:: Roleplays :: Los Angeles :: 2017-2018
#4 / New Rules
#4 / New Rules Mer 1 Mai - 12:19
Feat @"Lucy Wolfe"
new rules.
Le tissu vermillon lui coulait entre les doigts, autant que le billet vert dans les mains de Lucy. La connerie monumentale qu'il était sur le point de faire, il n'aurait absolument aucun moyen d'en faire porter le chapeau à la danseuse. Pas ce coup-ci, pas lorsqu'il était celui à l'avoir poussée ici. Même de ne pas avoir reconnu sa main quand il lui avait tendu ses dernières économies, il ne pouvait se résoudre à lui en vouloir. Elle était encore tordue de sa performance du soir, rougie d'avoir été chiffonnée depuis qu'il l'avait vue sur la scène de ce bordel miteux. Putain, de tout les bars de Los Angeles, elle pouvait pas en choisir un qui soit un peu moins crade ? La culpabilité voilait son regard, presque autant que les mèches teinte corbeau qui lui tombaient devant les yeux, il n'avait pas eut le courage de les couper depuis le Mexique. Ouais, Poe avait raison, jamais plus.
Au final, elle n'avait été que victime. Les mots qu'elle lui avait murmuré en coréen, ses confessions nocturnes. C'était lui qui avait été assez stupide pour y croire.
Mais putain, pourquoi elle était partie ? Et lui ? Pourquoi avait-il été aussi surpris de son départ ?
Le pianiste avait soupiré douloureusement, espérant que son souffle rauque ne serait pas suffisant à griller sa couverture. Amer, il noua le bandana.
Son geste fut doux, tremblant. Il savait parfaitement ce qu'il faisait, c'était d'autant plus douloureux. Se nouer une corde autour du cou eut été moins étouffant, mais moins subtil.
Jack avait regretté d'être venu avant même d'être arrivé. Si ça n'avait pas été pour les beaux yeux chocolats de son ami de Granada High, il aurait tourné les talons et serait rentré chez lui directement après le concert de l'orchestre de l'UCLA. Mais l'idée de pouvoir se procurer là-bas un peu de cette substance que son corps lui réclamait depuis qu'elle était partie l'avait convaincu, bien plus que le sourire charmeur de son acolyte. Comme lorsqu'elle était partie à New-York, il avait fallut combler le vide béant dans sa poitrine par une autre addiction. Qui rougissait ses yeux, colorait d'un bleu pastel ses avant-bras, mais qui l'apasait. Il savait pertinemment l'ampleur de sa connerie, que son coeur ne tiendrait pas 4 ans de plus à cette allure. Mais avait-il envie de tenir ? Avait-il vraiment encore un prétexte pour s'accrocher ?
Et puis bordel, ce que ça faisait du bien. Ses redescentes n'étaient pour l'instant que bien brèves, minimes comparées à la sensation d'extase que les molécules lui procuraient. Et avec le piano, plus ce concert parfaitement réussit ainsi que cette place offerte dans le plus gros orchestre de la ville, il avait l'impression de planer en permanence. D'être un spectateur enthousiaste de ce début de succès qui se profilait, de ne plus avoir son mot à dire, de ne plus piloter les gestes mécaniques de ses mains. C'était compliqué d'aimer la direction que prenait sa vie, mais il devait s'y résoudre : il irait seul. Plus de temps à perdre.
Sa seule raison de continuer à avancer, son seul amour, c'était le piano. Et ce connard, à part les quelques notes qu'il fallait lui arracher des entrailles, ne le lui avait presque jamais rendu. Jusqu'à ce soir, quand il avait accepté une place au Philharmonic de Los Angeles. Il restait pourtant son premier, son dernier amour. Tout ce qu'il y avait entre les deux, c'était une illusion. Des conneries, un retard non négligeable sur le chemin de la gloire, d'un rêve que les touches d'ivoires promettaient de lui offrir. Non, en vérité, il ne voulait pas la gloire. Encore moins de faire ses preuves, c'était trop tard. Juste vivre avec son piano.
Pas ces conneries, que des conneries.
Un soupir, seul. Assis à l'une des tables d'un bar de Boyle Heights, abandonné par son pote qui devait certainement déjà être en pleine action avec une des danseuses, il se roulait une cigarette. La dernière avant de partir, qu'il s'était promis. Il s'étonnait encore de s'être laissé persuader de rentrer dans ce bar. Il n'avait jamais côtoyé cet univers, sauf quand son ami le traînait en tournée de bars le jeudi soir. Ces filles, sur scène, parfois ces hommes, ne l'intéressaient pas. Même avec quelques verres, les réactions on ne peut plus animales du public presque entièrement masculin le dégoûtait de trop. Et il en faisait partie, de ces porcs qui ne toucheraient jamais les danseuses qui s'exposaient. Ils le dégoûtaient, il se dégoûtait, à rêver d'innaccessible.
Sur scène, alors que les lumières se tamisaient, une silhouette familière l'interpella pendant que sa mâchoire tombait et qu'une colère inexplicable paralysait ses doigts perdus dans les miettes de son tabac. Son ex colocataire ne semblait pas l'avoir vu alors qu'elle foulait le parquet buriné de la scène, caché dans la pénombre à l'autre bout de la salle. Ce qui avait suivi lui avait donné envie de se mettre des claques puis de tendre l'autre joue à la demoiselle, déjà prêt à se faire blâmer pour ses choix de vie merdiques. De vomir, surtout. Du début, jusqu'à l'instant où il avait décidé de ne pas avoir à en supporter plus.
Il n'avait pas vu Lucy depuis quoi, un mois ? Peut-être plus ? Et il n'espérait plus de la revoir. Plus jamais de sa vie, elle ne voudrait le croiser. Alors de la partager, avec tout ces vieux porcs, ça l'avait cassé en deux. Assez pour qu'il tente quelque chose d'assez désespéré, en soi. Il était allé voir cette serveuse, qui leur avait fait un gentil sourire à elle et son meilleur ami. Le ventre noué et l'air étonnamment sobre comparé au reste des âmes égarées de ce soir-là, il lui avait demandé. Et de ce qui lui restait de sa précédente transaction, il avait pu négocier quelques instants avec Wolfe. Peut-être qu'elle avait cédé parce qu'il lui avait promis de rendre sa veste à la brune, et de partir tout de suite après. Peut-être qu'elle avait juste une commission pour chacune de ses collègues qu'elle réussissait à vendre. Il s'en fichait et attendait patiemment, caché dans un coin derrière la foule, de pouvoir se jeter en tout conscience dans la gueule du loup.
Ce bandana rouge, il l'avait honteuse piqué sur une table où il traînait, visiblement abandonné. Trop discret pour son propre bien, il détestait voler, mais là, c'était une nécessité. Là où Lucy l'attendait, fort heureusement en lui tournant le dos, était une petite pièce qu'il préférait ne pas identifier. Sagement, il décida de se contenter de penser qu'il s'agissait d'une salle pour se changer. De coulisses où les jeunes femmes qu'il avait vu défiler les unes après les autres toute la nuit, comme un étalage de viande crue, pouvaient se poser - voir se reposer. À pas feutrés, il était arrivé dans le dos de Ms. Wolfe, lui avait tendu ce billet orné d'un portrait de président qu'il n'avait que trop rarement vu, et s'était empressé de lui passer ce bout de tissu empestant l'alcool et la fumée autour des yeux. Si elle le voyait, il savait qu'elle le tuerait. De mettre les pieds dans un endroit pareil, de tenter une feinte aussi risquée, mais... mais il voulait juste la voir, bordel. La garder rien pour lui, quelques instants. Ses yeux étaient humides, alors qu'il nouait rapidement le bandana. Restait plus qu'à espérer qu'elle ne verrait pas au travers, ou qu'elle ne se surprendrait pas d'un client qui restait muet ou presque, en plus de ne pas vouloir être vu. Rien que de penser à tout les fantasmes des sales types qu'elle côtoyait maintenant quotidiennement, il avait des frissons. Le prendrait-elle pour un de ces mecs mariés, frustrés ? À quel point le jugerait-elle ?
D'une voix qu'il tenta de travestir, de rendre encore plus grave, juste assez pour être méconnaissable, il brisa le silence d'un murmurre. Doucement, la guidant de ses deux mains sur ses épaules, il l'avait faite pivoter pour être face à lui. Non pas que ça serve à quoi que ce soit, mais il avait vraiment envie de voir son visage, juste une fois. Ses yeux, sous le foulard et le fard à paupières, lui manquaient. Cette vision n'était pas normale, sa voix était éraillée, tremblotante alors qu'il brisa le silence relatif de l'endroit.
« vas-y, montre moi. »
Jusqu'où elle était prête à aller, pour un peu de cash - dont elle n'aurait jamais eut besoin en restant à l'appart, le coréen préférait l'ignorer. Mais dans son ventre, il savait qu'il aurait besoin de savoir. Aujourd'hui ou dans dix ans, il saurait si elle se contentait de danser, parfois en privé pour quelques extras. Si c'était le cas, il aurait juste à fermer les yeux le temps que ça se termine. Si c'était autre chose, putain. Il se ferait un devoir de la sortir de là, définitivement.
Au final, elle n'avait été que victime. Les mots qu'elle lui avait murmuré en coréen, ses confessions nocturnes. C'était lui qui avait été assez stupide pour y croire.
Mais putain, pourquoi elle était partie ? Et lui ? Pourquoi avait-il été aussi surpris de son départ ?
Le pianiste avait soupiré douloureusement, espérant que son souffle rauque ne serait pas suffisant à griller sa couverture. Amer, il noua le bandana.
Son geste fut doux, tremblant. Il savait parfaitement ce qu'il faisait, c'était d'autant plus douloureux. Se nouer une corde autour du cou eut été moins étouffant, mais moins subtil.
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Jack avait regretté d'être venu avant même d'être arrivé. Si ça n'avait pas été pour les beaux yeux chocolats de son ami de Granada High, il aurait tourné les talons et serait rentré chez lui directement après le concert de l'orchestre de l'UCLA. Mais l'idée de pouvoir se procurer là-bas un peu de cette substance que son corps lui réclamait depuis qu'elle était partie l'avait convaincu, bien plus que le sourire charmeur de son acolyte. Comme lorsqu'elle était partie à New-York, il avait fallut combler le vide béant dans sa poitrine par une autre addiction. Qui rougissait ses yeux, colorait d'un bleu pastel ses avant-bras, mais qui l'apasait. Il savait pertinemment l'ampleur de sa connerie, que son coeur ne tiendrait pas 4 ans de plus à cette allure. Mais avait-il envie de tenir ? Avait-il vraiment encore un prétexte pour s'accrocher ?
Et puis bordel, ce que ça faisait du bien. Ses redescentes n'étaient pour l'instant que bien brèves, minimes comparées à la sensation d'extase que les molécules lui procuraient. Et avec le piano, plus ce concert parfaitement réussit ainsi que cette place offerte dans le plus gros orchestre de la ville, il avait l'impression de planer en permanence. D'être un spectateur enthousiaste de ce début de succès qui se profilait, de ne plus avoir son mot à dire, de ne plus piloter les gestes mécaniques de ses mains. C'était compliqué d'aimer la direction que prenait sa vie, mais il devait s'y résoudre : il irait seul. Plus de temps à perdre.
Sa seule raison de continuer à avancer, son seul amour, c'était le piano. Et ce connard, à part les quelques notes qu'il fallait lui arracher des entrailles, ne le lui avait presque jamais rendu. Jusqu'à ce soir, quand il avait accepté une place au Philharmonic de Los Angeles. Il restait pourtant son premier, son dernier amour. Tout ce qu'il y avait entre les deux, c'était une illusion. Des conneries, un retard non négligeable sur le chemin de la gloire, d'un rêve que les touches d'ivoires promettaient de lui offrir. Non, en vérité, il ne voulait pas la gloire. Encore moins de faire ses preuves, c'était trop tard. Juste vivre avec son piano.
Pas ces conneries, que des conneries.
Un soupir, seul. Assis à l'une des tables d'un bar de Boyle Heights, abandonné par son pote qui devait certainement déjà être en pleine action avec une des danseuses, il se roulait une cigarette. La dernière avant de partir, qu'il s'était promis. Il s'étonnait encore de s'être laissé persuader de rentrer dans ce bar. Il n'avait jamais côtoyé cet univers, sauf quand son ami le traînait en tournée de bars le jeudi soir. Ces filles, sur scène, parfois ces hommes, ne l'intéressaient pas. Même avec quelques verres, les réactions on ne peut plus animales du public presque entièrement masculin le dégoûtait de trop. Et il en faisait partie, de ces porcs qui ne toucheraient jamais les danseuses qui s'exposaient. Ils le dégoûtaient, il se dégoûtait, à rêver d'innaccessible.
Sur scène, alors que les lumières se tamisaient, une silhouette familière l'interpella pendant que sa mâchoire tombait et qu'une colère inexplicable paralysait ses doigts perdus dans les miettes de son tabac. Son ex colocataire ne semblait pas l'avoir vu alors qu'elle foulait le parquet buriné de la scène, caché dans la pénombre à l'autre bout de la salle. Ce qui avait suivi lui avait donné envie de se mettre des claques puis de tendre l'autre joue à la demoiselle, déjà prêt à se faire blâmer pour ses choix de vie merdiques. De vomir, surtout. Du début, jusqu'à l'instant où il avait décidé de ne pas avoir à en supporter plus.
Il n'avait pas vu Lucy depuis quoi, un mois ? Peut-être plus ? Et il n'espérait plus de la revoir. Plus jamais de sa vie, elle ne voudrait le croiser. Alors de la partager, avec tout ces vieux porcs, ça l'avait cassé en deux. Assez pour qu'il tente quelque chose d'assez désespéré, en soi. Il était allé voir cette serveuse, qui leur avait fait un gentil sourire à elle et son meilleur ami. Le ventre noué et l'air étonnamment sobre comparé au reste des âmes égarées de ce soir-là, il lui avait demandé. Et de ce qui lui restait de sa précédente transaction, il avait pu négocier quelques instants avec Wolfe. Peut-être qu'elle avait cédé parce qu'il lui avait promis de rendre sa veste à la brune, et de partir tout de suite après. Peut-être qu'elle avait juste une commission pour chacune de ses collègues qu'elle réussissait à vendre. Il s'en fichait et attendait patiemment, caché dans un coin derrière la foule, de pouvoir se jeter en tout conscience dans la gueule du loup.
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Ce bandana rouge, il l'avait honteuse piqué sur une table où il traînait, visiblement abandonné. Trop discret pour son propre bien, il détestait voler, mais là, c'était une nécessité. Là où Lucy l'attendait, fort heureusement en lui tournant le dos, était une petite pièce qu'il préférait ne pas identifier. Sagement, il décida de se contenter de penser qu'il s'agissait d'une salle pour se changer. De coulisses où les jeunes femmes qu'il avait vu défiler les unes après les autres toute la nuit, comme un étalage de viande crue, pouvaient se poser - voir se reposer. À pas feutrés, il était arrivé dans le dos de Ms. Wolfe, lui avait tendu ce billet orné d'un portrait de président qu'il n'avait que trop rarement vu, et s'était empressé de lui passer ce bout de tissu empestant l'alcool et la fumée autour des yeux. Si elle le voyait, il savait qu'elle le tuerait. De mettre les pieds dans un endroit pareil, de tenter une feinte aussi risquée, mais... mais il voulait juste la voir, bordel. La garder rien pour lui, quelques instants. Ses yeux étaient humides, alors qu'il nouait rapidement le bandana. Restait plus qu'à espérer qu'elle ne verrait pas au travers, ou qu'elle ne se surprendrait pas d'un client qui restait muet ou presque, en plus de ne pas vouloir être vu. Rien que de penser à tout les fantasmes des sales types qu'elle côtoyait maintenant quotidiennement, il avait des frissons. Le prendrait-elle pour un de ces mecs mariés, frustrés ? À quel point le jugerait-elle ?
D'une voix qu'il tenta de travestir, de rendre encore plus grave, juste assez pour être méconnaissable, il brisa le silence d'un murmurre. Doucement, la guidant de ses deux mains sur ses épaules, il l'avait faite pivoter pour être face à lui. Non pas que ça serve à quoi que ce soit, mais il avait vraiment envie de voir son visage, juste une fois. Ses yeux, sous le foulard et le fard à paupières, lui manquaient. Cette vision n'était pas normale, sa voix était éraillée, tremblotante alors qu'il brisa le silence relatif de l'endroit.
« vas-y, montre moi. »
Jusqu'où elle était prête à aller, pour un peu de cash - dont elle n'aurait jamais eut besoin en restant à l'appart, le coréen préférait l'ignorer. Mais dans son ventre, il savait qu'il aurait besoin de savoir. Aujourd'hui ou dans dix ans, il saurait si elle se contentait de danser, parfois en privé pour quelques extras. Si c'était le cas, il aurait juste à fermer les yeux le temps que ça se termine. Si c'était autre chose, putain. Il se ferait un devoir de la sortir de là, définitivement.
Re: #4 / New Rules Mer 1 Mai - 12:20
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Feat @"Jack Won"
new rules.
« Je te détesterai jamais » voilà les mots qui s’étaient gravés dans son esprit torturé, alors que son corps trop enivré d’une bêtise consommée avait cédé au sommeil, doucereusement niché contre celui du coréen, protégée par sa chaleur, bercée par cette illusion éphémère de sécurité… pour une fois dans sa putin de vie, elle avait fermé les yeux avec l’intime conviction que tout irait bien, qu’elle sortirait de ce gouffre qu’elle avait fini par voir comme sa propre tombe. Le réveil ne lui semblait plus si morose, si c’était pour croiser ses iris couleur café, pour entendre sa voix que la fumée avait rendue rauque, lui déblatérer n’importe quelle fable sur les animaux marins et leur reproduction. L’espace d’une soirée, d’un rêve un peu trop tendre, elle avait cru voir cette lumière au bout du tunnel. Lucy avait enfin touché le fond, il n’y avait plus d’autre alternatives que de remonter à la surface, de retrouver l’oxygène dont elle avait été si longtemps privée, à tenter de se noyer dans une bouteille. Naïvement, elle y avait cru, du plus profond de son âme, qu’il serait là, que ça irait… Après tout, Jack ne la laisserait jamais tomber non? S’il y avait une personne au monde digne de sa confiance aveugle, un être sur qui elle pouvait se reposer sans redouter qu’il ne la trahisse ou de la laisse derrière, c’était bien lui. Du plus profond d’elle-même, gravé dans les chaires de son battant, elle en était certaine : il était le pilier inaltérable dans son existence, la seule certitude à laquelle elle pouvait se raccrocher…. Quelle conne… Qu’est-ce qu’elle avait pu croire comme bêtises! C’était d’un pathétisme.
Parce qu’évidement, que la cruelle réalité l’avait rattrapée, foudroyée, on ne lui avait même pas octroyé une journée de plus dans cette chimère, une seconde de crédulité… lorsqu’elle avait ouvert les yeux, il s’était volatilisée, et n’eut été des traces rougeâtres dont il avait parsemé sa peau immaculée, elle aurait pu se convaincre d’une illusion. Le message était pourtant clair non? Une fois lucide, il ne voulait plus d’elle, il voyait tous les travers dont elle l’aurait affublé, tous les défauts qu’elle était incapable de lui cacher complètement… c’était dur à avaler, mais d’une brutale évidence : s’il prenait la peine d’y songer, vraiment, elle n’était pas assez bien pour lui. La jeune Wolfe s’était drapée dans sa fierté, comme s’il se fut agi d’un bandage de fortune pour la douleur de son battant percuté qui raisonnait jusque dans ses os trop frêles pour la convaincre de se relever… Et pourtant, même devant le fait accompli, même devant l’irréfutable réalité, elle s’était bornée à lui donner une chance, à blâmer sa propension pour l’autodestruction, et à se jurer de le pardonner sans compromis s’il réalisait le sabotage dont il venait d’entamer la mise en place… Une fois encore, c’était d’une crédulité puérile, et elle avait eu tords, au moment même où elle regagnait cet appartement où elle n’était pas la bienvenue, déposait son sac de voyage, et prenait place sur le clic-clac dans l’espoir risible qu’il revienne…
… Mais ça non plus, ça ne s’était pas produit. Avant de comprendre dans quel merdier elle s’était enfoncée, elle et ses confessions coréennes, elle s’était retrouvée paumée, toute seule dans un appartement qui ne lui appartenait pas, immobile comme un bibelot, à espérer que chaque pas dans le couloir mal insonorisé était les siens… à se convaincre, comme ultime tentative de ne pas devenir poussière, qu’il reviendrait. Seulement voilà, les jours étaient devenus rapidement de semaines, et elle ne pouvait que constater l’évidence : son colocataire l’évitait, rentrait tard, alors qu’elle s’était finalement assoupie, au bout de ses larmes, recroquevillée sur le divan... ou alors pas du tout, comme si d’autres bras lui procuraient ce qu’elle était incapable d’offrir… On l’avait souvent trahis, abandonnée par le passé, toute sa vie… mais jamais lui, jamais comme ça. Elle avait l’impression redoutable que de cette chute-là, elle ne se relèverait pas. La douleur atteignait un paroxysme et elle n’aurait pas eu assez de dix doigts pour en évaluer l’intensité, c’était comme si on venait de lui arracher le dernier filament d’innocence, la seule chose à laquelle elle croyait encore. Pour une fois dans son existence de damnée, elle avait essayé, vraiment, de baisser sa garde, d’être franche, ciel, elle l’avait pourtant texté, attendu, elle avait désespérément voulu y croire, il aurait eu toutes les chances du monde d’arranger les choses, pourvus qu’il revienne… mais force était d’avouer que ça ne se produirait pas. Ça ne se produirait plus jamais. Et n’eut été d’un message texte de son connard d’ex, dans un moment de déprime, après avoir trop longuement regardé le vieux luminaire du salon en envisageant un peu trop sérieusement l’utiliser comme poulie pour se pendre, pour le forcer à la voir une dernière fois, pour graver cette ultime vision dans son esprit fuyant, elle aurait certainement opté pour la voie facile… En quelque sorte, elle l’avait fait : elle était retournée chez Philip. Juste assez pour prendre le premier job minable qui s’offrait à elle, l’appartement le plus crade en ville, et entamer la dernière phase de son autodestruction, au fond d’une bouteille.
Son chemin de croix l’avait finalement mené à ce bar miteux où, défoncée à un mélange douteux de cocktail et de médicaments d’ordonnances qui avait le mérite d’endormir son cœur en miette, elle grimpait sur la scène mal éclairée avec une aisance déconcertante, ses escarpins vertigineux foulant le sol alors que ses lèvres s’étiraient en un sourire distant, inaccessible, faux, ses songes à des années lumières de la bêtise qu’elle faisait, du rythme envoutant qu’avait pris son corps au son de cette musique des plus minable. Brûlée par la lumière agressante sur sa peau, aveugle aux regards de porcs que lui jetaient des clients probablement aguichés par cette poupée frêle qui n’avait rien d’innocente, la jeune Wolfe s’activait autour du poteau métallique, cabrant le dos un instant, renvoyant sa tignasse vers l’arrière celui d’après, comme si s’eut été rien de plus qu’une routine trop bien mémorisée, un enchainement quelle avait fait des dizaine et des dizaines de fois. Cette soirée avait un gout amer de déjà vu, elle avait l’impression d’être de retour à NYC sur le coup, dans cette boite pathétique où elle avait commencé à danser, des années plus tôt… À cette époque, elle aurait rougit de sentir des mains moites claquer son postérieur alors qu’elle descendait de scène … alors que maintenant, elle s’était contentée d’un sourire narquois, de chasser cette patte dégueulasse de sa personne dans un : « Si tu veux toucher, mets-y le prix. Radin. » avant de ricaner et de s’éloigner profiter de l’accalmie avant la prochaine prestation.
Elle s’en foutait bien de ces hommes, de ce bar, en fait, son être entier était un néant depuis des semaines, des mois. La seule chose qui ait un jour eu de l’importance l’avait laissé s’écraser au sol, brusquement, comme un oisillon incapable de se défendre seul. Qu’on la touche, qu’on la souille, si elle devenait assez tordue, peut-être qu’elle arrêterait de se souvenir comme d’une blessure, de la sensation de ses mains sur sa peau… Elle n’avait, de toute façon, plus de raison d’avancer, plus rien à préserver, personne à impressionner, alors à quoi bon essayer… La solitude, cette vieille compagne, avait fait un retour en force, broyant ses poumons de par son poids, la plongeant dans un coma sentimental qui aurait presque pu être tolérable. Presque. Parce qu’elle se surprenait encore, soir après soir, à fixer un contact dans son cellulaire, à espérer… à attendre, elle n’avait au final, fait que cela, attendre. Les lèvres pincées, elle allait se commander un verre, lorsque sa collègue lui saisit le bras et lui désigna d’un signe de tête les cabines. Super. Au moins, elle ferait le paquet… Lucy avait soupiré, roulé des yeux, et s’était dirigée de ce pas faussement réjouis vers le coin plus privé des lieux. Fut un temps, on ne l’aurait pas prise vivante à offrir des danse contact contre des billets verts… aujourd’hui? Elle aurait laissé le plus offrant la battre à mort… en fait, peut-être qu’elle aurait payé pour qu’on l’aide à en finir.
Elle était tellement paumée dans ses idées noires qu’elle ne remarqua l’intrus qu’en sentant le tissus puant se nouer autour de ses yeux, la réduire au rang d’aveugle, incapable de dissimuler autre chose que des formes rougeâtres. Ses lèvres s’étirèrent dans un sourire aguicheur. La clientèle avait de drôle de fétiches, vraiment … quel était l’intérêt de cacher les yeux d’une danseuse, à qui irait-elle raconter…Les hommes étaient tous des porcs, des animaux avides de toute façon… Elle se contenta de saisir le billet tendu entre ses doigts, de le rouler en un tout petit cylindre et de le glisser dans sa chaussure. Un autre bel affront, des souliers griffés, cadeau de son ancienne vie, réduit à parcourir le sol de cet établissement crade. Une fois la transaction conclus, elle se retrouva prisonnière des mains sur ses épaules, forcée à lui faire face, pivotant comme une catin entre ses mains, sans volonté. Elle rêvait où il avait cette façon presque polie de la toucher? Elle n’avait généralement pas droit à autant d’égard… personne ne la toucherait plus jamais comme ça, son cœur se serra, et elle tenta de dissimuler ce coup de poignard aléatoire par un sourire charmeur, ses doigts se posant sans la moindre gêne sur le bras de l’étrange client, alors que sa voix quoiqu’inconnue, avait le don de lui remémorer des souvenirs pénibles… une intonation un peu familière. « vas-y, montre-moi… »
Elle lui sourit à nouveau, comme une vulgaire marchandise, un bout de viande qu’il avait bien daigné s’offrir pour un temps. Mordant délicatement sa lèvre inférieure dans un jeu calculé, elle l’avait délicatement poussé vers le fond de la toute petite pièce où une chaise se dressait, l’y avait fait assoir en prenant bien soin de caresser un peu trop longtemps son bras, de laisser ses doigts glisser un instant sur sa chemise dans l’espoir qu’il achète un peu plus de temps. De l’amour propre, elle ne avait que peu, plus du tout, en réalisé, et c’est sans doute pour cette raison qu’elle avait laissé ses mains se poser sur sa propre gorge un instant, descendre sur son ventre en une longue caresse alors qu’un soupire tout calculé lui échappait et qu’elle demandait, de cette voix que n’importe qui aurait pu confondre comme envieuse, n’importe qui pour qui elle ne s’était pas consumée avant ce soir-là. « Qu’est-ce que tu veux voir mon beau… ? Je t’appartiens. » un nouveau sourire, et voilà qu’elle s’approchait à nouveau, discernant une silhouette malgré le bandana. Ses doigts se pressèrent sur les genoux du touriste, avant de se presser plus assurément sur ses cuisses pour les écarter et se positionner dos à lui, si près, son corps adoptant cette chorégraphie lente, sensuelle, sans la moindre gêne à se frotter ainsi sur un parfait inconnu. « À moins que tu préfères toucher… » un murmure alors qu’elle cabrait le dos et effleurait son corps du sien, avant de marmonner, plus pour elle-même. « Je risque rien, j’suis pas un hippocampe. »
Parce qu’évidement, que la cruelle réalité l’avait rattrapée, foudroyée, on ne lui avait même pas octroyé une journée de plus dans cette chimère, une seconde de crédulité… lorsqu’elle avait ouvert les yeux, il s’était volatilisée, et n’eut été des traces rougeâtres dont il avait parsemé sa peau immaculée, elle aurait pu se convaincre d’une illusion. Le message était pourtant clair non? Une fois lucide, il ne voulait plus d’elle, il voyait tous les travers dont elle l’aurait affublé, tous les défauts qu’elle était incapable de lui cacher complètement… c’était dur à avaler, mais d’une brutale évidence : s’il prenait la peine d’y songer, vraiment, elle n’était pas assez bien pour lui. La jeune Wolfe s’était drapée dans sa fierté, comme s’il se fut agi d’un bandage de fortune pour la douleur de son battant percuté qui raisonnait jusque dans ses os trop frêles pour la convaincre de se relever… Et pourtant, même devant le fait accompli, même devant l’irréfutable réalité, elle s’était bornée à lui donner une chance, à blâmer sa propension pour l’autodestruction, et à se jurer de le pardonner sans compromis s’il réalisait le sabotage dont il venait d’entamer la mise en place… Une fois encore, c’était d’une crédulité puérile, et elle avait eu tords, au moment même où elle regagnait cet appartement où elle n’était pas la bienvenue, déposait son sac de voyage, et prenait place sur le clic-clac dans l’espoir risible qu’il revienne…
… Mais ça non plus, ça ne s’était pas produit. Avant de comprendre dans quel merdier elle s’était enfoncée, elle et ses confessions coréennes, elle s’était retrouvée paumée, toute seule dans un appartement qui ne lui appartenait pas, immobile comme un bibelot, à espérer que chaque pas dans le couloir mal insonorisé était les siens… à se convaincre, comme ultime tentative de ne pas devenir poussière, qu’il reviendrait. Seulement voilà, les jours étaient devenus rapidement de semaines, et elle ne pouvait que constater l’évidence : son colocataire l’évitait, rentrait tard, alors qu’elle s’était finalement assoupie, au bout de ses larmes, recroquevillée sur le divan... ou alors pas du tout, comme si d’autres bras lui procuraient ce qu’elle était incapable d’offrir… On l’avait souvent trahis, abandonnée par le passé, toute sa vie… mais jamais lui, jamais comme ça. Elle avait l’impression redoutable que de cette chute-là, elle ne se relèverait pas. La douleur atteignait un paroxysme et elle n’aurait pas eu assez de dix doigts pour en évaluer l’intensité, c’était comme si on venait de lui arracher le dernier filament d’innocence, la seule chose à laquelle elle croyait encore. Pour une fois dans son existence de damnée, elle avait essayé, vraiment, de baisser sa garde, d’être franche, ciel, elle l’avait pourtant texté, attendu, elle avait désespérément voulu y croire, il aurait eu toutes les chances du monde d’arranger les choses, pourvus qu’il revienne… mais force était d’avouer que ça ne se produirait pas. Ça ne se produirait plus jamais. Et n’eut été d’un message texte de son connard d’ex, dans un moment de déprime, après avoir trop longuement regardé le vieux luminaire du salon en envisageant un peu trop sérieusement l’utiliser comme poulie pour se pendre, pour le forcer à la voir une dernière fois, pour graver cette ultime vision dans son esprit fuyant, elle aurait certainement opté pour la voie facile… En quelque sorte, elle l’avait fait : elle était retournée chez Philip. Juste assez pour prendre le premier job minable qui s’offrait à elle, l’appartement le plus crade en ville, et entamer la dernière phase de son autodestruction, au fond d’une bouteille.
*** *** ***
Son chemin de croix l’avait finalement mené à ce bar miteux où, défoncée à un mélange douteux de cocktail et de médicaments d’ordonnances qui avait le mérite d’endormir son cœur en miette, elle grimpait sur la scène mal éclairée avec une aisance déconcertante, ses escarpins vertigineux foulant le sol alors que ses lèvres s’étiraient en un sourire distant, inaccessible, faux, ses songes à des années lumières de la bêtise qu’elle faisait, du rythme envoutant qu’avait pris son corps au son de cette musique des plus minable. Brûlée par la lumière agressante sur sa peau, aveugle aux regards de porcs que lui jetaient des clients probablement aguichés par cette poupée frêle qui n’avait rien d’innocente, la jeune Wolfe s’activait autour du poteau métallique, cabrant le dos un instant, renvoyant sa tignasse vers l’arrière celui d’après, comme si s’eut été rien de plus qu’une routine trop bien mémorisée, un enchainement quelle avait fait des dizaine et des dizaines de fois. Cette soirée avait un gout amer de déjà vu, elle avait l’impression d’être de retour à NYC sur le coup, dans cette boite pathétique où elle avait commencé à danser, des années plus tôt… À cette époque, elle aurait rougit de sentir des mains moites claquer son postérieur alors qu’elle descendait de scène … alors que maintenant, elle s’était contentée d’un sourire narquois, de chasser cette patte dégueulasse de sa personne dans un : « Si tu veux toucher, mets-y le prix. Radin. » avant de ricaner et de s’éloigner profiter de l’accalmie avant la prochaine prestation.
Elle s’en foutait bien de ces hommes, de ce bar, en fait, son être entier était un néant depuis des semaines, des mois. La seule chose qui ait un jour eu de l’importance l’avait laissé s’écraser au sol, brusquement, comme un oisillon incapable de se défendre seul. Qu’on la touche, qu’on la souille, si elle devenait assez tordue, peut-être qu’elle arrêterait de se souvenir comme d’une blessure, de la sensation de ses mains sur sa peau… Elle n’avait, de toute façon, plus de raison d’avancer, plus rien à préserver, personne à impressionner, alors à quoi bon essayer… La solitude, cette vieille compagne, avait fait un retour en force, broyant ses poumons de par son poids, la plongeant dans un coma sentimental qui aurait presque pu être tolérable. Presque. Parce qu’elle se surprenait encore, soir après soir, à fixer un contact dans son cellulaire, à espérer… à attendre, elle n’avait au final, fait que cela, attendre. Les lèvres pincées, elle allait se commander un verre, lorsque sa collègue lui saisit le bras et lui désigna d’un signe de tête les cabines. Super. Au moins, elle ferait le paquet… Lucy avait soupiré, roulé des yeux, et s’était dirigée de ce pas faussement réjouis vers le coin plus privé des lieux. Fut un temps, on ne l’aurait pas prise vivante à offrir des danse contact contre des billets verts… aujourd’hui? Elle aurait laissé le plus offrant la battre à mort… en fait, peut-être qu’elle aurait payé pour qu’on l’aide à en finir.
Elle était tellement paumée dans ses idées noires qu’elle ne remarqua l’intrus qu’en sentant le tissus puant se nouer autour de ses yeux, la réduire au rang d’aveugle, incapable de dissimuler autre chose que des formes rougeâtres. Ses lèvres s’étirèrent dans un sourire aguicheur. La clientèle avait de drôle de fétiches, vraiment … quel était l’intérêt de cacher les yeux d’une danseuse, à qui irait-elle raconter…Les hommes étaient tous des porcs, des animaux avides de toute façon… Elle se contenta de saisir le billet tendu entre ses doigts, de le rouler en un tout petit cylindre et de le glisser dans sa chaussure. Un autre bel affront, des souliers griffés, cadeau de son ancienne vie, réduit à parcourir le sol de cet établissement crade. Une fois la transaction conclus, elle se retrouva prisonnière des mains sur ses épaules, forcée à lui faire face, pivotant comme une catin entre ses mains, sans volonté. Elle rêvait où il avait cette façon presque polie de la toucher? Elle n’avait généralement pas droit à autant d’égard… personne ne la toucherait plus jamais comme ça, son cœur se serra, et elle tenta de dissimuler ce coup de poignard aléatoire par un sourire charmeur, ses doigts se posant sans la moindre gêne sur le bras de l’étrange client, alors que sa voix quoiqu’inconnue, avait le don de lui remémorer des souvenirs pénibles… une intonation un peu familière. « vas-y, montre-moi… »
Elle lui sourit à nouveau, comme une vulgaire marchandise, un bout de viande qu’il avait bien daigné s’offrir pour un temps. Mordant délicatement sa lèvre inférieure dans un jeu calculé, elle l’avait délicatement poussé vers le fond de la toute petite pièce où une chaise se dressait, l’y avait fait assoir en prenant bien soin de caresser un peu trop longtemps son bras, de laisser ses doigts glisser un instant sur sa chemise dans l’espoir qu’il achète un peu plus de temps. De l’amour propre, elle ne avait que peu, plus du tout, en réalisé, et c’est sans doute pour cette raison qu’elle avait laissé ses mains se poser sur sa propre gorge un instant, descendre sur son ventre en une longue caresse alors qu’un soupire tout calculé lui échappait et qu’elle demandait, de cette voix que n’importe qui aurait pu confondre comme envieuse, n’importe qui pour qui elle ne s’était pas consumée avant ce soir-là. « Qu’est-ce que tu veux voir mon beau… ? Je t’appartiens. » un nouveau sourire, et voilà qu’elle s’approchait à nouveau, discernant une silhouette malgré le bandana. Ses doigts se pressèrent sur les genoux du touriste, avant de se presser plus assurément sur ses cuisses pour les écarter et se positionner dos à lui, si près, son corps adoptant cette chorégraphie lente, sensuelle, sans la moindre gêne à se frotter ainsi sur un parfait inconnu. « À moins que tu préfères toucher… » un murmure alors qu’elle cabrait le dos et effleurait son corps du sien, avant de marmonner, plus pour elle-même. « Je risque rien, j’suis pas un hippocampe. »
Re: #4 / New Rules Mer 1 Mai - 12:21
Feat @"Lucy Wolfe"
new rules.
Encore heureux que Lucy ne l'ait pas vu, la modeuse qu'elle était se serait probablement arraché les cheveux en voyant la tenue du pianiste. L'un de ses professeurs lui avait prêté une veste de costume pour la représentation du soir, plus ou moins assortie à son pantalon et à sa chemise bien trop habillés pour un bar aussi dégueulasse. Mais il avait fini par rendre le vêtement, qu'on lui avait plusieurs fois complimenté, et qui avait une étiquette Saint Laurent à l'intérieur du col. Oui, il avait fallut l'échanger contre cette veste militaire qui ne le quittait plus, malgré la chaleur qui pointait le bout de son nez. À l'exception des manches qui étaient un peu courtes, le bomber lui allait plutôt bien. Mais le combo avec le restant de son costard lui semblait assez péculier, en tant que néophyte complet de la mode. Non, vraiment,il n'arrivait pas à s'en débarrasser, de ce blouson. Même lorsqu'il avait l'air d'un con en le portant. Il avait essayé d'y foutre le feu, comme l'avait réclamé Lucy, mais impossible de s'y résoudre. La main dans la poche, à tripoter la brochure du philharmonique, et les doigts de sa main libre jouant avec son briquet et la petite flamme qui s'en échappait, son esprit divaguait.
Jack avait eut l'espoir qu'elle l'attende. Un peu plus longtemps, juste assez pour que ses idées soient claires, qu'il soit capable de lui répéter ce "je t'aime" dans sa langue natale sans bégayer ou en étant certain de le penser. Maintenant qu'elle lui avait glissé entre les doigts, il en était certain de ces sentiments qui débordaient sur leur amitié déjà bien assez ambiguë. Le pianiste avait toujours été lent. Lent à comprendre, lent à s'attacher, lent dans sa façon d'être et même dans ses gestes. Un peu trop pour Lucy, qui s'était à son tour enfuie sans se retourner, juste comme lui au Mexique. Et c'était ça qui avait rouvert les plaies à peine cicatrisées du pianiste : il avait prit ses distances pour prendre l'ampleur de son attachement à la petite brune, et elle balayait tout ça sans un remord, sans un regard vers ce qu'elle venait de refuser catégoriquement ? Comment pouvait-il avoir si peu de valeur aux yeux de Lucy, pour qu'elle ne puisse pas l'attendre plus d'un mois, le coréen ne le saisissait pas. Il lui en voulait, autant qu'il comprenait, au fond. Avait-elle vraiment profité de sa bonté et de son appart, comme certains de ses amis le suggérait ? Et qu'est-ce que ce médecin avait de plus que lui, si ce n'était une tendance à la rendre régulièrement cocue ? La cigarette coincée entre les lèvres, calé dans le coin du bar en attendant la fin de la performance en exhalant une fumée âcre, Jack était amer. Autant que sa clope. La seule sensation comparable à celle des regards de dizaines d'inconnus dégueulasses qui se posaient sur Lucy, c'était celle du manque. La veille, au soir, il s'était à nouveau piqué.
Lui qui s'était promit de ralentir la cadence, une fois qu'il avait commencé à bosser pour le philharmonique de LA, n'en avait fait qu'à sa tête. Au contraire, s'il s'était jusqu'alors contenté d'inhaler les vapeurs psychotropes de l'héroïne, voir d'un petit rail en cas de manque extrême, il avait dernièrement plus sévèrement subit les effets secondaires de la poudre brune. Probablement un mélange de stress et de solitude qui avait poussé son corps à se tordre, ses muscles à le faire souffrir, et son estomac à rejeter tout ce qu'il avait l'audace de manger. Alors, la sensation de ferraille dans son bras n'avait pas semblé si désagréable, par rapport à la nuit exceptionnelle qu'il avait passé. Il avait énormément composé, des choses qu'il avait bien aimé une fois sobre. Quelque chose qui valait le coup, les premières compositions qui sortent du lot, de la merde qu'il avait fait depuis le retour du spring break.
Les lumières s'étaient faites plus denses, ses pupilles s'étaient rétractées douloureusement. D'un pas de loup, comme une ombre au milieu de la foule, le pianiste s'était faufilé en direction des curieuses petites pièces à l'arrière du bar.
Du coin de l'œil, Jack regarda la jeune femme ranger son argent dans sa chaussure. À aucun moment, il n'avait eut l'intention de lui laisser le billet de cinquante dollars, pas aussi facilement. Et là où elle l'avait caché, il n'aurait aucun mal à le récupérer. Bordel, l'idée même de payer Lucy pour quoi que ce soit le dégoûtait. Et buté dans un silence coupable, il luttait. Contre son imagination, qui comptait sans aucun mal de nombre de types qui avaient du profiter de ce genre d'entrevues pour poser leurs sales mains sur elle. Contre l'envie, irrésistible, de poser ses lèvres contre la peau de son cou, d'y laisser quelques marques violacées, d'y marquer son territoire. Mais surtout, contre cet instinct, ce sentiment viscéral qui lui criait d'enlever ce putain de bandeau et de la prendre par la main pour s'enfuir, quelque part. Ailleurs, là où ils ne seraient que tout les deux. Sans les regards vicieux des clients du bar, loin des remords de Jack.
Mais la culpabilité le tenait pieds et poings liés. Si la danseuse ne l'avait pas entraîné à sa suite, dans la pièce qu'elle semblait assez connaître pour s'y repérer à l'aveugle - l'idée lui donna toute une panoplie de frissons - Jack serait certainement resté immobile, à la fixer de ses yeux humides. Il s'était assis, comme un gentil petit garçon obéissant, se contentant des mouvements nécessaires pour enlever sa veste. Il mourrait de chaud, que ce soit à cause d'une quelconque fièvre provoquée par sa drogue de prédilection, ou tout simplement l'atmosphère étouffante du bar, il s'en fichait. Il n'arrivait pas à se détendre, ou à se convaincre de la réalité de la scène qui se jouait sous ses yeux.
C'était pas Lucy qu'il avait sous les yeux. Il voulait bien reconnaître sa culpabilité, dans cette histoire sordide. Qu'elle s'était retrouvée obligée de travailler ici par sa faute à lui : évidemment que si elle ne s'était pas sentie obligée de quitter son appart suite au comportement merdique du jeune homme, elle n'aurait pas eut à se reconvertir dans la danse déshabillée pour vieux mecs frustrés. Mais bordel. Ces sourires qu'elle lançait, cette façon de le toucher presque agressive ... Jack avait déglutit. Ses yeux, humides, le piquaient atrocement et il aurait presque remercié son corps de lui imposer cette vision floutée si elle n'avait pas été un énième aveux de sa faiblesse. Caché derrière le morceau de tissu vermillon, il pensait pouvoir essuyer ses paupières trempées sans qu'elle ne le voit, sans qu'elle ne sente les larmes visiblement bloquées dans les yeux du coréen humidifier les bouts de ses manches d'une teinte blanc immaculé.
« Qu’est-ce que tu veux voir mon beau… ? Je t’appartiens. »
Silence. Le coréen plissa légèrement les yeux, pour mieux la distinguer alors qu'elle s'approchait. Un nouveau frottement sur ses yeux vint améliorer sa vue, alors que ses iris étaient attirées par deux petites mains se posant sur.. sur ses cuisses ? La caresse autoritaire le long de son pantalon noir le fit sursauter, frissoner. "Bordel" qu'il se répétait intérieurement, comme pour se persuader de ne pas céder. Mais c'était la première fois, depuis plus d'un mois maintenant, qu'elle était si proche. Il aurait juste suffit de tendre la main...
« À moins que tu préfères toucher… »
« No- » En s'empressant de répondre, plus pour lui-même que pour Lucy, le pianiste avait manqué de griller sa couverture en laissant sa voix naturelle prendre le dessus, dans cet éclat d'honnêteté, de respect. Il se racla la gorge, avant de reprendre aussitôt de sa voix trafiquée. « Non. » qu'il trancha, net, sans laisser le temps à la brune de répliquer. Ses mains, toujours occupées à se tordre les doigts dans tout les sens, étaient posées contre son ventre. Il refusait de s'abaisser encore plus au niveau de ces porcs en la touchant, en grattant un peu plus cette épaisse couche de fierté qu'il admirait depuis le lycée.
« Je risque rien, j’suis pas un hippocampe. »
« Un hippo-quoi ? » Si son cerveau embrumé avait réussi à se souvenir d'à peu près toute la soirée en sa compagnie à Cabo San Lucas, l'interlude reproduction des créatures marines était complètement passé à la trappe. Et à part confirmer l'idée inquiétante qui germait dans l'esprit de Jack, que Lucy avait franchement l'air d'être stone elle aussi, cette divagation ne faisait rien de bon, ne l'inquiétait qu'un peu plus. Il eut un léger mouvement de recul en sentant son dos caresser, à une distance déraisonnable, son buste. Bordel, elle allait le prendre pour un fou furieux. Pourtant, quelques instants, il laissa son regard divaguer sur ce corps blême, trop peu vêtu. Et s'il craquait, qu'est-ce qu'il pourrait lui enlever, tout en douceur, juste pour la faire languir ?
Avec un soupir, à mi-chemin entre la satisfaction d'enfin pouvoir la revoir, et le dégoût qu'il s'évoquait à lui-même, Jack serra un peu plus son pouce gauche dans sa paume droite.
Jack avait eut l'espoir qu'elle l'attende. Un peu plus longtemps, juste assez pour que ses idées soient claires, qu'il soit capable de lui répéter ce "je t'aime" dans sa langue natale sans bégayer ou en étant certain de le penser. Maintenant qu'elle lui avait glissé entre les doigts, il en était certain de ces sentiments qui débordaient sur leur amitié déjà bien assez ambiguë. Le pianiste avait toujours été lent. Lent à comprendre, lent à s'attacher, lent dans sa façon d'être et même dans ses gestes. Un peu trop pour Lucy, qui s'était à son tour enfuie sans se retourner, juste comme lui au Mexique. Et c'était ça qui avait rouvert les plaies à peine cicatrisées du pianiste : il avait prit ses distances pour prendre l'ampleur de son attachement à la petite brune, et elle balayait tout ça sans un remord, sans un regard vers ce qu'elle venait de refuser catégoriquement ? Comment pouvait-il avoir si peu de valeur aux yeux de Lucy, pour qu'elle ne puisse pas l'attendre plus d'un mois, le coréen ne le saisissait pas. Il lui en voulait, autant qu'il comprenait, au fond. Avait-elle vraiment profité de sa bonté et de son appart, comme certains de ses amis le suggérait ? Et qu'est-ce que ce médecin avait de plus que lui, si ce n'était une tendance à la rendre régulièrement cocue ? La cigarette coincée entre les lèvres, calé dans le coin du bar en attendant la fin de la performance en exhalant une fumée âcre, Jack était amer. Autant que sa clope. La seule sensation comparable à celle des regards de dizaines d'inconnus dégueulasses qui se posaient sur Lucy, c'était celle du manque. La veille, au soir, il s'était à nouveau piqué.
Lui qui s'était promit de ralentir la cadence, une fois qu'il avait commencé à bosser pour le philharmonique de LA, n'en avait fait qu'à sa tête. Au contraire, s'il s'était jusqu'alors contenté d'inhaler les vapeurs psychotropes de l'héroïne, voir d'un petit rail en cas de manque extrême, il avait dernièrement plus sévèrement subit les effets secondaires de la poudre brune. Probablement un mélange de stress et de solitude qui avait poussé son corps à se tordre, ses muscles à le faire souffrir, et son estomac à rejeter tout ce qu'il avait l'audace de manger. Alors, la sensation de ferraille dans son bras n'avait pas semblé si désagréable, par rapport à la nuit exceptionnelle qu'il avait passé. Il avait énormément composé, des choses qu'il avait bien aimé une fois sobre. Quelque chose qui valait le coup, les premières compositions qui sortent du lot, de la merde qu'il avait fait depuis le retour du spring break.
Les lumières s'étaient faites plus denses, ses pupilles s'étaient rétractées douloureusement. D'un pas de loup, comme une ombre au milieu de la foule, le pianiste s'était faufilé en direction des curieuses petites pièces à l'arrière du bar.
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Du coin de l'œil, Jack regarda la jeune femme ranger son argent dans sa chaussure. À aucun moment, il n'avait eut l'intention de lui laisser le billet de cinquante dollars, pas aussi facilement. Et là où elle l'avait caché, il n'aurait aucun mal à le récupérer. Bordel, l'idée même de payer Lucy pour quoi que ce soit le dégoûtait. Et buté dans un silence coupable, il luttait. Contre son imagination, qui comptait sans aucun mal de nombre de types qui avaient du profiter de ce genre d'entrevues pour poser leurs sales mains sur elle. Contre l'envie, irrésistible, de poser ses lèvres contre la peau de son cou, d'y laisser quelques marques violacées, d'y marquer son territoire. Mais surtout, contre cet instinct, ce sentiment viscéral qui lui criait d'enlever ce putain de bandeau et de la prendre par la main pour s'enfuir, quelque part. Ailleurs, là où ils ne seraient que tout les deux. Sans les regards vicieux des clients du bar, loin des remords de Jack.
Mais la culpabilité le tenait pieds et poings liés. Si la danseuse ne l'avait pas entraîné à sa suite, dans la pièce qu'elle semblait assez connaître pour s'y repérer à l'aveugle - l'idée lui donna toute une panoplie de frissons - Jack serait certainement resté immobile, à la fixer de ses yeux humides. Il s'était assis, comme un gentil petit garçon obéissant, se contentant des mouvements nécessaires pour enlever sa veste. Il mourrait de chaud, que ce soit à cause d'une quelconque fièvre provoquée par sa drogue de prédilection, ou tout simplement l'atmosphère étouffante du bar, il s'en fichait. Il n'arrivait pas à se détendre, ou à se convaincre de la réalité de la scène qui se jouait sous ses yeux.
C'était pas Lucy qu'il avait sous les yeux. Il voulait bien reconnaître sa culpabilité, dans cette histoire sordide. Qu'elle s'était retrouvée obligée de travailler ici par sa faute à lui : évidemment que si elle ne s'était pas sentie obligée de quitter son appart suite au comportement merdique du jeune homme, elle n'aurait pas eut à se reconvertir dans la danse déshabillée pour vieux mecs frustrés. Mais bordel. Ces sourires qu'elle lançait, cette façon de le toucher presque agressive ... Jack avait déglutit. Ses yeux, humides, le piquaient atrocement et il aurait presque remercié son corps de lui imposer cette vision floutée si elle n'avait pas été un énième aveux de sa faiblesse. Caché derrière le morceau de tissu vermillon, il pensait pouvoir essuyer ses paupières trempées sans qu'elle ne le voit, sans qu'elle ne sente les larmes visiblement bloquées dans les yeux du coréen humidifier les bouts de ses manches d'une teinte blanc immaculé.
« Qu’est-ce que tu veux voir mon beau… ? Je t’appartiens. »
Silence. Le coréen plissa légèrement les yeux, pour mieux la distinguer alors qu'elle s'approchait. Un nouveau frottement sur ses yeux vint améliorer sa vue, alors que ses iris étaient attirées par deux petites mains se posant sur.. sur ses cuisses ? La caresse autoritaire le long de son pantalon noir le fit sursauter, frissoner. "Bordel" qu'il se répétait intérieurement, comme pour se persuader de ne pas céder. Mais c'était la première fois, depuis plus d'un mois maintenant, qu'elle était si proche. Il aurait juste suffit de tendre la main...
« À moins que tu préfères toucher… »
« No- » En s'empressant de répondre, plus pour lui-même que pour Lucy, le pianiste avait manqué de griller sa couverture en laissant sa voix naturelle prendre le dessus, dans cet éclat d'honnêteté, de respect. Il se racla la gorge, avant de reprendre aussitôt de sa voix trafiquée. « Non. » qu'il trancha, net, sans laisser le temps à la brune de répliquer. Ses mains, toujours occupées à se tordre les doigts dans tout les sens, étaient posées contre son ventre. Il refusait de s'abaisser encore plus au niveau de ces porcs en la touchant, en grattant un peu plus cette épaisse couche de fierté qu'il admirait depuis le lycée.
« Je risque rien, j’suis pas un hippocampe. »
« Un hippo-quoi ? » Si son cerveau embrumé avait réussi à se souvenir d'à peu près toute la soirée en sa compagnie à Cabo San Lucas, l'interlude reproduction des créatures marines était complètement passé à la trappe. Et à part confirmer l'idée inquiétante qui germait dans l'esprit de Jack, que Lucy avait franchement l'air d'être stone elle aussi, cette divagation ne faisait rien de bon, ne l'inquiétait qu'un peu plus. Il eut un léger mouvement de recul en sentant son dos caresser, à une distance déraisonnable, son buste. Bordel, elle allait le prendre pour un fou furieux. Pourtant, quelques instants, il laissa son regard divaguer sur ce corps blême, trop peu vêtu. Et s'il craquait, qu'est-ce qu'il pourrait lui enlever, tout en douceur, juste pour la faire languir ?
Avec un soupir, à mi-chemin entre la satisfaction d'enfin pouvoir la revoir, et le dégoût qu'il s'évoquait à lui-même, Jack serra un peu plus son pouce gauche dans sa paume droite.
Re: #4 / New Rules Mer 1 Mai - 12:22
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Feat @"Jack Won"
new rules.
« [i]Debout sur cette scène, en toute normalité, ses membres semblaient livrés à eux-mêmes, habitués à enchainer une chorégraphie sans qu’elle n’y prête vraiment attention, ses iris clairs posés sur des visages qu’elle ne voyait pas, perdus dans ce néant songeur, bénédiction de l’alcool, qui lui permettait un instant de supporter la douleur accrue de sa pompe à sang en miette, Lucy gagnait sa vie. Elle avait cet air absent, presque hautin, comme si son public ne méritait aucun regard, comme s’il s’agissait d’insecte à ses pieds… Les mains, les siennes, qu’elle laissait glisser sur sa peau immaculée ne servaient qu’à leur rappeler ce qu’ils n’auraient jamais. Heureusement pour elle, cet air inaccessible, hautin malgré elle avait le mérite de faire différent, de se dissocier des autres danses vulgaires et ses « collègues ». Là où certaines y allaient dans le grossier, la jeune Wolfe était tout en douceur, en sensualité, elle avait toujours aimé danser et ce besoin presque maladif – d’autant plus dans son état actuel – d’être regardée, désirée, transpirait dans le moindre de ses mouvements. Peut-être qu’avec un peu de chance, un de ses regards se comparerait à celui du coréen, qui sait… si elle s’égarait assez, si elle s’autodétruisait au point d’en dissoudre la dernière parcelle de sa fierté… peut-être qu’elle s’accorderait la faiblesse de le supplier de revenir? Lui arracher un bras eut été moins douloureux…
À côté de cette perte, de ce trait définitif sur la seule personne ayant un jour eu de l’importance, elle était paumée, une véritable naufragée, à la dérive … et elle avait entamé un processus d’autodestruction, comme pour engourdir son mal-être de nouvelles blessures, pour détourner ses sens de l’agonie de la trahison…. Du rejet cuisant. Elle le savait pourtant, qu’elle n’avait jamais été assez bien pour lui … et il devait s’en douter, pour l’avoir aussi cruellement ignorée, pendant des semaines, trop lâche pour lui dire en face, qu’elle n’était rien à ses yeux… S’il refusait de le regarder, d’autres le feraient… Comme si, quelque part, de sentir tous ses regards sur elle, tous ses cons incapables de remarquer les soubresauts de son âme malmenée, la rassurait sur sa capacité à se montrer forte, fière, et à encaisse le moindre coup… même ceux dont elle aurait préféré ne jamais se relever. Et puis, son style distant avait le mérite de assurer une rémunération concurrentielle vu l’attrait que cette « exotisme » avait sur les clients tous méprisables de l’établissement, on la demandait souvent pour des sessions privées… Le seul bémol, c’était les weirdo, comme le parfait inconnu qui avait passé un bandana autour de son visage et l’avait suivi dans une des pièces plus « intime » en lui tendant un billet qu’elle avait mis dans sa chaussure sans vraiment en comprendre le montant… espérait-il plus qu’une danse et quelques mains baladeuses? Non parce que s’il voulait un solo de flute, elle irait chercher une collègue, elle était peut-être tombée bas, mais pas à ce point-là. Pas encore. Ça venait sans doute du milieu, ici, pas mal de filles acceptaient les extra pour des services plus douteux… Lucy avait clairement posé sa limite à danse contact, elle avait encore un peu d’amour propre… et puis, poser ses lèvres sur un autre, lui semblait impossible, comme si ça risquait d’effacer la dernière parcelle de Jack qu’il lui restait…
Alors plutôt que de questionner son client, elle l’avait fait assoir, il était tout rigide, le pauvre, ses mains posées sur ses cuisses à lui, alors qu’elle ne perdait pas une seconde pour rentabiliser son investissement en ondulant contre lui, renversant un instant la tête vers l’arrière, pour dévoiler une nuque fine, et le narguer de sa tignasse de jais. Il était drôlement immobile… probablement un de ses puceaux en quête de contact féminin, l’idée la fit sourire alors que ses mains remontaient le long de son propre corps, avant de se poser sur une des épaules du jeune homme où elle s'appuya pour pivoter et lui faire face, poursuivant cette dance lascive en pressant son buste contre le torse de sa victime. Il semblait timide, vu la voix écorchée qu’elle avait deviné, et, de bonne foi, elle lui adressa un sourire un peu trop doux, alors que ses phalanges se perdaient sur sa nuque et qu’elle se pressait une fois de plus contre lui entre deux mouvements. « Sois pas aussi nerveux… j’te ferai pas mal. » un chuchotement, une tentative de le mettre à l’aise, non mais bordel, c’était quand même elle qui lui offrait une danse contact là! Ses mains avaient glissées sur long des bras du pauvre client dont elle ignorait toujours l’identité, attendrie par ses manière qui lui en rappelaient un autre, puis elles avaient suivi sa descente jusqu’à ses poignets, qu’elle avait saisi pour le forcer à laisser ses bras retomber de chaque côté « … C’est mieux comme ça. » histoire qu’ils cessent de mettre un obstacle entre leurs corps, elle dansait mieux en contact complet… Et puis, il ne risquait rien de trop d’attouchements, ce sont les émotions qui vous détruisent…
Toute sa vie, Lucy avait jalousement conservé son « je t’aime », comme si c’était une malédiction, une incantation qui aurait pu attirer le diable en personne, une marque de faiblesse… Il n’y avait qu’à se souvenir des larmes de sa génitrice, après une soirée spécialement violente, après les coups de son violent de mari, justifier qu’elle imposait une telle famille à ses deux filles… par amour pour leur père. La belle connerie. On ne la prendrait pas à s’attacher, à éprouver des sentiments aussi empoisonnés que vous endureriez tout abus au nom de cette prétendue affection… Ces simples mots lui avaient toujours retournés l’estomac, comme si on lui demandait, par cette formulation, de dévoiler sa gorge aux crocs d’un adversaire, de se soumettre… Plutôt crever que de se livrer à nue, de démontrer une fois, une seule, qu’elle pouvait être vulnérable… elle s’était jurée de ne pas baisser sa garde, de ne faire confiance à personne… Jamais. Ça lui avait presque réussi, vu l’indifférence qui l’avait envahie en surprenant son petit ami dans les bras d’un autre… Philip, elle avait au minimum réussi à ne pas tomber amoureuse, en ce qui le concernait… Et si elle s’était cru forte sur le coup, force était d’admettre que, son cœur qui refusait de battre… c’est qu’il n’avait jamais quitté LA … LA et ce matelas simple dans une chambre de gamin, LA et ces délires de Disney après une partie de jambes en l’air à faire rougir même les moins prudes… LA et ce regard chocolaté qui l’avait envouté en moins de dix secondes Top chrono. C’était un peu ça le hic, avec les sentiments, ils ont tendance à vous poignarder dans le dos au moment où vous ne vous y attendez pas… et à vous tuer à petit feu.
Jack avait été son poison. Lent, sournois, et totalement incurable. Elle avait eu beau se voiler la face pendant des années, nier haut et fort cette amitié tordue qui était teintée d’une attirance et d’une adoration un peu trop intense pour de simples complices, c’était peine perdue, elle avait fait une horrible erreur, en lui accordant sa confiance aveuglément. Si elle s’était imaginé que leur similitude, leur histoire commune, ou simplement le fait qu’ils étaient identiques, des jumeaux spirituels, deux créatures brisées, tordues, qu’on avait forgées dans le même matériel, deux êtres imparfaits partageant les mêmes défauts les ferait se rejoindre… elle voyait clair désormais. Deux lignes exactement parallèles sont condamnées à ne jamais de croiser… Elle n’aurait jamais dû tenter le démon et faire une exception pour lui, elle n’aurait jamais dû aimer, point barre. Et voilà où ça la menait : des sentiments non réciproque, une carrière de merde à se frotter sur des parfaits inconnus… et un mois d’agonie à espérer, croire, se justifier une absence, un silence… s’il avait besoin de temps, il aurait pu le dire non ? Sa fuite, cette façon qu’il avait eu de l’ignorer, sans explication… ça lui broyait le cœur. Et le pire, dans tout ça, elle le savait, c’est qu’après ce client, elle irait prendre son téléphone, valider que Jack ne l’avait pas texté, qu’il ne changeait pas d’avis… parce qu’elle ne savait faire que ça, entretenir cet espoir débile qu’il revienne… c’était bien la seule chose qui le gardait en vie. Et c’était stupide. C’est probablement pour cette raison que, défoncée comme elle l’était, elle s’était pressée d’avantage contre son client, pivotant une nouvelle fois pour narguer son bassin de ses fesses en descendant lentement, sensuellement, vers lui. « À défaut de te voir, j’peux savoir ton nom? »
À côté de cette perte, de ce trait définitif sur la seule personne ayant un jour eu de l’importance, elle était paumée, une véritable naufragée, à la dérive … et elle avait entamé un processus d’autodestruction, comme pour engourdir son mal-être de nouvelles blessures, pour détourner ses sens de l’agonie de la trahison…. Du rejet cuisant. Elle le savait pourtant, qu’elle n’avait jamais été assez bien pour lui … et il devait s’en douter, pour l’avoir aussi cruellement ignorée, pendant des semaines, trop lâche pour lui dire en face, qu’elle n’était rien à ses yeux… S’il refusait de le regarder, d’autres le feraient… Comme si, quelque part, de sentir tous ses regards sur elle, tous ses cons incapables de remarquer les soubresauts de son âme malmenée, la rassurait sur sa capacité à se montrer forte, fière, et à encaisse le moindre coup… même ceux dont elle aurait préféré ne jamais se relever. Et puis, son style distant avait le mérite de assurer une rémunération concurrentielle vu l’attrait que cette « exotisme » avait sur les clients tous méprisables de l’établissement, on la demandait souvent pour des sessions privées… Le seul bémol, c’était les weirdo, comme le parfait inconnu qui avait passé un bandana autour de son visage et l’avait suivi dans une des pièces plus « intime » en lui tendant un billet qu’elle avait mis dans sa chaussure sans vraiment en comprendre le montant… espérait-il plus qu’une danse et quelques mains baladeuses? Non parce que s’il voulait un solo de flute, elle irait chercher une collègue, elle était peut-être tombée bas, mais pas à ce point-là. Pas encore. Ça venait sans doute du milieu, ici, pas mal de filles acceptaient les extra pour des services plus douteux… Lucy avait clairement posé sa limite à danse contact, elle avait encore un peu d’amour propre… et puis, poser ses lèvres sur un autre, lui semblait impossible, comme si ça risquait d’effacer la dernière parcelle de Jack qu’il lui restait…
Alors plutôt que de questionner son client, elle l’avait fait assoir, il était tout rigide, le pauvre, ses mains posées sur ses cuisses à lui, alors qu’elle ne perdait pas une seconde pour rentabiliser son investissement en ondulant contre lui, renversant un instant la tête vers l’arrière, pour dévoiler une nuque fine, et le narguer de sa tignasse de jais. Il était drôlement immobile… probablement un de ses puceaux en quête de contact féminin, l’idée la fit sourire alors que ses mains remontaient le long de son propre corps, avant de se poser sur une des épaules du jeune homme où elle s'appuya pour pivoter et lui faire face, poursuivant cette dance lascive en pressant son buste contre le torse de sa victime. Il semblait timide, vu la voix écorchée qu’elle avait deviné, et, de bonne foi, elle lui adressa un sourire un peu trop doux, alors que ses phalanges se perdaient sur sa nuque et qu’elle se pressait une fois de plus contre lui entre deux mouvements. « Sois pas aussi nerveux… j’te ferai pas mal. » un chuchotement, une tentative de le mettre à l’aise, non mais bordel, c’était quand même elle qui lui offrait une danse contact là! Ses mains avaient glissées sur long des bras du pauvre client dont elle ignorait toujours l’identité, attendrie par ses manière qui lui en rappelaient un autre, puis elles avaient suivi sa descente jusqu’à ses poignets, qu’elle avait saisi pour le forcer à laisser ses bras retomber de chaque côté « … C’est mieux comme ça. » histoire qu’ils cessent de mettre un obstacle entre leurs corps, elle dansait mieux en contact complet… Et puis, il ne risquait rien de trop d’attouchements, ce sont les émotions qui vous détruisent…
Toute sa vie, Lucy avait jalousement conservé son « je t’aime », comme si c’était une malédiction, une incantation qui aurait pu attirer le diable en personne, une marque de faiblesse… Il n’y avait qu’à se souvenir des larmes de sa génitrice, après une soirée spécialement violente, après les coups de son violent de mari, justifier qu’elle imposait une telle famille à ses deux filles… par amour pour leur père. La belle connerie. On ne la prendrait pas à s’attacher, à éprouver des sentiments aussi empoisonnés que vous endureriez tout abus au nom de cette prétendue affection… Ces simples mots lui avaient toujours retournés l’estomac, comme si on lui demandait, par cette formulation, de dévoiler sa gorge aux crocs d’un adversaire, de se soumettre… Plutôt crever que de se livrer à nue, de démontrer une fois, une seule, qu’elle pouvait être vulnérable… elle s’était jurée de ne pas baisser sa garde, de ne faire confiance à personne… Jamais. Ça lui avait presque réussi, vu l’indifférence qui l’avait envahie en surprenant son petit ami dans les bras d’un autre… Philip, elle avait au minimum réussi à ne pas tomber amoureuse, en ce qui le concernait… Et si elle s’était cru forte sur le coup, force était d’admettre que, son cœur qui refusait de battre… c’est qu’il n’avait jamais quitté LA … LA et ce matelas simple dans une chambre de gamin, LA et ces délires de Disney après une partie de jambes en l’air à faire rougir même les moins prudes… LA et ce regard chocolaté qui l’avait envouté en moins de dix secondes Top chrono. C’était un peu ça le hic, avec les sentiments, ils ont tendance à vous poignarder dans le dos au moment où vous ne vous y attendez pas… et à vous tuer à petit feu.
Jack avait été son poison. Lent, sournois, et totalement incurable. Elle avait eu beau se voiler la face pendant des années, nier haut et fort cette amitié tordue qui était teintée d’une attirance et d’une adoration un peu trop intense pour de simples complices, c’était peine perdue, elle avait fait une horrible erreur, en lui accordant sa confiance aveuglément. Si elle s’était imaginé que leur similitude, leur histoire commune, ou simplement le fait qu’ils étaient identiques, des jumeaux spirituels, deux créatures brisées, tordues, qu’on avait forgées dans le même matériel, deux êtres imparfaits partageant les mêmes défauts les ferait se rejoindre… elle voyait clair désormais. Deux lignes exactement parallèles sont condamnées à ne jamais de croiser… Elle n’aurait jamais dû tenter le démon et faire une exception pour lui, elle n’aurait jamais dû aimer, point barre. Et voilà où ça la menait : des sentiments non réciproque, une carrière de merde à se frotter sur des parfaits inconnus… et un mois d’agonie à espérer, croire, se justifier une absence, un silence… s’il avait besoin de temps, il aurait pu le dire non ? Sa fuite, cette façon qu’il avait eu de l’ignorer, sans explication… ça lui broyait le cœur. Et le pire, dans tout ça, elle le savait, c’est qu’après ce client, elle irait prendre son téléphone, valider que Jack ne l’avait pas texté, qu’il ne changeait pas d’avis… parce qu’elle ne savait faire que ça, entretenir cet espoir débile qu’il revienne… c’était bien la seule chose qui le gardait en vie. Et c’était stupide. C’est probablement pour cette raison que, défoncée comme elle l’était, elle s’était pressée d’avantage contre son client, pivotant une nouvelle fois pour narguer son bassin de ses fesses en descendant lentement, sensuellement, vers lui. « À défaut de te voir, j’peux savoir ton nom? »
Re: #4 / New Rules Mer 1 Mai - 12:22
Feat @"Lucy Wolfe"
new rules.
Le coréen étouffait. La chaleur de la pièce, la veste khaki qu'il avait encore sur le dos et bordel. Lucy qui s'offrait à son regard, mais pas à ses mains. Pas à ce besoin instinctif de l'attirer contre lui, de sentir ses jambes dénudées se resserrer autour de sa taille alors qu'elle soupirerait, extatique, contre le col de sa chemise blanche. Non, il pouvait fantasmer tout ce qu'il voulait, la vraie Lucy était en train de se frotter à lui comme à n'importe lequel de ces types frustrés. Et elle le jugeait, il le sentait. Ils se connaissaient trop pour que Jack n'attrape pas ce sourire tendre, qui le décontenançait presque autant que ces mains perdues le long de sa nuque. Elles furent furtives, fraîches, à couler le long de sa peau bouillonnante. Même à travers sa chemise, elle parvenait à lui arracher un soupir. On ne peut plus agacé - le garçon était à la limite de craquer et de laisser sortir tout ce qu'il avait sur le coeur, mais un soupir de bien-être tout de même.
Jack s'attendait à ce qu'elle le reconnaisse. Il l'espérait, consciemment et avec une certaine culpabilité. Si Lucy avait, pour une fois, été l'adulte responsable de leur duo, elle aurait reconnu la peau du pianiste. Un peu plus ambrée, bien plus pâle que celle des autres clients. Peut-être qu'elle n'avait rien spécial au toucher, ou que ses mains s'étaient posées sur trop de poignets pour reconnaître les siens. Elle aurait du reconnaître son timbre de voix, la texture des patches sur l'épaule du bomber, son zozotement... Quelque chose, qu'importe ce que c'était. Et cette sensation de ne jamais avoir été spécial pour elle, Lucy la cultivait de sa fierté. Il avait fuit, certes. Mais à part quelques textos, qu'est-ce qu'elle avait fait pour le retenir ? Pourquoi arrivait-elle à se confier à Cabo, mais une fois revenue à Los Angeles, s'empressait de cacher à nouveau toute preuve de sa vulnérabilité ? Le pianiste avait finit par conclure qu'elle ne pensait plus ce qu'elle lui avait lancé au visage, et qui avait eut l'effet d'une bombe sur ses. À tel point qu'en tant que sale con notoire, il avait repoussé toute la culpabilité de sa rechute dans les aveux de la jeune femme. Après tout, s'il avait recommencé à se piquer, c'était juste pour oublier ce je t'aime balancé au hasard, non ? Il avait eut la décence de s'éloigner autant qu'il sombrait, de nouveau, dans les bras de sa Némésis historique. Il avait tenté de la protéger, de cacher les seringues sous son lit, de garder la poudre beige hors de sa vue, et surtout de ne pas se montrer à elle défoncé. Chose compliquée, lorsqu'il planait assez haut pour avoir l'impression de pouvoir saisir l'univers dans ses mains, et qu'il était bien trop entiché pour cesser de penser à elle. Suivant ses gestes, Jack avait détendu ses bras, avant de retirer le bomber et le poser contre le dossier de sa chaise, un instant où la danseuse était assez loin pour ne pas pouvoir remarquer ses mouvements.
Et maintenant, Lucy, elle le remerciait de ses bonnes intentions en s'enfuyant ? En retournant chez son ex, en se frottant contre des inconnus ? La voix fluette de son amie vint le sortir de ses pensées alors que son regard, perdu dans le vide, se posait sur le visage de la jeune femme. « Sois pas aussi nerveux… j’te ferai pas mal. » Un sourire, le premier de la soirée, trancha son visage. Il fut presque aussi cynique que sa réponse, acide. « Pourquoi t'as autant confiance ? » Le pianiste se racla la gorge, pour mieux garder sa voix un peu plus grave, pour ne pas se trahir encore plus. « Et si c'est moi, qui te faisait du mal ? » Continuerait-elle de danser, s'il était un de ces clients violents, exigeant que les filles du bar se plient à tout ses caprices ? Quelle violence était-elle prête à accepter, sans lutter ? De ses poings, qui se resseraient sur l'assise de sa chaise, toutes les caresses dont il parcourait le corps de Lucy il y encore si peu de temps, semblaient complètement balayées. Oubliées, jetées à la poubelle. Elle l'attirait, comme un aimant. Mais son envie d'engueuler la petite brune, de la secouer jusqu'à ce qu'elle reprenne ses esprits ne le quittait pas. Ces deux désirs valsaient, dans sa tête, l'un prenant parfois pas sur l'autre, avant de s'éclipser, pour revenir toujours plus intense. « … C’est mieux comme ça. » Il ne restait, de son sourire sans âme, que l'une de ses comissures de lèvre, une grimace en coin douloureuse qui résonnait jusque dans ses poumons, jusque dans son estomac. Il tentait de regarder son visage, uniquement ce dernier. Pas le buste qui venait sans crier gare se coller au sien, pas ces hanches qui se rapprochaient dangereusement de son bassin. Surtout pas ce faux pli entre ses cuisses, qu'il tentait de refermer à chaque fois que la danseuse s'éloignait un peu trop. Ce petit jeu l'aurait amusé, en temps normal. Il ne se serait pas non plus inquiété de la réaction on ne peut plus normale, mais extrêmement malvenue, de son corps à la danse infernale de Lucy. Tout irait bien, s'ils ne s'étaient pas trouvés dans l'un des bordels les plus crades de Los Angeles. Nouvelle grimace.
Le temps passait, sans que le musicien n'en saisisse l'envergure. Ce devait être les danseuses, qui choisissaient la quantité de minutes en fonction du prix. Lucy se montrait peut-être généreuse avec lui, qui sait ? Discrètement, Jack était venu poser ses mains sur le bout de chaise qui dépassait d'entre ses jambes. Il fallait garder une certaine distance avec elle, ne pas lui montrer ses faiblesses. Pas cette faiblesse-là, en tout cas. « À défaut de te voir, j’peux savoir ton nom? » Le bois de la chaise, sous la pression de ses mains, poussa un léger craquement. Avec le piano, c'était facile d'improviser, il suffisait de fermer les yeux, d'écouter, et de laisser ses mains faire le reste. Mais là ? Bordel, il venait d'oublier à peu près tout les noms masculins qu'il connaissait, et pas sûr qu'elle le croit s'il lui balançait le premier nom qui lui venait par la tête : Ulysse, ou Monsieur le président qui décorait le billet caché dans ses chaussures haute couture. « C'est un interrogatoire ? » Suffisant pour gagner un peu de temps, voir pour discuter un peu plus. Écouter, encore un peu, la voix de Lucy qui lui redonnait toujours - en temps normal, le sourire. « Mark. Et toi ? » Bordel. Mark, Jack, ça se ressemble un peu, non ? Pas assez de temps pour une autre idée de génie, et par dessus tout, le brun voulait rester discret. Pas sûr que sa respiration, maintenant bien trop saccadée pour un type qui n'avait rien à se reprocher, ne l'aide à garder sa couverture. Changement de sujet, retour à l'envoyeur. « Mon tour. Tu fais ça-a.. souvent ? » Impossible de garder un semblant de sérieux alors qu'elle venait le narguer, serpenter entre ses cuisses avec une élégance monstrueuse. De toutes les danseuses, elle bougeait avec le plus de délicatesse et pourtant, Lucy venait du lui arracher un bégaiement frustré. Leurs vêtements respectifs le frustraient. La mince ligne d'air entre leurs deux corps, elle le rendait complètement fou. Son instinct lui criait de lâcher sa chaise, inconfortable au possible, pour poser une main victorieuse sur les hanches qui feintaient de s'offrir à lui. Il lui hurlait, oui, d'aller fermer complètement la porte de la pièce encore entrouverte. D'enlever ce bandana, de laisser ses hormones parler à sa place. Mais le jeune homme avait soupiré.
Son ventre s'était retourné. Il n'était pas venu dans cette pièce sans raison. Son estomac se serrait. Jack s'était promis de lui rendre sa veste. Son coeur s'emballait dans un arythmie qui le rendait déjà complètement dingue. Il avait des choses à dire, à lui dire. S'enfonçant contre le dossier de sa chaise, il gromella un « Viens là une seconde, s'il te plaît. » avant de tapoter sur l'une de ses cuisses, l'invitant à s'y asseoir. Il avait attendu, patiemment, qu'elle s'exécute, pour saisir ses poignets avec la douceur qui lui était indissociable, et les amener à son visage. Pourrait-elle éviter de le reconnaître, alors qu'il la guidait vers ses joues un rien trop rondes ? Ou vers la petite bosse, à la naissance de sa mâchoire. Et ses lobes d'oreilles, percés deux fois de chaque côté ? Aurait-elle la curiosité d'aller les ressentir, ou arriverait-elle à le reconnaître avant ?
Ces légères caresses sur son visage, ces doigts curieux qui détaillaient chacun de ses détails, chacun des complexes du garçon, eurent au moins le mérite d'apaiser ce dernier, de l'encourager à dire ce qu'il ne voulait pas dire, ce que Lucy n'était pas prête à entendre. Mais pour l'instant, il détaillait le visage de la brune. D'instinct, il sentait la gifle venir et sincèrement, il la méritait.
Jack s'attendait à ce qu'elle le reconnaisse. Il l'espérait, consciemment et avec une certaine culpabilité. Si Lucy avait, pour une fois, été l'adulte responsable de leur duo, elle aurait reconnu la peau du pianiste. Un peu plus ambrée, bien plus pâle que celle des autres clients. Peut-être qu'elle n'avait rien spécial au toucher, ou que ses mains s'étaient posées sur trop de poignets pour reconnaître les siens. Elle aurait du reconnaître son timbre de voix, la texture des patches sur l'épaule du bomber, son zozotement... Quelque chose, qu'importe ce que c'était. Et cette sensation de ne jamais avoir été spécial pour elle, Lucy la cultivait de sa fierté. Il avait fuit, certes. Mais à part quelques textos, qu'est-ce qu'elle avait fait pour le retenir ? Pourquoi arrivait-elle à se confier à Cabo, mais une fois revenue à Los Angeles, s'empressait de cacher à nouveau toute preuve de sa vulnérabilité ? Le pianiste avait finit par conclure qu'elle ne pensait plus ce qu'elle lui avait lancé au visage, et qui avait eut l'effet d'une bombe sur ses. À tel point qu'en tant que sale con notoire, il avait repoussé toute la culpabilité de sa rechute dans les aveux de la jeune femme. Après tout, s'il avait recommencé à se piquer, c'était juste pour oublier ce je t'aime balancé au hasard, non ? Il avait eut la décence de s'éloigner autant qu'il sombrait, de nouveau, dans les bras de sa Némésis historique. Il avait tenté de la protéger, de cacher les seringues sous son lit, de garder la poudre beige hors de sa vue, et surtout de ne pas se montrer à elle défoncé. Chose compliquée, lorsqu'il planait assez haut pour avoir l'impression de pouvoir saisir l'univers dans ses mains, et qu'il était bien trop entiché pour cesser de penser à elle. Suivant ses gestes, Jack avait détendu ses bras, avant de retirer le bomber et le poser contre le dossier de sa chaise, un instant où la danseuse était assez loin pour ne pas pouvoir remarquer ses mouvements.
Et maintenant, Lucy, elle le remerciait de ses bonnes intentions en s'enfuyant ? En retournant chez son ex, en se frottant contre des inconnus ? La voix fluette de son amie vint le sortir de ses pensées alors que son regard, perdu dans le vide, se posait sur le visage de la jeune femme. « Sois pas aussi nerveux… j’te ferai pas mal. » Un sourire, le premier de la soirée, trancha son visage. Il fut presque aussi cynique que sa réponse, acide. « Pourquoi t'as autant confiance ? » Le pianiste se racla la gorge, pour mieux garder sa voix un peu plus grave, pour ne pas se trahir encore plus. « Et si c'est moi, qui te faisait du mal ? » Continuerait-elle de danser, s'il était un de ces clients violents, exigeant que les filles du bar se plient à tout ses caprices ? Quelle violence était-elle prête à accepter, sans lutter ? De ses poings, qui se resseraient sur l'assise de sa chaise, toutes les caresses dont il parcourait le corps de Lucy il y encore si peu de temps, semblaient complètement balayées. Oubliées, jetées à la poubelle. Elle l'attirait, comme un aimant. Mais son envie d'engueuler la petite brune, de la secouer jusqu'à ce qu'elle reprenne ses esprits ne le quittait pas. Ces deux désirs valsaient, dans sa tête, l'un prenant parfois pas sur l'autre, avant de s'éclipser, pour revenir toujours plus intense. « … C’est mieux comme ça. » Il ne restait, de son sourire sans âme, que l'une de ses comissures de lèvre, une grimace en coin douloureuse qui résonnait jusque dans ses poumons, jusque dans son estomac. Il tentait de regarder son visage, uniquement ce dernier. Pas le buste qui venait sans crier gare se coller au sien, pas ces hanches qui se rapprochaient dangereusement de son bassin. Surtout pas ce faux pli entre ses cuisses, qu'il tentait de refermer à chaque fois que la danseuse s'éloignait un peu trop. Ce petit jeu l'aurait amusé, en temps normal. Il ne se serait pas non plus inquiété de la réaction on ne peut plus normale, mais extrêmement malvenue, de son corps à la danse infernale de Lucy. Tout irait bien, s'ils ne s'étaient pas trouvés dans l'un des bordels les plus crades de Los Angeles. Nouvelle grimace.
Le temps passait, sans que le musicien n'en saisisse l'envergure. Ce devait être les danseuses, qui choisissaient la quantité de minutes en fonction du prix. Lucy se montrait peut-être généreuse avec lui, qui sait ? Discrètement, Jack était venu poser ses mains sur le bout de chaise qui dépassait d'entre ses jambes. Il fallait garder une certaine distance avec elle, ne pas lui montrer ses faiblesses. Pas cette faiblesse-là, en tout cas. « À défaut de te voir, j’peux savoir ton nom? » Le bois de la chaise, sous la pression de ses mains, poussa un léger craquement. Avec le piano, c'était facile d'improviser, il suffisait de fermer les yeux, d'écouter, et de laisser ses mains faire le reste. Mais là ? Bordel, il venait d'oublier à peu près tout les noms masculins qu'il connaissait, et pas sûr qu'elle le croit s'il lui balançait le premier nom qui lui venait par la tête : Ulysse, ou Monsieur le président qui décorait le billet caché dans ses chaussures haute couture. « C'est un interrogatoire ? » Suffisant pour gagner un peu de temps, voir pour discuter un peu plus. Écouter, encore un peu, la voix de Lucy qui lui redonnait toujours - en temps normal, le sourire. « Mark. Et toi ? » Bordel. Mark, Jack, ça se ressemble un peu, non ? Pas assez de temps pour une autre idée de génie, et par dessus tout, le brun voulait rester discret. Pas sûr que sa respiration, maintenant bien trop saccadée pour un type qui n'avait rien à se reprocher, ne l'aide à garder sa couverture. Changement de sujet, retour à l'envoyeur. « Mon tour. Tu fais ça-a.. souvent ? » Impossible de garder un semblant de sérieux alors qu'elle venait le narguer, serpenter entre ses cuisses avec une élégance monstrueuse. De toutes les danseuses, elle bougeait avec le plus de délicatesse et pourtant, Lucy venait du lui arracher un bégaiement frustré. Leurs vêtements respectifs le frustraient. La mince ligne d'air entre leurs deux corps, elle le rendait complètement fou. Son instinct lui criait de lâcher sa chaise, inconfortable au possible, pour poser une main victorieuse sur les hanches qui feintaient de s'offrir à lui. Il lui hurlait, oui, d'aller fermer complètement la porte de la pièce encore entrouverte. D'enlever ce bandana, de laisser ses hormones parler à sa place. Mais le jeune homme avait soupiré.
Son ventre s'était retourné. Il n'était pas venu dans cette pièce sans raison. Son estomac se serrait. Jack s'était promis de lui rendre sa veste. Son coeur s'emballait dans un arythmie qui le rendait déjà complètement dingue. Il avait des choses à dire, à lui dire. S'enfonçant contre le dossier de sa chaise, il gromella un « Viens là une seconde, s'il te plaît. » avant de tapoter sur l'une de ses cuisses, l'invitant à s'y asseoir. Il avait attendu, patiemment, qu'elle s'exécute, pour saisir ses poignets avec la douceur qui lui était indissociable, et les amener à son visage. Pourrait-elle éviter de le reconnaître, alors qu'il la guidait vers ses joues un rien trop rondes ? Ou vers la petite bosse, à la naissance de sa mâchoire. Et ses lobes d'oreilles, percés deux fois de chaque côté ? Aurait-elle la curiosité d'aller les ressentir, ou arriverait-elle à le reconnaître avant ?
Ces légères caresses sur son visage, ces doigts curieux qui détaillaient chacun de ses détails, chacun des complexes du garçon, eurent au moins le mérite d'apaiser ce dernier, de l'encourager à dire ce qu'il ne voulait pas dire, ce que Lucy n'était pas prête à entendre. Mais pour l'instant, il détaillait le visage de la brune. D'instinct, il sentait la gifle venir et sincèrement, il la méritait.
Re: #4 / New Rules Mer 1 Mai - 12:23
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Feat @"Jack Won"
new rules.
La seule façon qu’elle trouvait ce job tolérable, qu’elle endurait de se regarder dans un miroir sans céder à l’envie croissante se faire disparaitre, reposait sur l’état second dans lequel elle l’exerçait, comme la misérable loque qu’elle était, c’était de s’envoyer une quantité suffisante d’herbe et d’alcool pour oublier ce spectacle désolant. Défoncée, absente au point de planer et de s’imaginer que tout ce cirques n’était qu’une mauvaise comédie, un cauchemar éveillé. Elle était dans un état second, un poison viticole engourdissant ses neurones et polluant ses veines, alors que son corps, vulgaire breloque, outil de travail, s’adonnait à cette misérable représentation sensuelle. Même avec l’usage de sa vue, elle ne l’aurait certainement pas reconnu dans cet état. Ou plutôt, elle était tellement habituée d’être hantée par son spectre, à le voir partout, comme une chimère, une cruelle torture de son esprit délicat, une tentative puérile de bloquer l’ignoble réalité, qu’elle ne l’aurait pas cru. Jack…. Elle passait ses journées en pleine crise, en se remémorant son visage, ses traits, la sensation de sa peau immaculée sous ses doigts, qu’elle ne se faisait pas confiance au point d’être certaine de ne pas halluciner. Oui, les cheveux de l’inconnu sous ses doigts, avaient cette texture raide qu’elle appréciait tant, et puis, ses épaules avaient une carrure connue, mais elle devait se rendre à l’évidence, elle était toute seule dans ce trou paumé … et ce soupire, qu’elle venait d’arracher au porc sous ses soins, n’était rien de plus qu’un gros dégueulasse satisfait de sa performance… Putin elle avait vingt-cinq ans, c’était un bon moment pour arrêter d’attendre le prince charmant ou de se bercer d’illusions. Sauf que quoi qu’elle fasse, ou qu’elle soit, elle trouvait toujours une bribe de ressemblance pour s’accrocher. Merde fallait le faire, en plein lap dance, se dire que le minable sur qui elle se frottait lui rappelait son ancien coloc. Elle était amoureuse ou bien carrément junky?! Merde.
Bien évidemment que ce sourire lui avait échappé, elle se serait damnée autrement, plutôt que de se fier sur ses sens troublés par un bandeau rougeâtre, elle s’était contentée de lui sourire, pinçant ses lèvres écarlates l’une contre l’autre, tout aussi acide, alors que ses doigts se pressaient d’avantage contre la chemise – venait-il de retirer des fringues? Il s’attendait à une gâterie? La texture était différente … elle aurait juré qu’il portait une veste la seconde d’avant… mais elle n’était pas bête au point de se fier à ses souvenirs, ils étaient aussi chaotiques que brouillés. « Pourquoi t’as autant confiance? Et si c’était moi, qui te faisait du mal? » Le pouvait-il? Elle était certaine de ne plus rien ressentir… Ce ton grave, sans joie, avait le don de la retourner, comme si dans les méandres de son esprit embrumé, elle la confondait avec autre chose… avec ce timbre si précis qui la hantait en permanence, comme un limbe mal amputé, comme une cicatrice perpétuelle sur son battant. Pressant d’avantage ses doigts glacés contre ses épaules, son buste pressé contre le sien sans une once de gêne, elle avait eu ce petit rire résigné, battu, soufflant à son oreille, avec un peu trop de fragilité : « Oh chéri … y’a plus rien à briser chez moi, ça serait une délivrance s’il te prenait l’envie de me battre à mort. » Et lui éviter d’endurer ça une seconde de plus, qu’on l’achève. Elle l’aurait fait elle-même, abréger ses souffrances, si elle ne redoutait pas que cette nouvelle n’achève le coréen qui avait osé la laisser à elle-même. L’idée même, de lui pourrir la vie de l’au-delà, suffisait à la pousser à se relever, chancelante, même si c’était pour ne rien accomplir d’autre que ça, ce boulot minable à se frotter sur des pervers anonymes. Elle le réentendait, ce crétin de Jack, lui mentir cruellement en lui faisant gober qu’il ne voulait que son bien, l’aider. Ah ouai, elle allait fichument bien! Quelle réussite!
S’eut été plus facile s’il avait parlé, s’il l’avait regardé comme un morceau de viande tout juste bon à satisfaire ses envies. Au moins comme ça, elle n’aurait pas eu à remplir le néant d’images qui lui compressait les poumons. Elle aurait pu se concentrer sur autre chose que cette voix moqueuse qui repassait en boucle le mauvais feuilleton de sa vie. « Je peux pas te détester. » Menteur. Fallait vraiment être conne pour y croire. Et maintenant Jack hein? Pourrait-il encore la regarder en face alors qu’elle perdant lambeau après lambeau de dignité, à chaque fois qu’elle retirait ses fringues pour des connards? Elle avait envie de rire, hystériquement, alors elle avait décidé de noyer ses pathétiques obsessions par des informations… À commencer par son nom. « C’est un interrogatoire? » la jeune danseuse, plutôt amusée par ses réactions de prude se permis une main sur sa cuisse, tiens, ça aussi, ça semblait familier…soufflant, joueuse. « Peut-être bien. » peut-être que si elle s’envoyait ce pauvre type, en plus de sauver le monde d’un timide maladif, elle pourrait oublier un moment? Ou payer son loyer, au choix. « Mark. Et toi? » Toujours perdue dans ses mouvements, elle avait froncé les sourcils. Qui donc hésite avant de dire son nom? Ça devait être un type de bonne famille… Qui osait demander son nom? Il s’attendait à quoi, un truc classe? On était dans un bar de strip tease, elle avait un pseudonyme de merde, comme tout le monde. « … Ça te plait pas, Brown Sugar? » et le sien, elle l’avait mérité sa crinière sombre, son apparence de douceur, et les réguliers qui claquaient une fortune pour leur danse privée, dans ce bar miteux et fort peu regardant de ses danseuse, elle était la drogue prisée du moment. Elle avait soupiré à nouveau, murmurant le premier nom qui lui venait à l’esprit. « Sasha. » Sa cousine allait la tuer. Littéralement.
Elle aurait pu lui révéler son nom, et franchement, pendant une fraction de seconde, elle eut envie de le faire, de rompre cette routine dégradante, d’intégrer un minimum de civisme, mais on l’avait mise en garde : ne pas ramener sa vie personnelle au boulot. Et puis, ce n’était que justice, il ne sonnait pas vrai avec ce ‘’Mark’’. « Mon tour. Tu fais ça-a souvent ? » si près, son corps dangereusement pressé contre le sien dans une nouvelle ondulation prometteuse, avait trahis ce frissons qui lui parcourait le dos, ce bégaiement…la voix de son interlocuteur anonyme eut raison d’elle, alors que cette manie qu’elle avait toujours trouvé adorable, cette gêne incontrôlée, la ramenait à un autre être doté du même problème, broyait ce qu’il restait de son battant et compressait son être entier d’une douleur digne du dernier niveau de l’enfer. « J-ja …. Ah. » Elle haïssait penser à lui … à Jack, parce que la seconde d’après, dès que ce songe se volatilisait, le manque la heurtait avec une brutalité qu’elle doutait même de pouvoir un jour se sevrer de cette drogue là… de lui. « Tous les soirs. T’as qu’à revenir me voir si tu t’ennuis ~ »
Lorsqu’elle jugea que la danse avait assez duré et qu’il avait rentabilisé son investissement, la jeune femme s’était retournée, lentement, avec une grâce qui faisait défaut à l’établissement présent, avec cette trahison sans équivoque son appartenance à un autre monde, puis en cabrant le dos pour se presser plus sournoisement contre son bassin, un rictus amusé aux lèvres, elle s’était finalement éloignée, signalant que le temps qu’elle lui accordait touchait à sa fin. Enfin ça, c’était avant qu’il ne la réclame à nouveau. « Viens là, s’il te plait. » D’ordinaire, elle aurait refusé, elle se serait barrée, mais plutôt que de faire le truc sensé, parce qu’il avait l’air sympa, parce qu’il zozotait comme Jack, parce que putin, pendant une fraction de seconde, s’il la fermait, elle arriverait peut-être à faire la paix dans son esprit merdique, elle s’était contentée de refermer la porte complètement, et de se diriger vers lui. Cherry lui avait dit à son embauche, les danseuses finissaient toujours par coucher ici, elle aurait au moins le mérite de se coltiner un client mignon et pas trop débile. Pourtant, elle ne compris pas trop pourquoi il saisit ses poignets, ni pourquoi ça lui avait arraché un frisson et lui avait coupé le souffle… Bonne élève, ses phalanges choyaient se visage comme si elle le redécouvrait, ses traits se faisant plus dur à chaque caresse… cette mâchoire, ce nez, ses doigts s’étaient permis de toucher ses oreilles en une longue et délicate exploration … pas de doute, même l’odeur de cigarette le trahissait. Assise sur lui, ses doigts avaient poursuivi leur tourisme, se pressant sur sa nuque sans qu’elle ne daigne retirer le bandeau.
… Oh elle l’avait reconnu, suffisait de voir son cœur qui battait à tout rompre, cette posture un peu plus raide, ses doigts qui se pressaient désormais contre sa nuque, s’agrippaient à ses cheveux comme si elle redoutait qu’il ne s’évapore. Pouvait-elle le garder là, juste un peu, se presser contre lui et faire comme si rien n’était jamais arrivé? Elle lui aurait tout pardonné s’il avait daigné refermer ses bras autour d’elle, la sortir d’ici. Elle l’aurait suivi en enfer… Les yeux humides, elle avait d’abord couiné un : « T’es revenu? » avant de se reprendre, consciente que c’était impossible Pendant une faction de seconde, elle avait oublié sa rancœur, sa haine et sa fureur, pour la façon dont il l’avait laissé toute seule, en proie à des idées noires, des démons, toute seule à lutter contre une bouteille, des chimères. Il avait dit vouloir l’aider et dès qu’elle avait été prête à remonter la pente, il l’avait laissé seule. Était-il con au point de ne pas remarquer, qu’elle l’avait attendu, soirs après soirs, sur ce clic-clac. Qu’elle l’avait texté, sans recevoir de réponse… qu’elle avait fait l’impensable pour une Wolfe si fière : le premier pas. Comme une claque de réalité, sa trahison lui revint en plein visage. Alors elle avait brisé le moment, et avait relevé le bandana, posant ses iris glacés sur lui, sans bouger de ses cuisses. Furax, ses petits poings s’étaient serrés à sa chemise, le tirant contre elle. « Bordel. J’y crois pas! T’es vraiment un connard. Un lâche! », comme un prunier, elle s’était mise à le secouer par les pans de sa chemise, son ton s’élevant d’un cran. « T’es venu rire de moi? Hahaha! Ouai, Lucy est au fond du baril. La belle affaire! » toute cette rancune, cette incompréhension, face à sa fuite, ce chagrin certain qui faisait trembler sa lèvre inférieure, hésiter ses mouvements, voilà que ça remontait à la surface et elle peinait à garder un semblant de selfcontrol. Elle avait autant envie de l’étrangler que de se jeter sur lui. Il avait, après tout, réduit en cendre la seule certitude qu’elle ait jamais eu : eux. « Tu joues à quoi là? Tu penses que si tu me paies ça va justifier le fait que tu m’ais traité comme la dernière des putes?! Qu’est-ce que tu veux de moi bordel. T’as tout pris, t’es pas content?! » jusqu’à ces mots, sussuré en coréen, qu’elle avait toujours conservé précieusement que pour lui. Il savait combien c’était difficile pour ele, d’être sentimentalement honnête, et voilà qu’après lui avait extirpé des aveux, encore et encore, il la larguait là !
Bien évidemment que ce sourire lui avait échappé, elle se serait damnée autrement, plutôt que de se fier sur ses sens troublés par un bandeau rougeâtre, elle s’était contentée de lui sourire, pinçant ses lèvres écarlates l’une contre l’autre, tout aussi acide, alors que ses doigts se pressaient d’avantage contre la chemise – venait-il de retirer des fringues? Il s’attendait à une gâterie? La texture était différente … elle aurait juré qu’il portait une veste la seconde d’avant… mais elle n’était pas bête au point de se fier à ses souvenirs, ils étaient aussi chaotiques que brouillés. « Pourquoi t’as autant confiance? Et si c’était moi, qui te faisait du mal? » Le pouvait-il? Elle était certaine de ne plus rien ressentir… Ce ton grave, sans joie, avait le don de la retourner, comme si dans les méandres de son esprit embrumé, elle la confondait avec autre chose… avec ce timbre si précis qui la hantait en permanence, comme un limbe mal amputé, comme une cicatrice perpétuelle sur son battant. Pressant d’avantage ses doigts glacés contre ses épaules, son buste pressé contre le sien sans une once de gêne, elle avait eu ce petit rire résigné, battu, soufflant à son oreille, avec un peu trop de fragilité : « Oh chéri … y’a plus rien à briser chez moi, ça serait une délivrance s’il te prenait l’envie de me battre à mort. » Et lui éviter d’endurer ça une seconde de plus, qu’on l’achève. Elle l’aurait fait elle-même, abréger ses souffrances, si elle ne redoutait pas que cette nouvelle n’achève le coréen qui avait osé la laisser à elle-même. L’idée même, de lui pourrir la vie de l’au-delà, suffisait à la pousser à se relever, chancelante, même si c’était pour ne rien accomplir d’autre que ça, ce boulot minable à se frotter sur des pervers anonymes. Elle le réentendait, ce crétin de Jack, lui mentir cruellement en lui faisant gober qu’il ne voulait que son bien, l’aider. Ah ouai, elle allait fichument bien! Quelle réussite!
S’eut été plus facile s’il avait parlé, s’il l’avait regardé comme un morceau de viande tout juste bon à satisfaire ses envies. Au moins comme ça, elle n’aurait pas eu à remplir le néant d’images qui lui compressait les poumons. Elle aurait pu se concentrer sur autre chose que cette voix moqueuse qui repassait en boucle le mauvais feuilleton de sa vie. « Je peux pas te détester. » Menteur. Fallait vraiment être conne pour y croire. Et maintenant Jack hein? Pourrait-il encore la regarder en face alors qu’elle perdant lambeau après lambeau de dignité, à chaque fois qu’elle retirait ses fringues pour des connards? Elle avait envie de rire, hystériquement, alors elle avait décidé de noyer ses pathétiques obsessions par des informations… À commencer par son nom. « C’est un interrogatoire? » la jeune danseuse, plutôt amusée par ses réactions de prude se permis une main sur sa cuisse, tiens, ça aussi, ça semblait familier…soufflant, joueuse. « Peut-être bien. » peut-être que si elle s’envoyait ce pauvre type, en plus de sauver le monde d’un timide maladif, elle pourrait oublier un moment? Ou payer son loyer, au choix. « Mark. Et toi? » Toujours perdue dans ses mouvements, elle avait froncé les sourcils. Qui donc hésite avant de dire son nom? Ça devait être un type de bonne famille… Qui osait demander son nom? Il s’attendait à quoi, un truc classe? On était dans un bar de strip tease, elle avait un pseudonyme de merde, comme tout le monde. « … Ça te plait pas, Brown Sugar? » et le sien, elle l’avait mérité sa crinière sombre, son apparence de douceur, et les réguliers qui claquaient une fortune pour leur danse privée, dans ce bar miteux et fort peu regardant de ses danseuse, elle était la drogue prisée du moment. Elle avait soupiré à nouveau, murmurant le premier nom qui lui venait à l’esprit. « Sasha. » Sa cousine allait la tuer. Littéralement.
Elle aurait pu lui révéler son nom, et franchement, pendant une fraction de seconde, elle eut envie de le faire, de rompre cette routine dégradante, d’intégrer un minimum de civisme, mais on l’avait mise en garde : ne pas ramener sa vie personnelle au boulot. Et puis, ce n’était que justice, il ne sonnait pas vrai avec ce ‘’Mark’’. « Mon tour. Tu fais ça-a souvent ? » si près, son corps dangereusement pressé contre le sien dans une nouvelle ondulation prometteuse, avait trahis ce frissons qui lui parcourait le dos, ce bégaiement…la voix de son interlocuteur anonyme eut raison d’elle, alors que cette manie qu’elle avait toujours trouvé adorable, cette gêne incontrôlée, la ramenait à un autre être doté du même problème, broyait ce qu’il restait de son battant et compressait son être entier d’une douleur digne du dernier niveau de l’enfer. « J-ja …. Ah. » Elle haïssait penser à lui … à Jack, parce que la seconde d’après, dès que ce songe se volatilisait, le manque la heurtait avec une brutalité qu’elle doutait même de pouvoir un jour se sevrer de cette drogue là… de lui. « Tous les soirs. T’as qu’à revenir me voir si tu t’ennuis ~ »
Lorsqu’elle jugea que la danse avait assez duré et qu’il avait rentabilisé son investissement, la jeune femme s’était retournée, lentement, avec une grâce qui faisait défaut à l’établissement présent, avec cette trahison sans équivoque son appartenance à un autre monde, puis en cabrant le dos pour se presser plus sournoisement contre son bassin, un rictus amusé aux lèvres, elle s’était finalement éloignée, signalant que le temps qu’elle lui accordait touchait à sa fin. Enfin ça, c’était avant qu’il ne la réclame à nouveau. « Viens là, s’il te plait. » D’ordinaire, elle aurait refusé, elle se serait barrée, mais plutôt que de faire le truc sensé, parce qu’il avait l’air sympa, parce qu’il zozotait comme Jack, parce que putin, pendant une fraction de seconde, s’il la fermait, elle arriverait peut-être à faire la paix dans son esprit merdique, elle s’était contentée de refermer la porte complètement, et de se diriger vers lui. Cherry lui avait dit à son embauche, les danseuses finissaient toujours par coucher ici, elle aurait au moins le mérite de se coltiner un client mignon et pas trop débile. Pourtant, elle ne compris pas trop pourquoi il saisit ses poignets, ni pourquoi ça lui avait arraché un frisson et lui avait coupé le souffle… Bonne élève, ses phalanges choyaient se visage comme si elle le redécouvrait, ses traits se faisant plus dur à chaque caresse… cette mâchoire, ce nez, ses doigts s’étaient permis de toucher ses oreilles en une longue et délicate exploration … pas de doute, même l’odeur de cigarette le trahissait. Assise sur lui, ses doigts avaient poursuivi leur tourisme, se pressant sur sa nuque sans qu’elle ne daigne retirer le bandeau.
… Oh elle l’avait reconnu, suffisait de voir son cœur qui battait à tout rompre, cette posture un peu plus raide, ses doigts qui se pressaient désormais contre sa nuque, s’agrippaient à ses cheveux comme si elle redoutait qu’il ne s’évapore. Pouvait-elle le garder là, juste un peu, se presser contre lui et faire comme si rien n’était jamais arrivé? Elle lui aurait tout pardonné s’il avait daigné refermer ses bras autour d’elle, la sortir d’ici. Elle l’aurait suivi en enfer… Les yeux humides, elle avait d’abord couiné un : « T’es revenu? » avant de se reprendre, consciente que c’était impossible Pendant une faction de seconde, elle avait oublié sa rancœur, sa haine et sa fureur, pour la façon dont il l’avait laissé toute seule, en proie à des idées noires, des démons, toute seule à lutter contre une bouteille, des chimères. Il avait dit vouloir l’aider et dès qu’elle avait été prête à remonter la pente, il l’avait laissé seule. Était-il con au point de ne pas remarquer, qu’elle l’avait attendu, soirs après soirs, sur ce clic-clac. Qu’elle l’avait texté, sans recevoir de réponse… qu’elle avait fait l’impensable pour une Wolfe si fière : le premier pas. Comme une claque de réalité, sa trahison lui revint en plein visage. Alors elle avait brisé le moment, et avait relevé le bandana, posant ses iris glacés sur lui, sans bouger de ses cuisses. Furax, ses petits poings s’étaient serrés à sa chemise, le tirant contre elle. « Bordel. J’y crois pas! T’es vraiment un connard. Un lâche! », comme un prunier, elle s’était mise à le secouer par les pans de sa chemise, son ton s’élevant d’un cran. « T’es venu rire de moi? Hahaha! Ouai, Lucy est au fond du baril. La belle affaire! » toute cette rancune, cette incompréhension, face à sa fuite, ce chagrin certain qui faisait trembler sa lèvre inférieure, hésiter ses mouvements, voilà que ça remontait à la surface et elle peinait à garder un semblant de selfcontrol. Elle avait autant envie de l’étrangler que de se jeter sur lui. Il avait, après tout, réduit en cendre la seule certitude qu’elle ait jamais eu : eux. « Tu joues à quoi là? Tu penses que si tu me paies ça va justifier le fait que tu m’ais traité comme la dernière des putes?! Qu’est-ce que tu veux de moi bordel. T’as tout pris, t’es pas content?! » jusqu’à ces mots, sussuré en coréen, qu’elle avait toujours conservé précieusement que pour lui. Il savait combien c’était difficile pour ele, d’être sentimentalement honnête, et voilà qu’après lui avait extirpé des aveux, encore et encore, il la larguait là !
Re: #4 / New Rules Mer 1 Mai - 12:24
Feat @"Lucy Wolfe"
new rules.
« Oh chéri … y’a plus rien à briser chez moi, ça serait une délivrance s’il te prenait l’envie de me battre à mort » Aïe. S'il pensait avoir eu mal, alors qu'elle ne le reconnaissait pas, cette réplique venait d'envoyer valser tout les espoirs de Jack en l'air. Aussi cliché que ça puisse paraître, il avait senti son cœur se décrocher. Se faire arracher, piétiner par les chaussures qui auraient permit de payer son loyer. Il sentait les talons rentrer dedans, comme un millier d'aiguilles. De seringues, qui crachaient un anesthésiant monstrueux dans ses artères. Où est-ce qu'il avait merdé à ce point ? Sa lèvre inférieure trembla, alors qu'il tentait une réponse désespérée. « Plus rien du tout ? » Toute réaction physique que lui avait provoqué la danse disparut sans plus de cérémonie. Adieu, demie-molle. Adieu, joues rouges. Il faisait froid, dans ce putain de bar. Ils étaient aussi seuls l'un que l'autre.
« … Ça te plait pas, Brown Sugar? » L'ironie n'avait jamais amusée Jack que lorsqu'il en était à l'origine. Comment il allait demander au dealer du coin un peu d'héroïne, alors que le nom Brown Sugar était déjà prit par une de leurs danseuses ? Pas sûr que Lucy accepte de le raccompagner chez lui, joliment emballée dans un petit sachet de plastique, pour se laisser sniffer jusqu'au dernier grain. Un sourire sans vie plus tard, et il s'empressa de répondre. « J'aime beaucoup. Ça te va bien. Mais c'est pas un prénom. » Petit silence, un soupir de la jeune femme, et il constata son enthousiasme à mentir à Mark. « Sasha. » Son sourire se précisa, alors qu'il se frottait le visage. Bordel, pouvait-elle éviter d'embarquer toute la famille Wolfe avec elle, dans ce foutoir ? « J-ja …. Ah. » Son estomac s'était retourné. J-Jack, peut-être ? Ou J-Jared ? Oh merde. Maintenant il se sentait obligé de détester tout les Jared qu'il rencontrerait. « Tous les soirs. T’as qu’à revenir me voir si tu t’ennuis ~ » Un nouveau petit bout de l'espoir qu'il restait volait en éclat. C'était déjà assez compliqué d'accepter qu'elle danse, mais seulement les week-ends, ça aurait suffit, non ? « Je viendrai tout les soirs d'ennui. Promis. »
« T’es revenu? » Le coeur du musicien avait fait un bond dans sa poitrine, avant de s'emballer furieusement. Dommage qu'elle n'ait pas enlevé son bandeau : le sourire qui décorait son visage était le plus honnête qu'il affichait depuis son retour sur le sol Californien. « Je reviens toujours. » qu'il avait murmuré. Il était convaincu, pas sûr que Lucy le soit autant. Elle avait ensuite enlevé le foulard, alors qu'une vague d’inquiétude noyait les traits fins du garçon. Son visage, à elle, ce qu'il était sévère. Tout les mots qu'elle pourrait balancer, ils n'auraient jamais autant d'effet sur Jack que la disparition de son sourire. « Bordel. J’y crois pas! T’es vraiment un connard. Un lâche! » Il n'avait pas bougé en voyant ses mains se rapprocher. Il n'avait pas lutté, non plus, et s'était laissé secouer. Sa tête ne tarda pas à tourner, ses yeux à voir flou. La dose du matin n'était pas complètement absorbée, visiblement. « T’es venu rire de moi? » « Non- » qu'il avait tenté de s'imposer, mais sa voix ne portait pas assez. « Hahaha! Ouai, Lucy est au fond du baril. La belle affaire! » Son regard s'était mis à briller, étrangement, alors qu'il se mordait l'intérieur de la joue. « Tu joues à quoi là? Tu penses que si tu me paies ça va justifier le fait que tu m’ais traité comme la dernière des putes?! Qu’est-ce que tu veux de moi bordel. T’as tout pris, t’es pas content?! »
Silence. Jack ne prit la parole qu'une fois qu'il fut certain qu'elle ait finit de parler. Qu'une fois qu'elle avait arrêté de le secouer. Il le méritait. Il méritait tout ce qu'il lui arrivait.
« Non, je suis pas content. » Le coréen avait un mal fou à garder son calme, mais sa voix ne tremblait pas trop, pour l'instant. Pas autant que ses mains, qui étaient venues se poser sur celles de de la danseuse, encore agrippées à son col. Lentement, doucement, il en caressait le dos de ses pouces, s'assurait qu'elle ne fuirait plus. Elle devrait lui arracher les bras pour qu'il la lâche. « Tu crois que ça me fait plaisir de te payer ? C'était le seul moyen de te voir sans que ces sales cons soient là. Et si tu veux me rendre mon billet, te gêne pas. J'en ai besoin, moi aussi. » Sa mâchoire se resserra. Il se retenait de préciser que lui, il n'avait pas de Philip pour l'entretenir. Pas besoin de jeter de l'huile sur le feu. « A chaque fois que je m'approche un peu trop de toi, ou que je te touche, tu finis dans un état pas possible. A chaque. putain. de fois. » L'emprise de ses mains se renforça. Son regard, fixé sur Lucy, ne faiblissait pas. Mais il était drôlement humide, bien trop brillant. « T'as eu raison de partir. Tu mérites mieux. » Voilà, c'était dit. De sa voix suave, d'un ton dont il ne savait plus cacher la tristesse alors qu'il continuait. Quitte à se faire du mal, autant y aller franchement. « Mieux que mon appart. Mieux que moi. Et putain, quelle idée t'as eu de venir bosser ici sérieusement ? Tu vas pas me dire qu'il y avait aucun job de vendeuse ou de serveuse de disponible ? T'es allée étudier à New York pour ça ? » Il prit une grande respiration, évitant de parler de leur grand couillon d'ami. L'autre coréen, le petit génie du groupe, qui avait aidé la jeune femme à étudier justement pour pouvoir partir dans la grande pomme. Et s'il l'avait vu, lui ? Qu'est-ce qu'elle aurait dit ? Son regard, fuyant, divergea vers le sol. « T'as eu raison de retourner avec ton chirurgien, s'il peut t'offrir ce que tu mérites, ça me va. » Il tenta un sourire, vide. Ses poumons pesaient une tonne. Une tonne chacun. « J'ai fait une bêtise, Lucy. Une énorme putain de bêtise. T'as même pas idée d'à quel point je suis dans la merde, et je refuse que tu sois mêlée à ça. » Il jeta un regard discret à son avant bras, pour constater avec un bonheur incertain, sourd, qu'on ne voyait pas le bleu dans le creux de son coude malgré ses manches remontées. Un silence avait suivit. Ses yeux café, sans vie, avaient lentement roulé vers ceux de Lucy. Il avait froid, sans la veste. « Je pense qu'-qu'on de-devr » Foutu bégaiement. Il prit une pause, avant de reprendre, sa confiance en soi frôlant le niveau du parquet. « Vaut mieux qu'on arrête de se voir. Complètement, pour ton bien. » Il articula chacun de ces derniers mots, les soutenant d'un regard avec toute la distance qu'il arrivait à prendre. Trop peu, il sentait ses yeux s'embuer. Trop vite. Beaucoup, beaucoup trop vite.
Et puis, son visage s'était tordu dans une étrange, furtive grimace.
De leur propre chef, ses mains du pianiste s'étaient posées sur la taille de Lucy, l'attirant un peu plus contre lui alors qu'il se penchait pour enfouir son visage dans le creux du cou pastel qui se dressait fièrement devant lui. Un instant, il hésita. Finalement, il s'était dit merde, et avait entourée Lucy de ses bras pour la serrer contre lui. Fort, certainement trop fort, alors qu'un sanglot silencieux agitait ses épaules, tout son dos. Puis deux, trois, dix sanglots. Il ne se souvenait pas d'avoir déjà pleuré devant sa meilleure amie. Sauf peut-être la première fois qu'il avait vu Mufasa mourir en sa compagnie. Il s'accrochait, alors qu'il savait pertinemment ne pas en avoir le droit. C'était si mal que ça, d'avoir besoin d'elle à ce point ? Ses yeux le brûlaient, toutes les larmes du monde n'auraient réussi à éteindre cette teinte rouge feu qu'ils prenaient. Et sa respiration, saccadée au possible, comment avait-il fait pour tenir aussi longtemps avec si peu d'oxygène ? Ses doigts se pressaient toujours plus contre la peau douce, brulante de Lucy, alors qu'entre quelques hoquets, il murmurait un « excuse-moi » inaudible. A bout de souffle, il s'obstinait à le répéter. A s'y accrocher, comme une bouée de secours qui le sauverait de la noyade. « excuse-moi s'il te plaît »
« excuse-moi, me déteste pas. »
« excuse-moi bordel, excuse moi »
Sa respiration s'était ralentie. A défaut d'être régulière, elle était maintenant à peu près vivable.
« excuse-moi, Lucy, je peux disparaître si tu veux mais pardonne-moi » sa main droite s'était détendue pour mieux se poser contre la taille de la danseuse. « j'aimerai que ça se passe mieux, mais j'ai pas le choix. »
« … Ça te plait pas, Brown Sugar? » L'ironie n'avait jamais amusée Jack que lorsqu'il en était à l'origine. Comment il allait demander au dealer du coin un peu d'héroïne, alors que le nom Brown Sugar était déjà prit par une de leurs danseuses ? Pas sûr que Lucy accepte de le raccompagner chez lui, joliment emballée dans un petit sachet de plastique, pour se laisser sniffer jusqu'au dernier grain. Un sourire sans vie plus tard, et il s'empressa de répondre. « J'aime beaucoup. Ça te va bien. Mais c'est pas un prénom. » Petit silence, un soupir de la jeune femme, et il constata son enthousiasme à mentir à Mark. « Sasha. » Son sourire se précisa, alors qu'il se frottait le visage. Bordel, pouvait-elle éviter d'embarquer toute la famille Wolfe avec elle, dans ce foutoir ? « J-ja …. Ah. » Son estomac s'était retourné. J-Jack, peut-être ? Ou J-Jared ? Oh merde. Maintenant il se sentait obligé de détester tout les Jared qu'il rencontrerait. « Tous les soirs. T’as qu’à revenir me voir si tu t’ennuis ~ » Un nouveau petit bout de l'espoir qu'il restait volait en éclat. C'était déjà assez compliqué d'accepter qu'elle danse, mais seulement les week-ends, ça aurait suffit, non ? « Je viendrai tout les soirs d'ennui. Promis. »
« T’es revenu? » Le coeur du musicien avait fait un bond dans sa poitrine, avant de s'emballer furieusement. Dommage qu'elle n'ait pas enlevé son bandeau : le sourire qui décorait son visage était le plus honnête qu'il affichait depuis son retour sur le sol Californien. « Je reviens toujours. » qu'il avait murmuré. Il était convaincu, pas sûr que Lucy le soit autant. Elle avait ensuite enlevé le foulard, alors qu'une vague d’inquiétude noyait les traits fins du garçon. Son visage, à elle, ce qu'il était sévère. Tout les mots qu'elle pourrait balancer, ils n'auraient jamais autant d'effet sur Jack que la disparition de son sourire. « Bordel. J’y crois pas! T’es vraiment un connard. Un lâche! » Il n'avait pas bougé en voyant ses mains se rapprocher. Il n'avait pas lutté, non plus, et s'était laissé secouer. Sa tête ne tarda pas à tourner, ses yeux à voir flou. La dose du matin n'était pas complètement absorbée, visiblement. « T’es venu rire de moi? » « Non- » qu'il avait tenté de s'imposer, mais sa voix ne portait pas assez. « Hahaha! Ouai, Lucy est au fond du baril. La belle affaire! » Son regard s'était mis à briller, étrangement, alors qu'il se mordait l'intérieur de la joue. « Tu joues à quoi là? Tu penses que si tu me paies ça va justifier le fait que tu m’ais traité comme la dernière des putes?! Qu’est-ce que tu veux de moi bordel. T’as tout pris, t’es pas content?! »
Silence. Jack ne prit la parole qu'une fois qu'il fut certain qu'elle ait finit de parler. Qu'une fois qu'elle avait arrêté de le secouer. Il le méritait. Il méritait tout ce qu'il lui arrivait.
« Non, je suis pas content. » Le coréen avait un mal fou à garder son calme, mais sa voix ne tremblait pas trop, pour l'instant. Pas autant que ses mains, qui étaient venues se poser sur celles de de la danseuse, encore agrippées à son col. Lentement, doucement, il en caressait le dos de ses pouces, s'assurait qu'elle ne fuirait plus. Elle devrait lui arracher les bras pour qu'il la lâche. « Tu crois que ça me fait plaisir de te payer ? C'était le seul moyen de te voir sans que ces sales cons soient là. Et si tu veux me rendre mon billet, te gêne pas. J'en ai besoin, moi aussi. » Sa mâchoire se resserra. Il se retenait de préciser que lui, il n'avait pas de Philip pour l'entretenir. Pas besoin de jeter de l'huile sur le feu. « A chaque fois que je m'approche un peu trop de toi, ou que je te touche, tu finis dans un état pas possible. A chaque. putain. de fois. » L'emprise de ses mains se renforça. Son regard, fixé sur Lucy, ne faiblissait pas. Mais il était drôlement humide, bien trop brillant. « T'as eu raison de partir. Tu mérites mieux. » Voilà, c'était dit. De sa voix suave, d'un ton dont il ne savait plus cacher la tristesse alors qu'il continuait. Quitte à se faire du mal, autant y aller franchement. « Mieux que mon appart. Mieux que moi. Et putain, quelle idée t'as eu de venir bosser ici sérieusement ? Tu vas pas me dire qu'il y avait aucun job de vendeuse ou de serveuse de disponible ? T'es allée étudier à New York pour ça ? » Il prit une grande respiration, évitant de parler de leur grand couillon d'ami. L'autre coréen, le petit génie du groupe, qui avait aidé la jeune femme à étudier justement pour pouvoir partir dans la grande pomme. Et s'il l'avait vu, lui ? Qu'est-ce qu'elle aurait dit ? Son regard, fuyant, divergea vers le sol. « T'as eu raison de retourner avec ton chirurgien, s'il peut t'offrir ce que tu mérites, ça me va. » Il tenta un sourire, vide. Ses poumons pesaient une tonne. Une tonne chacun. « J'ai fait une bêtise, Lucy. Une énorme putain de bêtise. T'as même pas idée d'à quel point je suis dans la merde, et je refuse que tu sois mêlée à ça. » Il jeta un regard discret à son avant bras, pour constater avec un bonheur incertain, sourd, qu'on ne voyait pas le bleu dans le creux de son coude malgré ses manches remontées. Un silence avait suivit. Ses yeux café, sans vie, avaient lentement roulé vers ceux de Lucy. Il avait froid, sans la veste. « Je pense qu'-qu'on de-devr » Foutu bégaiement. Il prit une pause, avant de reprendre, sa confiance en soi frôlant le niveau du parquet. « Vaut mieux qu'on arrête de se voir. Complètement, pour ton bien. » Il articula chacun de ces derniers mots, les soutenant d'un regard avec toute la distance qu'il arrivait à prendre. Trop peu, il sentait ses yeux s'embuer. Trop vite. Beaucoup, beaucoup trop vite.
Et puis, son visage s'était tordu dans une étrange, furtive grimace.
De leur propre chef, ses mains du pianiste s'étaient posées sur la taille de Lucy, l'attirant un peu plus contre lui alors qu'il se penchait pour enfouir son visage dans le creux du cou pastel qui se dressait fièrement devant lui. Un instant, il hésita. Finalement, il s'était dit merde, et avait entourée Lucy de ses bras pour la serrer contre lui. Fort, certainement trop fort, alors qu'un sanglot silencieux agitait ses épaules, tout son dos. Puis deux, trois, dix sanglots. Il ne se souvenait pas d'avoir déjà pleuré devant sa meilleure amie. Sauf peut-être la première fois qu'il avait vu Mufasa mourir en sa compagnie. Il s'accrochait, alors qu'il savait pertinemment ne pas en avoir le droit. C'était si mal que ça, d'avoir besoin d'elle à ce point ? Ses yeux le brûlaient, toutes les larmes du monde n'auraient réussi à éteindre cette teinte rouge feu qu'ils prenaient. Et sa respiration, saccadée au possible, comment avait-il fait pour tenir aussi longtemps avec si peu d'oxygène ? Ses doigts se pressaient toujours plus contre la peau douce, brulante de Lucy, alors qu'entre quelques hoquets, il murmurait un « excuse-moi » inaudible. A bout de souffle, il s'obstinait à le répéter. A s'y accrocher, comme une bouée de secours qui le sauverait de la noyade. « excuse-moi s'il te plaît »
« excuse-moi, me déteste pas. »
« excuse-moi bordel, excuse moi »
Sa respiration s'était ralentie. A défaut d'être régulière, elle était maintenant à peu près vivable.
« excuse-moi, Lucy, je peux disparaître si tu veux mais pardonne-moi » sa main droite s'était détendue pour mieux se poser contre la taille de la danseuse. « j'aimerai que ça se passe mieux, mais j'ai pas le choix. »
Re: #4 / New Rules Mer 1 Mai - 12:25
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new rules.
« Plus rien du tout ? » Elle n’avait rien dit, ses lèvres s’étaient étirées en un sourire triste et elle avait hoché la tête. Non rien. Le vide béant qu’était son poitrail avait de quoi l’inquiéter, si elle avait si longtemps flirté, cohabité avec cette sensation d’être incomplète, inutile, depuis qu’elle avait quitté ce clic clac moutarde, elle ne ressentait… rien. Le néant, ni joie, ni peine, elle était brisée, irrécupérable. Peut-être qu’elle avait cassé l’ambiance, avec ses rétorques un peu glauques de dépressive, assurément même, mais elle n’avait pas pu s’en empêcher. Le poids qui lui oppressait le poitrail en permanence et qu’aucune quantité de larmes ne semblait diminuer, il devenait trop pesant pour être porté seul. Lucy n’avait pas l’impression, dans cet océan de problèmes, dans cette incessante pluie de douleur, d’avoir une autre alternative que de se laisser crever. Elle ne valait pas mieux que ça. Une fois leur prénoms – enfin faux prénoms – échangés, elle lui accorda un petit sourire, espérant qu’il la tienne, cette promesse : « Je viendrai tous les soirs d'ennui. Promis. » … c’était peut-être un client étrange, mais c’était aussi la première fois qu’elle parlait un peu, sincèrement, à quelqu’un. Elle s’était contentée d’un sincère : « … J’espère que tu t’ennuieras souvent alors. » … Ça l’aiderait à payer son loyer, en prime.
Déterminée à ne pas remettre en question ses choix minables – au moins ce soir-là, elle n’avait plus de patience et elle frôlait l’épuisement, la jeune danseuse avait pris place sur les cuisses de son client, sans plus de cérémonie, obéissait à cette requête qu’elle aurait dû refuser. Il y avait quelque chose d’étrangement familier, chez cet homme, d’apaisant même … était-ce si mal de s’autoriser un instant de faiblesse, de désespoir, en imaginait sous ses doigts les traits d’un autre? Rêvait-elle, en touchant avec une délicatesse déconcertante ces joues rondes, cette mâchoire ou elle avait si souvent posé ses lèvres écarlates? Si c’était une chimère, par pitié qu’on ne l’en arrache pas, cette simple illusion était une dose plus que bienvenue de sa drogue fétiche. Si elle n’ouvrait jamais les yeux, si elle se contentait de serrer ses cheveux de jais, cette nuque, entre ses doigts, d’humer cette odeur de tabac, peut-être que le spectre oublierait de se volatiliser, et peut-être que ses ventricules cesseraient de la torturer de torsions infernales. Pouvait-elle s’accorder cette étreinte désespérée, croire le grossier mensonge qu’il prononçait avec tellement de facilité, d’aisance? « Je reviens toujours. » son corps chétif avait frémis en reconnaissant cette voix, sa voix… son Jack. Puis, inconsciemment, son emprise sur lui s’était faite plus désespérée, plus paniquée, comme s’il risquait de de dissoudre, alors qu’elle sentait sa gorge se resserrer, son cœur se compresser, si bien qu’un minable couinement digne d’une enfant lui avait échappé, une bribe d’honnêteté qu’elle n’avait pu réprimer. « … Arrêtes de partir. » C’était une véritable malédiction, que d’être aussi dépendante de lui, son univers s’écroulait à chaque fois qu’il lui tournait le dos, qu’il la laissait derrière, et que l’idiote qu’elle était ne pouvait faire autrement que de répéter les mêmes erreurs, de l’attendre… accrochée au leurre qu’ils étaient, qu’ils formaient, un tout indissociable, unique.
S’eut été facile de ne rien dire d’autre, de céder à cette pulsion animale, vicieuse, à cette voix autoritaire qui la pressait à se jeter sur lui, à marquer chaque centimètre de sa peau, d’y graver son nom pour qu’il n’ait plus jamais la force ou le loisir d’appartenir à quelqu’un d’autre, de la quitter à nouveau. Oublier leurs emmerdes dans un concert de soupires, de gémissements, et ne plus jamais reparler de cet égarement du Spring Break. À quoi bon perdre leur temps à discuter, elle avait déjà la certitude qu’elle lui ouvrirait les bras quoi qu’il ait pu faire… Mais peut-être que cette spirale infernale de blessures, d’abandon et de retour la pesait, peut-être qu’elle voulait savoir, enfin, si elle s’était fait des idées toutes ses années, si vraiment, à ses yeux, elle n’était rien de plus que l’amie un peu idiote qu’il sautait quand il n’avait personne d’autre. Elle avait relevé le bandeau… et ses perles bleutées qui croisaient celles du bridé, et une rage insoupçonnée s’était emparée d’elle, alors qu’elle hurlait sans pouvait s’arrêter, le secouant au passage. Comment osait-il la regarder ainsi, après la fuite qu’il avait lui-même entamée? La douleur était abrutissante, une véritable brûlure dans tout son être, de l’acide dans ses veines, pourquoi, pourquoi diable avait-il tout foutu en l’air quand elle avait enfin réussi à se l’avouer à elle-même, l’intensité des sentiments qu’elle avait toujours eut pour lui?
Peut-être était-ce ses mains sur les siennes, cette pression qui la ramena à elle, la força à la boucler un instant, alors qu’il parlait avec une assurance qu’elle ne lui connaissait pas. Elle demeura interdite, silencieuse, les lèvres pincées en une ligne fine, hargneuse. « Non, je suis pas content. Tu crois que ça me fait plaisir de te payer ? C'était le seul moyen de te voir sans que ces sales cons soient là. Et si tu veux me rendre mon billet, te gêne pas. J'en ai besoin, moi aussi. » ses mains s’étaient crispées un peu plus sur sa chemise, hésitant entre l’envie de le brusquer à nouveau, et celle, plus abrutissante, qu’il ne lui échapper si elle osait le libérer. Jamais. Sans un mot, elle l’avait dévisagée, il était hors de question qu’elle le rembourse! Il l’avait utilisée comme une chienne, une catin, et ça gratuitement, il avait même, en prime, gagné la dernière lanière de sa fierté … ça valait bien cinquante dollars. Ses doigts tremblaient, se contorsionnaient sur le tissus, alors que son pauvre corps, junky en manque frémissait sous les caresses de ses pouces. Si brève, tellement nécessaires. Elle avait eu un hoquet de surprise, lorsqu’il serra brusquement ses poignets, un coup de poignard lui aurait fait moins mal que le venin qu’il crachait à chaque mot. « A chaque fois que je m'approche un peu trop de toi, ou que je te touche, tu finis dans un état pas possible. A chaque. putain. de fois. » … Elle avait senti la fureur écarlate grimper en elle, son dos se redressant alors qu’elle soufflait, acide, blessée. « T’es vraiment con hein? » elle avait eu ce petit rire sans vie, tentant par tous les moyens de rester calme. « Tu penses que c’est parce qu’on a couché ensemble, que j’suis dans cet état peut-être? Genre ton pénis est la cause de tous les maux? TU T’ES ENFUIT COMME LE DERNIER DES CONNARDS. » Ouai bon, elle peinait à être zen, la Wolfe.
Elle décelait la douleur dans sa voix, et ça lui retournait les entrailles, ça embuait ses jolies perles océaniques et ça la forçait à déglutir. Elle avait envie de le serrer contre elle, de lui donner l’absolution pour ses crimes, de lui répéter jusqu’à ce que sa voix lâche, qu’elle était raide dingue de lui … mais il avait ressenti ce besoin, une fois de plus, de revenir à la charge avec un discours digne d’un mauvais film. « T'as eu raison de partir. Tu mérites mieux. Mieux que mon appart. Mieux que moi. Et putain, quelle idée t'as eu de venir bosser ici sérieusement ? Tu vas pas me dire qu'il y avait aucun job de vendeuse ou de serveuse de disponible ? T'es allée étudier à New York pour ça ? » Elle avait arrêté d’écouter rapidement, les mots gravé dans sa mémoire, alors qu’elle soufflait, dans un mépris non feint. « Je mérites mieux? » si elle avait pu cracher ces mots, elle l’aurait fait. Ses doigts s’étaient serrés à sa chemise, elle l’avait attiré contre elle, son visage si près du sien alors qu’elle chuchotait d’un ton au moins aussi menaçant que ses cris. « T’es qui pour décider de ce que je mérite? Pour prétendre savoir ce que moi, je veux. ?! » ses lèvres tremblaient, elle le fusillait de ses iris azurés. Était-il aveugle pour s’imaginer qu’elle veuille quoi que ce soit d’autre que lui? Elle l’aurait suivi en enfer de son plein gré, ne serait-ce que pour ne jamais avoir à le relâcher. Jack, c’était sa moitié, sa drogue, la petite partie d’elle qui rendait le tout cohérent. Il était le seul avenir qu’elle ait vraiment envisagé, sa seule certitude, et voilà qu’il se permettait de décider pour elle. « T'as eu raison de retourner avec ton chirurgien, s'il peut t'offrir ce que tu mérites, ça me va. » C’est ça qu’il pensait? Qu’elle s’était remise avec ce salaud de Philip? Elle ne put réprimer son rire sans joie. Vraiment, pour un virtuose, c’était un con de calibre national, elle s’était remise à le secouer. « … Boucles-la! T’as aucune idée de quoi tu parles! Tu crois vraiment que j’serais ici à me frotter sur toi pour minable cinquante dollars si j’étais retournée vers cet enculé d’infidèle ? Que j’serais ici pour le plaisir!? Mais t’es débile ou quoi!? Espèce de ------- » elle n’avait jamais terminé sa phrase, foudroyée par la détresse qu’elle lisait dans le regard de son ami, assommée par ses mots. « J'ai fait une bêtise, Lucy. Une énorme putain de bêtise. T'as même pas idée d'à quel point je suis dans la merde, et je refuse que tu sois mêlée à ça. »
… Comment il arrivait à faire ça. Une seconde, elle aurait pu l’assassiner l’autre, elle sentait une panique, une inquiétude certaine s’emparer d’elle est ses mains libéraient sa chemise pour se poser sur ses joues, immobiliser son visage, l’empêche de fuir. Sa voix était presque douce, alors qu’elle demandait, paumée dans cette discussion incohérente. « Quelle bêtise? » … Pensait-il vraiment qu’elle allait le juger? Bordel, elle était assise sur ses cuisses après lui avait offert une danse contact ! Dans n’importe quelle autre circonstance, elle rougirait, là, elle luttait contre les battements infernaux de sa pompe à sang, prise de sueurs froides, craintive, pour lui, pour sa sécurité. Qu’avait-il donc fait? Ses pouces choyaient ses joues rondes, alors qu’elle essayait de le calmer, de comprendre, d’un : « … Jack Bordel, c’est pas comme ça que ça marche, c’est pas comme ça qu’on fonctionne nous. » non eux, ils étaient francs, ils se disaient leurs bêtises … ils s’aidaient.
Elle allait lui demander ce qu’il avait fait de si terrible pour justifier de la jeter hors de sa vie, lorsqu’il conclut sa condamnation sans lui offrir le luxe d’un plaidoyer. « Vaut mieux qu'on arrête de se voir. Complètement, pour ton bien. » … Arrêter de se voir? Complètement? Définitivement? La simple idée la plongeait dans une panique sans nom, son cœur battait frénétiquement, elle avait l’impression de perdre la vue, ses doigts s’étaient pressés sur son visage, un nouveau hoquet la trahissant alors qu’elle tenta de tourner sa demande à la blague, de la rendre moins réelles, en riant d’un : « … Tu déconnes?. » … Elle avait sursauté, en sentant ses mains se poser sur sa taille, et faible qu’elle était, elle s’était nichée contre lui, ne comprenant ni pourquoi il pleurait, ni pourquoi il enfouissait sa tête dans son cou.
Pourtant, elle ne se fit pas prier pour nouer ses bras autour de lui, pour le serrer contre elle, presser son corps délicat et pratiquement nu contre le sien, espérer qu’il retrouve assez de lucidité pour réaliser qu’il demandait l’impossible. Il aurait pu la battre au mort que ça aurait fait moins mal que de constater qu’il voulait se débarrasser d’elle… c’était intolérable, si bien que sans trop comprendre ce qui lui arrivait, elle avait enfouis son visage contre ses cheveux de jais et s’était mise à pleurer à son tour. « Excuse-moi, me déteste pas… excuse-moi bordel, excuse-moi. » Ses mains s’étaient pressées contre son dos, elle l’avait serré d’avantage, assez. Elle ne lui en voulait pas, c’était un truc qu’elle ne savait pas faire, le détester…. Il le savait déjà non? Peut-être qu’elle aurait dû lire dans ses supplications sa détresse, mais elle y avait vu un regret…. Oh Lucy, toujours aussi naïve. Elle avait eu peur, tellement peur de le perdre … il était le centre de son monde, comment osait-il penser à s’y soustraire? Ça irait, il s’expliquerait et ils feraient la paix, pendant une seconde, deux, dix, elle osa espérer à un heureux dénouement…. Avant qu’il ne parle à nouveau. « Excuse-moi, Lucy, je peux disparaître si tu veux mais pardonne-moi … j'aimerai que ça se passe mieux, mais j'ai pas le choix. » Cette main sur sa taille la brûlait, la rage revenait au moins aussi rapidement que le mal se rependait en elle.
Elle s’était crispée, ses mains s’agrippant à sa chemise alors qu’elle se décalait un peu pour lui faire face, haussant un peu le ton. « … Tu déconnes? Pas le choix? On a toujours le choix Jack. » elle l’avait secoué, encore, parce que visiblement, il n’avait pas les neurones en place! Elle aurait dû le frapper, il le méritait, mais elle ne pouvait s’y résigner, trop terrorisée à la simple possibilité de le perdre pour de bon. « Tu penses que c’est par obligation que je suis allée vers toi? Parce qu’on m’y force peut-être? T’es débile à ce point? Bah non figures toi! Malgré toutes les raisons du monde de faire autrement, aussi coincé, buté et brisé que tu sois… même si je sais très bien que ça va finir par me détruire si fuis encore, comme tu fais toujours … à chaque fois, chaque putain de fois.... » Sa voix s’était cassée, ses mains cramponnées à sa chemise, son buste se soulevait rapidement, trop rapidement, un peu comme si elle était en pleine crise de panique, et franchement, rien au monde ne lui avait jamais fait aussi peur que de le perdre. Ses mains tremblaient, son souffle se faisait irrégulier, si c’était un cauchemar, qu’on la réveille de force! Pourtant, elle était d’une franchise déconcertante, en lui crachant au visage ses mots brûlant de fureur, une de ses rares démonstrations de force. « Je te choisis toi. Mais visiblement, c’est pas ton cas. Ça le sera jamais, et t’as même pas le courage de me le dire en face. » La détestait-il à ce point ? Sa décision ne faisait aucun sens à ses yeux, et d’ordinaire, elle le comprenait bien, Jack. Comme s’il l’avait brûlé, elle s’était relevée, l’avait repoussé, ses poings se serrant, accusatrice. « Alors ferme ta gueule! Arrêtes de te donner le putain de beau rôle du mec honorable ! Le choix, tu l’as déjà fait, et comme toujours, t’as choisis de rien me dire et de me jeter hors de ta vie. »
… Un lion blessé aurait été moins agressifs, elle détestait être vulnérable, faible, et devant cet abandon, elle était une véritable loque, elle ne lui donnerait pas le loisir de s’en moquer. « Assumes un peu, arrête de chialer comme une fillette. » elle avait soupiré, n’osant pas le regarder alors qu’elle lui refusait sa seule requête, faisant un pas vers l’arrière, vers la porte. « Tu perds ton temps à supplier. J’veux pas les entendre tes excuses. Et pour ton pardon, tu peux t’le foutre ou le soleil ne brille jamais! » Elle avait déglutit, péniblement, ça lui faisait mal à elle aussi de le dire. « J’te pardonnerai quand tu reviendras après avoir réalisé la connerie monumentale que t’as fait. Pas avant! Si c’est tout ce que t’avais à me dire, dégages. BARRES TOI. » Avant qu’elle ne craque, avant que ses larmes devienne incontrôlable, avant qu’elle ne s’envoi toutes les bouteilles du bar pour assommer la douleur. Cinq secondes, max, et elle serait recroquevillée en position du feotus à pleurer jusqu’à mourir de déshydratation. Il n’avait pas besoin de voir ça. Merde. Elle avait cru qu’il serait différent…. La belle illusion.
Déterminée à ne pas remettre en question ses choix minables – au moins ce soir-là, elle n’avait plus de patience et elle frôlait l’épuisement, la jeune danseuse avait pris place sur les cuisses de son client, sans plus de cérémonie, obéissait à cette requête qu’elle aurait dû refuser. Il y avait quelque chose d’étrangement familier, chez cet homme, d’apaisant même … était-ce si mal de s’autoriser un instant de faiblesse, de désespoir, en imaginait sous ses doigts les traits d’un autre? Rêvait-elle, en touchant avec une délicatesse déconcertante ces joues rondes, cette mâchoire ou elle avait si souvent posé ses lèvres écarlates? Si c’était une chimère, par pitié qu’on ne l’en arrache pas, cette simple illusion était une dose plus que bienvenue de sa drogue fétiche. Si elle n’ouvrait jamais les yeux, si elle se contentait de serrer ses cheveux de jais, cette nuque, entre ses doigts, d’humer cette odeur de tabac, peut-être que le spectre oublierait de se volatiliser, et peut-être que ses ventricules cesseraient de la torturer de torsions infernales. Pouvait-elle s’accorder cette étreinte désespérée, croire le grossier mensonge qu’il prononçait avec tellement de facilité, d’aisance? « Je reviens toujours. » son corps chétif avait frémis en reconnaissant cette voix, sa voix… son Jack. Puis, inconsciemment, son emprise sur lui s’était faite plus désespérée, plus paniquée, comme s’il risquait de de dissoudre, alors qu’elle sentait sa gorge se resserrer, son cœur se compresser, si bien qu’un minable couinement digne d’une enfant lui avait échappé, une bribe d’honnêteté qu’elle n’avait pu réprimer. « … Arrêtes de partir. » C’était une véritable malédiction, que d’être aussi dépendante de lui, son univers s’écroulait à chaque fois qu’il lui tournait le dos, qu’il la laissait derrière, et que l’idiote qu’elle était ne pouvait faire autrement que de répéter les mêmes erreurs, de l’attendre… accrochée au leurre qu’ils étaient, qu’ils formaient, un tout indissociable, unique.
S’eut été facile de ne rien dire d’autre, de céder à cette pulsion animale, vicieuse, à cette voix autoritaire qui la pressait à se jeter sur lui, à marquer chaque centimètre de sa peau, d’y graver son nom pour qu’il n’ait plus jamais la force ou le loisir d’appartenir à quelqu’un d’autre, de la quitter à nouveau. Oublier leurs emmerdes dans un concert de soupires, de gémissements, et ne plus jamais reparler de cet égarement du Spring Break. À quoi bon perdre leur temps à discuter, elle avait déjà la certitude qu’elle lui ouvrirait les bras quoi qu’il ait pu faire… Mais peut-être que cette spirale infernale de blessures, d’abandon et de retour la pesait, peut-être qu’elle voulait savoir, enfin, si elle s’était fait des idées toutes ses années, si vraiment, à ses yeux, elle n’était rien de plus que l’amie un peu idiote qu’il sautait quand il n’avait personne d’autre. Elle avait relevé le bandeau… et ses perles bleutées qui croisaient celles du bridé, et une rage insoupçonnée s’était emparée d’elle, alors qu’elle hurlait sans pouvait s’arrêter, le secouant au passage. Comment osait-il la regarder ainsi, après la fuite qu’il avait lui-même entamée? La douleur était abrutissante, une véritable brûlure dans tout son être, de l’acide dans ses veines, pourquoi, pourquoi diable avait-il tout foutu en l’air quand elle avait enfin réussi à se l’avouer à elle-même, l’intensité des sentiments qu’elle avait toujours eut pour lui?
Peut-être était-ce ses mains sur les siennes, cette pression qui la ramena à elle, la força à la boucler un instant, alors qu’il parlait avec une assurance qu’elle ne lui connaissait pas. Elle demeura interdite, silencieuse, les lèvres pincées en une ligne fine, hargneuse. « Non, je suis pas content. Tu crois que ça me fait plaisir de te payer ? C'était le seul moyen de te voir sans que ces sales cons soient là. Et si tu veux me rendre mon billet, te gêne pas. J'en ai besoin, moi aussi. » ses mains s’étaient crispées un peu plus sur sa chemise, hésitant entre l’envie de le brusquer à nouveau, et celle, plus abrutissante, qu’il ne lui échapper si elle osait le libérer. Jamais. Sans un mot, elle l’avait dévisagée, il était hors de question qu’elle le rembourse! Il l’avait utilisée comme une chienne, une catin, et ça gratuitement, il avait même, en prime, gagné la dernière lanière de sa fierté … ça valait bien cinquante dollars. Ses doigts tremblaient, se contorsionnaient sur le tissus, alors que son pauvre corps, junky en manque frémissait sous les caresses de ses pouces. Si brève, tellement nécessaires. Elle avait eu un hoquet de surprise, lorsqu’il serra brusquement ses poignets, un coup de poignard lui aurait fait moins mal que le venin qu’il crachait à chaque mot. « A chaque fois que je m'approche un peu trop de toi, ou que je te touche, tu finis dans un état pas possible. A chaque. putain. de fois. » … Elle avait senti la fureur écarlate grimper en elle, son dos se redressant alors qu’elle soufflait, acide, blessée. « T’es vraiment con hein? » elle avait eu ce petit rire sans vie, tentant par tous les moyens de rester calme. « Tu penses que c’est parce qu’on a couché ensemble, que j’suis dans cet état peut-être? Genre ton pénis est la cause de tous les maux? TU T’ES ENFUIT COMME LE DERNIER DES CONNARDS. » Ouai bon, elle peinait à être zen, la Wolfe.
Elle décelait la douleur dans sa voix, et ça lui retournait les entrailles, ça embuait ses jolies perles océaniques et ça la forçait à déglutir. Elle avait envie de le serrer contre elle, de lui donner l’absolution pour ses crimes, de lui répéter jusqu’à ce que sa voix lâche, qu’elle était raide dingue de lui … mais il avait ressenti ce besoin, une fois de plus, de revenir à la charge avec un discours digne d’un mauvais film. « T'as eu raison de partir. Tu mérites mieux. Mieux que mon appart. Mieux que moi. Et putain, quelle idée t'as eu de venir bosser ici sérieusement ? Tu vas pas me dire qu'il y avait aucun job de vendeuse ou de serveuse de disponible ? T'es allée étudier à New York pour ça ? » Elle avait arrêté d’écouter rapidement, les mots gravé dans sa mémoire, alors qu’elle soufflait, dans un mépris non feint. « Je mérites mieux? » si elle avait pu cracher ces mots, elle l’aurait fait. Ses doigts s’étaient serrés à sa chemise, elle l’avait attiré contre elle, son visage si près du sien alors qu’elle chuchotait d’un ton au moins aussi menaçant que ses cris. « T’es qui pour décider de ce que je mérite? Pour prétendre savoir ce que moi, je veux. ?! » ses lèvres tremblaient, elle le fusillait de ses iris azurés. Était-il aveugle pour s’imaginer qu’elle veuille quoi que ce soit d’autre que lui? Elle l’aurait suivi en enfer de son plein gré, ne serait-ce que pour ne jamais avoir à le relâcher. Jack, c’était sa moitié, sa drogue, la petite partie d’elle qui rendait le tout cohérent. Il était le seul avenir qu’elle ait vraiment envisagé, sa seule certitude, et voilà qu’il se permettait de décider pour elle. « T'as eu raison de retourner avec ton chirurgien, s'il peut t'offrir ce que tu mérites, ça me va. » C’est ça qu’il pensait? Qu’elle s’était remise avec ce salaud de Philip? Elle ne put réprimer son rire sans joie. Vraiment, pour un virtuose, c’était un con de calibre national, elle s’était remise à le secouer. « … Boucles-la! T’as aucune idée de quoi tu parles! Tu crois vraiment que j’serais ici à me frotter sur toi pour minable cinquante dollars si j’étais retournée vers cet enculé d’infidèle ? Que j’serais ici pour le plaisir!? Mais t’es débile ou quoi!? Espèce de ------- » elle n’avait jamais terminé sa phrase, foudroyée par la détresse qu’elle lisait dans le regard de son ami, assommée par ses mots. « J'ai fait une bêtise, Lucy. Une énorme putain de bêtise. T'as même pas idée d'à quel point je suis dans la merde, et je refuse que tu sois mêlée à ça. »
… Comment il arrivait à faire ça. Une seconde, elle aurait pu l’assassiner l’autre, elle sentait une panique, une inquiétude certaine s’emparer d’elle est ses mains libéraient sa chemise pour se poser sur ses joues, immobiliser son visage, l’empêche de fuir. Sa voix était presque douce, alors qu’elle demandait, paumée dans cette discussion incohérente. « Quelle bêtise? » … Pensait-il vraiment qu’elle allait le juger? Bordel, elle était assise sur ses cuisses après lui avait offert une danse contact ! Dans n’importe quelle autre circonstance, elle rougirait, là, elle luttait contre les battements infernaux de sa pompe à sang, prise de sueurs froides, craintive, pour lui, pour sa sécurité. Qu’avait-il donc fait? Ses pouces choyaient ses joues rondes, alors qu’elle essayait de le calmer, de comprendre, d’un : « … Jack Bordel, c’est pas comme ça que ça marche, c’est pas comme ça qu’on fonctionne nous. » non eux, ils étaient francs, ils se disaient leurs bêtises … ils s’aidaient.
Elle allait lui demander ce qu’il avait fait de si terrible pour justifier de la jeter hors de sa vie, lorsqu’il conclut sa condamnation sans lui offrir le luxe d’un plaidoyer. « Vaut mieux qu'on arrête de se voir. Complètement, pour ton bien. » … Arrêter de se voir? Complètement? Définitivement? La simple idée la plongeait dans une panique sans nom, son cœur battait frénétiquement, elle avait l’impression de perdre la vue, ses doigts s’étaient pressés sur son visage, un nouveau hoquet la trahissant alors qu’elle tenta de tourner sa demande à la blague, de la rendre moins réelles, en riant d’un : « … Tu déconnes?. » … Elle avait sursauté, en sentant ses mains se poser sur sa taille, et faible qu’elle était, elle s’était nichée contre lui, ne comprenant ni pourquoi il pleurait, ni pourquoi il enfouissait sa tête dans son cou.
Pourtant, elle ne se fit pas prier pour nouer ses bras autour de lui, pour le serrer contre elle, presser son corps délicat et pratiquement nu contre le sien, espérer qu’il retrouve assez de lucidité pour réaliser qu’il demandait l’impossible. Il aurait pu la battre au mort que ça aurait fait moins mal que de constater qu’il voulait se débarrasser d’elle… c’était intolérable, si bien que sans trop comprendre ce qui lui arrivait, elle avait enfouis son visage contre ses cheveux de jais et s’était mise à pleurer à son tour. « Excuse-moi, me déteste pas… excuse-moi bordel, excuse-moi. » Ses mains s’étaient pressées contre son dos, elle l’avait serré d’avantage, assez. Elle ne lui en voulait pas, c’était un truc qu’elle ne savait pas faire, le détester…. Il le savait déjà non? Peut-être qu’elle aurait dû lire dans ses supplications sa détresse, mais elle y avait vu un regret…. Oh Lucy, toujours aussi naïve. Elle avait eu peur, tellement peur de le perdre … il était le centre de son monde, comment osait-il penser à s’y soustraire? Ça irait, il s’expliquerait et ils feraient la paix, pendant une seconde, deux, dix, elle osa espérer à un heureux dénouement…. Avant qu’il ne parle à nouveau. « Excuse-moi, Lucy, je peux disparaître si tu veux mais pardonne-moi … j'aimerai que ça se passe mieux, mais j'ai pas le choix. » Cette main sur sa taille la brûlait, la rage revenait au moins aussi rapidement que le mal se rependait en elle.
Elle s’était crispée, ses mains s’agrippant à sa chemise alors qu’elle se décalait un peu pour lui faire face, haussant un peu le ton. « … Tu déconnes? Pas le choix? On a toujours le choix Jack. » elle l’avait secoué, encore, parce que visiblement, il n’avait pas les neurones en place! Elle aurait dû le frapper, il le méritait, mais elle ne pouvait s’y résigner, trop terrorisée à la simple possibilité de le perdre pour de bon. « Tu penses que c’est par obligation que je suis allée vers toi? Parce qu’on m’y force peut-être? T’es débile à ce point? Bah non figures toi! Malgré toutes les raisons du monde de faire autrement, aussi coincé, buté et brisé que tu sois… même si je sais très bien que ça va finir par me détruire si fuis encore, comme tu fais toujours … à chaque fois, chaque putain de fois.... » Sa voix s’était cassée, ses mains cramponnées à sa chemise, son buste se soulevait rapidement, trop rapidement, un peu comme si elle était en pleine crise de panique, et franchement, rien au monde ne lui avait jamais fait aussi peur que de le perdre. Ses mains tremblaient, son souffle se faisait irrégulier, si c’était un cauchemar, qu’on la réveille de force! Pourtant, elle était d’une franchise déconcertante, en lui crachant au visage ses mots brûlant de fureur, une de ses rares démonstrations de force. « Je te choisis toi. Mais visiblement, c’est pas ton cas. Ça le sera jamais, et t’as même pas le courage de me le dire en face. » La détestait-il à ce point ? Sa décision ne faisait aucun sens à ses yeux, et d’ordinaire, elle le comprenait bien, Jack. Comme s’il l’avait brûlé, elle s’était relevée, l’avait repoussé, ses poings se serrant, accusatrice. « Alors ferme ta gueule! Arrêtes de te donner le putain de beau rôle du mec honorable ! Le choix, tu l’as déjà fait, et comme toujours, t’as choisis de rien me dire et de me jeter hors de ta vie. »
… Un lion blessé aurait été moins agressifs, elle détestait être vulnérable, faible, et devant cet abandon, elle était une véritable loque, elle ne lui donnerait pas le loisir de s’en moquer. « Assumes un peu, arrête de chialer comme une fillette. » elle avait soupiré, n’osant pas le regarder alors qu’elle lui refusait sa seule requête, faisant un pas vers l’arrière, vers la porte. « Tu perds ton temps à supplier. J’veux pas les entendre tes excuses. Et pour ton pardon, tu peux t’le foutre ou le soleil ne brille jamais! » Elle avait déglutit, péniblement, ça lui faisait mal à elle aussi de le dire. « J’te pardonnerai quand tu reviendras après avoir réalisé la connerie monumentale que t’as fait. Pas avant! Si c’est tout ce que t’avais à me dire, dégages. BARRES TOI. » Avant qu’elle ne craque, avant que ses larmes devienne incontrôlable, avant qu’elle ne s’envoi toutes les bouteilles du bar pour assommer la douleur. Cinq secondes, max, et elle serait recroquevillée en position du feotus à pleurer jusqu’à mourir de déshydratation. Il n’avait pas besoin de voir ça. Merde. Elle avait cru qu’il serait différent…. La belle illusion.
Re: #4 / New Rules Mer 1 Mai - 12:26
Feat @"Lucy Wolfe"
erase myself.
« … J’espère que tu t’ennuieras souvent alors. » Un sourire tendre se dessina sur le visage du pianiste. Il pouvait venir, tout les soirs si elle le lui demandait, mais pas sûr qu'une fois son identité dévoilée, Lucy ne veuille ne serait-ce que croiser son chemin à nouveau. Mais il reviendrait. Caché dans l'ombre du coin du bar, uniquement trahi par le point rouge, lumineux des cigarettes qu'il enchaînait pour se détendre en attendant son passage. Elle le détesterait, pour ça. Et pour tout un tas d'autre choses, d'ailleurs. Mais de la voir sur scène, en entier et sans blessures apparentes, aurait un effet thérapeutique sur l'asiatique. Elle était vivante. Comme exposée, dans la vitrine d'un magasin complètement hors de ses moyens, mais il pouvait regarder. Avec des yeux d'enfants, il admirait des marionnettes s'animer sous les lumières clignotantes d'un vendeur de jouets, la veille de Noël.
Alors que les mains de la jeune femme se posaient, caressaient maintenant son visage, les yeux de Jack s'étaient fermés, refusant d'associer cette sensation à cet endroit minable. Pas à ces murs, tâchés d'humidité un peu partout. Pas à la chaise qui grinçait à chaque inspiration un peu trop profonde. « … Arrêtes de partir. » Plus facile à dire qu'à faire. La fuite était écrite dans ses gènes, sa mâchoire se serra sous les doigts de la brune. Elle touchait juste, trop juste pour qu'il ne réponde. Non, il n'était pas assez intelligent pour répondre juste. Pourtant, ses méninges s'étaient activées, tournaient inlassablement pour trouver un moyen de la réconforter. C'était trop tard pour se faire pardonner, la Lucy qu'il connaissait se serait enfermée dans une fierté tout à fait honorable, et aurait laissé son pianiste s'excuser dans le vent. Et puis, ce dernier ne voulait pas implorer un pardon, alors qu'il se persuadait de faire la meilleure des mauvaises décisions à sa disposition. Il s'était tu, dans un silence coupable, brisé uniquement par un hoquet de surprise alors qu'il se faisait brutalement secouer.
C'était ça, qu'elle avait ressenti, lorsqu'il était parti ?
Le regard fuyant, la chaleur des mains de Lucy contre ses paumes tièdes, le coréen avait commencé à se justifier. À balancer tout ce qui lui passait par la tête, dans un ordre qui ne faisait de sens que pour lui. Il tentait de rester calme, aussi poli qu'il le pouvait, mais chaque mots résonnait sur l'expression de la danseuse au quintuple, au centuple même. Il avait vu, malgré les lumières tamisées, ses sourcils se froncer alors qu'elle se redressait promptement. « T’es vraiment con hein? » Le semblant de contenance qu'avait Jack se dissipa comme une traînée de poudre. « Tu penses que c’est parce qu’on a couché ensemble, que j’suis dans cet état peut-être? Genre ton pénis est la cause de tous les maux? TU T’ES ENFUIT COMME LE DERNIER DES CONNARDS. » La pression de ses mains s'étaient détendue. Comme un soldat atteint du syndrome post-traumatique, il n'en avait pas fallut beaucoup plus à Jack pour sombrer dans une panique totale. Pas besoin d'un coup de feu, de feux d'artifices. Pour que le cerveau de l'asiatique ne cesse tout fonctionnement, il suffisait de lui crier dessus. Il avait passé son enfance à ça, écouter les cris de son père. Dès que l'homme rentrait à la maison, c'était pour gueuler. Sur sa femme, sur son fils. Parce que le repas n'était pas prêt, parce que les notes n'étaient pas assez bonnes. Parce que la journée au bureau de police avait été dure, et que l'alcool qu'il ingérait tout les soirs en quantité ne l'aidait pas à se calmer. Jamais Jack n'avait apprit à réagir à la colère qu'on pouvait exprimer à son égard. Pas par autre chose qu'une immobilité incroyable, comme s'il ne respirait plus. Statue grecque, sa poitrine se soulevait lentement, douloureusement. Ça le tétanisait, il était incapable de bouger, les yeux écarquillés et figés sur le visage de Lucy. Il mit un certain temps avant de reprendre la parole, bégayant presque autant que lorsqu'il était rentré au collège. Mauvaise idée, puisqu'elle revenait à la charge, toujours aussi agressive. « Je mérites mieux? T’es qui pour décider de ce que je mérite? Pour prétendre savoir ce que moi, je veux ?! » Même calme, elle avait réussi à lancer un frisson le long de sa colonne vertébrale, alors qu'il bredouillait une réponse pitoyable. « j'ai jamais rien prétendu » rien d'autre qu'elle était, elle aussi, un être humain. Avec autant de valeur que n'importe qui d'autre. Que ces autres filles, peu importe ce qu'elles avaient fait de leur vies, ne méritaient pas non plus de se faire déshabiller des yeux par tout ces vautours. Personne ne méritait d'en arriver à vendre son corps, aux regards comme aux mains d'inconnus pervers, parfois violents. Il était innocent, le Jack. Un peu trop pour Lucy, visiblement. Ne lui avait-elle pas dit, par sms, qu'elle retournait habiter chez Philip ? Pourquoi serait-elle retournée chez lui, s'ils n'étaient pas ensemble ? « … Boucles-la! T’as aucune idée de quoi tu parles! Tu crois vraiment que j’serais ici à me frotter sur toi pour minable cinquante dollars si j’étais retournée vers cet enculé d’infidèle ? Que j’serais ici pour le plaisir!? « non- » Mais t’es débile ou quoi!? Espèce de ------- » Le visage rond du pianiste se tordit dans une moue triste. Non, il n'en avait aucune idée. Alors que quelques années auparavant, il était au courant d'absolument tout ce qu'il se passait dans la vie de son amie. Son regard s'était assombrit, voguant vaguement dans la pièce. Ça faisait mal. Terriblement mal. Tout son courage avait sombré, il se noyait dans une révélation qu'il forçait. Par devoir, toute envie de discuter avait disparu, et il ne prononça pas un mot de plus que ce qui fut nécessaire pour exprimer son idée. La proximité du visage de Lucy ne le touchait plus.
Il sentait son souffle contre ses lèvres. Il savait, qu'elle aussi, sentait le sien serpenter contre sa peau. Et son regard brumeux, lourd, vers sa bouche rouge pomme. Fruit défendu, dont il ne désirait qu'une seule bouchée. Oui, c'eut été facile, de l'embrasser. L'un comme l'autre, ils ne demandaient que ça. Rien qu'un peu d'affection, et de leur agiter, sous le nez, un peu de ce rapport physique qui les auraient calmé jusqu'à la prochaine connerie.
Jack était innocent. Il se persuadait qu'une relation saine avec Lucy était possible, qu'il suffirait de s'éloigner le temps d'arrêter, une énième fois, toutes ses consommations illicites et qu'il pourrait revenir comme si de rien n'était. Mais ces lèvres, si elles l'attiraient inexorablement, il n'en avait plus envie. Le ratio de bonheur, par rapport à la douleur qu'elles lui procureraient, était incroyablement défavorable. Pour la première fois, il se disait que peut-être, ils seraient mieux loin de l'autre, à jamais. Qu'un dernier retour vers ses le creux de ses bras frêles serait impossible, injustifiable. Alors il avait lâché la bombe, sans plus d'explication. Et elle n'avait pas eut besoin de plus qu'un « Quelle bêtise? » pour qu'il ne chute à nouveau dans ce syphon de sentiments contradictoires. Il suffisait qu'une vague d'inquiétude ne traverse son regard bleu azur pour qu'elle ne fasse de lui sa chose, une fois encore. Ses yeux se baissèrent vers ses mains, sur ses joues. « … Jack Bordel, c’est pas comme ça que ça marche, c’est pas comme ça qu’on fonctionne nous. » Non. Sa mâchoire se ressera alors que d'un mouvement de tête, un non silencieux, il lui refusait tout détail, tout indice qui aurait put trahir sa consommation d'héroïne. Il se donnait envie de vomir, reniait la seule aide qui aurait put le sauver de la noyade.
« … Tu déconnes? » Ainsi furent les mots de trop. Jack n'y croyait pas non plus. Il était spectateur de ce que sa bouche prononçait sans qu'il ne puisse intervenir. Il se détestait, ne pouvait imaginer ce qu'il se passait dans la tête de Lucy, alors qu'à son tour, il craquait. Pas en lui hurlant dessus, à son tour. Non, il avait littéralement fondu sur place, se recroquevillant contre elle. « je suis désolé » Combien de fois, dans sa vie, s'était-il autorisé un telle faiblesse ? De baisser la garde, complètement, de s'offrir à nu alors que ses larmes innondaient le cou de la danseuse ? Ses crises de paniques avaient toujours été silencieuses. Une bataille cérébrale contre lui-même, silencieuse. Ce coup-ci, il avait baissé les bras sans lutter, s'accordant quelques instants de faiblesse, juste contre la peau de Lucy. Son corps le réchauffait, le réconfortait malgré une respiration insoutenable, un cerveau qui semblait tomber en miettes. Engourdi, il ne sentait même pas les bras de la jeune femme l'entourer, le choyer, juste un peu d'humidité contre ses cheveux. Lorsqu'il comprit, enfin, qu'elle l'avait suivi dans ses pleurs lamentable, ses sanglots redoublèrent d'intensité. Il resta ainsi une éternité, et n'en aurait pas bougé même si l'on tentait de les déchirer l'un de l'autre. Lucy semblait déterminée à faire de même, ce ne furent rien d'autre que les mots de Jack qui la poussèrent à s'arracher à ses bras, dans un choc qui fut fatal pour ce dernier. Un sentiment étrange, une colère qu'i, détestait sentir, lui rougissait les joues, lui faisait trembler les mains. Vides, tombées dans le vide autour de sa chaise. Elles étaient vides, Lucy était vraiment partie ?
Elle était loin, floue. Encore défoncé à la sensation des caresses contre sa chemise, il avait froncé les sourcils, plongé dans une incompréhension totale. Il mourrait de froid, soudainement, se demandait ce qu'il venait de se passer, jusqu'à ce qu'elle prenne la parole. « … Tu déconnes? Pas le choix? On a toujours le choix Jack. » À nouveau, elle le secoua, et le rejet qu'il était en train de vivre se fit plus concret, presque réel. C'est ce qu'il voulait, in ne pouvait pas en vouloir à Lucy de lui donner. L'héroïne du matin semblait se réveiller à chaque secousse, accompagnée d'un mal de crâne lancinant. Il se retrouvait complètement con, à planer de nouveau, refusant d'admettre que c'était à la douleur qu'il se défonçait. Les mots de Lucy s'enchaînaient sans qu'il en saisisse le sens. « Tu penses que c’est par obligation que je suis allée vers toi? Parce qu’on m’y force peut-être? T’es débile à ce point? Bah non figures toi! Malgré toutes les raisons du monde de faire autrement, aussi coincé, buté et brisé que tu sois… même si je sais très bien que ça va finir par me détruire si fuis encore, comme tu fais toujours … à chaque fois, chaque putain de fois.... » Son regard chocolat s'était fixé, à nouveau, sur Lucy. Il ne cherchait même plus à cacher l'impact que les émotions, qui défilaient sur le doux visage de la jeune femme, avaient sur lui. Plus que ses mots, un enchevêtrement de syllabes insensées et il tombait des nues. « Je te choisis toi. » Pardon ? D'une lucidité foudroyante, son regard s'était illuminé, sa bouche entrouverte mais elle avait continué sans lui laisser le temps de soulever cet aveux furtif. Son estomac s'était retourné, comprenant enfin que ce qu'elle avait lancé à son intention, au Mexique, avait peut-être un fond de vérité. « Mais visiblement, c’est pas ton cas. Ça le sera jamais, et t’as même pas le courage de me le dire en face. » Et elle était partie, pour de vrai, emportant le coeur du coréen avec elle. Il ne bougeait pas, sans comprendre ce qu'il avait lui-même enclenché. « Alors ferme ta gueule! Arrêtes de te donner le putain de beau rôle du mec honorable ! Le choix, tu l’as déjà fait, et comme toujours, t’as choisis de rien me dire et de me jeter hors de ta vie. » Non, rien à faire. Il ne bougea que pour s'essuyer les yeux, qui fixaient de leur couleur rouge la silhouette abstraite de la danseuse. Pendu à des phrases qu'il ne comprendrait qu'une fois sobre.
« Assumes un peu, arrête de chialer comme une fillette. » Jack se terrait dans son silence, se redressant un peu, comme pour lui montrer qu'il obéissait. Les mots étaient acides, le ton encore plus. Dans sa tête, se bousculait une cascade de réactions, toutes plus violentes les unes que les autres. Mais ce qui finit par prendre le dessus, ce fut le silence. Relatif, la musique assourdie qui accompagnait les autres danseuses résonnait tout de même à leurs oreilles, vibrait contre les murs qui se rapprochaient de lui, prêts à l'écraser. Le coréen ne lâcha pas un seul mot. La colère qui montait en lui ne devait pas lui échapper, c'était le meilleur moyen de faire fuir Lucy pour de bon.
« Tu perds ton temps à supplier. J’veux pas les entendre tes excuses. Et pour ton pardon, tu peux t’le foutre ou le soleil ne brille jamais! J’te pardonnerai quand tu reviendras après avoir réalisé la connerie monumentale que t’as fait. Pas avant! Si c’est tout ce que t’avais à me dire, dégages. BARRES TOI. » Et s'il avait réalisé l'ampleur de se connerie avant même de mettre les pieds dans cette foutue pièce, ça voulait dire qu'elle lui avait déjà pardonné ? Se frottant les yeux, le visage, une dernière fois dans un mouvement anxieux, il poussa un soupir rauque. Un instant immobile, il finit par attraper le bomber derrière lui, et se releva. Tendu, de la mâchoire serrée à ses mains tordues et recouvertes de veines saillantes, il s'était rapproché de son amie d'un pas silencieux, juste assez pour pouvoir l'emitouffler dans le bomber, refermer la fermeture éclair sous ses yeux bleus inquisiteurs.
Profitant de l'instant d'incompréhension que ça allait provoquer, de l'envelopper ainsi dans son cadeau d'anniversaire, des fractions de secondes où elle regarderait le manteau se refermer autour de sa silhouette, Jack s'était agenouillé à ses pieds, posant une main à l'arrière de son genoux pour l'empêcher de bouger. Il voulait récupérer son argent et ne repartirait sans sa putain de dose, et était maintenant de trop mauvaise humeur pour se laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit. Alors, pendant qu'une main maladroite partait à la recherche du billet caché dans la chaussure griffée, l'autre, froide contre sa peau douce, caressait par réflexe la cuisse de la danseuse. D'un léger mouvement de pouce, discret mais incontrôlable. Il trouva le billet assez rapidement, se redressa aussitôt pour éviter de se prendre un coup de talon. Le concept de payer pour toucher quelqu'un le dégoûtait. Et parce qu'il l'avait lui aussi vécu, il refusait de rentrer dans le jeu de la petite brune.
Debout en face d'elle, toujours aussi sonné par cette entrevue qui avait mal tourné, il tenta de se ressaisir pour évoquer, calmement, un sms qu'elle lui avait envoyé à son départ. « Tu la brûlera toi-même. Moi j'ai pas eu le courage. » Un sourire, si vide qu'il en fut presque attendrissant, étira les traits du musicien. Et si c'était la dernière fois qu'il lui parlait comme il le lui promettait, autant le faire avec un sourire, non ?
Il avait retenu le regard de la jeune femme quelques instants. Il aurait aimé obéir, sans avoir à se retourner. Le billet roulait entre ses mains, sans qu'il n'arrive à bouger d'un pouce. Finalement, après avoir furtivement baissé la tête et glissé les mains dans les poches de son pantalon de costume, il avait tourné les talons. Rapidement, trop vite. Il ne devait pas se laisser le temps de réfléchir, alors qu'il partait, direction le premier dealer qu'il rencontrerait sur son chemin.
À l'image d'Orphée, il avait lancé un dernier regard à Eurydice, avant qu'elle ne se volatilise derrière la porte qu'il refermait lui-même, d'une main tremblante. Sa respiration s'était raccourcie, de nouveau, alors qu'il se voyait sortir du bar et prendre le chemin de son appartement. Il avait réussit à se procurer un peu de black tar, au passage, mais rien ne l'avait aidé à s'endormir. Même en prenant le double de la dose habituelle, impossible de fermer l'œil jusqu'à ce qu'il ne tombe littéralement de fatigue, affalé sur son clic-clac.
Alors que les mains de la jeune femme se posaient, caressaient maintenant son visage, les yeux de Jack s'étaient fermés, refusant d'associer cette sensation à cet endroit minable. Pas à ces murs, tâchés d'humidité un peu partout. Pas à la chaise qui grinçait à chaque inspiration un peu trop profonde. « … Arrêtes de partir. » Plus facile à dire qu'à faire. La fuite était écrite dans ses gènes, sa mâchoire se serra sous les doigts de la brune. Elle touchait juste, trop juste pour qu'il ne réponde. Non, il n'était pas assez intelligent pour répondre juste. Pourtant, ses méninges s'étaient activées, tournaient inlassablement pour trouver un moyen de la réconforter. C'était trop tard pour se faire pardonner, la Lucy qu'il connaissait se serait enfermée dans une fierté tout à fait honorable, et aurait laissé son pianiste s'excuser dans le vent. Et puis, ce dernier ne voulait pas implorer un pardon, alors qu'il se persuadait de faire la meilleure des mauvaises décisions à sa disposition. Il s'était tu, dans un silence coupable, brisé uniquement par un hoquet de surprise alors qu'il se faisait brutalement secouer.
C'était ça, qu'elle avait ressenti, lorsqu'il était parti ?
Le regard fuyant, la chaleur des mains de Lucy contre ses paumes tièdes, le coréen avait commencé à se justifier. À balancer tout ce qui lui passait par la tête, dans un ordre qui ne faisait de sens que pour lui. Il tentait de rester calme, aussi poli qu'il le pouvait, mais chaque mots résonnait sur l'expression de la danseuse au quintuple, au centuple même. Il avait vu, malgré les lumières tamisées, ses sourcils se froncer alors qu'elle se redressait promptement. « T’es vraiment con hein? » Le semblant de contenance qu'avait Jack se dissipa comme une traînée de poudre. « Tu penses que c’est parce qu’on a couché ensemble, que j’suis dans cet état peut-être? Genre ton pénis est la cause de tous les maux? TU T’ES ENFUIT COMME LE DERNIER DES CONNARDS. » La pression de ses mains s'étaient détendue. Comme un soldat atteint du syndrome post-traumatique, il n'en avait pas fallut beaucoup plus à Jack pour sombrer dans une panique totale. Pas besoin d'un coup de feu, de feux d'artifices. Pour que le cerveau de l'asiatique ne cesse tout fonctionnement, il suffisait de lui crier dessus. Il avait passé son enfance à ça, écouter les cris de son père. Dès que l'homme rentrait à la maison, c'était pour gueuler. Sur sa femme, sur son fils. Parce que le repas n'était pas prêt, parce que les notes n'étaient pas assez bonnes. Parce que la journée au bureau de police avait été dure, et que l'alcool qu'il ingérait tout les soirs en quantité ne l'aidait pas à se calmer. Jamais Jack n'avait apprit à réagir à la colère qu'on pouvait exprimer à son égard. Pas par autre chose qu'une immobilité incroyable, comme s'il ne respirait plus. Statue grecque, sa poitrine se soulevait lentement, douloureusement. Ça le tétanisait, il était incapable de bouger, les yeux écarquillés et figés sur le visage de Lucy. Il mit un certain temps avant de reprendre la parole, bégayant presque autant que lorsqu'il était rentré au collège. Mauvaise idée, puisqu'elle revenait à la charge, toujours aussi agressive. « Je mérites mieux? T’es qui pour décider de ce que je mérite? Pour prétendre savoir ce que moi, je veux ?! » Même calme, elle avait réussi à lancer un frisson le long de sa colonne vertébrale, alors qu'il bredouillait une réponse pitoyable. « j'ai jamais rien prétendu » rien d'autre qu'elle était, elle aussi, un être humain. Avec autant de valeur que n'importe qui d'autre. Que ces autres filles, peu importe ce qu'elles avaient fait de leur vies, ne méritaient pas non plus de se faire déshabiller des yeux par tout ces vautours. Personne ne méritait d'en arriver à vendre son corps, aux regards comme aux mains d'inconnus pervers, parfois violents. Il était innocent, le Jack. Un peu trop pour Lucy, visiblement. Ne lui avait-elle pas dit, par sms, qu'elle retournait habiter chez Philip ? Pourquoi serait-elle retournée chez lui, s'ils n'étaient pas ensemble ? « … Boucles-la! T’as aucune idée de quoi tu parles! Tu crois vraiment que j’serais ici à me frotter sur toi pour minable cinquante dollars si j’étais retournée vers cet enculé d’infidèle ? Que j’serais ici pour le plaisir!? « non- » Mais t’es débile ou quoi!? Espèce de ------- » Le visage rond du pianiste se tordit dans une moue triste. Non, il n'en avait aucune idée. Alors que quelques années auparavant, il était au courant d'absolument tout ce qu'il se passait dans la vie de son amie. Son regard s'était assombrit, voguant vaguement dans la pièce. Ça faisait mal. Terriblement mal. Tout son courage avait sombré, il se noyait dans une révélation qu'il forçait. Par devoir, toute envie de discuter avait disparu, et il ne prononça pas un mot de plus que ce qui fut nécessaire pour exprimer son idée. La proximité du visage de Lucy ne le touchait plus.
Il sentait son souffle contre ses lèvres. Il savait, qu'elle aussi, sentait le sien serpenter contre sa peau. Et son regard brumeux, lourd, vers sa bouche rouge pomme. Fruit défendu, dont il ne désirait qu'une seule bouchée. Oui, c'eut été facile, de l'embrasser. L'un comme l'autre, ils ne demandaient que ça. Rien qu'un peu d'affection, et de leur agiter, sous le nez, un peu de ce rapport physique qui les auraient calmé jusqu'à la prochaine connerie.
Jack était innocent. Il se persuadait qu'une relation saine avec Lucy était possible, qu'il suffirait de s'éloigner le temps d'arrêter, une énième fois, toutes ses consommations illicites et qu'il pourrait revenir comme si de rien n'était. Mais ces lèvres, si elles l'attiraient inexorablement, il n'en avait plus envie. Le ratio de bonheur, par rapport à la douleur qu'elles lui procureraient, était incroyablement défavorable. Pour la première fois, il se disait que peut-être, ils seraient mieux loin de l'autre, à jamais. Qu'un dernier retour vers ses le creux de ses bras frêles serait impossible, injustifiable. Alors il avait lâché la bombe, sans plus d'explication. Et elle n'avait pas eut besoin de plus qu'un « Quelle bêtise? » pour qu'il ne chute à nouveau dans ce syphon de sentiments contradictoires. Il suffisait qu'une vague d'inquiétude ne traverse son regard bleu azur pour qu'elle ne fasse de lui sa chose, une fois encore. Ses yeux se baissèrent vers ses mains, sur ses joues. « … Jack Bordel, c’est pas comme ça que ça marche, c’est pas comme ça qu’on fonctionne nous. » Non. Sa mâchoire se ressera alors que d'un mouvement de tête, un non silencieux, il lui refusait tout détail, tout indice qui aurait put trahir sa consommation d'héroïne. Il se donnait envie de vomir, reniait la seule aide qui aurait put le sauver de la noyade.
« … Tu déconnes? » Ainsi furent les mots de trop. Jack n'y croyait pas non plus. Il était spectateur de ce que sa bouche prononçait sans qu'il ne puisse intervenir. Il se détestait, ne pouvait imaginer ce qu'il se passait dans la tête de Lucy, alors qu'à son tour, il craquait. Pas en lui hurlant dessus, à son tour. Non, il avait littéralement fondu sur place, se recroquevillant contre elle. « je suis désolé » Combien de fois, dans sa vie, s'était-il autorisé un telle faiblesse ? De baisser la garde, complètement, de s'offrir à nu alors que ses larmes innondaient le cou de la danseuse ? Ses crises de paniques avaient toujours été silencieuses. Une bataille cérébrale contre lui-même, silencieuse. Ce coup-ci, il avait baissé les bras sans lutter, s'accordant quelques instants de faiblesse, juste contre la peau de Lucy. Son corps le réchauffait, le réconfortait malgré une respiration insoutenable, un cerveau qui semblait tomber en miettes. Engourdi, il ne sentait même pas les bras de la jeune femme l'entourer, le choyer, juste un peu d'humidité contre ses cheveux. Lorsqu'il comprit, enfin, qu'elle l'avait suivi dans ses pleurs lamentable, ses sanglots redoublèrent d'intensité. Il resta ainsi une éternité, et n'en aurait pas bougé même si l'on tentait de les déchirer l'un de l'autre. Lucy semblait déterminée à faire de même, ce ne furent rien d'autre que les mots de Jack qui la poussèrent à s'arracher à ses bras, dans un choc qui fut fatal pour ce dernier. Un sentiment étrange, une colère qu'i, détestait sentir, lui rougissait les joues, lui faisait trembler les mains. Vides, tombées dans le vide autour de sa chaise. Elles étaient vides, Lucy était vraiment partie ?
Elle était loin, floue. Encore défoncé à la sensation des caresses contre sa chemise, il avait froncé les sourcils, plongé dans une incompréhension totale. Il mourrait de froid, soudainement, se demandait ce qu'il venait de se passer, jusqu'à ce qu'elle prenne la parole. « … Tu déconnes? Pas le choix? On a toujours le choix Jack. » À nouveau, elle le secoua, et le rejet qu'il était en train de vivre se fit plus concret, presque réel. C'est ce qu'il voulait, in ne pouvait pas en vouloir à Lucy de lui donner. L'héroïne du matin semblait se réveiller à chaque secousse, accompagnée d'un mal de crâne lancinant. Il se retrouvait complètement con, à planer de nouveau, refusant d'admettre que c'était à la douleur qu'il se défonçait. Les mots de Lucy s'enchaînaient sans qu'il en saisisse le sens. « Tu penses que c’est par obligation que je suis allée vers toi? Parce qu’on m’y force peut-être? T’es débile à ce point? Bah non figures toi! Malgré toutes les raisons du monde de faire autrement, aussi coincé, buté et brisé que tu sois… même si je sais très bien que ça va finir par me détruire si fuis encore, comme tu fais toujours … à chaque fois, chaque putain de fois.... » Son regard chocolat s'était fixé, à nouveau, sur Lucy. Il ne cherchait même plus à cacher l'impact que les émotions, qui défilaient sur le doux visage de la jeune femme, avaient sur lui. Plus que ses mots, un enchevêtrement de syllabes insensées et il tombait des nues. « Je te choisis toi. » Pardon ? D'une lucidité foudroyante, son regard s'était illuminé, sa bouche entrouverte mais elle avait continué sans lui laisser le temps de soulever cet aveux furtif. Son estomac s'était retourné, comprenant enfin que ce qu'elle avait lancé à son intention, au Mexique, avait peut-être un fond de vérité. « Mais visiblement, c’est pas ton cas. Ça le sera jamais, et t’as même pas le courage de me le dire en face. » Et elle était partie, pour de vrai, emportant le coeur du coréen avec elle. Il ne bougeait pas, sans comprendre ce qu'il avait lui-même enclenché. « Alors ferme ta gueule! Arrêtes de te donner le putain de beau rôle du mec honorable ! Le choix, tu l’as déjà fait, et comme toujours, t’as choisis de rien me dire et de me jeter hors de ta vie. » Non, rien à faire. Il ne bougea que pour s'essuyer les yeux, qui fixaient de leur couleur rouge la silhouette abstraite de la danseuse. Pendu à des phrases qu'il ne comprendrait qu'une fois sobre.
« Assumes un peu, arrête de chialer comme une fillette. » Jack se terrait dans son silence, se redressant un peu, comme pour lui montrer qu'il obéissait. Les mots étaient acides, le ton encore plus. Dans sa tête, se bousculait une cascade de réactions, toutes plus violentes les unes que les autres. Mais ce qui finit par prendre le dessus, ce fut le silence. Relatif, la musique assourdie qui accompagnait les autres danseuses résonnait tout de même à leurs oreilles, vibrait contre les murs qui se rapprochaient de lui, prêts à l'écraser. Le coréen ne lâcha pas un seul mot. La colère qui montait en lui ne devait pas lui échapper, c'était le meilleur moyen de faire fuir Lucy pour de bon.
« Tu perds ton temps à supplier. J’veux pas les entendre tes excuses. Et pour ton pardon, tu peux t’le foutre ou le soleil ne brille jamais! J’te pardonnerai quand tu reviendras après avoir réalisé la connerie monumentale que t’as fait. Pas avant! Si c’est tout ce que t’avais à me dire, dégages. BARRES TOI. » Et s'il avait réalisé l'ampleur de se connerie avant même de mettre les pieds dans cette foutue pièce, ça voulait dire qu'elle lui avait déjà pardonné ? Se frottant les yeux, le visage, une dernière fois dans un mouvement anxieux, il poussa un soupir rauque. Un instant immobile, il finit par attraper le bomber derrière lui, et se releva. Tendu, de la mâchoire serrée à ses mains tordues et recouvertes de veines saillantes, il s'était rapproché de son amie d'un pas silencieux, juste assez pour pouvoir l'emitouffler dans le bomber, refermer la fermeture éclair sous ses yeux bleus inquisiteurs.
Profitant de l'instant d'incompréhension que ça allait provoquer, de l'envelopper ainsi dans son cadeau d'anniversaire, des fractions de secondes où elle regarderait le manteau se refermer autour de sa silhouette, Jack s'était agenouillé à ses pieds, posant une main à l'arrière de son genoux pour l'empêcher de bouger. Il voulait récupérer son argent et ne repartirait sans sa putain de dose, et était maintenant de trop mauvaise humeur pour se laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit. Alors, pendant qu'une main maladroite partait à la recherche du billet caché dans la chaussure griffée, l'autre, froide contre sa peau douce, caressait par réflexe la cuisse de la danseuse. D'un léger mouvement de pouce, discret mais incontrôlable. Il trouva le billet assez rapidement, se redressa aussitôt pour éviter de se prendre un coup de talon. Le concept de payer pour toucher quelqu'un le dégoûtait. Et parce qu'il l'avait lui aussi vécu, il refusait de rentrer dans le jeu de la petite brune.
Debout en face d'elle, toujours aussi sonné par cette entrevue qui avait mal tourné, il tenta de se ressaisir pour évoquer, calmement, un sms qu'elle lui avait envoyé à son départ. « Tu la brûlera toi-même. Moi j'ai pas eu le courage. » Un sourire, si vide qu'il en fut presque attendrissant, étira les traits du musicien. Et si c'était la dernière fois qu'il lui parlait comme il le lui promettait, autant le faire avec un sourire, non ?
Il avait retenu le regard de la jeune femme quelques instants. Il aurait aimé obéir, sans avoir à se retourner. Le billet roulait entre ses mains, sans qu'il n'arrive à bouger d'un pouce. Finalement, après avoir furtivement baissé la tête et glissé les mains dans les poches de son pantalon de costume, il avait tourné les talons. Rapidement, trop vite. Il ne devait pas se laisser le temps de réfléchir, alors qu'il partait, direction le premier dealer qu'il rencontrerait sur son chemin.
À l'image d'Orphée, il avait lancé un dernier regard à Eurydice, avant qu'elle ne se volatilise derrière la porte qu'il refermait lui-même, d'une main tremblante. Sa respiration s'était raccourcie, de nouveau, alors qu'il se voyait sortir du bar et prendre le chemin de son appartement. Il avait réussit à se procurer un peu de black tar, au passage, mais rien ne l'avait aidé à s'endormir. Même en prenant le double de la dose habituelle, impossible de fermer l'œil jusqu'à ce qu'il ne tombe littéralement de fatigue, affalé sur son clic-clac.
Re: #4 / New Rules Mer 1 Mai - 12:27
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Feat @"Jack Won"
new rules.
Dans sa courte vie, la jeune Wolfe avait souffert d’une centaine de façon différente, elle avait atteint des seuils de douleurs inconnus au commun des mortels. Ça avait commencé très jeune, les moqueries, les insultes de ses pairs devant son rang social fort peu glorieux… Puis, les accusations ou les reproches incessants, le mépris de son entité paternelle … puis, il y avait eu ces blessures plutôt physiques, un bras cassés à cause d’une mauvaise chute, une claque qu’elle avait mérité… un poings qui s’abat sur vous dans une soirée d’ivresse, des cheveux tirés, et toutes ces marques à dissimuler derrière un sourire et du fond de teint, alors que l’humiliation d’une famille aussi dysfonctionnelle laisse des cicatrices que rien ni personne n’effacera. Elle avait aussi subit l’acide trahison de surprendre son petit ami dans les bras d’une autre, la déception, la rage, et cette bien trop connue honte de n’avoir pas su mériter son inaltérable attention… Disons qu’elle avait l’embarras du choix, pour justifier un niveau supérieur de souffrance, mais jamais rien ni personne ne lui avait fait aussi mal que l’agonie de sa pompe à sang alors que le bridé s’agenouillait devant elle et reprenait son billet, comme un voleur, comme un spectre, comme pour amener avec lui la moindre trace de son existence.
Laisser Jack partir, quel que soit la raison débile pour laquelle il eut envie de le faire, était probablement la chose la plus difficile qu’elle n’ait jamais faite. Et la plus stupide aussi, alors que, poings serrés, concentrée à réprimer les larmes qui roulaient déjà, incontrôlée, sur ses joues rougeâtre, elle demeurait immobile, n’ayant plus la force de hurler, n’ayant que l’envie de le supplier. Le supplier de l’épargner, de faire taire cette cacophonie dans son esprit brumeux, ces sauts périlleux de son battant, alors qu’il l’enveloppait dans cette veste qui sentait comme lui. Elle prit une grande inspiration, toujours silencieuse, sa pauvre silhouette frémissant à son contact, et frissonnant à son départ. Il parfait toujours, quand il prenait peur, elle le savait pourtant, et ce soir-là n’y faisait pas exception. Pourtant, le peine qui l’assiégeait l’empêchait de voir clair, de bien cibler les soucis de son ami. Elle n’y voyait que l’abandon, l’horrible rupture qui sonnait plus vraie et plus brutale que n’importe laquelle de ses relations amoureuses. L’être humain n’est pas programmé pour rompre avec ses rêves… et le sien, il lui filait entre les doigts. Il allait la laisser seule, dans cette pièce, seule, dans cette vie, en espérant que ça l’aide? Elle s’était recroqueville, sur elle-même, serrant les pants de la veste autour de son corps alors qu’il s‘éloignait sans se retourner, d’abord.
Pourquoi s’était si facile pour lui hein? Elle s’était retournée, ses iris azurés posés sur son dos alors qu’elle nourrissait cet espoir débile qu’il se retourne, reconsidère. Lorsqu’il avait pivoté, un instant, Lucy l’avait regardé avec cet air de chiot qu’on abandonne, avec ce regard larmoyant, désespéré, suppliant, son être entier la pressant de le retenir, de s’accrocher à lui jusqu’à ce qu’il doive lui trancher les bras pour la forcer à le lâcher. Mais elle n’en fit rien, se contentant de le dévisager jusqu’à la dernière seconde avec cet air tellement blessé, tellement incrédule, qu’il aurait ses iris imprégné dans le crâne jusqu’à son dernier souffle. Lorsqu’enfin la porte se referma, la laissant seule, elle s’effondra sur le sol, brisée, en total abandon à sa vie de merde. Elle qui ignorait posséder un cœur, se sentait se briser, en mille miette, et le pire, c’est que pendant une fraction de seconde, avant que la panique ne l’envahisse, elle retrouva cette vieille envie, sournoise, brutale, de mettre fin une bonne fois pour toute à la comédie tragique qu’était son existence. La suite… elle a des flashs flous de Cherry et ses ‘’friandises’’ illégales, qu’elle avait désespérément avalé avec un verre de gin pour terminer son chiffre… puis, plus rien. Elle a dû se donner à la cause, ce soir-là, parce que le paquet de billet qu’elle a ramené dans son logement merdique, au petit matin, la forçait à croire qu’elle avait probablement vendu beaucoup plus que des danses à dix. Pas étonnant que Jack ne veuille pas d’une fille comme elle.
THE END
Laisser Jack partir, quel que soit la raison débile pour laquelle il eut envie de le faire, était probablement la chose la plus difficile qu’elle n’ait jamais faite. Et la plus stupide aussi, alors que, poings serrés, concentrée à réprimer les larmes qui roulaient déjà, incontrôlée, sur ses joues rougeâtre, elle demeurait immobile, n’ayant plus la force de hurler, n’ayant que l’envie de le supplier. Le supplier de l’épargner, de faire taire cette cacophonie dans son esprit brumeux, ces sauts périlleux de son battant, alors qu’il l’enveloppait dans cette veste qui sentait comme lui. Elle prit une grande inspiration, toujours silencieuse, sa pauvre silhouette frémissant à son contact, et frissonnant à son départ. Il parfait toujours, quand il prenait peur, elle le savait pourtant, et ce soir-là n’y faisait pas exception. Pourtant, le peine qui l’assiégeait l’empêchait de voir clair, de bien cibler les soucis de son ami. Elle n’y voyait que l’abandon, l’horrible rupture qui sonnait plus vraie et plus brutale que n’importe laquelle de ses relations amoureuses. L’être humain n’est pas programmé pour rompre avec ses rêves… et le sien, il lui filait entre les doigts. Il allait la laisser seule, dans cette pièce, seule, dans cette vie, en espérant que ça l’aide? Elle s’était recroqueville, sur elle-même, serrant les pants de la veste autour de son corps alors qu’il s‘éloignait sans se retourner, d’abord.
Pourquoi s’était si facile pour lui hein? Elle s’était retournée, ses iris azurés posés sur son dos alors qu’elle nourrissait cet espoir débile qu’il se retourne, reconsidère. Lorsqu’il avait pivoté, un instant, Lucy l’avait regardé avec cet air de chiot qu’on abandonne, avec ce regard larmoyant, désespéré, suppliant, son être entier la pressant de le retenir, de s’accrocher à lui jusqu’à ce qu’il doive lui trancher les bras pour la forcer à le lâcher. Mais elle n’en fit rien, se contentant de le dévisager jusqu’à la dernière seconde avec cet air tellement blessé, tellement incrédule, qu’il aurait ses iris imprégné dans le crâne jusqu’à son dernier souffle. Lorsqu’enfin la porte se referma, la laissant seule, elle s’effondra sur le sol, brisée, en total abandon à sa vie de merde. Elle qui ignorait posséder un cœur, se sentait se briser, en mille miette, et le pire, c’est que pendant une fraction de seconde, avant que la panique ne l’envahisse, elle retrouva cette vieille envie, sournoise, brutale, de mettre fin une bonne fois pour toute à la comédie tragique qu’était son existence. La suite… elle a des flashs flous de Cherry et ses ‘’friandises’’ illégales, qu’elle avait désespérément avalé avec un verre de gin pour terminer son chiffre… puis, plus rien. Elle a dû se donner à la cause, ce soir-là, parce que le paquet de billet qu’elle a ramené dans son logement merdique, au petit matin, la forçait à croire qu’elle avait probablement vendu beaucoup plus que des danses à dix. Pas étonnant que Jack ne veuille pas d’une fille comme elle.
THE END
Re: #4 / New Rules Mer 1 Mai - 15:26
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