontrôlable, que la voix de Lucy ne semblait pas calmer. « Si…. C’est juste que… je… »
Ses mains tremblantes étaient venues se poser sur son dos pour le caresser, lentement. Comme si, du bout de ses doigts, il pouvait jouer de ses sanglots comme avec des touches de piano. Bordel, quand est-ce que cette partition se terminerait ? « Ça fait tellement longtemps… je sais plus comment arrêter…. j’essaie … pour de vrai … je veux arrêter… mais … » En retenant le grognement que la force des mains de la petite brune sur ses épaules manquait de lui arracher, il l'avait un peu plus collée à lui. Peut-être qu'en la serrant d'avantage, les secousses qui parcouraient son corps s'arrêtaient ? Mais il était aussi impuissant que coupable, et tenta un murmurre. « Doucement. » Les longs sanglots de Lucy ne s'arrêtaient pourtant plus. Après s'être faufilé à son niveau, pour avoir son visage en face du sien, sa main droite avait glissé sur sa joue, où il s'obstinait à repousser chaque mèche de cheveux collée par ses larmes. Son estomac se tordait dans tout les sens, l'humidité contre ses doigts le ramenait lentement à la réalité, à sobriété toute relative.
« Me déteste pas. Me déteste pas… »
« Lucy, chut. Je te détesterai jamais, tu le sais. » Il s'arracha à lui-même un sourire. Il n'avait jamais su dire "je t'aime" que de façon détournée. « Je peux pas te détester, bordel. Même si je voulais, je pourrais pas. Je veux juste t'aider. »
« Pleure un bon coup si t'as besoin. Après on refera des bébés hipocampes, et après on dort. Ça te va ? » Il marqua une pause, faussement dramatique. Je crois que je suis pas prêt pour être papa. Ou maman. Aucun des deux. Et ! Et s'ils sont vraiment moches, on fait quoi ? » Ce changement de sujet n'était pas franchement maîtrisé, ni contrôlé. Les mots sortaient de la bouche de Jack avant qu'il n'ait le temps de les réfléchir, d'en peser le sens. Pour autant, ils ne semblaient pas malvenus. Au contraire, le coup de blues de Lucy était au moins un peu épongé par les bêtises de son ami.
« J'ai déjà des idées de noms. Y aura Mr. Wizzles, Snooper Drooper, Voldemort, Jack'o'lantern, Mr. Gumpypants et .. eh ? » Dans le creux de ses bras, le tremblement s'était arrêté bien que sa main continue machinalement de remettre en place les cheveux bruns de la jeune femme. Avec un soupir, il avait posé le regard sur les yeux fermés de Lucy, un léger sourire au lèvres.
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 12:16
Admin
Messages : 58
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Date d'inscription : 01/05/2019
Age : 31
Elle avait un problème, elle n’en était que trop consciente, mais de l’entendre lui, le dire, ramenait à la surface une montagne de honte qu’elle avait pourtant bien contournée. Lucy avait fuis cette réalité-là, s’était bornée dans un déni scandaleux, au point de se convaincre qu’elle n’avait aucun problème de consommation, que l’alcool était une béquille qu’elle arrêtait à sa guise…C’était plus facile que de faire face à la musique de toute façon, d’admettre qu’elle avait touché le fond et n’avait, à son grand désarrois, pas le force de remonter toute seule. Cette simple pensée la pétrifiait, et si elle n’y arrivait jamais? Si elle était coincée avec ses démons, ses doutes, ses regrets, en boucle, dans poison houblonné pour faire taire ses songes cruels? Pire encore, si, alors que son ami la mettait au pied du mur, il n’avait aucune intention de l’aider… Elle était bien placée pour savoir, que ces abus-là étaient tout spécialement outrageux pour le bridé… qu’il n’en avait enduré que trop souvent dans sa famille aussi dysfonctionnelle que la sienne… Elle avait hoqueté, les larmes s’échappant de ses yeux sans qu’elle ne parvienne à en contrôler le flot. Son minois s’était calciné d’un rouge coupable, alors qu’elle enfouissait son visage larmoyant contre son cou, dans l’espoir d’échapper à ce jugement dernier. Ça avait toujours eu de l’importance, ce qu’il pensait d’elle, cette façade de perfection, elle aurait tellement aimé avoir plus à lui offrir que la loque qu’elle était, que de l’attirer dans sa chute… Elle aurait voulu être assez bien pour quelqu’un … assez bien pour lui. « Doucement. »
Sa voix était un baume, et une malédiction. Après tout ce qu’elle lui avait fait endurer, après toutes les fuites, les ratées, après cette nouvelle bêtise du soir, que de faiblir à ses hormones et à l’accabler de ses sentiments, elle redoutait qu’il ne se tanne. Que les doigts qui choyaient son dos la relâchent, qu’il en ait assez d’elle. Quand est-ce qu’elle franchirait la ligne de ce qu’il ne pouvait pas pardonner ? « Lucy, chut. Je te détesterai jamais, tu le sais. Je peux pas te détester bordel. Même si je voulais, je pourrais pas. Je veux juste t’aider. » ses doigts s’étaient pressés plus fort contre lui, son cœur avait redoublé de battement alors qu’elle se nichait contre lui comme si elle aurait espéré s’y fondre. « Jamais? » un faible couinement, contre son épaule, son nez s’y pressant alors qu’elle frémissait, secouée par de nouveaux sanglots. Elle haïssait être vulnérable, être faible, mais il avait toujours eu ce putin de talent pour extirper les bribes de vrai en elle et les étaler au grand jour… elle n’avait jamais su lui mentir. « Pleure un bon coup si t’as besoin. Après on refera des bébés hippocampes, et après on dort. Ça te va? » elle avait soupiré un oui, pourquoi est-ce qu’il parlait de poissons encore… Ça avait au moins eu le mérite de faire stopper ses pleurs. « Je crois que je suis pas prêt pour être papa. Ou maman. Aucun des deux. Et s’ils sont vraiment moches, on fait quoi? » cette fois-ci, elle avait pouffé de rire, n’osant pas couiner un mot de plus. Pourtant, elle l’avait laissé énuméré les noms les plus bêtes, elle s’était nichée un peu plus contre lui, enlaçant ses jambes aux siennes, et lorsqu’il l’avait enfin fermé, elle avait un sourire doux aux lèvres, cruellement arrachée au monde des conscients par morphée. C’était la première fois en quatre ans, qu’elle se sentait en sécurité… elle aurait mis sa main au feu, comme une idiote, que Jack, son Jack, ne la laisserait jamais tomber… Mais ça, c’était sans compter leur talent certain pour tout bousiller!
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 12:17
« Jamais. Sauf le jour où tu portera des chaussettes dans tes sandales, c'est pas possible ça. » Le grand brun l'avait fixée d'un regard aussi sérieux que l'alcool le lui permettait. Aussitôt, il avait repris son monologue digne d'un documentaire animalier, sa liste des priorités ayant été vigoureusement mélangée. Et si la tentative de la raisonner semblait marcher, Jack venait de soulever un problème dont il ne prendrait l'ampleur qu'une fois sobre : s'étaient-ils, ne serait-ce qu'une fois depuis qu'il se connaissaient, imposé des limites ?
Sérieusement, recoucher ensemble après quatre ans de séparation, comme des ados en manque de tout, c'était pas vraiment normal comme relation, non ? L'un comme l'autre, avaient-ils déjà manifesté une quelconque réticence aux multiples conneries qu'ils pouvaient faire, ensemble ou chacun de son côté ?
Bordel. Comment pouvait-il encore s'étonner que cette relation, peu importe ce qu'elle était, soit si toxique ? Qu'elle lui ronge le cerveau, qu'elle monopolise chaque instant libre de ses pensées, n'avait rien de surprenant.
Lucy avait sourit, envolant avec elle toutes les idées noires du pianiste. Ainsi que son estomac, qui s'était retourné dès qu'elle s'était blottie contre lui. Sa poitrine, collée à celle de Jack, donnait à ce dernier l'impression d'être un géant - alors qu'il ne dépassait pas le mètre 80. Il poussa un long soupir en sentant son souffle se ralentir. À croire que c'était vraiment mort pour le round two.
Bon joueur, le coréen s'était à son tour positionné un peu plus confortablement. Une main sur la hanche de Lucy, les jambes nouées aux siennes, il avait bredouillé un « bonne nuit. » avant de lui aussi, fermer les yeux. La tête qui tourbillonnait encore, il lui avait fallut une ou deux heures avant de réussir à s'endormir sur de nombreux doutes.
Jack se réveilla avec les rayons du soleil qui venaient lassivement lui lécher le visage, à travers les rideaux d'une chambre d'hôtel on ne peut plus lambda. Accompagné. Merde. Impossible de savoir par qui, le visage de la petite inconnue étant blotti contre son cou, il craignait de la réveiller de par sa simple curiosité, grandissante et obsédante.
Alors, trop faible pour affronter n'importe qui se trouvait dans ses bras, il avait refermé les yeux avec un soupir d'aise. À défaut d'être identifiable, elle était assez comfortable. Une éternité qu'il passa à feinter un sommeil de plomb, jusqu'à ce que l'inconnue ne se lève dans un silence assourdissant, sensiblement pour aller prendre une douche. Au moins, elle avait eut la bonté de ne pas tenter de le réveiller, ou ne serait-ce que d'intéragir avec lui. Son esprit était si embrumé, qu'il ne réalisa qu'il était au Mexique en se redressant lentement, mal de crâne oblige, et qu'il aperçut l'océan à travers un bout de fenêtre. Lui revinrent alors des souvenirs de la soirée, qu'il avait passée accompagné des Totally Spies. Ou des super nanas, au choix.
Le musicien se frotta les yeux, l'eau de la douche s'enclencha dans un bruit fracassant qui lui explosa les tympans. Un grognement, et il entreprit d'attacher sa chemise correctement tout en détaillant la chambre. Impersonnelle au possible, de la personnalité de sa conquête ne restaient que quelques vêtements chiffonnés.
Si sa vue se précisait, ses idées restaient floues alors qu'il fixait une tâche khaki traînant au sol. Qui pouvait bien emmener un manteau au Mexique ? Son cerveau lui hurlait de s'enfuir, mais son regard persista.
Les couleurs des blasons sur l'épaule gauche l'avaient blessé. Leurs couleurs vives se répercutaient sur ses rétines pour mieux les lui arracher, à mains nues. Les coutures approximatives, elles, rattachaient entre elles des bribes de souvenirs, et une évidence qu'il ne pouvait pas accepter. Pas comme ça, pas ici. Bordel.
Son coeur s'était emballé, ses mains tremblaient pendant qu'il tentait de se relever maladroitement. Un étrange gargouilli le fixa sur place. Merde. Avait-il vraiment tant bu que ça ?
Peut-être que sa réaction aurait été différente, si Lucy l'avait réveillé, ou si elle s'était manifestée. Pourtant, inexorablement, la même conclusion s'annonçait pour chaque scénario alternatif qu'il imaginait : une fuite, prolongée. Le temps qu'il leur faudrait pour réfléchir, chacun de leur côté. En silence, se contentant de ramasser le reste de ses vêtements - il n'avait qu'à traverser un couloir pour accéder à sa chambre, et pas vraiment le coeur de récupérer son tshirt à l'effigie de Pink Floyd - Jack s'était enfuit. En silence, pas plus loin que sa chambre. Mais la porte fermée à double tour lui suffisait. Il était lâche, impossible de le nier. Mais bordel, c'était pas tant sa connerie qui le guidait, plutôt son irrépressible envie de vomir.
De sa deuxième journée de vacances, il n'aurait souvenir que de la cuvette des toilettes et de sa joue contre le matériau glacé du sol de la salle de bain de sa chambre d'hôtel. De toutes les cuites de sa vie, elle faisait une entrée fracassante au top 3. Il avait passé le reste de la matinée, et une grande partie de l'après-midi à se vider de la moindre goutte d'alcool qui s'obstinait à s'accrocher à son foie, son sang. Son ventre était presque aussi vide que sa tête, le faisant curieusement planer. Rampant, minable, jusqu'à son lit où il était resté jusqu'à reprendre ses esprits, il s'était souvenu. Pas de tout, surtout pas de ses monologues sous-marins, mais des confessions nocturnes de son amie. C'eut été un euphémisme, que de dire qu'il était complètement paumé. Ça tenait plus du paumé "dédale du minotaure" mais sans aucune Ariane pour le guider. Après s'être esquivé comme le pire des salauds, ils ne pourraient pas juste reprendre leur petite colocation comme si de rien n'était. Merde, qu'il se répétait, comme pour taire les sentiments ignobles et interdits qui ne cessaient de ronronner lourdement à ses oreilles.
Expert dans l'art de la fuite - qu'il pratiquait pour ainsi dire depuis qu'il avait l'âge de marcher, Jack s'était vu obligé de ruser pour éviter Lucy. Autant à l'hôtel, que plus tard dans l'avion. Bien qu'il doutait fortement qu'elle ait envie de le voir, une fois remis sur pieds, il n'avait fait que ça : fuir. Autant Lucy que Vitoria d'ailleurs. La solitude lui faisait un bien fou, alors qu'il visitait ce musée qu'il avait repéré dès son arrivée. Plus étrangement, et plus tard dans l'après-midi dans ce bar reculé des zones touristiques, il se sentait bien. Isolé, immergé, mais particulièrement heureux de découvrir une culture jusque là inconnue. Le barman s'était même attendri de ses tentatives ratées d'espagnol. Vraiment, ce pays lui plaisait énormément. Ou peut-être était-ce la sensation d’être en vacances qu'il chérissait tant ? Son verre de rhum cliqueta en se posant sur la table, alors que son regard croisa celui d'un homme mince, aux allures de Grinch mais bien trop souriant pour un client lambda. Ouais, Jack avait reconnu ce sourire vendeur. Et bêtement, il avait craqué, claqué ses dernières économies réservées au voyage.
C'était le Mexique, après tout. L'héroïne ne coûtait pas bien cher ici, et peut-être que quelques grammes de son vieux démon l'aiderait à faire taire les voix à l'arrière de son crâne.
Re: #3 / You are the mistake I'd do over and over again Mer 1 Mai - 15:26
|
|