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#6 / So why stop now ?

Jack Won
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Jack Won


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why stop now?

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La fumée âcre coulait perpétuellement de ses lèvres endolories, lentement caressées par son auriculaire. Le pianiste n'avait jamais été un grand fan de son physique : à l'exception de ses yeux, il avait tout prit de son père. À vrai dire, avec ses mains, sa bouche était la seule partie de son corps qu'il aimait bien. Pas son sourire, juste ses lèvres. Leur couleur, leur forme, elles lui allaient bien. Jusqu'à ce que ce connard ne vienne les lui abîmer, et qu'il finisse le lendemain à l'hôpital. Depuis, autant son visage que son corps tout cabossés, Jack les détestait. Uniquement sources de souffrance, freins non négligeables dans son travail et sa production musicale, il avait finit par céder à la tentation. Ça n'avait pas prit plus de deux jours et l'horreur du sevrage qu'il recommençait à consommer, assez judicieux cependant pour ne pas se procurer de nouvelle dose. Même en réduisant les quantités progressivement, tentative désespérée de faire durer son mal autant que possible, le pianiste s'était retrouvé à sec au bout de deux semaines.

Violentes, les sensations de sa première période de sobriété revenaient l'attaquer. Au début, ses muscles étaient juste un peu douloureux, se tordant au fil des heures. Bientôt, il aurait pu jurer qu'une force invisible tentait de les lui arracher, de l'écarteler. Son crâne vibrait, son cerveau, féroce, lui murmurait les mêmes horreurs que deux semaines auparavant. Pour atténuer ces pensées moroses, ces hurlements qui le persuadaient tout les jours un peu plus de recommencer, Jack s'était rabattu sur son deuxième vice : l'herbe. Normalement, il ne la consommait que pour les redescentes les plus abruptes, mais elle atténuait étonnement bien les douleurs physiques. Et puis, il planait. C'était à ce sentiment qu'il était accroc, pas à l'héroïne.
Il devait être trois heures du matin, le musicien était encore en train de travailler dans sa chambre. L'inspiration venait à peu près toujours au pire moment, pour cet oiseau de nuit. En cage dans sa chambre, enfoncé dans la chaise de son petit bureau, l'envie de chanter l'avait saisi. Ses doigts qui glissaient sur les touches, le seul moyen de lui arracher une émotion sans filtre, l'air fredonné du fond de sa gorge, c'était son instinct. Celui d'un oiseau, incapable de voler où bon lui plaisait, trop renfermé pour faire entendre sa voix. Assez haut pour avoir l'impression de marcher sur des nuages, il avait tenté de composer pour la première fois depuis qu'il était remis sur pieds. Il y était depuis le milieu de l'après-midi, et avait écrit non stop. Instinct frustré, toujours pas assouvi malgré les heures à caresser l'instrument, il se sentait heureux. Le joint roulant entre ses doigts devait aider, mais le gamin avait réussi à faire taire ces voix, des milliers d'échos de la sienne, qui lui martelaient de retenter le coup. Ce fut avec un soupir léger qu'il s'était redressé pour lire ses notes. Non, pas tant qu'il n'aurait pas fini ces partitions.

S'il se sentait émotionnellement comme emballé dans un papier bulle, Jack restait toujours aussi anxieux. Le craquement dans l'escalier de secours, juste en dessous de sa fenêtre grande ouverte lui arracha même un sursaut. Probablement un pigeon, assez gras pour faire plier le métal. Assez lourd pour que ses pas se rapprochant ne soient pas couverts par la circulation constante de ce coin de la ville. Assez grand pour projeter une ombre sur le parquet de sa chambre. Merde. Le coeur de Jack se serra, douloureux. Il retira les écouteurs branchés à son clavier, pivota sa chaise vers la fenêtre et retint sa respiration. Bordel, de tout les gens à cambrioler dans cet immeuble de merde, pourquoi lui ?
Lorsque la tête de l'intrus passa enfin à travers la fenêtre dans une médiocre parodie de The Ring, le coréen avait poussé un soupir on ne peut plus agacé. La tignasse du fantôme, il la connaissait. Par coeur, à vrai dire. Et concrètement, rien ne le retenait de lui refermer la fenêtre sur le coin de la tête. Après s'être relevé, avoir remis en place son tshirt blanc et son sweatpants des jours de flemme, le garçon avait aidée Lucy à se faufiler à l'intérieur de sa chambre et surtout, à ne pas y tomber n'importe comment. Elle sortait du boulot, avec son maquillage extravagant, mais Jack ne s'inquiétait pas pour l'instant. Il était vraiment bien luné en vérité, quelques semaines plus tôt, il n'aurait pas hésité à lui fermer la fenêtre au nez. À croire que le shit l'empêchait de mentir. « Tu sais pas à quel point j'ai envie de te balancer par la fenêtre. » qu'il ne put s'empêcher de préciser, cependant. Pas de sourire, mais pas de rejet complet dans sa voix non plus. Alors qu'elle se redressait, il remarqua enfin le regard brisé, perdu derrière les faux-cils. « Lucy ? » Il ne pouvait s'en empêcher, s'il pouvait ignorer le ridicule de la situation comme indice de la terreur qu'elle venait de vivre, le minois de la danseuse ne le trompait pas. Son visage se déforma dans une moue nouvelle, inquiète, alors qu'il l'assaillait d'une nouvelle question. « Bordel, il se passe quoi ? »
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C’est avec un soupir de soulagement que Lucy accueilli, ce soir encore, l’annonce qu’avait fait le barman – un chic type dans la cinquantaine - du last round… Sa délivrance de ce boulot merdique approchait enfin, que dans à peine quelques heures, elle aurait le loisir de s’enfoncer dans un profond sommeil et d’oublier, enveloppée par la pénombre et ce, jusqu’au lendemain, la honte qu’elle pouvait éprouver à s’exhiber ainsi contre quelques billets. Le hic, avec ce genre de boulot, c’est qu’il était beaucoup plus aisé de l’exécuter défoncée… ou même ivre, à en juger par l’état titubant de ses collègues plus généreuses de leurs corps, toutes ses filles au regard vide qui troquaient volontiers leur vertu au profit d’un petit extra… Dieu merci, le peu d’amour propre qui lui restait l’avait empêché de tomber dans la catégorie des effeuilleuses… À croire que le luxe de pouvoir se regarder en face sans vomir avait pris le dessus sur la potentielle augmentation salariale. Sauf que même ça, endurer soirs après soirs les regards dégoutants de tous ses porcs se poser sur elle, repousser tous ses connards qui s’imaginaient qu’à avoir les mains trop baladeuses, elle finirait par flancher, relevait du calvaire. Une humiliation publique continue, qu’elle subissait en pleine connaissance de cause, quelque part, persuadée d’en mériter le châtiment… C’était d’autant plus désagréable considérant l’absence d’alcool dans son organisme et les douleurs physiques que le manque causait. Dieu merci, cet établissement était peu regardant sur la santé de ses employés, et tant qu’elle acceptait de se frotter sur de parfaits inconnus, personne ne semblait accorder d’importance aux tremblements de ses mains ou à son air crispé, cette lutte interne contre la nausée et les courbatures de son addiction réprimée.

… Sauf qu’elle tenait bon, à quelques écarts près, déterminée non pas par cette rencontre débile avec déchets de la société membres des AA, mais bien par la vision cauchemardesque de Jack dans ce lit d’hôpital. Comment diable pouvait-elle songer à l’aider, à vraiment le soutenir, si elle était à peine consciente de son environnement? Cette overdose, c’était de sa faute à elle, sa responsabilité, elle avait pourtant partagé son logis durant des mois, s’était cramponnée à lui comme une sangsue pour ne pas sombrer, et jamais, pas même une seule seconde, ne s’était-elle imaginé qu’il avait un tel fardeau. Elle n’avait rien vu, rien. Et il avait failli crever parce qu’elle était une amie merdique, une véritable loque humaine à qui il ne faisait pas suffisamment confiance pour confesser ses crimes…. Ou pour croire à ses confessions. Pas étonnant qu’il ait pris la fuite après le Spring Break, il était visiblement assez lucide pour le réaliser, qu’il valait mieux qu’une inutile comme elle! Merde, comment avait-elle pu être aussi conne! Pendant qu’il sombrait, qu’il risquait sa vie sur de la camelote et un manque de jugement, ses neurones grillées par trop de bouteilles s’imaginaient une quelconque maladie grave. Bordel! Elle avait confondu une addiction avec un cancer, clairement, elle n’y voyait pas clair!

… Mais ça changerait, ou à tout le moins, c’est ce qu’elle tentait de se faire croire, alors que tous les jours, sans exception depuis son overdose, avant de se rendre sur les lieux de son boulot minable, elle faisait un détour pour cogner à la porte de cet appartement ou, quelques mois plus tôt, elle avait la clé. Tous les putains de jours, depuis cette overdose, elle s’y était pointée, déterminée à être là, à l’aider, à rebuter sa demande pourtant simple, qu’elle lui fiche la paix. Jamais. Surtout pas quand elle était hantée par la vision des câbles médicaux qui le traversaient, et de son visage creux, blême. Alors obstinément, elle tentait le coup, confrontée chaque jour à la même porte close, au même silence… Ça ne pouvait plus durer. S’il ne voulait pas lui ouvrir, elle trouverait un autre moyen! Et c’était dans cette optique que la jeune danseuse, une fois couverte d’un jogging tout simple et d’un hoodie des plus casanier, entrepris en sortant de son boulot aux petites heures, de faire un détour jusqu’à l’appartement de son humain favori. Mains dans les poches, cœur affolé à l’idée que peut-être, il ne serait pas dans un état réceptif, elle avait accordé peu d’attention à son environnement. Ni la nuit silencieuse, ni les rues mal éclairées … et surtout pas cette silhouette masculine, un client régulier un peu trop insistant, qui s’était mis à la suivre sans un mot. En fait, elle était tellement absorbée par sa mission sauvetage, et dévastée par la nausée qu’une nouvelle vague de manque provoqua, qu’elle ne remarqua son ‘’escorte’’ qu’à quelques coins de rue de chez Jack. Merde. Un coin tourné trop furtivement, et son champ de vision avait remarqué l’homme au même moment qu’une vague de panique s’emparait d’elle. Fuck.

Ce n’était pas la première fois que ça arrivait… mais généralement, elle le remarquait assez tôt pour faire demi-tour et demander au doorman de la raccompagner. Normalement, l’incident était sans impact, elle était en sécurité, pas toute seule au milieu d’une rue déserte et sombre. Son sang ne fit qu’un tour, sa respiration saccadée alors qu’elle pouvait sentir la panique la gagner. Rester calme, clairement, c’était impossible. Plutôt que de partir à la course, trop craintive que son prédateur ne voit cela comme une incitation à la chasse, elle avait tout bonnement pressé le pas, feignant l’innocence. Merde. Et et Jack n’ouvrait pas cette fois encore? Si elle se retrouvait coincée entre une porte close et ce client? Prise d’un éclair de géni en remarquant le complexe d’appartement, la brunette décida de jouer le tout pour le tout, coupant par une petite ruelle, histoire de gagner l’escalier de secours. Un détour risqué, puisque son ‘’admirateur’’ décida de courir pour la rejoindre, alors qu’elle entamait une course impromptue. Merde merde merde meeeerde. Prise de panique, elle avait attrapé la rampe de l’escalier, et s’était mise à grimper, sans discrétion, les marches quatre à quatre, bien consciente que la silhouette menaçante avait aussi mis un pied sur la première marche. Son souffle s’était coincé, à nouveau, et elle était à peu près certaine de n’avoir ressenti ce niveau de panique qu’en présence de son père. Piquée par une poussée d’adrénaline quelconque, elle se rua sur ladite fenêtre – priant qu’elle soit ouverte – et se jeta limite à l’intérieur en la sentant s’élever. Jack, son regard réprobateur, rien n’y faisait, elle l’avait presque bousculé pour refermer la fenêtre et, cette fois-ci, la verrouiller d’une main tremblante.

Ce n’est quel lorsqu’il daigna lui parler, qu’elle reposa ses perles bleutées sur lui, les iris presque disparu, rongés par la peur. « Tu sais pas à quel point j'ai envie de te balancer par la fenêtre. ». Ses doigts s’étaient accrochés au bras du jeune coréen, alors qu’elle le forçait à se baisser, à se planquer hors de vue alors qu’elle tirait les rideaux et s’accroupissant tout près de lui, sa main tremblante, crispée, sur la manche de son T-Shirt. Elle tendait l’oreille, les pas semblant s’éloigner, peut-être était-il finalement descendu? Pourtant, la torpeur ne la quittait pas, ce n’est que la voix de son inséparable qui la tira de sa panique. « Lucy? » sans le lâcher, elle daigna quand même le regarder, au bord des larmes, son cœur se débattait si fort, et pour une fois, ce n’était pas à cause de Jack. « Bordel, il se passe quoi ? » comme foudroyée par la réalité, elle avait couiné un : « Il est encore là? » avant de s’adosser au mur, et de prendre une grande inspiration, puis une autre, tentant clairement de gagner le dessus sur ses peurs. Soupirant finalement, elle osa un : « … Désolée. » avant de passer une main dans sa crinière brune, libérant finalement la manche du jeune musicien. Au minimum… elle lui devait une explication… non? « … J’venais voir comme tu allais – encore … et… et ce type me suivait … et comme c’est pas la première fois… j-j-j-j’ai paniqué… » un petit rire nerveux lui échappa, la situation était ridicule. « … j’ai eu peur que t’ouvres pas… alors j’suis passée par la fenêtre… désolée. » le regard qu’elle osa lui jeter, cette fois, c’était presque une supplication, genre ‘’me fiche pas à la porte maintenant svp’’ … parce que franchement, là, maintenant, elle crevait d’envie de le serrer fort, diablement fort, il n’y avait de toute façon, qu’une place dans ce putain de monde brisé ou elle se sentait en sécurité. Et ça avait toujours été niché dans ses bras. Sauf que c’était une demande égoïste, vu les circonstances, alors elle n’en dit rien.
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Qu'on ne s'y trompe pas, si Jack avait imposé cette distance insoutenable à la danseuse, c'était simplement pour éviter que l'une ou l'autre moitié de leur duo ne cède à nouveau. Pour leur épargner la douleur que ce serait, de remettre les choses à plat ou d'inévitablement se séparer à nouveau. Cette décision unilatérale était bien plus, au final, qu'une crise de panique du pianiste, qu'un caprice de l'enfant vexé de voir que les choses n'allaient pas naturellement dans sa direction. C'était un aveux de faiblesse, silencieux. La seule chose qui pouvait faire taire ce qu'il sentait grandir dans son ventre, c'était d'éloigner la raison de ses maux. Loin des yeux, loin du coeur - qu'il continuait tout de même d'abîmer avec quantité de junk food, de cigarettes. Le souvenir s'avérait douloureux, certes, mais jamais autant que le regard de biche apeurée qu'elle lui avait lancé en posant les pieds dans sa chambre. Pas autant que la façon dont elle l'avait repoussé contre le mur, ravivant la douleur osseuse aiguë de son manque, ou que la façon dont ils avaient dû se cacher, dans l'angle mort de la fenêtre. Il l'encouragea, d'une main sur son bras, à s'asseoir contre le mur pour mieux fuir ce dont elle cherchait vraisemblablement à se cacher, face à lui alors qu'il posait lui aussi ses fesses sur le parquet. Immobiles et silencieux un long instant, ils jaugeaient. Lucy, chaque mouvement lumineux que traduisaient maladroitement les rideaux de sa chambre. Jack lui, c'était chaque émotion qui passait dans ses yeux océan. Il tenta de l'appeler, ne trouvant comme seule réponse un regard humide qui lui retourna l'estomac. Un peu plus agacé, sanguin petit garçon, il lança une nouvelle question, qui ne trouva pas plus de réponse que dans un bris de voix qui eut le mérite de l'adoucir, à défaut de le calmer. « Il est encore là? » Il fronça les sourcils, pencha légèrement la tête sur le côté. Il se sentait tordu, d'imaginer aussitôt le pire des scénarios, mais c'était affreusement commun, les femmes se faisant suivre jusqu'à l'essouflement voir pire, non ? Sans se cacher, il mordit sa lèvre inférieure avant de se relever, et de tenter un regard derrière le vitrage de sa fenêtre. Un bout de tête, d'abord. Ses yeux et sa tignasse qui dépassaient timidement, la peur d'être repéré par l'inconnu. Puis, il s'était totalement redressé, avait même ouvert la fenêtre avec un silence morbide pour inspecter la ruelle, en bas, à travers la ferraille des escaliers de secours. Aussi silencieusement, il referma l'ouverture qu'il verrouilla, ainsi que le rideau. « Y a un mec grisonnant en bas des escaliers, c'est lui ? Je peux appeler les flics si t- » « … Désolée. » L'asiatique cligna plusieurs fois des yeux. L'herbe le ralentissait, et là, Lucy ne pourrait pas feindre de dissonance cognitive en ignorant l'odeur mélangée à celle de cigarette. Pour autant, il ne saisissait vraiment pas la raison d'être de ses excuses. Fallait-il s'excuser de tenter de survivre ? Alors, parce qu'il connaissait l'impact que ses mots pouvaient avoir sur l'irlandaise, il brisa le silence d'une voix douce. « Désolée de quoi ? » Il lui tendit la main, jugeant qu'il fallait mieux quitter cette chambre avant la crise de panique collective. « viens. »

Alors qu'elle lui avait enfin saisit la main, le musicien l'avait guidée dans son petit salon, vers la cuisine, lui laissant le choix de prendre place là où elle le voulait pendant qu'il se dirigeait vers le frigo. D'une oreille attentive, il l'écoutait. Aussi neutre qu'il le pouvait, cherchait chaque indice caché derrière des mots qui n'avouaient qu'une demie vérité. « … J’venais voir comme tu allais – encore … et… et ce type me suivait … et comme c’est pas la première fois… j-j-j-j’ai paniqué … j’ai eu peur que t’ouvres pas… alors j’suis passée par la fenêtre… désolée. » Jack s'était immobilisé derrière la porte du frigo, la brique de lait dans les mains. Il n'avait pas eut de mal à deviner qu'elle avait été suivie - même si sa pression sanguine ne redescendait pas pour autant. Mais que ce ne soit pas la première fois ? Qu'elle ne soit pas venue le voir avant, et qu'elle ait un doute sur le fait qu'il veuille l'aider ? Il poussa un soupir, neutre, et entama de lui préparer un chocolat au lait. Froid, de préférence. « Quand tu aura récupéré ta clé, ce ne sera plus un problème. » qu'il lâcha, préférant ne pas insister tant qu'elle n'aurait pas reprit son souffle.

Debout derrière le comptoir de sa cuisine, Jack avait préparé le chocolat froid de Lucy. Meilleure boisson possible pour une jeune femme en détresse, le chocolat la calmerait et le lait froid serait parfait pour lui faire oublier le climat Angelin. Alors, pour briser le silence et la détendre un peu, Jack s'était lancé dans une imitation de Lloyd, le barman de son film préféré. « Comment allez-vous, Mrs Torrance ? » Raide, le sourire carnassier, il dévisagea son invitée surprise quelques instants. La référence cinématographique était peut-être déplacée, lorsqu'on savait que le protagoniste luttait lui aussi avec l'alcool. Mais, d'une innocence totale, ne voyant cette comparaison que comme une flatterie, Jack s'était rapproché de Lucy jusqu'à s'asseoir à ses côtés pour lui donner son verre. Son visage s'était sensiblement adoucit, depuis sa précédente plaisanterie. « Ça dure depuis combien de temps ? Est-ce que tu es allée voir des flics ? Et au bar, ils sont au courant ? » Il était défoncé, certes. Mais avant tout, particulièrement affecté par l'idée que quelqu'un veuille du mal à sa Lucy - l'idée de culpabilité de l'avoir jusqu'ici repoussée ne viendrait, malheureusement, qu'une fois redescendu de son petit nuage en coton. À la place, il préférait ressasser sa responsabilité - partielle ou totale, peu lui importait - dans l'événement de la soirée. « T'aurais jamais été obligée de bosser là-bas si t'habitais encore ici, hein ? » Jack lui jeta un regard perdu. S'il avait tenté de l'éviter jusque là, il était maintenant difficile de s'en détacher. Il ne put se résoudre, cependant, à le soutenir plus longtemps. Soudain, la couleur pastel du chocolat lui parut être la chose la plus intéressante de la pièce. « Excuse-moi. » Il n'avait plus vraiment besoin de le dire, elle le lirait sur son visage, dans les ridules froncées entre ses sourcils, ou dans la moue dessinée sur ses lèvres.
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Lucy Wolfe
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Le mois qu’on puisse dire, c’est que la jeune danseuse avait eu la peur de sa vie, lorsqu’elle avait grimpé les marches quatre à quatre, le cœur tambourinant dans son poitrail, elle s’était imaginée se retrouver face à une fenêtre verrouillée. L’adrénaline avait pris le dessus et, une fois protégée par une vitre, recroquevillée sur le planché de chambre, sa pauvre carcasse avait abandonnée. Elle s’était mise à trembler, à respirer difficilement, douloureusement, en proie à une véritable attaque de panique. La voix de Jack, ses questions, même ses explications, elles atteignaient difficilement ses cellules grises, tant son corps était possédé par cette vague d’angoisse paralysante qui ne lui permettait pas de faire grande chose sauf couiner un semblant d’explication. Elle était pétrifiée, carrément en panique et elle n’opposa pas grand résistance alors qu’il l’attirait vers le salon, tout doucement. D’instinct, elle s’était même assise sur le clic-clac. À peine consciente de la conversation à peu près sérieuse qu’ils avaient. « Quand tu aura récupéré ta clé, ce ne sera plus un problème. » Était-ce une forme d’excuse? Elle en avait diablement besoin…. Et de lui, surtout, la solitude en général lui déplaisait, elle redoutait d’être laissée seule à elle-même… mais en même temps, elle ne voulait pas s’imposer. Plutôt que de plonger dans l’émotivité, elle avait maladroitement tenté d’alléger l’atmosphère avec de l’humeur de merde et un sourire forcé. « … Tu sais… généralement, quand une stalker te suit jusqu’à entrer par la fenêtre, tu devrais pas lui donner une clé…et si j’décidais de te regarder dormir ou de te filmer sous la douche après? » .. elle pourrait. Merde, elle aimerait! Assise sur ce maudit clic-clac d’un jaune criard, la brunette s’était tue, enfonçant son dos contre le dossier, ramenant ses cuisses contre elle pour s’y recroqueviller d’avantage, comme si la texture connue du tissu suffirait à calmer la panique qui lui tordait les tripes, à lui redonner un semblant de sécurité, ou à tout le moins, une assurance qu’elle n’allait pas finir découpée en morceau dans un sous-sol quelque part. Posant sa joue contre ses genoux, Lucy conserva un silence buté, ne quittant pas son logeur improvisé des yeux, ça faisait combien de temps, qu’ils n’avaient pas été seuls dans un semblant d’harmonie tous les deux?

« Comment allez-vous, Mrs Torrance ? » Oh miracle, pour une des rares fois dans sa vie, la jeune Wolfe n’avait pas sur analysé, ses neurones trop brutalisée par l’attaque de panique dont elle s’extirpait tout juste. Plutôt que de tirer des conclusions houleuses, elle avait laissé un sourire amusé étirer timidement ses lèvres, alors qu’elle soufflait, avec une tendresse palpable, saisissant le verre qu’il lui tendait. « … Crétin. » mais cette lueur joueuse dans son regard, signifiait bien qu’elle ne lui en tenait nullement rancune. Comment aurait-elle pu lui en vouloir, alors qu’il venait de prendre place à ses côtés? Bordel que ça lui avait manqué, cette assurance qu’elle n’avait qu’à tendre la main pour le toucher, pour constater qu’il était bel et bien réel et non pas un produit de son imagination torturée… pourtant, elle n’avait pas osé bouger pour rompre le peu de distance entre leurs deux carcasses, elle redoutait de le brusquer, de le voir changer d’avis, d’accorder un peu d’optimisme sur leur relation… suffisait qu’elle croit que des réconciliations étaient possibles pour qu’il se dérobe sous ses yeux.


« Ça dure depuis combien de temps ? Est-ce que tu es allée voir des flics ? Et au bar, ils sont au courantt? » Elle avait froncé les sourcils, en pleine joute mentale. Lui mentir pour le rassurer, ou éviter de lui balancer plus de conneries à la gueule? Finalement, vaincu, elle avait soupiré dans un faussement calme : « … Quelques mois… rien de grave. » sauf qu’elle dormait avec un couteau sous l’oreiller. Sauf qu’elle tremblait à marcher seule… sauf qu’elle était assommée par cette certitude que, s’il la découpait en morceau, elle l’aurait bien mérité… ou que personne ne s’en soucierait. « … D’habitude, je le vois en sortant… ce client… et le portier me raccompagne … sauf que j’ai pas été assez prudente ce soir... » Elle disait ça d’un ton vide, comme lui jurant qu’il allait bien post overdose… ce ton qui se veut fort, alors qu’ils savaient tous les deux qu’elle n’était qu’une gamine terrorisée sous ses airs puissants. Une petite chose brisée et fragile. « C’est rien, j’vais me débrouiller… j’ai pas envie de mêler les flics à ça. Ils feraient quoi de toute façon, à leurs yeux j’suis qu’une pute de toute façon… » … et peut-être aux yeux de Jack aussi, elle n’osait plus espérer qu’il la voit comme autre chose, après s’être abaissée aussi bas… elle ne couchait pas, mais c’était tout comme.


Les iris couleur café de son vis-à-vis, lorsqu’ils croisèrent les siens, lui firent l’effet d’une décharge électrique, la privant toute capacité intellectuelle, longeant chaque vertèbre comme déterminé à la priver de ses terminaisons nerveuses. Un bug de système complet l’avait poussé à s’immobiliser, le souffle coupé, comme si le moindre frémissement risquait de le faire fuir, d’apeurer la créature sauvage qu’était ce pianiste à problème… La dernière fois qu’il avait été aussi sérieux, il lui avait demandé de disparaitre de sa vie, et tel un animal échaudé, elle redoutait qu’il ne récidive sur cette voie idiote… Pourtant, les paroles qui lui parvinrent furent toute autres, au point qu’une surprise trouble ses iris océaniques, et que ses traits se détendent à chaque syllabe. « T'aurais jamais été obligée de bosser là-bas si t'habitais encore ici, hein ? » … Elle dégluti, déposant lentement son chocolat froid sur la table basse du salon. La culpabilité sur les traits du pianiste était aussi souffrante qu’un coup de poignard. Se blâmait-il vraiment pour les mauvais tournants qu’elle avait pris? N’avait-elle pas au moins sa part de responsabilité dans le bordel qu’était leur relation? Maudit égo, qui forçait ses lèvres à se pincer et à retenir des mots qui auraient pu clore les plaies encore vives qu’ils s’étaient mutuellement infligés. Heureusement pour sa déficience sentimentale, le coréen semblait assez défoncé pour faire le premier pas… pour prononcer ces maudits deux mots qu’ils étaient tellement effrayés de dire, l’un comme l’autre… et dieu sait qu’ils étaient nécessaires. « Excuse-moi. »

Un spasme incontrôlé, une pulsion viscérale, toujours est-il que ses bras fins, délicats, s’étaient noués autour de la taille de sa victime, ses mains crispées sur son T-Shirt, pressées sur son dos, alors qu’elle enfouissait sa tête contre son torse et le serrait contre elle, si fort. « Jack merde. Tu sais bien que je n’arrive pas à t’en vouloir longtemps ... » D’une voix tordue par l’émotion – dont le trop plein débordait par les cascades translucides souillant ses joues rosées – elle avait couiné un : « Je m’excuse aussi. » elle avait une liste tellement longue, d’erreur de parcours, pourtant, la tête contre son cœur, encore secouée de son début de nuit, elle avait préféré l’enlacer un peu plus, en prenant grade de ne pas trop l’étouffer, il avait quand même eu son congé d’hôpital pas si longtemps plus tôt... Lucy était en proie à deux idées contradictoires : son instinct de fuite habituelle lui hurlait de tourner les talons, de ne pas ouvrir cette porte qui ne la mènerait qu’à plus de déception, à ne pas réparer les fragments de leur amitié dont elle n’avait, au final, jamais pu se contenter… pourtant, ce soir-là, une autre voix lui hurlait plus fort, plus brutalement, de cesser d’être aussi lâche, aussi pathétique. Alors elle avait profité de la chaleur contre sa peau, de cette chance de ne pas sentir son regard vissé au sien, pour tenter misérablement de faire un truc convenablement. : « J-je… j’ai tout fait de travers. T’aurais jamais failli y rester si j’avais été plus attentive…moins conne… j…je… t-t’aurais pas fait une … une… » rien à faire, le mot overdose semblait banni de son vocabulaire. Mordant sa lèvre inférieure, elle l’avait finalement relâché, juste assez pour emprisonner ses joues entre ses mains, le forcer à la regarder, pendant qu’elle avait la force d’essayer…. Juste une fois, une dernière fois, parce que la crainte de le perdre était suffocante, parce que s’il voulait être six pieds sous terre, elle y serait avec lui. : « Je te demande pas de me pardonner… j’le mérite pas. Mais… j-je… j’veux être là pour toi. J’veux t’aider… on va y arriver… ensemble… ok? » Libérant ses joues, elle lui avait tendu son petit doigt, comme quand ils étaient gamins, ces promesses qu’elle se faisait toujours un point d’honneur de respecter. : « Donnes moi une chance? »

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Depuis tout petit, Jack avait toujours eut un mal fou à faire comprendre ses émotions à son entourage. Déjà, parce qu'il avait la facheuse habitude d'en ressentir toute une poignée en même temps, ce qui ne l'aidait pas franchement à les exprimer correctement. Ensuite, son éducation avait été un champ de bataille constant entre ses parents : son père, persuadé qu'il fallait mieux garder tout sentiment pour soi - en oubliant bien sûr de lui expliquer comment gérer toutes ces informations refoulées- et sa mère. Il l'avait toujours aimée, et c'était la seule émotion qu'il refusait de cacher, même en présence du père. Mme Won, toute professeure de littérature qu'elle était, avait une approche radicalement différente de l'éducation de son fils unique : elle tentait de lui apprendre à se libérer, à être honnête avec ce qu'il ressentait. Si Jack était aujourd'hui si juste, dans l'évocation de son ressenti, c'était grâce à elle. Et au piano. Le seul point sur lequel ses parents s'étaient accordés : il permettrait à Jack d'apprendre autant la rigueur, que le lien mystérieux entre sons et émotions.
Alors que ses mains quittent les touches du clavier pour traîner la jeune femme dans le salon, c'était autant une preuve de faiblesse que de son attachement à l'irlandaise. « … Tu sais… généralement, quand une stalker te suit jusqu’à entrer par la fenêtre, tu devrais pas lui donner une clé…et si j’décidais de te regarder dormir ou de te filmer sous la douche après? » Jack s'était faufilé derrière le comptoir de la cuisine avec un soupir, prépara le chocolat de son amie tout en l'écoutant relativiser les choses. Bordel, s'il n'était pas aussi stone, il aurait probablement déjà fait trois crises d'anxiété. Au moins. « Y a rien d'intéressant à filmer, ici. » Esquive plus ou moins subtile, rejet total de toute discussion qui prendrait comme sujet principal sa propre personne. Ça le gênait déjà de base, alors maintenant, juste à l'instant où Lucy lui avouait avoir un stalker sur le dos, c'était juste indécent.

Elle s'était assise sur le clic-clac, sans une once d'amertume. En ignorant totalement le fait qu'il était resté plusieurs mois déplié, juste pour l'accueillir. Non, elle s'y blotissait comme si de rien n'était. Alors que la cuillère avec laquelle il mélangeait le chocolat au lait teinta contre le verre, le souvenir des claques que son père lui mettait, à l'arrière de la tête, à chaque fois qu'il avait le malheur de mettre les pieds sur le canapé lui revint distinctement. Avec le bruit aigu, il aurait même presque put la sentir, s'il n'avait pas immédiatement changé de sujet. Une référence à son film préféré, elle ne pouvait pas ne pas l'avoir. « ... Crétin. » Jack lui tendit sa boisson en lui tirant la langue. « Chut. » qu'il conclut cette discussion avant de s'asseoir à côté d'elle, sans plus de cérémonie. Une distance prudente entre eux, il ne savait que trop bien à quel point ils cédaient facilement. Même avant son départ pour New York, les adolescents, n'avaient jamais réussi à se refuser quoi que ce soit. En réprimant un sourire à cette idée, le brun s'était empressé de lui poser toutes les questions qui traversaient son esprit. Dans un premier temps, il n'obtint comme réponse qu'un long silence - sa perception du temps quelque peu altérée par les joints qu'il s'enfilait pour faire taire les crampes, les douleurs causées par le manque qui ne cesseraient par la suite de s'empirer. Par réflexe, il fronça les sourcils en voyant Lucy le faire, ne put empêcher ses lèvres de se fendre en une moue d'incompréhension. « … Quelques mois… rien de grave. » Le regard chocolat du musicien se durcit. Quelques mois, c'était de l'inconscience. « Rien de grave ? Tu te moques de moi ? » Sa voix, pourtant stable, s'était élevée d'un ton. Il n'arrivait pas à être en colère pour autant, mais ce sentiment d'impuissance le rendait absolument fou. Il ne comprenait pas comment Lucy arrivait à faire tout ces choix seule, et continuer à penser qu'elle pouvait les lui imposer par la suite. « … D’habitude, je le vois en sortant… ce client… et le portier me raccompagne … sauf que j’ai pas été assez prudente ce soir... » Le pianiste s'enfonça dans le canapé, se frotta le visage de sa main. Il avait une excuse pour faire des conneries, il était défoncé en permanence. Mais Lucy ? Selon Giulia, son agent-double, elle était sobre depuis quelqies jours déjà. Alors pourquoi ne se reprenait-elle pas en main ? D'une voix plaintive, il tenta d'exprimer sa frustration tout se massant l'arrête du nez, entre les yeux, de l'index et du pouce. « tu- putain. Lucy. » Un nouveau grognement lui échappa alors qu'elle reprenait la parole. Toute l'herbe du monde n'aurait put le protéger de la connerie monumentale qu'elle s'apprêtait à lui balancer. « C’est rien, j’vais me débrouiller… j’ai pas envie de mêler les flics à ça. Ils feraient quoi de toute façon, à leurs yeux j’suis qu’une pute de toute façon… » Putain. Rien qu'un peu d'héroïne, là, tout de suite, c'eut été parfait. Si le garçon n'avait jamais su retenir ses jurons, certains lui faisaient toujours aussi mal aux lèvres. Celui-ci, tout particulièrement. Ses joues s'étaient rougies de colère bien qu'il reste immobile, confortablement enfoncé dans son clic-clac. « Lucy. Si jamais tu te qualifie de pute encore une fois devant moi, je vais m'énerver pour de vrai. » Elle venait de se faire poursuivre par un pervers qui, qui plus est, avait eut l'occasion de s'enfuir. Ce n'était franchement pas le moment de se rabaisser, ou de commencer à parler comme ce sale type.

Une minute de silence, deux. Les mains de Jack s'étaient rejoint sur ses cuisses, ses doigts emmêlés comme un noeud de marin. Un instant, pas plus, les deux jeunes adultes s'étaient échangé un regard. On aurait put y lire tout un tas de sentiments, refoulés ou de ceux que le pianiste n'avait aucun mal à exprimer. Pourtant, le principal concerné, devait avouer qu'il ne se passait pas grand chose dans son crâne. Il fixait Lucy, parce que c'était Lucy. Il aimait ce qu'il voyait, son regard couleur ciel et les iris comme suspendues à chacun des tressaillements de ses lèvres encore un peu blêmes de son séjour à l'hôpital. Le silence n'était pas gênant, Jack ne réfléchissait même plus à rien. Il voulait juste la regarder un peu plus, avant qu'elle ne s'en aille.
Enfin, comme déterminé à ouvrir lui-même la porte de la cage à son oiseau préféré, il soupira une question stupide, suivie d'excuses quelconque. Le tout, en prenant soin de fixer ses mains. Il était assez défoncé pour s'excuser, certes, mais toujours trop fier pour le faire en la regardant dans les yeux. Pas de réponse immédiate, il n'en attendait pas. Pourtant, un poids vint se poser contre sa poitrine, alors que de petites mains se glissaient dans son dos. « Jack merde. Tu sais bien que je n’arrive pas à t’en vouloir longtemps ... » Un petit sourire en coin trancha son visage. Le pianiste laissa sa tête rouler contre le dossier du canapé, il lui fallait regrouper toute la volonté dont il était capable pour garder ses mains loin de Lucy. Il ne voulait pas la serrer contre lui, son esprit illogique lui faisant craindre qu'elle ne s'enfuit dès qu'il lui poserait une main dessus. « tu devrais » Les paumes posées de chaque côté de ses hanches, il caressait le tissu du canapé du bout des doigts, se persuadait que les vêtements de la danseuse devaient avoir exactement cette texture. « Je m’excuse aussi. » Jack se redressa un peu, pour mieux pouvoir la regarder : manque de chance, son visage était encore enfoncé contre son tshirt. Il s'inquiétait moins de ses larmes que du fait qu'elle lui retourne ses excuses aussi facilement. Un instant, il détailla la jeune femme blottie contre lui. Il se sentait chanceux, c'est de ça dont Philip devait être jaloux. Sa main droite quitta le clic-clac pour aller jouer avec quelques unes de ses mèches, l'encourageant à continuer. « J-je… j’ai tout fait de travers. T’aurais jamais failli y rester si j’avais été plus attentive…moins conne… j…je… t-t’aurais pas fait une … une… » Il ne pouvait qu'apprécier cette sincérité, même s'il n'était pas tout à fait d'accord. Rosie aussi, avait voulu l'aider. Et il était pourtant retombé dedans dès qu'elle avait eut le dos tourné. « Je te demande pas de me pardonner… j’le mérite pas. Mais… j-je… j’veux être là pour toi. J’veux t’aider… on va y arriver… ensemble… ok? » Sans le voir venir, Jack se retrouva les joues entre les mains de la brune et accusé d'un regard trempé fixant son visage poupon. Il cligna plusieurs fois des yeux, avant qu'un sourire franc ne se dessine sur ses lèvres. Sobre, cette grimace eut été bien plus ironique, mais pour une fois, le bonheur ne semblait pas prendre le pianiste en traître. Il n'y avait absolument aucun arrière-goût à cette proposition, sa réponse se fit immédiate. « ensemble. » Lucy retira ses mains, les joues de Jack étaient toutes fraîches. Il les frotta quelques instants, avant de baisser le regard vers la main de la jeune femme. « Donnes moi une chance? » Cette fois, il prit un peu plus de temps avant de répondre. Le temps que l'information monte à son cerveau, et qu'il ne comprenne quoi avec ce petit doigt, quelques secondes étaient passées. Sans une once d'hésitation dans son mouvement, il avait entrelacé son petit doigt à celui de Lucy avec un léger « mmh. » Il serra un peu plus leurs doigts l'un contre l'autre. D'une petite voix, il reprit. « Je t'en veux encore, tu sais ? » un regard bref, dans la direction de la danseuse, un soupir, et il céda. « d'accord. » Sa voix était douce, rauque. Il se demandait s'il n'acceptait pas aussi facilement juste à cause de ses consommations des heures précédentes, aussi, il tenta un changement de sujet avant que son incertitude ne soit trop évidente aux yeux de Lucy. « Tu veux aller te coucher ? Tu prendra mon lit, j'ai trop de boulot faut que- .. ugh. » Il se gratta légèrement l'arrière de la tête, là où ses cheveux étaient courts. De lui proposer de dormir dans la pièce qui donnait sur l'escalier où ce pervers l'avait poursuivie, ce n'était pas franchement une idée de génie. Une petite grimace, et il lui demanda, avec un calme olympien retrouvé étrangement vite. « Ça va aller tu penses ? »
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« Rien de grave ? Tu te moques de moi ? » n’eut était de l’état de choc dans lequel elle se trouvait, la danseuse lui aurait probablement renvoyé en plein visage l’absurdité de ses accusations, lui qui avait jurer aller bien après un arrêt cardiaque! Non, elle s’était contentée de baisser les yeux, silencieuse, trop consciente qu’il avait raison, qu’il n’y avait rien de saint ou même d’anodin à ce qu’un vieux maniaque vous suive dans la rue, tard le soir. Rien de bon ne pouvait ressortir de cette rencontre, il ne voulait certainement pas lui vendre des encyclopédies (ou alors, seulement celles d’anatomie). Arg. Comment avait-elle pu être aussi distraite. Toujours silencieuse, elle n’avait ouvert la bouche que pour répondre aux interrogations du pianiste, en prenant bien soin d’adresser l’éléphant dans la pièce : sa carrière en petite tenue et le peu d’importance qu’y accorderaient les autorités. À leurs yeux, ça changerait quoi qu’elle donne gratuitement ce qu’ils s’imaginaient qu’elle devait facturer quoi… 50$ ? Dieu merci, elle ne s’était pas mise à la prostitution, car si lui avait demandé de mettre un prix sur sa personne, elle en aurait été incapable. Oui, elle se détestait à ce point. Alors d’entendre Jack s’emporter, ne serait-ce qu’un peu, par son choix de vocabulaire, avait insufflé une petite vague de chaleur en elle, avait fait louper un battement à sa pompe à sang, et avait teinté ses joues de rouges, ridiculement. « Lucy. Si jamais tu te qualifie de pute encore une fois devant moi, je vais m'énerver pour de vrai. » … C’était mal, d’être un peu satisfaite qu’au moins à ses yeux à lui, elle ne soit pas qu’une catin? Elle avait voulu faire durer le moment, s’y perdre, flotter sur cette petite bulle imaginaire qu’au moins une personne au monde, ne pensait pas qu’elle était une ratée, ou qu’elle méritait cela. Il avait toujours eu cet effet sur elle, excuser ses pires travers, voir une valeur, derrière la loque qu’elle était… Et elle le lui rendait bien. Même post overdose, même défoncé, Jack demeurait à ses yeux un trésor précieux, unique, qu’elle souhaitait protéger contre vents et marrées. Et ce, même s’il s’y opposait. Elle avait hoché la tête, avant de murmurer, tout doucement. « Okay. Mais t’énerves pas, c’est mauvais pour ton coeur. » elle avait eu cette moue inquiète, prenait-il au moins ses médicaments?

Sans un mot, elle l’avait suivi au salon, et s’était perdue dans ses pensées, jusqu’à ce qu’une tasse posée entre ses mains ne la ramène à elle. Elle avait envie de rire, vraiment, s’en était écœurant combien, même en pleine guerre froide, ils arrivaient à mettre leurs différents de côté pour s’épauler… Ne pouvait-elle pas lui en vouloir, juste un peu, de l’avoir laissé attendre de semaines, avec son putain de cœur à vif mis sur la table, avec ses sentiments avoués? « tu devrais. » elle avait pouffé de rire, bien consciente que n’importe qui d’autre aurait déjà tourné les talons… mais pas elle, pas Lucy, parce qu’il lui était aussi vital de de l’air. « Je sais... mais c’est pas dans mon code source. » Elle avait trois certitude à l’instant précis ou elle déposait son chocolat sur la table basse pour l’enlacer : 1) Qu’il était en furie contre elle, et probablement avec raison … 2) Qu’en dépit de tout le reste, il ne la laisserait pas tomber, jamais, elle pouvait compter sur lui et, plus important encore… elle avait cette certitude viscérale que quoi qu’il arrive, elle serait toujours la première à prendre les armes pour le défendre au front. Même s’il la virait sans T-Shirt et sans muffin! Lorsqu’elle s’était enfin détachée, après avoir étrangement réussi à présenter de maladroites excuses, elle avait poussé l’affront jusqu’à être franche… à lui dire, lui demander, de lui accorder une chance. Elle avait d’ailleurs retenu son souffle jusqu’à sentir le doigt du musicien se lier au sien, un timide sourire avait étiré ses lèvres.

Jusqu’à ce que ses paroles ne lui arrachent. « Je t'en veux encore, tu sais ? » elle avait doucereusement, tristement sourit une fois de plus, hochant la tête, étrangement calme. Son cœur se tordait dans son poitrail, comme si on y eut enfoncé un centaine d’aiguilles, elle voulait hurler d’agonie, mais pas un son ne franchir ses lèvres. Elle les pinça, prenant une grande inspiration pour se donner le courage, une fois de plus, de faire le maudit premier pas. « … Je sais… je sais Jack. … M-mais avant de travailler sur nous, ou peu importe ce qu’il en reste…ou même s’il reste encore un nous… » elle espérait que oui en tout cas, du plus profond de ses entrailles, parce que ça l’achèverait sinon. Pourtant, là n’était pas le temps d’en parler, de se torturer avec ça…Pour reprendre les mots de l’italienne de son cœur… « Faut que tu ais mieux. Juste… on s’occupe de toi là, ok? » parce qu’elle refusait de le voir sur un lit d’hôpital, jamais. Ils n’étaient pas enfin réunis pour qu’elle assiste à son enterrement !

« Tu veux aller te coucher ? Tu prendras mon lit, j'ai trop de boulot faut que- .. ugh. … Ça va aller tu penses ? » Elle aurait dû comprendre à son malaise que l’idée d’être coincé dans la même pièce que lui, qu’elle l’insupportait, qu’il ne pouvait tolérer sa présence plus longtemps, qu’elle avait déjà suffisamment de chance qu’il ne la vire pas, pourtant, lorsque ses iris azurés s’étaient posés sur la porte entre-ouverte de sa chambre, sur cette maudite fenêtre au fond de la pièce, la jeune danseuse s’était crispée sans parvenir à le dissimuler, immobile, comme si le métal qui avait précédemment envahi ses veines d’une horrible sensation de brûlure, sous l’effet de la panique, venait de figer et de la prive de tout mouvement. Son visage s’était graduellement décomposé, prenant une teinte aussi pâle d’un cadavre, alors que sa lèvre inférieure tremblait sous les mots qu’elle tentait de prononcer, dans une pathétique imitation d’assurance. « J-je … » Elle se méprisait en cet instant, impuissante, trop secouée pour enfiler son masquer de femme en contrôle, d’indifférence, pourquoi diable quand le coréen était concerné, elle était incapable de feindre la moindre émotion, de mentir comme à tous les autres, en lui jurant que tout allait bien? Une déformation qui datait de loin, de cette époque où elle avait cessé de porter un masque en sa présence, trop consciente qu’il voyait au travers de toute façon. Une grande inspiration puis tard, elle s’était redressée, passant une main dans sa crinière sombre, un petit rire nerveux lui échappant alors qu’il se risquait à une plaisanterie, pour détendre l’atmosphère diablement lourde.

Sa voix était inégale, un brin trop aigue pour être totalement calme, mais elle avait tenté, risqué, ce petit sourire en coin qui ne trompait personne. « Désolée… c’est nerveux… Je… arg. Putain j’ai vraiment cru qu’on allait retrouver mon corps mutilé sur une piste de ski… » vraiment Lucy? Plaisanter sur Ted Bundy après une frousse pareille? Réalisant que c’était plutôt sombre comme humour, elle avait couiné un : « Désolée. » comme si elle s’attendait à se faire gronder pour sa blague de mauvais goût. Une nouvelle fois, elle avait observé la porte de la chambre, rongée d’angoisses à l’idée que le stalker soit toujours en bas, qu’il l’ait suivi, qu’il attende juste le bon moment. Elle avait finalement reposé ses iris sur le pianiste, en pleine guerre mentale. Tant pis, entre un nouveau rejet et retourner dans cette pièce toute seule, elle préférait milles fois le rejet, sa pauvre pompe à sang ne survivrait pas à une autre dose d’adrénaline. Ses perles claires avaient cherchées une seconde celles du coréen, avant qu’elle ne couine, comme une gamine humiliée, prise à défaut, honteuse de ses propres limites, embêtée d’être une fois de plus un boulet. « J’peux… rester à côté de toi…? j-je j’ai pas sommeil. » elle avait, à ces mots, ramené ses jambes contre elle, dans une tentative minable de calmer sa respiration saccadée.

Elle était encore terrorisée, elle avait cette impression de ne pas être en sécurité, qu’à tout instant, l’homme pouvait revenir, s’en prendre à elle, s’était une étrange sensation, comme si elle étouffait, elle n’avait senti cette torpeur qu’en présence de son père, chaque putain de jour de sa vie jusqu’à son départ pour NYC . .. elle qui croyait en être libérée. Merde. Et elle était trop sobre pour s’en ficher. Résignée, elle avait tendu une main vers Jack, agrippant délicatement la manche de son T-Shirt comme elle le faisait souvent, pour l’attendrir. Elle s’était un peu inclinée vers lui, poussant l’affront jusqu’à demander, bien cramponner au tissus. « Ugh… Dis… Jack… on peut pas juste, faire semblant, une minute… que tu ne me détestes pas… parce que bordel… j’aurais besoin d’un câlin à peu près maintenant… » un câlin de lui, précisément. Il n’y avait jamais eu que dans ses bras qu’elle avait profité d’un silence doré, apaisant, que contre lui que ses démons la fermaient enfin. Elle avait un besoin viscéral de cette proximité-là, de se sentir … en sécurité. Réalisant qu’il ne l’avait pas encore rejeté, elle s’était permis de se rapprocher, chastement, se faisant le plus petite au monde alors qu’elle se nichait contre lui, cramponnée à son chandail, inspirant silencieusement pour ne plus penser à rien d’autre que son odeur, un sourire discret étirant ses lèvres alors qu’elle demandait, l’assurait que… « Juste une minute? » ou toute sa vie. Putain qu’elle avait besoin de lui, ça ne se faisait pas, une greffe de Jack?

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« Okay. Mais t’énerves pas, c’est mauvais pour ton coeur. » Peut-être que ça partait d'une bonne intention, peut-être que l'inquiétude était sincère, toujours fut-il que le garçon ne put retenir un petit éclat de rire. Ce rire honnête, assorti à sa voix rauque et sans la moindre retenue. La weed lui déliait certainement autant les lèvres qu'elle l'empêchait de saisir la gravité de la situation. « Ce qui est mauvais pour mon coeur, c'est qu'on débarque par ma fenêtre avec Freddy Krueger au cul. » qu'il ironisa, à des lieux des préoccupations de Lucy. En toute sincérité, il avait oublié ces foutues pilules dès qu'il avait retrouvé le chemin de son garrot. Quand son stock de poudre s'était définitivement appauvris, il avait considéré de les prendre, avant d'abandonner l'idée. Remplacer une drogue par une autre ? Trop facile, pas la méthode Won. Non, Jack trouvait toujours un moyen de régler ses soucis, sans pour autant admettre qu'il y avait un souci en premier lieu - peut-être le seul point commun qu'il avait encore avec son père. Plutôt que d'appeler les flics pour leur signaler une agression, il faisait un chocolat glacé à la victime. Un génie incompris.
Venu s'asseoir à une distance respectable de Lucy sur le canapé, le pianiste avait récupéré la tasse dès qu'elle eut finit de boire, bien déterminé à tremper à son tour ses lèvres dans le cacao : un véritable bonheur. Alors qu'il répliquait en toute sincérité à Lucy qu'elle aurait mieux fait de rester fâchée avec lui, la fraîcheur de la boisson lui résonna dans le crâne et sur le front. Le brain freeze l'immobilisa quelques secondes avec une grimace, qui s'accentua encore avec la réponse de Wolfe. « Je sais... mais c’est pas dans mon code source. » Il secoua la tête avec un « Urgh. » de dégoût, alors qu'elle saisissait la tasse pour la reposer sur la table. Avant que Jack ne le comprenne, elle avait ses bras autour de sa taille et se serrait contre lui. « Lucy.. » Mais malgré toutes les protestations du monde, elle ne le lâcha que lorsqu'elle en décida ainsi. Typiquement Wolfe. Il pouvait refuser de la toucher, serrer ses poings contre le tissu moutarde du clic clac, il n'avait pas plus de maîtrise sur cette étreinte que sur la fâcheuse manie de la styliste à ranger cet appartement qui n'était même pas le sien. Lorsqu'elle se recula enfin, ce fut pour prendre sa main et emmêler leurs petits doigts en une drôle de promesse, certainement une tentative de l'attendrir comme au doux temps du lycée. Ces deux imbéciles n'avaient jamais eu de relation facile, mais adolescents, il suffisait toujours d'une de ces promesses enfantines aux petits doigts liés pour les réconcilier. Ce soir, cette habitude semblait fonctionner de nouveau. Pourquoi n'y avait-il pas pensé au Mexique ?

Jack, ne sachant pas lui mentir, confia tout de même sa rancœur. Ce sentiment délirant qui lui compressait le battant dans la poitrine à chaque fois qu'il était question de Lucy. Pour son plus grand étonnement, et une forme coupable de plaisir, elle le prenait plutôt bien. Jack fronça subtilement les sourcils, inquiet que la douceur incongrue de son amie ne soit que la preuve flagrante d'une rechute dans son alcoolisme. Elle avait passé 4 mois sous son toit sans qu'il ne saisisse l'ampleur de ce soucis, plus rien ne le surprenait. Même pas ce calme étrange dans sa voix, alors qu'elle lui répondait. « … Je sais… je sais Jack. … M-mais avant de travailler sur nous, ou peu importe ce qu’il en reste…ou même s’il reste encore un nous… » Petite moue du pianiste, ces mots faisaient mal. Il ne voulait pas savoir pourquoi, mais ils avaient un goût aussi amer qu'acide. « Faut que tu ailles mieux. Juste… on s’occupe de toi là, ok? » Petit soupir, et il hocha la tête avant de balayer cette discussion trop sérieuse à son goût par un trait d'humour. « Tu vas pas me croire si je te dis que je vais mieux, non ? » Petit sourire joueur du musicien qui, bien qu'il plane encore un peu, décida qu'il était temps d'endosser le rôle d'adulte responsable pour le reste de la nuit. Il proposa à Lucy d'aller se coucher, se doutant qu'un peu de sommeil serait un parfait remède à son regard de biche affolée. En douceur, il la guida vers sa chambre, décidé à lui laisser son lit et à retourner bosser sur ses compositions, dans le salon ce coup-ci. Mais était-ce une si bonne idée que ça de la laisser seule dans cette pièce qui cristalisait à elle seule sa précédente fuite ? « J-je ... » Il venait d'arriver devant son bureau et de récupérer son briquet lorsqu'il se retourna enfin, pour la trouver tétanisée. Petit soupir, il s'approcha de nouveau de Lucy après avoir récupéré son mégot à peine entamé et d'une main légère dans son dos, l'encouragea à aller s'asseoir sur son lit - qu'il regretta quelques instants de ne pas l'avoir arrangé plus tôt. Jack s'assit alors sur la chaise grinçante du bureau, de façon à lui faire face, alors qu'il entamait de rouler un petit quelque chose à son amie. Rien qu'elle puisse lui refuser, tout ce qu'il fallait pour la détendre - et plus tard, lorsqu'on les psychanalyserait pour la postérité, probablement que ce joint avait été un calumet de la paix figuratif. Il l'écoutait, en silence, alternant les regards entre ses yeux un rien trop bleus et ses propres doigts. « Désolée… c’est nerveux… Je… arg. Putain j’ai vraiment cru qu’on allait retrouver mon corps mutilé sur une piste de ski… » Jack releva les yeux, ses doigts en train de tortiller le bout de la feuille désormais immobile. Merde. Elle arrivait à être plus cynique que lui ? Jack n'appréciait pas. Absolument pas. « Lucy, chut. » qu'il avait finit par la réprimander, comme une enfant et sans réussir à retenir un sourire. « Désolée. » Il baissa de nouveau les yeux vers ses mains, et acheva de rouler avant de reprendre la parole du ton le plus rassurant qu'il arrivait à prendre. « Sauf s'il sait comment crocheter une serrure, t'es en sécurité. » Ça faisait une éternité que le visage du garçon n'avait pas été aussi doux en présence de Lucy, mais lorsque son regard se posa sur elle, alors qu'elle inspectait la porte de la chambre, ses traits s'afaissèrent sous un mélange d'inquiétude et de tristesse. Leurs yeux se croisèrent, une supplication dans les reflets gris-bleu, et Jack vint s'installer - après avoir éteint son pc encore en veille - les mains pleines et avec son fidèle cendrier, juste à côté de son amie. Assis à quelques respectueux centimètres d'elle, il la regardait serrer ses genoux contre elle, impuissant. « J’peux… rester à côté de toi…? j-je j’ai pas sommeil. » À cette demande, il ne répondit que par un sourire discret et un hochement positif de la tête. Ses yeux divaguèrent vers le cendrier posé dans sa main, sur sa cuisse. Il y récupéra la cigarette entamée qu'il glissa entre ses lèvres, et alluma avant de tirer un peu dessus puis de la tendre à Lucy. Il gardait la beuh pour après qu'elle ait craché ce qui lui pesait sur la conscience - il la connaissait trop pour ne pas reconnaître cette tension qui l'animait.

Une fois sa cigarette récupérée, il la sentit se rapprocher puis, surprise, ses petites mains s'emparer de sa manches. Il poussa un soupir, regardant la fumée blanche s'échapper de ses poumons alors qu'il cédait déjà avant même qu'elle ne réclame. « Ugh… Dis… Jack… on peut pas juste, faire semblant, une minute… que tu ne me détestes pas… parce que bordel… j’aurais besoin d’un câlin à peu près maintenant… » L'intéressé roula des yeux, acceptant à demi mots. « j'ai jamais dit que je te détestait. » Pourtant, il évitait soigneusement son regard : le parquet de sa chambre prenait une drôle de couleur, avec la lumière de la Lune qui traversait ses rideaux. « Juste une minute? » Jack poussa un soupir qu'elle prit vraisemblablement comme un "oui". Un battement de cils plus tard, et elle se retrouvait blottie contre lui. « Urgh. Allez, viens. » qu'il avait finit par gromeller en passant son bras autour des épaules de la brune, l'attirant un peu plus contre lui alors qu'il se laissait tomber le dos contre le matelas. En travers de son lit, les jambes du garçon dépassaient franchement, ses pieds touchaient encore le sol. Le cendrier maintenant posé sur son ventre, sa cigarette coincée entre les lèvres et le regard fixé au plafond, il finit par tendre son briquet et le joint à l'irlandaise. « Tiens, ça va te détendre. » Ils avaient besoin de discuter, sérieusement si possible. Mais tout cela pouvait bien attendre qu'elle soit remise de ses émotions.
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Lucy n’était que trop consciente qu’une discussion franche, sérieuse, devrait prendre place entre les deux abrutis qu’ils étaient. Ils avaient tellement de secrets à s’avouer, d’excuses à verbaliser, que rien que d’y penser, elle était déjà épuisée. Elle risquait d’y perdre des plumes… et peut-être bien des amis, si elle en jugeait par les paroles de Giulia… aurait-elle la force de pardonner à qui que ce soit, d’avoir laissé le coréen sombrer si bas? Était-elle si inutile que personne n’avait jugé bon de lui donner un choix simple entre sa sécurité et Jack… elle aurait choisi le second sans une hésitation. Bordel de merde, elle aurait été reconnaissante de pouvoir gire au milieu des carcasses de bouteilles de son père, d’être celle qui suppliait sa clémence sous ses coups d’ivrogne, elle aurait chérit chaque hématome si ça lui avait permis d’épargner ne serait-ce qu’une seconde de douleur au pianiste. Bordel, Jack n’avait jamais été une histoire d’hormones, ou un égarement de gamine, il était gravé dans ses chaires, indissociable, ça lui semblait tellement évident, aujourd’hui, que ces maudits sentiments étaient tout sauf passager… Comment demande-t-on pardon à quelqu’un qu’on a lâchement laissé tomber à plus d’une reprise? Par où commencer à justifier que son addiction à l’alcool l’avait aveuglé des véritables problèmes, plus graves, plus tangibles, qui avaient conduits son ami jusqu’à un lit immaculé d’hôpital, qui avait justifié les perfusions douloureuses dont son corps étaient sans doute encore meurtris? Elle ignorait sur quel pied danseur, quel démon exorciser en premier, quelle plaie à vif rouvrir pour la soigner convenablement… Et plus que ses propres tords dans cette histoire, elle ignorait comment lui verbaliser… que ce putain de lit vide au Mexique, et les semaines de silences qui avaient suivi, avaient été une agonie, une torture efficace pour briser le dernier fil de confiance qu’elle avait encore en elle… ou pour définitivement stopper son battant. Alors plutôt que de plonger, elle s’était ralliée à sa tactique d’évitement pour l’heure. « Tu vas pas me croire si je te dis que je vais mieux, non ? » elle avait froncé les sourcils, un sourire amusé aux lèvres, secouant la tête.

Elle n’avait pas la force de s’engueuler, ou de lui prendre la tête, alors elle avait opté pour en rire, pour la dérision…« Non... Mais c’est un bel essai, t’es déjà plus crédible que la dernière fois… » … Dans ce maudit lit d’hôpital, où il avait tenté de lui dire qu’il allait bien après une putain d’overdose. Non clairement, il n’avait aucun jugement en la matière. Ses perles s’étaient reposées sur lui, alors qu’elle concluait cette discussion trop réelle pour l’heure tardive qu’il était. « … Mais un jour ça sera vrai… et j’espère pour toi que ça sera avant que Jaemin fasse 1+1 … tu sais comment il est… on a beau rien lui dire, fiston fini toujours par comprendre de lui-même… avec le temps. Et s’il y arrive et que tu ne vas pas mieux pour de vrai, il va te trucider, tu le sais ça? » Elle ne l’avait pas dit comme une menace, non, elle était réellement inquiète et surtout, elle ne voulait pas avoir à mentir à son enfant d’adoption. Jamais, elle en était incapable. Coupant court à toute réplique, elle s’était laissée pousser vers la chambre, sans opposer la moindre résistance, sans oser ouvrir la bouche de peur qu’il change d’avis.

Ceux qui la connaissaient à peine, ses collègues de travail par exemple, avaient tendance à décrire la jeune Wolfe comme une femme téméraire, courageuse … après tout, elle les aveuglait si aisément avec son caractère enflammé et sa propension à s’emporter si on franchissait ses limites. Là où certaines filles se seraient soumises à des clients particulièrement insistants ou même violents, trop apeurées par leurs menaces, Lucy s’énervait et n’hésitait jamais plus d’une secondes avant de les remettre à leur place et de libérer la furie vengeresse qu’elle savait être. Ces risques contrôlés, ces petites inquiétudes devant témoins, elle ne les redoutait assez pour s’en voir affecter… Et pourtant, devant le danger bien réel, palpable, elle était incapable de couiner le moindre son. Combien de fois, adolescente, s’était-elle trouvée pétrifiée devant une porte close, à compter les coups qu’elle devinait portés sur sa mère, à tenter de deviner leur force au bruit que faisait l’impact… à sentir son estomac se tordre de panique lorsque les supplications de sa génitrice cessaient d’être audibles … à s’imaginer qu’un jour, sur le plancher du salon, la carcasse inerte e sa mère, paumée dans l’amas de bouteilles vides, serait irrévocablement sans vie… Non, lorsqu’elle était vraiment terrorisée, lorsque son souffle devenait irrégulier, que l’angoisse se rependait en elle, lui glaçait les veines, elle devenait aussi inerte qu’une poupée de chiffon. Pétrifiée, incapable de faire un son, un mouvement, complètement déconnectée de cette réalité effroyable comme si son esprit avait comme ultime mécanisme de défense, de refuser en bloc les éléments trop horribles pour être vus. Elle n’avait aucun contrôle sur cet instinct d’autoprotection, sur la crainte silencieuse qui rampait en elle, et qui, alors qu’elle suivait malgré elle son logeur vers la chambre, gagnait de plus en plus de terrain en elle, au point de la laisser rigide, paniquée, sur un lit défait.

Vaguement, ses iris bleutés s’étaient posés sur la fenêtre close, verrouillée, et elle s’était demandé si l’intrus était encore là, à attendre, prêt à bondir tel un monstre, le genre immonde que les enfants redoutent sous leurs lits. Son regard suppliant se posa à nouveau sur son ami, espérant qu’il accepterait de devenir cette barrière tangible entre elle et ses tourments. C’était une vieille manie dont elle ne parvenait pas à se défaire, même au lycée, si la situation était particulièrement trouble au domicile Wolfe, c’était toujours au creux de ses bras qu’elle cherchait l’absolution, au point même, ou crevée, épuisée, rongée par des insomnies chroniques causées par des nuits d’angoisses à fixer son plafond en espérant qu’aucun hurlements ne proviendraient de la chambre de ses parents, elle semblait toujours attendre les lueurs de l’aube pour sécher des cours et rattraper son sommeil confortablement nichée contre lui comme s’il était son oreiller personnelle. Tremblante, elle avait passé une main dans ses cheveux sombres, soupirant à mi-voix alors qu’il tentait un brin d’humour qui eut au minimum le mérite de l’arracher à ses songes. « Sauf s'il sait comment crocheter une serrure, t'es en sécurité. » Elle avait écarquillé les yeux, avant de secouer la tête et de le gronder d’un ton tout sauf agressif, c’était presque doux même, une rareté lorsqu’elle était concernée. Elle ne faisait pas dans la candeur… sauf quand ce fichu coréen était visé. « T’as le chic pour être rassurant Won ... » pourtant, devant sa bouille presque douce, elle n’avait pu empêcher ses lèvres de s’étirer en un sourire attendri alors qu’elle secouait la tête, marmonnant à la blague – l’humour, son éternelle sauveuse quand elle refusait catégoriquement de faire face à des sentiments effrayants. « ... Même les raptors dans Jurassic Park y arrivaient… » mais elle voulait bien lui pardonner, parce qu’il s’était assis près d’elle, parce que cette simple présence faisait office d’un mur invisible entre elle et ses démons, elle se décrispa, juste un peu.

Délicatement, elle avait saisis la cigarette tendue et l’avait portée à ses lèvres, n’appréciant qu’à moitié le goût de la nicotine. Lentement, elle souffla cette fichue fumée, pas trop certaine que ça l’aide vraiment… Autant elle devrait haïr l’odeur, ce fut cet élément qui apaisa d’avantage ses tourments, comme si involontairement, elle associait celle-ci au pianiste, à sa peau, ou à ses lèvres qu’elle avait si souvent nargué dans un passé qui lui semblait désormais si lointain. Une nouvelle fois, elle tira sur la clope, avant de lui rendre d’une main qui tremblait encore, un petit toussotement lui échappant cette fois. Elle soupira, trouvant néanmoins la force de lui réclamer ce qu’elle désirait réellement, le seul remède qui viendrait à bout du virus d’angoisse qui logeait en elle : lui. Alors que ses doigts se resserraient sur son T-Shirt, suppliants, ses paroles lui firent l’effet d’une claque, brutale. « … j'ai jamais dit que je te détestait. » elle se mordit la lèvre, comme pour retenir des paroles inutilement cruelles : non, il le lui avait démontré, c’était encore pire. S’il ne la haïssait pas, pourquoi l’avoir lâchement larguée dans cette chambre d’hôtel alors qu’elle avait enfin trouvé le putain de courage de lui dire franchement … qu’elle l’aimait? S’il ne la détestait pas, pourquoi lui avait dit qu’il ne voulait plus d’elle dans sa vie … ok, il avait également eut des agissements contradictoires à cela, mais… pas assez pour qu’elle y croit. Lucy avait préféré se nicher contre lui, enfouir son minois contre son épaule, dans une tentative désespérée de ne pas fondre en larmes. Ses yeux avaient beau brûler, l’émotion, l’angoisse, elle se montrait forte, en couinant. « … J’te déteste pas non plus. » Le bel euphémisme…

Elle n’avait pas attendu qu’il accepte verbalement – elle redoutait trop qu’il lui refuse ce caprice, cette rechute – ça n’aurait dû étonner personne que ces deux créatures torturées se tournent vers des addictions, vers des dépendances, la jeune danseuse ne savait que trop bien qu’elle avait cherché, pendant des années, au fond d’une bouteille, cette chaleur presque palpable qui savait apaiser son âme… un moyen quelconque de remplir le vide béant qu’il avait laissé dans sa vie en s’en éloignant. « Urgh. Allez, viens. » Ce bras, ce maudit bras autour de ses épaules lui arracha un soupire satisfait alors qu’elle se cramponnait de plus belle à lui, profitant du matelas contre leurs dos pour justifier la nouvelle proximité. Ses doigts étaient toujours accrochés à son T-Shirt, son nez contre son cou, sa tête posée sur son épaule … bordel comment est-ce qu’elle pouvait s’y emboiter aussi naturellement, après tout ce temps. Elle allait fermer les yeux, enveloppée par ce voile invisible, ce calme soudain qu’il était le seul à lui inspirer, lorsqu’il lui tendit un joint. « Tiens, ça va te détendre. » Croisant un instant ses iris, elle lui avait souri doucement en prenant l’offrande.

« … Tu me connais trop bien. » Elle s’était redressée juste un peu, sans daigner se décoller, sans lui donner le loisir de fuir, une de ses jambes déjà passée par-dessus la sienne, pour l’enchainer à elle, pour lui interdire la fuite… ou pour marquer son territoire, qui sait. Ses doigts fraichement peints d’un bleu sombre – elle avait pourtant cessé de faire attention è ce détail, à cette coquetterie, au plus bas de son addiction… la sobriété lui donnait du temps à perdre – portèrent le joint à ses lèvres, elle l’alluma délicatement, avant d’en tirer de longues dose, relevant ensuite la tête vers le plafond pour voir la fumée qu’elle souffla s’y dissiper. La danseuse recommença son manège en silence, reconnaissante à l’herbe pour dissiper lentement mais surement ses peurs… mais également les courbatures, les douleurs du manque. Finalement, elle tendit le tout à Jack, un sourire plus calme sur le minois, une doucereuse nostalgie l’enveloppant. Les mains libres, elle se repositionna, nichée aussi près de lui que possible, appréciant d’avantage l’odeur de sa peau que celle de l’herbe, le nez contre sa mâchoire, elle inspira un moment, sereine. Sa seconde jambe se glissa sous la sienne, en l’attirant d’avantage sur le lit, dans le bon sens, qu’il cesse de dépasser de partout… et aussi, pour officialiser la position de pretzel alors que sa main droite, passée par-dessus lui pour l’attirer plus près, pour le serrer contre elle dans une tentative misérable de le garder plus longtemps. Son cœur battait à tout rompre, et elle se demandait s’il ne l’entendait pas tenter de s’échapper de son buste, mélodie d’agonie. Dans un murmure, comme un secret, elle avait avoué, à mi-voix. « …Tu sais… j’voulais te le dire l’autre jour… mais tu m’as pas donné la chance… merci… pour le boulot à l’orchestre. » elle avait eu un sourire timide, avant de se coller plus certainement contre lui, déterminée à ne plus bouger, pas d’un centimètre. « … Tu me laisseras t’habiller la prochaine fois? »

Sans même le réaliser, sa main avait libérée son T-Shirt et du bout des doigts, elle s’était mise à caresser le ventre du pianiste, lentement, tendrement, traçant des cercles invisibles comme elle l’avait toujours fait, des petits infinis sur sa peau, une habitude qu’elle avait, alors qu’ils discutaient de tout et de rien étant gamins. Il n’y avait franchement pas une once de désir dans ses gestes, c’était d’avantage un automatisme, une manière minable de se détendre, comme le ferait un chaton piétinant son humain favori. Nouvelle inspiration, bordel que son odeur lui faisait perdre la tête … dans ses bras, elle s’était toujours sentie invincible, indestructible … le seul sentiment de sécurité jamais découvert. Et qu’il puisse le lui inspirer encore, après tout ce temps, malgré l’état précaire de leur relation… merde, son battant ne s’en remettait pas, cacophonique, avait-il la moindre idée de l’adoration qu’elle avait pour lui? Fermant les yeux, ses doigts avaient continué leur manège, inconscients d’avoir repoussé son T-Shirt pour se glisser contre sa peau, pour savourer la chaleur de celle-ci, alors que d’une voix qui trahissait la fatigue, elle soupirait contre sa peau un énième caprice : « …Tu bouges pas … promis? » elle avait laissé un bâillement lui échapper, alors que ses paupières se fermaient définitivement, ses doigts immobiles contre sa peau, grommelant avant de s’endormir un faible : « … Tu sens bon. »

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Si Jack savait se montrer particulièrement inapte socialement parlant, il avait pourtant rapidement apprit le cynisme et le sacarsme auxquels la langue de Shakespeare se prêtait si bien. Certains parleraient de mécanisme d'adaptation, de stratégie d'évitement, les misfits eux, savaient qu'il s'agissait plutôt d'une façon d'être. Une attitude parfaite pour balayer du revers de la main toute forme d'inquiétude qu'on pouvait avoir à son sujet, une belle feinte pour laisser croire au Monde entier qu'il gérait la situation, peu importe laquelle. Lucy, elle, voyait au travers de ces mensonges comme au travers d'une jumelle. Elle lui avait même rit au nez, mais en était-il vraiment surpris ? « Non... Mais c’est un bel essai, t’es déjà plus crédible que la dernière fois… » Jack ne put retenir un petit sourire coupable, de ceux qui se lisaient plus dans ses yeux que dans l'inflexion fainéante de son rictus. « … Mais un jour ça sera vrai… et j’espère pour toi que ça sera avant que Jaemin fasse 1+1 … tu sais comment il est… on a beau rien lui dire, fiston fini toujours par comprendre de lui-même… avec le temps. Et s’il y arrive et que tu ne vas pas mieux pour de vrai, il va te trucider, tu le sais ça? » Le brun passa sa langue entre ses lèvres, soudainement pris d'une pâteuse désagréable au possible. Il tenta une réponse, à côté de la plaque. « Je lui pas menti, je lui ai rien caché, contrairement à toi » Son sourire se troqua contre une moue d'enfant grondé. Le pianiste cherchait, stupidement, à se rassurer comme il le pouvait. Jae avait du prendre la cicatrice sur son arcade comme la raison de son hospitalisation, non ? Et pourtant. Lucy ne l'aidait absolument pas, l'idée d'imposer cette réalisation à retardement à Jaemin le rendait fou de culpabilité. Ce gamin était un génie, il finirait forcément par comprendre que son ami luttait contre le manque. Putain, comme si Sun n'avait déjà pas assez de soucis à régler sans son addiction.

Comprenant que cette discussion était finie, Jack entraîna la danseuse à sa suite vers la chambre, encore persuadé qu'il pourrait la mettre au lit et finir ce jingle pour un carwash du coin. Pour une connerie de pub sur une chaîne du cable, probablement diffusée uniquement dans les pires maisons de retraite de Los Angeles. Le pire petit boulot qu'il avait trouvé ces six derniers mois, sans aucun doute. Mais l'inquiétude de Lucy était si palpable que, alors qu'il fermait son pc, le pianiste tenta une boutade. « T'inquiète pas, j'ai demandé au Babadook de partir avant que tu n'arrives. » puis, enchaîna en lui confiant avoir verrouillé la porte d'entrée, tout sourire. « T’as le chic pour être rassurant Won ... » Son rictus s'affaissa quelques peu, un coin encore relevé dans une grimace moqueuse. « T'as le chic pour te foutre dans la merde Wolfe. » Et pour l'y entraîner avec elle, mais ça, il préférait ne pas trop s'en plaindre. « ... Même les raptors dans Jurassic Park y arrivaient… » À ça, Jack ne put retenir son fou rire, elle avait réveillé sans aucun mal le petit garçon fan de dinosaures qui sommeillait en lui. Sa cage thoracique secouait encore d'un petit rire alors qu'il s'asseyait à côté d'elle. « Ton connard là, c'est pas un raptor. Au mieux, c'est un pegomastax. » Peut-être qu'il étalait sa culture paléontologique ? Rien qu'un peu.

Il la regarda porter la cigarette à ses lèvres, avec un petit sourire. Jamais, au lycée, elle n'avait caché son dégoût pour la saveur si particulière de la fumée. Si, avec le temps, elle semblait avoir apprit à taire ce rejet pour l'odeur du tabac, ce dernier lui restait toujours en travers de la gorge. Son toussotement arracha un petit sourire attendri à Jack, qui ne s'attendait sincèrement pas à ce qu'elle accepte cette offrande, cette proposition muette de paix. Encore moins à ce qu'elle ne vienne s'accrocher à son tshirt, ni à ce qu'elle l'attaque avec des mots si tranchants. La détester ? Alors qu'il ne faisait que la tenir à l'écart de son comportement auto-destructeur ? Merde. Sa main se ressera sur le cendrier, il n'avait aucun mal à imaginer le flot d'insultes, de poignards qui peuplaient les pensées de la danseuses, avec tous comme cible sa pauvre tête de camé. Il poussa un soupir, tenta d'ignorer la peau qu'il n'avait aucun mal à imaginer malgré le tissu de son tshirt. « … J’te déteste pas non plus. » Petit grognement, et Jack se laissait chuter vers l'arrière, entraînant la brune avec lui. Le visage poupon enfouis dans son cou le chatouillait terriblement alors qu'il n'arrivait plus à ignorer cette main perdue sur son ventre, juste en dessous du cendrier. Il y écrasa sa cigarette tout juste finie, et proposa dans un souffle de fumée à Lucy un peu de leur vieux démon pourtant bien moins attractif depuis qu'il était légal, ou depuis qu'ils étaient majeurs - ou que les prix avaient flambé. « … Tu me connais trop bien. » Léger rire, rauque. Le pianiste ne se priva pas, ce coup-ci, de la regarder. De détailler chaque mouvement, de noter la façon dont la feuille à rouler venait se coller à ses lèvres, la couleur de ses ongles ou de la peau nue de son cou alors qu'elle levait les yeux vers les fissures du plafond. « on dirait. » qu'il gromella, non sans une certaine amertume. Il préférait la voir défoncée que saoule, mais ne pouvait tout de même cesser de s'inquiéter. Peu importe ce qu'elle pouvait bien faire, et le pianiste le sentait dans ses entrailles, que Wolfe serait toujours le seul putain métronome de sa vie. Il lui tendit le cendrier, et s'installa plus confortablement avant de se faire de nouveau assaillir par la jeune femme qui lui glissait le bordel entre les lèvres et s'emmêlait à ses jambes, l'attirant toujours un peu plus contre elle. « …Tu sais… j’voulais te le dire l’autre jour… mais tu m’as pas donné la chance… merci… pour le boulot à l’orchestre. » Jack profita du fait qu'elle soit trop blottie contre lui pour voir son sourire qu'il devinait un peu niais, et attendit qu'elle arrête de gesticuler avant de répondre. « c'est normal. » Ce n'était pas vraiment comme s'il connaissait d'autres stylistes, de toute façon. Du bras qui servait d'oreiller, il entama de jouer avec les mèches brunes de l'irlandaise et de sa main libre, se débarrassait des cendres. Sa respiration sifflante, il tira un peu plus sur le joint, puis le lui redonna. « … Tu me laisseras t’habiller la prochaine fois? » Énième soupir, du plus profond de ses poumons. « ... t'as qu'à dire que j'étais mal habillé » Mine de rien, elle aurait presque put le vexer, s'il n'avait pas attendu cette proposition depuis l'instant où elle avait abordé le Philharmonique. « si tu veux. »
Jack se demandait sincèrement ce qu'elle pouvait bien lui trouver - il cédait à toutes ses demandes sans même essayer de lutter, et ne pourrait jamais lui offrir la moitié des cadeaux de Philip. Et pourtant, elle venait réclamer la peau de son ventre, y retrouvait le tracé des motifs qu'elle y dessinait déjà des années plus tôt. Le coréen aurait certainement eut mieux fait d'écouter la petite voix dans sa tête, ou l'écho du frisson le long de sa colonne vertébrale. Alors, il lui réclama la dernière bouffée de fumée - il lui fallait au moins ça pour tenter d'ignorer ces caresses trop chastes, trop tendres - et écrasa le mégot dans le cendrier qu'il posa aussi loin que son bras le lui permettait. Sa respiration se ralentit considérablement, ses yeux se fermaient tout seuls jusqu'à ce que la petite voix de son hôte ne le sorte de sa bulle. « …Tu bouges pas … promis? » Il soupira et, esprit de contradiction probablement, il se tourna un peu plus sur son flanc, pour lui faire face. Une fois confortable, il acquiesça d'un m-mmh rocailleux. Sérieusement, il était trop défoncé pour tenter un quelconque mouvement au dessus de ses moyens. « … Tu sens bon. » Ses yeux toujours clos, il posa son menton sur le haut du crâne de son amie, ainsi que sa main libre sur sa hanche. « Uh. Ça fait un peu Ted Bundy, dit comme ça. » qu'il tenta de plaisanter, mais pas de réponse. « Lucy ? ... Awh. » Il se tut complètement, quelques instants, pour écouter sa respiration et en conclut qu'elle s'était endormie. La voix ronronnante, Jack se blottit à son tour un peu certainement et arrêta de jouer avec ses cheveux, le sourire collé au visage. « bonne nuit »
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Lucy avait silencieusement observé son inséparable alors qu’il prenait place sur le lit, juste à côté d’elle, comme un fantôme venu d’un passé lointain dans lequel ils étaient encore en paix. Ça ne lui avait pas échappé, la distance prudente qu’il avait mis entre eux, la barrière invisible, ce signe irrévocable que tout n’était pas rose dans ce qu’il restait de leur relation… On aurait dit une montagne, et elle ignorait par où commencer l’ascension... elle suffoquait déjà à altitude normale. Bordel que ça la torturait autant que lorsqu’adolescente, elle tentait de réduire discrètement le moindre centimètre entre eux, d’un étirement voulu subtil pour effleurer son bras, un câlin un peu trop long pour faire durer un instant… sans toutefois oser faire le fichu premier pas qui aurait tout fait basculer… Ces longs mois d’anticipation, de nœuds dans l’estomac, de montagnes russes émotionnelles à refouler une envie omniprésente de l’avoir en entier…voilà qu’ils étaient de retour. Sauf que cette fois, la naïveté de son enfance s’était estompée, elle ne savait que trop bien que chaque mouvement pouvait être le dernier, qu’un affront de plus réduirait à néant les vestiges de leur balbutiante relation. Alors elle s’était contrainte à demeurer en place, à ne pas le froisser, à ne pas tout foutre en l’air comme elle y arrivait si bien. Plutôt, elle avait plongé dans l’humour, leur seule communication commune, le seul terrain neutre entre eux, qui évitait toute forme de sérieux, toute approche dangereuse de sentiments un peu trop réels, de culpabilité oppressante.

Dès qu’un rire avait franchi les lèvres du coréen, ses iris bleutés s’étaient posés sur son minois, refusant de rater la moindre torsion de ses traits, trop accro à ce son rauque, déformé par la nicotine, que lui seul arrivait à invoquer. Elle n’espérait plus l’entendre un jour, et ça eu le mérite de lui réchauffer le poitrail, alors qu’elle-même ne pouvait réprimer un sourire amusé à sa rétorque. Assurément, parler de dinosaure avait le mérite de calmer la paranoïa qui lui tordait les tripes et se manifestait par les tremblements incontrôlés de ses doigts, par cette pulsion, de zieuter à la fenêtre si le manique y était encore. Jack avait toujours eu le chic, pour l’arracher de ses pires angoisses, pour dissiper toute forme de panique dans son esprit, pour l’apaiser… ce soir n’y faisait pas exception. « Ton connard là, c'est pas un raptor. Au mieux, c'est un pegomastax. » elle roula des yeux, un brin exaspérée, franchement amusée, avant de risquer un sourire en coin, joueur, et de rétorquer, comme si les cinq dernières années ne s’étaient jamais produites. « Woaaah. Retiens-toi un peu sur le dirty-talk. Tu sais que je ne résiste pas quand tu me parles dinosaures… » Elle se mordit la lèvre, pouffant de rire, avant de finalement céder à la cigarette tendue. Une seconde de plus avec le pianiste valait tous les cancers de poumons au monde, et puis, si la grande faucheuse finissait par venir pour son ami, elle espérait y passer en même temps.

Une quinte de toux plus tard, elle s’était retrouvée nichée contre lui, enveloppée dans une forme abstraite de sécurité, imperméable aux torrents extérieurs… bien. Si son existence avait pu se résumer à cet instant, peut-être qu’elle aurait été moins tentée de se griller les neurones et le foie à coup de bouteilles… Chaque fibre de son corps avait envie de s’unir aux siennes, et elle redoutait que son battant ne s’enflamme trop rapidement de par cette soudaine anomalie… sa présence. Elle prit une grande inspiration contre sa peau, espérant presque en immortaliser l’odeur, avant de céder à l’herbe, qui eut le mérite de lui délier la langue… Trop souvent, elle internalisait ses pensées, ne mettait pas de mots là où il devrait y en avoir, de peur que l’on les lui fasse regretter… Toute jeune, elle pouvait rester muette des heures, aussi délicate qu’une souris, à espérer silencieusement que son géniteur ne la découvre pas. Tirant sur le papier, avant de le rendre au coréen, elle avait daigné le remercier, pour le coup qu’il avait donné à sa carrière pour, même au plus bas, avoir trouvé la force de croire en elle… Elle en était encore émue, vraiment… Il méritait des remerciements… Elle espérait avoir la chance de le revoir sur scène, elle était tellement fière de ses prouesses. Les yeux clos, elle l’écoutait râler, un sourire niais aux lèvres, nichée contre son cou. « ... t'as qu'à dire que j'étais mal habillé … si tu veux. » elle avait frotté son nez contre sa peau, comme pour le punir, faute de pouvoir le chatouiller vu son état précaire de santé. « … J’osais pas en parler mais maintenant que tu l’abordes... » ses doigts s’étaient égarés sur son ventre, musicienne d’un instrument qui lui échappait, artiste abstraite sur un canevas loin d’être vierge. « T’as pas envie de boudins sur le côté de ta tête, comme Mozzart? … Et oui, il est trop tard pour changer d’idée maintenant, tu as dit oui! » … l’image mentale eut le mérite de la divertir, de lui changer les idées. Assez pour que, très rapidement, elle ne se blottisse plus certainement contre le corps de son hôte et ne sombre dans un sommeil sans rêve… paisible. Putain qu’elle avait besoin de cette tendresse-là.

*** UNTIL DAWN ***

Ça devait faire des années qu’elle n’avait plus dormi aussi rapidement, aussi profondément, c’était d’ailleurs probablement pour atténuer la phobie d’un lit vide qu’elle avait graduellement accumulé les bouteilles. La panique qui lui tordait l’estomac, les peurs ridicules et illogiques qui l’assaillaient, aux petites heures de la nuit, la forçaient à fixer le plafond, éveillé, pétrifiée… Mais pas ce soir-là, pas maintenant… elles s’étaient toutes évaporées en sentant le corps de son inséparable blotti contre le sien. Son minois n’avait pas quitté son emplacement de choix au creux de son cou, et ses petits bras s’étaient glissés autour de sa taille, comme pour lui retirer toute possibilité de fuite, leurs jambes emmêlées, sa silhouette frêle pressée contre lui, comme si elle espérait s’y fondre. S’il était là, alors elle n’avait pas besoin de garder un œil ouvert pour appeler les flics si les cris de sa mère devenaient plus inquiétants. S’il était là, il n’était pas nécessaire de fixer le moindre mouvement de la poignée de porte, de tendre l’oreille au cas où les as de son géniteur s’approcheraient… non, il la protègerait, il l’avait toujours fait, maladroitement certes, mais toujours fait. Contre lui, elle se sentait en sécurité, indestructible, et ce baume était plus que bienvenue sur ses plaies psychiques encore béantes. Sentant les rayons d’un soleil déjà bien haut lui taquiner le dos, elle avait couiné un minable : « Hmmmm… » en pressant son minois d’avantage contre la peau du coréen, refusant d’ouvrir l’oeil.

Elle ne savait pas trop ou elle était, probablement dans le lit d’un parfait étranger, d’un connard qui la décevrait dès qu’elle ouvrirait les yeux sauf que là, à cet instant précis, son corps avait trouvé un peu de chaleur contre la carcasse qui l’enlaçait, son battait avait calmé sa frénésie, apaisée par la peau qu’elle sentait contre la sienne, par ce souffle rauque qui faisait grimper de drôles de frissons le long de son échine, alors qu’elle flottait dans un état de rêve éveillé. Instinctivement, ses mains s’étaient activées sur le dos de l’inconnu, narguait celui-ci d’une longue caresse, alors qu’elle se pressait d’avantage contre lui, inspirant l’odeur de sa peau une nouvelle fois. Ce maudit parfum lui faisait tourner la tête, ravivait en elle une nostalgie violente, la ramenait à une époque lointaine à laquelle elle avait été réellement heureuse… La ramenaient à Jack. Bordel, à l’époque, l’euphorie la gagnait presque, ces matins de week-end quand leurs parents coordonnaient magiquement leurs absences, et qu’ils pouvaient voler ne serait-ce qu’un réveil comme celui-là…

Son compagnon de lit s’était agité et elle avait geint, tout bas, un faible : « … Encore cinq minutes. » … que l’illusion se prolonge, ne serait-ce qu’une minute, deux tout au plus… ne pouvait-elle pas rester là, imaginer le coréen qui avait tordu, brisé, déformé son battant au point de le rendre dépendant de lui ? C’était mal, de profiter de cette carcasse non-identifiée pour faire vivre un rêve qu’elle savait vouer à l’échec? Nichée contre un corps masculin, avec assez de proximité pour sentir un objet non identifié presser contre son ventre, Lucy avait fini par faiblir. Quelle importance, après tout, quel abruti elle avait mis dans son lit, en cédant, elle aurait au minimum quelques minutes de grâces, un vide cérébrale avant de devoir faire face à la musique, avant que le déchirant manque de son pianiste favoris ne se fasse sentir dans chaque fibre de son être. Là, maintenant, envoutée par une peau offerte, elle voulait juste se mentir, se persuader que cette maudite nuit sur une plage du Mexique avait eu une fin plus joyeuse… Alors elle avait fait une connerie, en pleine connaissance de cause, son bassin pressant plus certainement contre son complice, ses doigts délicats narguant son dos, lentement, explorateur… Juste cinq minutes. Après, elle partirait, après, la réalité pourrait la rattraper… mais qu’on lui accorde encore cinq minutes de ce paradis inconscient. Ses mains s’étaient faites plus pressantes sur le dos du jeune homme, poussée par ce besoin presque animal de ne pas rompre l’instant, de préserver cette bulle, elle les avait pressées sur les reins de son oreiller humain, le plaquant d’avantage contre elle alors que ces lèvres cédaient à la peau de sa gorge qu’elle nargua de baisers.

Un soupire lui échappa, comme quoi, il n’avait fallu que des bras refermés autour d’elle pour immoler sa carcasse d’ordinaire si morne. C’était le truc, avec la chaire, ça agissait inconsciemment de vos neurones … ça rendait fou. Ses lèvres ambitieuses s’étaient posées sur le menton de son beau aux bois dormant, ses mains se posant finalement sur son arrière train pour s’y serrer, possédée. Bordel que ça avait un goût d’adolescence, d’instants volés … ça faisait des années qu’elle espérait retrouver ce genre de réveil sans succès… Elle avait soupiré une nouvelle fois, bien malgré elle, un : « … Hmmm… Jack… » puis, prise de court par sa propre connerie, elle avait ouvert les yeux, certaine de trouver en face d’elle un parfait inconnu choqué d’avoir été renommé Tout… sauf ce visage-là. Son cœur s’était arrêté, ses mains figées, toujours agrippées à des monts qu’elle venait de réclamer, blême, les yeux écarquillés alors que franchement sonnée que ces pulsions de nympho endormie, elle avait lâché un : « … Oh mon dieu…. J… j’dormais… je…fuck! » un rire nerveux plus tard, elle avait été submergée par la peur qu’il ne prenne la fuite.

… Alors plutôt que de le libérer, plutôt que de rendre cet instant plus gênait qu’il ne l’était déjà, elle l’avait serré contre elle, tendrement, sans une once de perversion cette fois, comme pour demander la paix…. Ouai bon Lucy, ça serait certainement mieux si une de ses mains – maudite rebelle – n’était pas demeurée sur son perchoir… un peu bas. Pouffant de rire devant leur connerie, elle avait quand même tenté dans l’humour d’un : « … Euh … pas de panique… c’était une fausse manœuvre! J’conduisais les yeux fermés… j-je… j’vais… j’vais te parler de mon grand-père… retirer ma main de sur ta fesse…. et… et tu vas ranger ton arme… et… et on fera pas une autre connerie ce matin…ok? » cela dit, elle avait rendu la liberté à son postérieur, ses mains sagement posées sur ses épaules, en toute chasteté. Un nouveau rire nerveux lui échappa, elle aussi, peinait à reprendre sa respiration… Elle avait longuement hésité puis, elle s’était mise à déblatérer des conneries, histoire de les calmer tous les deux. « Bon… je l’ai pas vraiment connu… mais… hmmm grand-père Wolfe…… tu sais … Sasha dit que c’était un magicien roux… tu penses qu’il a étudié à Poudlard? … j’suis peut-être une wesley ? » … Ouai bon, si vous êtes encore excités après ça, on ne peut rien pour vous les gamins….

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Jack avait toujours eu l'habitude de dormir accompagné. Tout petit déjà, et dès le déménagement à Los Angeles avec ses parents, il se faufilait sous les draps de sa maman dès que son père avait le malheur de travailler la nuit. Pauvre homme, nouvellement engagé dans la police, on lui donnait les pires horaires possible, essentiellement ceux de nuit que personne ne voulait. Il s'endormait toujours si facilement, lové dans ses bras. Elle caressait la tignasse brune, naturellement désordonnée, jusqu'à ce qu'il ferme les yeux, et quand il était trop agité pour dormir, elle chantonnait pour le calmer. Elle avait tout de suite remarqué la sensibilité de son gosse aux sons : en Corée, lorsque les milices passaient près de chez eux avec leur pas lourd et cadencé, il se mettait toujours à pleurer. Lorsqu'ils avaient traversé la frontière, son nourrisson s'était époumoné au rythme de la musique sud-coréenne qui y passait en boucle - drôle de provocation, qu'elle s'était dit. À cet instant précis, elle avait su qu'il serait à aimant à problèmes.

Et maintenant, en position foetale sur son lit, le pianiste se retrouvait de nouveau avalé par une chaleur à l'origine inconnue. Il dormait trop bien pour se soucier d'où il était, avec qui, et refusait de savoir si cette sensation presque suffocante venait d'un feu de cheminée, d'un inconnu ou de la lumière du soleil. Ce sommeil, il le trouvait étrange : distant, assez peu profond pour avoir conscience d'avoir quelqu'un dans les bras, et juste assez pour se retrouver incapable d'ouvrir les yeux à sa guise. Bientôt, il entendit un soupir, sentit la masse inconnue se blottir un peu plus contre lui. Instinctivement, il serra les poings, et expira à son tour. Lentement, une respiration trop rapide avait tendance à le faire souffrir depuis son hospitalisation. Il ne put retenir une plainte de gorge douloureuse, un son un rien trop aigu pour lui, bien qu'un peu étouffé. Contre ses mains, une texture qui ressemblait à de la peau attira son attention. Sous la gauche, des os et ce qui devait probablement être de la dentelle, plus un tissu fin qui lui chatouillait les phalanges. Sur son bras droit, un poids : l'épaule de l'inconnu, peut-être sa tête. Sur le bout de ses doigts, de longues mèches et dans un pièce, un mélange d'odeurs de fumées qu'il aurait pu ignorer si la chevelure dans laquelle il avait enfoui le bas de son visage n'en avait pas prit l'odeur. La nicotine lui attaqua de nouveau les poumons, mais une drôle de pression contre son dos lui détourna l'attention avant que la quinte de toux ne le gagne. Elle lui caressait le dos comme on flatte un chat. Lentement, avec une douceur qui le laissait perplexe. Méritait-il vraiment cette attention ? Le bruit de sa respiration se fit ronronnant, lent. L'esprit un peu plus clair, il entreprit de s'installer plus confortablement.

Premièrement, il tenta de ramener ses jambes un peu plus, ayant toujours préféré dormir en boule, mais le corps accroché à son torse l'en empêchait. Trop ensommeillé pour y réfléchir à deux fois, sa main gauche glissa le long de la colonne vertébrale étrangère vers les reins, puis la naissance de la cuisse - sans se priver de ce qu'il y avait entre les deux, évidemment. Sans difficulté, il attira le poids plume à son niveau, à la hauteur parfaite pour enfouir son visage dans ce qu'il devinait être le creux du cou de son hôte. Enfin, il remonta sa main jusqu'à sa hanche et s'immobilisa, bien plus à l'aise, espérant en silence que quiconque était dans ses bras le trouverait confortable. Il trouva réponse dans un gémissement et un gromellement qu'il ne comprit pas. Il n'en avait pas envie, mais avait tout de même répondu d'un nouveau soupir. Curieuse sensation de déjà vu, chaleur étouffante alors que son nez et ses lèvres se nichaient confortablement contre la peau d'un cou inconnu, avec une certaine tendresse dans leur façon de caresser cette peau nue. Sa respiration lente y coulait, tranquillement, jusqu'à ce qu'une pression presque douloureuse sur son ventre - ou dans le coin, il n'était pas assez réveillé pour le savoir clairement - ne lui arrache un grognement. Il serra les poings, de nouveau, mais ne put se résoudre à repousser ces hanches, pas lorsqu'on lui caressait ainsi le dos. Un froncement de sourcils plus tard, et il se retrouvait plaqué contre la jeune femme, tendait un peu plus le cou par pur réflexe. Lorsqu'enfin, il saisit la nature de l'échange, le musicien poussa un soupir d'aise et empoigna plus certainement les hanches. Les yeux mi-clos, il ne voyait que le bout d'un lit étrangement familier, et de longs cheveux bruns éparpillés sur les draps blancs.

Du bout des doigts, il s'aventura de nouveau contre sa peau, avec une assurance qui l'étonnemait lui-même. Comme si la franchise des gestes de sa partenaire lui déteignait dessus. En sentant des lèvres se poser sur son visage, un peu partout sur son corps, il ouvrit un peu plus les yeux. Nouveau grognement, merde ce qu'il pouvait avoir mal à la tête. « Hmmm… Jack… » À l'entente de son nom il baissa les yeux et, en voyant Lucy, sourit. « uh ? » Le brun cligna des yeux, intrigué. Samedi, ou dimanche ? Où étaient encore partis les parents Wolfe ? Et est-ce qu'elle accepterait de l'aider avec ses devoirs, ce coup ci ? « … Oh mon dieu…. J… j’dormais… je…fuck! » Il plissa les yeux sans comprendre. Pour qu'elle panique ainsi, il devait être un jour de semaine. Eh, Jack se fichait de leur éventuel retard, il voulait juste dormir cinq minutes de plus. Le lycée n'avait pas besoin d'eux, après tout. « t'inquiète, on peut sécher une heure » qu'il avait même ronronné, ultime tentation. Alors qu'il refermait les yeux, elle l'avait de nouveau serré contre lui. Avec un léger sourire, il entoura la taille de Lucy de ses bras, et blottit sa tête contre elle, au niveau de sa clavicule. « … Euh … pas de panique… c’était une fausse manœuvre! J’conduisais les yeux fermés… j-je… j’vais… j’vais te parler de mon grand-père… retirer ma main de sur ta fesse…. et… et tu vas ranger ton arme… et… et on fera pas une autre connerie ce matin…ok? » À son plus grand désespoir, elle avait bel et bien retiré ses mains, ce qui n'empêcha Jack de tâtonner, de les chercher malgré ses yeux fermés par le poid du sommeil. Enfin, il réussit à saisir un poignet, et le guida lentement vers ses cheveux. « Bon… je l’ai pas vraiment connu… mais… hmmm grand-père Wolfe…… tu sais … Sasha dit que c’était un magicien roux… tu penses qu’il a étudié à Poudlard? … j’suis peut-être une weasley ? » Jack eut un petit rire, et, puisqu'elle semblait décidée à ne pas comprendre, il n'hésita pas à réclamer. « lucy, s'il te plaît. » Le garçon ne lâcha son poignet que lorsqu'elle céda, enfin, et qu'elle entama de caresser sa tignasse. En un battement de cils, le pianiste s'était paisiblement rendormi.
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Lorsque leur amitié avait bafoué certaines limites élémentaires de proximité, des années plus tôt, Lucy ne s’en était pas scandalisée elle qui, avec n’importe qui d’autre, aurait pris la fuite sans jamais se retournée, trop effrayée par la simple notion d’intimité. D’ordinaire, les rapprochements qu’elle entretenait avec des abrutis étaient toujours brefs, elle se faisait un point d’honneur de prendre la fuite une fois son méfait accomplis. Partiellement parce qu’elle était terrorisée à l’idée de s’attacher, certainement, parce que se montrer vulnérable, quémander l’affection qui lui faisait cruellement défaut était une bassesse à laquelle elle refusait de flancher, elle avait encore assez d’amour-propre pour ne montrer cette parcelle d’elle-même à personne, de protéger vaillamment sa fragilité honteuse. Pourtant… avec Jack, ça avait toujours été différent. Il donnait si aisément, qu’il lui était devenu routine de râler pour un peu d’attention, un peu de proximité, et pour la première fois dans son historique de catin, elle avait découvert le plaisir caché de rester après l’acte, de deux bras vous enserrant… d’un sentiment jusque-là inexploré, de sécurité. Bien sûr, c’était purement fictif, si son géniteur avait, par mégarde, pénétré dans sa chambre pour la surprendre recroquevillée contre le coréen, elle n’aurait été en sécurité nulle part, il l’aurait roué de coups. Mais ça n’était jamais arrivé, alors de fois en fois, ces instants volés devenaient l’unique fibre la rattachant à une forme de stabilité émotionnelle, aussi illusoire fut-elle. Pendant une brève fraction de seconde, une nuit volée à cette succession de violence, elle n’était plus seule.

… Et elle aurait tout donné, pour que cette chimère ne se dissipe jamais. Le nez enfouis contre le cou de son inséparable, enveloppée dans son odeur, par la chaleur qu’il dégageait, nichée contre ce corps si frêle, aux suites de son overdose, qu’elle aurait probablement eu le dessus sur lui en situation de crise, la jeune danseuse ne put que sourire bêtement devant le pathétisme de la situation… De quoi pouvait-il bien la protéger? Et pourtant… même lorsqu’elle avait fréquenté ce connard de Calaway, même lorsque, résignée à ne jamais revoir le pianiste, elle avait abdiqué ses vieilles manies de fuite au profit d’un semblant de relation sérieuse… la première fois où elle avait passé la nuit chez lui … cette nuit-là, elle ne s’était pas sentie en sécurité… ni aucune des autres après. La solitude l’avait toujours bercée, enveloppée, au point où elle en venait, aux petites heures de la nuit, alors qu’il dormait profondément, indifférent à son incapacité chronique à fermer l’œil, à le haïr … Ses maudits cheveux blonds, sa mâchoire trop carrée, à chaque putain de fois où elle parvenait à s’envelopper dans un rêve, à revoir clairement le visage poupon du pianiste, il fallait qu’un faux mouvement la ramène à la réalité et à l’abruti qui partageait son lit. Et dans cet instants… elle le détestait, d’être là, de prendre cette maudite place qui ne lui revenait pas. Et plus que tout ça, elle s’en voulait, des années plus tard, d’être incapable de passer à autre chose… Mais c’était encré dans son ADN, dans chacun de ses os, ce besoin cuisant, maladif, malsain, obsessif… d’avoir Jack, et personne d’autre. Pas étonnant que le sevrage ne l’ait renvoyé qu’à de nouvelles addictions.

Quand il était question de lui, elle perdait tout contrôle, la moindre retenue, pas étonnant, du coup, que dans son état semi-comateux, elle se soit retrouvée à le tâter. C’était comme une seconde nature … et cette façon qu’il avait de ronronner lui retournait l’estomac d’une agréable façon, elle aurait pu se damner pour ce son rauque qui la faisait vibrer jusqu’au creux de ses reins. Malheureusement pour elle, le peu de neurones qu’il lui restait avaient jugé bon de l’informer du danger potentiel de trop d’effort tactile. Ne venaient-ils pas de faire un semblant de paix… allait-elle tout foutre en l’air pour des hormones trop longuement réprimés? Assurément, ça en vaudrait la peine, sur le moment, parce que merde, son ami était un putain de bon coup… mais le souvenir trop vif, trop douloureux de cette façon mesquine qu’il avait eu de la larguer là, en plein Mexique, avec ses sentiments dévoilés et son cœur exposé, meurtris, à l’abandonner alors qu’elle avait bien voulu se montrer vulnérable, suffisait à la rattacher à de plus raisonnables réflexes. Non. Il lui fallait se contrôler. Aussi, en proie à une panique justifiée, elle avait tenté de faire diversion, reposant ses mais sur de plus chastes contrées, tentant de ne pas frémir sous les paumes posées sur ses hanches, bordel, avait-il décidé de la torturer? Elle allait se lancer dans un monologue lorsque ça la frappa : il n’était pas vraiment, ou même pleinement éveillé. Suffisait de le voir réclamer, de sa voix endormie, pour réaliser qu’il n’avait pas encore émergé, ce dormeur… Dieu merci. Le souffle coincé dans sa gorge, elle attendit l’Armageddon qui ne vint pas, obéissant sans protester à ses supplications.

Comme si elle était sur le pilote automatique, ses doigts ne se firent pas prier pour caresser sa nuque le plus tendrement du monde, déplaçant des mèches sombres alors que ses lèvres se posaient sur le dessus de sa tête avec adoration. « Dors bien. ». Sa main libre s’était pressée conter son dos, alors qu’elle posant son menton sur le dessus de sa tête, désormais pleinement éveillée. Lucy n’avait jamais été fait des longues matinées au lit, sans compter que le manque d’alcool dans son corps, jour après jour, se manifestait par les pires sensations au matin. Nausée, douleur généralisée, elle ne pouvait qu’attendre que ça passe… La bonne nouvelle, c’est qu’à serrer son bien le plus précieux contre elle, la bouteille était moins tentante. Merde, entre ce Jack là ou celui dans un contenant de verre, elle avait fait son choix. Les yeux grands ouverts, à fixer le plafond, elle profitait simplement de l’étreinte offerte, bercée pas sa respiration, ivre de l’odeur de ses cheveux. Un sourire béat étirait ses traits. Elle aurait pu rester là pour toujours … ne jamais le lâcher, parce que merde, au creux de ses bras, ce fichu matin d’été, elle tenait son univers tout entier.

Pourtant, après une bonne heure d’étreinte, et réalisant que le coréen pourrait certainement passer l’avant-midi dans cet état, elle entreprit de se défaire de son emprise. Aussi adorable soit-il, elle pouvait sentir son corps frémir, tremblements désagréables du manque, et des vagues de chaleur, puis de froid, la traverser sans prévenir, accompagnés par des hauts le cœur. Merde. Manquerait plus qu’elle repeinture son lit du contenu de son estomac… Hors de question, il lui restait un minimum de fierté, quelque part. Aussi, elle se tortilla pour échapper discrètement à son emprise, avec mille et une précautions, finissant par se retrouver à son extrémité du lit, sans l’avoir éveillé. Eh. Une douche froide lui ferait le plus grand bien…et assurément, de la caféine en excès. N’ayant jamais vraiment eut de sens du ‘’je suis une invitée’’ dans cet appartement, elle sorti de la chambre, sur la pointe des pieds, se rendit à la cuisine pour démarrer la vieille cafetière, et fini son périple dans la minuscule salle de bain. Le cœur au bord des lèvres. Allait-elle vraiment mieux? Ses traits ridiculement déformés par son maquillage provocant de la veille, son accoutrement digne d’une revue porno petit budget et sa peau blême lui hurlaient le contraire. Arrêter de consommer ne devait-il pas améliorer sa santé? Elle en doutait … Eh. La danseuse retira ses fringues qu’elle balança dans un coin – elle s’en occuperait plus tard, ouvrit le robinet et ne se fit pas prier pour se glisser sous la cascade de la douce avec un soupire appréciateur. Merde, ça calmait presque sa migraine atroce. Elle soupira à nouveau, entamant de faire disparaitre les vestiges de sa profession nocturne à l’aide des produits de douche appartenant au propriétaire des lieux… Ça avait quelque chose de sacré, que de sortir de la douce, les cheveux humides imprégnés de son odeur, faute d’avoir volé son shampoing.

Enveloppée dans une serviette trainant là, elle s’était dirigée vers la cuisine : priorité café, remplissant la plus grande tasse possible du nectar divin. Merde, si ça avait été légal de boire à même la carafe, elle l’aurait fait. Toujours enveloppée dans son drap de bain, elle s’était dirigée vers la chambre, après quelques longues gorgées de café et une seconde portion. Déposant le récipient sur la table de chevet, elle s’était permis de fouiller dans les tiroirs du bel au bois dormant, lui dérobant un T-Shirt d’AC/DC et une paire de boxer. Oui, elle était sans retenue cette démone! Enveloppée dans des fringues propres fraichement dérobées, elle s’était assise sur le lit, ramenant ses jambes dénudées vers elle, ses cheveux humides cascadant sur ses épaules, et elle s’était mise à boire lentement son café en observant son ami, se permettant de le narguer d’un moqueur, fidèle à son habitude : « L’équipage appelle le capitaine Jack Sparrow. »

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Brièvement, ses paupières s'ouvrirent sur ses pupilles café. Il fixa difficilement les vêtements de la personne emprisonnée dans ses bras - trop endormi pour y mettre une quelconque force, il ne semblait pourtant pas déterminé à relâcher son étreinte. Trop d'informations pour trop peu de tissu : une migraine le frappa sur le front et il ferma fort les yeux avec un petit grognement. Les pointes de ses cheveux lui chatouillaient le front, s'enfonçaient dans sa peau des suites d'un mouvement qu'il ne maîtrisait absolument pas. Un instant, il se crû de retour à l'hôpital et son estomac se retourna. Il détestait l'hôpital.
De la couleur des murs, aux infirmières proches de la dépression nerveuse, il y détestait absolument tout. Surtout le yaourt à la pêche dégueulasse qu'on lui avait refilé. Et ces mains. Ces mains qui le touchaient de partout, tentaient de le coiffer, ou qui se perdaient contre son cou pour y faire quelque chose de certainement très important. Prendre son pouls, peut-être ? Puis, on se permit un baiser contre son front, qui aurait presque pu passer inaperçue si les vibrations de la poitrine blottie contre lui n'avaient pas résonné avec un timbre si particulier. « Dors bien. » Jack fronça les sourcils : il connaissait cette voix, c'était certain. Mais de là à savoir d'où, la tâche serait plus ardue. La gorge nouée, rocailleuse, il répondit tout en lenteur. « encore cinq minutes, s'il te plaît. » Et elle lui accorda plus d'une heure, juste ce qu'il fallait pour retomber dans un sommeil profond, presque salutaire.

Sa tentative d'arrêter l'héroïne lui avait autant retourné les hormones que le reste du corps. Le pire, c'était au réveil : les courbatures, les nausées. Et puis, la douleur. Constante, élastique dans ses muscles, comme gravée au burin dans ses os. La douleur, contrairement à sa mémoire qui s'émiettait, ou ces moments d'absence et sa motivation qui se cachait comme le soleil derrière les buildings, il ne pouvait plus l'ignorer. Le pianiste avait mal. Une douleur aiguë, légère mais continue. Assez pour l'effrayer au point de rester réveillé jusqu'à ce que son corps ne le lâche, littéralement. Cette semaine, il s'était réveillé plusieurs fois, le crâne contre le plan de travail de sa cuisine. D'autres fois, dans des positions digne des Ignudi de Michel-Ange sur le clic-clac, ce qui faisaient toujours pleurer ses muscles fatigués par des tremblements s'étalant parfois sur plusieurs heures. Alors qu'un poids à l'autre bout du lit le faisait s'affaisser un peu plus, le pianiste commença à s'agiter, tout particulièrement au niveau des pieds - toc qu'il mettait, tout comme les douleurs à ses phalanges, sur le dos de son instrument de prédilection. Il émergeait, lentement. Mais ni le soleil étouffant ou la chaleur aveuglante du soleil ne l'avait aussi vite arraché au bras de Morphée que ce bruit, qu'il identifiait à nouveau. Oui, il la connaissait, cette voix, et beaucoup trop bien.

« L’équipage appelle le capitaine Jack Sparrow. » Un frisson le traversa alors qu'il mettait enfin un nom sur ce timbre et que le dernier gramme de sommeil s'enfuyait de son organisme, emportant avec lui le déni qu'il entretenait pourtant si aisément. « original. » qu'il grogna en se frottant les yeux. Même sobre, son sommeil était lourd, alors avec ce qu'ils s'étaient envoyé avant de dormir ? Ses yeux collaient encore, ses pupilles discernaient difficilement la silhouette de Lucy, toute recroquevillée. Lentement, avec précaution pour que ses bras vacillants ne se dérobent pas sous son poids, Jack s'était redressé juste assez pour pouvoir s'adosser contre le mur. Il avait connu pire, comme gueule de bois. Mais l'idée d'oublier la nuit précédente était tentante, surtout si ça signifiait que le stalker n'était qu'un mauvais rêve. « Ça va mieux ? » Le pianiste s'y risqua tout de même, avant de vite dévier le sujet en remarquant le tshirt qu'elle portait. Aussitôt, le pianiste croisa les bras et poussa un long soupir. « merde. Philip a gardé toutes tes fringues ou quoi ? » C'était la seule explication logique pour qu'elle lui pique autant de vêtements - et qu'elle ne lui ait toujours pas rendus ceux empruntés avant sa fuite. Plus longuement, il détailla le logo. Trouvé en frippes, et censé être un vrai tshirt de concert,elle avait bien choisi. Hors de question qu'elle le garde. « Hell's Bells, uh ? T'étais obligée de prendre mon préféré ? » Il se retint de grogner qu'il sentirait comme elle, et que ce serait la plus doucereuse de toutes les tortures. Oui, il se retint de préciser qu'il aurait foncé dans ce piège les yeux fermés et une impatience dévorante au creux de l'estomac. Il fuit l'idée en posant son regard sur sa table de chevet, et la tasse de café qui y traînait. « merci » murmurra t-il avant de le prendre dans ses mains. L'arôme suffisait à le réveiller un peu.

Quelques minutes passèrent dans un silence moins confortable qu'à l'accoutumée aux yeux de Jack. Il justifiait son silence, ses réflexions secrètes au coin de son crâne par ses lèvres trempées dans le café, encore trop chaud pour lui. Pourtant le gamin préférait se brûler le palais que dire n'importe quoi. Ce n'était vraiment pas le moment pour de petites discussions banales, mais il cherchait tout de même un moyen, n'importe lequel, d'alléger l'atmosphère. Du bout des doigts, il caressait ses joues brunies par l'ombre d'une barbe, perdu dans ses pensées. Comme un métronome, les mêmes mots revenaient marteler ses pensées. Nouveau soupir, et il vida son sac. « excuse moi de t'avoir.. regardée au bar, la dernière fois » Petite moue encrée sur son visage, il reprit aussitôt. Son but, c'était de se soulager, pas de chercher un quelconque pardon dans une réponse de Lucy. « et de t'avoir gueulé dessus à l'hôpital, aussi. J'aurais pas dû, j'ai deconné. Désolé » Nouveau silence, qui ne dura pas bien longtemps. Son regard se posa sur la brune, alors qu'il arborait un petit sourire : il venait de trouver sa diversion. « dis, tu peux me montrer comment tu fais tes muffins ? » Ils avaient autant besoin l'un que l'autre de se changer les idées, et peut-être que l'absence totale de talent de Jack pour la cuisine suffirait à remonter le moral à la danseuse ?
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and damn that feels good, babe. life in the fast lane, you live then you die, babe. it's life in a fast way. so why stop now ? why stop now ? tell me if can't come down, then why stop now ?
#6 / So why stop now ? 1f3b6

« original. » tendrement, elle s’était permis d’ébouriffer sa crinière avec un sourire, rétorquant avec amusement : « … pourquoi gâcher des classiques? » dieu merci, il avait abandonné LSD. Ses doigts s’étaient perdus un instant sur ses mèches sombres, apaisant ses angoisses comme le ferait le pelage d’un chat, puis, elle avait froncé les sourcils à sa question. « Ça va mieux? » À n’importe qui d’autre, elle aurait prétendu que oui, menti, masque la moindre once de vulnérabilité. Pas à Jack. Elle avait plutôt secoué la tête, dans un peu convainquant : « Meh. J’ai connu mieux… et pire. Ça va aller, je m’en sors toujours. » … Au moins il n’était rien arrivé, elle redoutait le retour au boulot, mais elle était déterminée à en glisser un mot au barman, et au doorman, ça irait. Vraiment, elle avait connu pire à dealer pour Philip. D’ailleurs, ce fut un sacré coup en pleine gueule qu’elle ait une pensée pour ce connard, et que le coréen en parle. « merde. Philip a gardé toutes tes fringues ou quoi? » Sarcastique, elle avait roulé des yeux dans un très moqueur : « C’est ça. Et il les porte, tu devrais le voir dans mes robes bodycon fushia, ça lui fait tout un buste. » … Lucy, tu n’as certainement pas de vêtements aussi immondes en ta possession et… on refuse d’imagine ça (loin quelque part, un Philou éternue, pas heureux de l’image mentale!). Elle retira sa main des cheveux d’ébène, plus franche : « En vrai, j’aime mieux tes fringues T’as meilleur goût. » et ça sentait son odeur, mais elle tu ce fait. « Hell’s Bells, uh? T’étais obligée de me prendre mon préféré? » cette fois, elle lui tira son sourire de peste, franchement amusé, redressant les épaules comme pour pavaner sa trouvaille.

« Forcément. Comme ça tu seras obligé de me rappeler pour le revoir, c’est un peu comme une prise d’otage. » une fossette trop timide s’était creusée sur sa joue, alors qu’elle lui souriait de la plus tendre des façons, refermant ses propres bras sur elle-même, comme pour masquer le chandail dérobé, dans un espoir vain qu’il oublie le vol. En vérité, elle se sentait bien dans ses fringues, le tissus avait toujours cette odeur de clope, c’était un peu comme se faire envelopper dans une étreinte digne de son adolescence, se sentir en sécurité, appréciée, dans cette vie merdique qu’était la sienne, il ne lui restait que ça, de vieux T-Shirt, pour raviver les songes d’une époque tellement plus simple, plus heureuse…. De cette époque de sa vie ou rien d’autre n’avait d’importance que le film débile qu’ils allaient mettre en fond pour couvrir des ricanements complices et certaines explorations corporelles moins chrétiennes. Juste d’y penser, là, maintenant, elle avait envie de fondre en larmes, bordel qu’il lui avait manqué, viscéralement, comme un membre amputé qui l’affublait de douleurs fantômes. Il avait beau être proche, physiquement atteignable, il demeurait entre eux un mur trop haut pour être franchit. Merde, qu’on lui amène un dragon, elle en avait marre de vivre dans un autre univers que le sien!

Le dos callé contre le mur, elle avait trempé ses lèvres dans le nectar caféine, soupirant d’aise en partie parce que le goût lui réchauffait l’intérieur, mais aussi et surtout, pour rompre un instant ce silence suffoquant. D’ordinaire, ils aimaient ne rien dire, se complaire dans leurs compagnie, mais ce matin-là, le vide sonore pesait lourd de culpabilité et de fautes partagées. Une rancœur bien familière lui tordait les entrailles, un besoin vil, empoisonné de lui extirper des explications. Il y avait tellement de choses qu’elle aurait voulu dire, mais la peur panique que chaque mots l’éloigne d’avantage la poussaient à conserver un silence buté, sa gorge rauque des phrases retenues. Le regard rivé devant elle, elle tentait par tous les moyens de faire taire ce putain de battant, en proie à une cacophonie ridicule, à chaque fois qu’elle réalisait qu’il était à portée d’étreinte. Ce fut finalement la voix endormie de son ami, les froissements des draps alors qu’il prenait place à côté d’elle et s’emparait de sa propre tasse de café, qui la ramena parmi les vivants. « merci » elle avait retenu son souffle, électrisée par cette main si près d’elle, envoutée par cette épaule ou elle crevait d’envie de nicher sa tête. « excuse-moi de t’avoir… regardée au bar, la dernière fois. » cette fois, elle l’avait observé, du coin de l’œil, fascinée des années plus tard par ce profil qu’elle aurait voulu graver dans son esprit, suivre du bout des doigts. Pour toute réponse, une de ses mains lâcha la tasse pour se glisser sur la sienne, ses phalanges forçant un chemin pour se mêler aux siennes. « … Je… » Lucy n’avait jamais été vraiment douée pour les excuses, ou les pardons. Elle préférait généralement fuir, alors devant une telle candeur, elle était figée. Pourtant, il y avait bien quelque part une conscience, qui lui hurlait d’être une adulte responsable, de prendre sa part de blâme. « et de t’avoir gueulé dessus à l’hôpital, aussi. J’aurais pas dû, j’ai déconné. Désolé. »
… Elle avait soupiré, ses doigts serrant ceux du pianiste, son cœur en pleine tentative de fuite dans son poitrail, il ne pouvait quand même pas entendre les tintements furieux de sa pompe à sang… si? Elle avait rougit, pris une grande inspiration, et débuté d’un ton très posé, très sincère. « Je t’en veux pas pour ça voyons… franchement, j’aurais été insultée si t’avais pas regardé au bar, j’suis quand même bien foutu non? » Classique Wolfe, toujours tenter de chasser son malaise avec de l’humour. Elle avait repris, après s’être nerveusement mordillé la lèvre pour trouver les bonnes explications, la bonne façon de mettre en mot la culpabilité qui l’oppressait. « … Et j-j’aurais pas dû prendre les nerfs… j’ai paniqué, j’déconne quand je panique. Je… j’suis désolée. Vraiment…. Bordel que tu m’as manqué. » ce sanglot dans sa voix, il était au moins aussi visible que ses prunelles humides et le reniflement pas trop mignon qu’elle avait eu pour retenir ses larmes. Elle avait tenté, quand même, quitte à être francs : « Tu sais… le seul truc que j’ai à te reprocher, le seul … » … cette nuit-là, mexico, pourquoi diable avait-il pris la fuite? « … j-je... »

Quand elle avait trouvé le lit vide, quand elle avait réalisé qu’il s’était barré, Lucy avait été engloutie par des idées noires, des scénarios terribles… Et s’il lui était arrivé un truc? S’il était blessé? … Mais il semblait aller bien… alors ça devait être elle… c’était surement ça, elle. Il devait avoir honte de s’être envoyé un déchet de son gabarit, il devait regretter, forcément, et avait par tous les moyens tenté de s’enfuir, d’oublier, de lui faire comprendre hors de tout doute qu’elle n’avait jamais eu aucune chance. Quel que soit ce besoin maladif qu’elle avait, d’être plus qu’un plan cul à ses yeux, ça ne serait jamais le cas. Sinon pourquoi diable aurait-il si cruellement passé son message après lui avoir extirpé des aveux… Merde, elle mourait d’envie de lui demander, s’il avait vraiment pris la fuite parce que c’était dégueulasse à ce point, à ses yeux, qu’une fille comme elle puisse être amoureuse de lui. Était-elle si repoussante? … Il faut croire que oui. Mais ce lit vide, cette preuve irréfutable qu’elle ne méritait même pas une explication, c’est ce qui avait fait le plus mal. Elle avait pourtant cette certitude dans chacune de ses fibres, qu’il l’appréciait… alors s’être trompée, de manière aussi humiliante, aussi poignante, ça l’avait mise à terre, ça l’avait irrémédiablement brisée. Comme si, après toutes ses années, elle trouvait enfin le courage de lui offrir tout ce qu’il lui restait, et qu’il crachait dessus en riant… Elle aurait aimé lui demander, s’il en était même conscient, du coup que ça lui avait mis, elle avait eu envie de crever, à ce moment précis. Pourtant, ne trouvant pas les mots, elle fut interrompue par une question toute innocente. « dis, tu peux me montrer comment tu fais tes muffins? »

Elle avait lâché sa main, la gueule totalement ahurie, clignant des yeux une fois, deux. « Des muffins? » Les iris cristallins de la jeune styliste, précédemment rivés sur le liquide fumant de sa tasse de café s’étaient brusquement posés sur le regard chocolaté de son logeur improvisé, avant de s’y encré avec une pointe d’amertume et surtout, une moue tout outré au visage. Son nez s’était plissé, comme si elle peinait à contrôler la marée de fureur qui grimpait en elle. « La dernière fois que j’ai fait des muffins, tu m’as foutu à la porte en hurlant! » Elle avait envie d’éclater, mais, prenant une grande inspiration, elle décida de miser sur leur semblant de paix, passant une main dans ses cheveux sombres. « Pour la peine, tu vas faire tout le boulot cette fois. Ça t’apprendra à me jeter dehors quand j’prends soin de ton joli p’tit cul qui plane. » Elle avait tiré sur sa main, le forçant à se relever avec elle. « Allez viens, si tu râles, tu me feras des muffins avec rien d’autre qu’un tablier jeune homme! » Et juste comme ça, la discussion sérieuse fut évitée par des pâtisseries. Un classique Luck si vous nous demandez.

Fin.

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